Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Alain Soral ou « lepéno-marxisme » en action

Soutien actif de Jean-Marie Le Pen lors des dernières élections présidentielles, l’écrivain Alain Soral poursuit son engagement politique par l’intermédiaire de l’association « Egalité et réconciliation » qu’il vient de créer et dont il est le président.

Certains l’aiment, d’autres le détestent. Mais peu restent indifférents au discours du « pitbull des lettres françaises ». Alain Soral le méchant de service, l’écrivain au discours bien trop dérangeant qui, à force de déranger, fut mis à l’écart des grands médias suite au malheureux et donc éliminatoire dérapage à Complément d’enquête.

« Sociologie du dragueur » l’avait révélé. « Jusqu’où va-t-on descendre » avait tout autant cartonné sauf que « Socrate à Saint-Tropez » marqua le début de ses ennuis avec une certaine élite. Et suite au rock’n roll « Misère du désir » ainsi qu’au très émouvant « CHUTe ! », Alain Soral se décida à passer à l’action. Lui le pamphlétaire à l’enfance tumultueuse, torturé par son passé et désormais revanchard bascula FN après avoir milité au Parti communiste dans sa jeunesse. Un basculement correspondant en partie à celui de l’électorat frontiste. Electorat populaire auquel il est grandement attaché. Car Alain Soral n’a pas renoncé à son courant politique d’origine d’où l’expression habilement utilisée par Claude Askolovitch le qualifiant d’inventeur du « lepéno-marxisme ». Une notion il est vrai assez inédite qui fait de lui une exception.

Boycotté des grands médias (notamment chez Ardisson), l’ex-communiste se considérant toujours marxiste s’engagea donc aux côtés de Jean-Marie Le Pen lors des dernières présidentielles. Le pari fut risqué et l’échec du boss du FN cuisant. Car le « hold up sarkozyste » sur l’électorat frontiste fut indéniablement mal vécu dans l’entourage lepéniste.

Pour certains spécialistes, les présidentielles 2007 marquèrent le début de la fin pour ce parti. Son écroulement. Mais pour Soral le subversif à défaut d’être toujours bien compris, l’espoir renaît lors des récentes législatives à Hénin-Beaumont, petite ville du Pas-de-Calais, où Marine Le Pen eut en effet un très bon score.

Au FN, on se prépare pour l’après-Jean-Marie. Une mutation à risques et un virage périlleux que l’écrivain ne veut pas manquer. Pour mener à bien son action, Alain Soral vient de créer une association s’intitulant « Egalité et réconciliation ». Son bébé est un mouvement nationaliste de gauche indépendant du Front national mais ne se positionnant pas anti-FN selon les dires de son président. Car pour lui, seul ce nationalisme de gauche est synonyme de résistance face au néo-libéralisme sécuritaire en vigueur. Ce mouvement est en fait dans la continuité du discours de Valmy qu’il a lui-même écrit pour Jean-Marie Le Pen. Il rassemble diverses opinions et tend la main aux bonnes volontés se reconnaissant dans ce patriotisme de gauche.

Le problème est qu’au sein du Front national, l’entrisme d’Alain Soral n’a pas forcément plu à tout le monde. Loin s’en faut. Notamment à certains cadres du parti, aux identitaires et autres anti-communistes primaires de longue date.

Aussi, plusieurs questions se posent désormais. L’électorat frontiste continuera-t-il à déserter direction l’UMP ? Ce même électorat correspond-il à cette nouvelle tendance nationale républicaine orientée à gauche et incarnée par le duo Marine Le Pen-Alain Soral ? L’écrivain à succès connaîtra-t-il la même réussite dans la politique que dans la littérature ? Son association parviendra-t-elle à prendre de l’ampleur ? Autant d’interrogations qui seront levées sur la durée seulement.

En tout cas, une chose est sûre, on n’a pas fini d’entendre parler du provocateur, sarcastique, pertinent, sulfureux, subversif et engagé Alain Soral qui risque fort de marquer de son empreinte le paysage politique français de ce début de millénaire.


Source : http://www.agoravox.fr