Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Ambiance fin de règne

L’UNASUR exige des États-Unis qu’ils retirent leurs bases militaires d’Amérique latine

« L’Argentine représente une menace pour nous. » C’est en usant d’un argument semblable à celui du président Obama au sujet du Venezuela que Londres vient d’augmenter sa présence militaire dans les îles Malouines, en plein territoire argentin.

María Cristina Perceval, ambassadrice de l’Argentine aux Nations unies, a dénoncé cet acte hostile auprès du secrétaire général Ban Ki-moon, ainsi que du Comité spécial de décolonisation et du Groupe des 77 + la Chine :

« Nous, qui ne sommes pas une menace, nous menacerions ceux qui de manière constante nous menacent. Nous défendons les principes de souveraineté, de dialogue et d’intégrité territoriale alors que le Royaume-Uni utilise ce thème comme un mécanisme dégradant dans sa politique intérieure. La voie de la violence n’a pas sa place dans une zone de paix et de coopération comme l’est l’Atlantique Sud. »

Parallèlement, dans le cadre de la contention des démocraties de gauche, les États-Unis renforcent leur présence militaire en Amérique latine. En février 2015, sous l’argument de « combattre le trafic de drogue et le terrorisme », le gouvernement péruvien a approuvé l’augmentation demandée par Washington d’une augmentation de son contingent de 125 a 3.200 marines en 2015, qui seront répartis dans les sept bases étasuniennes installées au Pérou. Le gouvernement péruvien – membre de « L’Alliance Pacifique » proche de Washington et dont font partie aussi le Chili, le Mexique et la Colombie – a également octroyé à la IVème Flotte trois ports pour qu’elle puisse héberger et ravitailler ses navires de guerre.

Par ailleurs, la base aérienne étasunienne de Soto Cano, au Honduras – que l’on appelle également « Palmerola » et qui se situe à 86 km de Tegucigalpa – a reçu ce mercredi le renfort d’une nouvelle unité spéciale. La base de Soto Cano, qui accueille en permanence un effectif de 500 à 600 soldats américains, va voir 250 marines supplémentaires s’ajouter à ces forces. Ils seront accompagnés d’au moins 4 hélicoptères lourds, et d’un catamaran amphibie à grande vitesse, conçu pour le transport de troupes et de matériel de port à port, dans le cadre de l’ouverture d’un théâtre d’opération militaire. La nouvelle unité sera définitivement opérationnelle entre juin et novembre.

Ces effectifs supplémentaires sont censés répondre « à une situation de crise ». Officiellement, leur mission consiste à collaborer avec l’armée hondurienne, améliorer sa formation, apporter une assistance humanitaire, et participer à des « opérations anti-drogue » (SPMAGTF-South). L’arrivée de cette nouvelle force est concomitante de la venue au Honduras de John Kelly, le chef du Commandement Sud de l’armée américaine, qui a participé à la Conférence sur la sécurité transnationale Centraméricaine. Les représentants et chefs des armées de 14 pays étaient présents, dont le Canada, le Mexique, la Colombie, la République Dominicaine, Haïti et le Costa Rica.

En 2009, le président de la République hondurienne – Manuel Zelaya – avait manifesté son intention de transformer Soto Cano en aéroport civil, avec le financement de l’ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques). Cette décision avait été rejetée par l’ambassadeur des États-Unis au Honduras et peu après, en juin 2009, Manuel Zelaya avait été renversé par un coup d’État. Soto Cano – clé de voûte de la défense des intérêts américains dans la région – servit alors d’appui logistique pour l’arrestation et l’expulsion du territoire du président. En France le quotidien Libération, notamment, avait justifié ce coup d’État sous la plume de Gérard Thomas, avec l’argument que « Zelaya avait joué avec le feu ». Depuis, le Honduras a vu des centaines de militants des mouvements sociaux et des dizaines de journalistes assassinés sélectivement avec l’appui de formateurs de la police venus de Colombie et d’Israël, et Soto Cano est resté un aéroport militaire sous contrôle des États-Unis.

Par ailleurs, la sous-secrétaire d’État américaine à la Défense Mary Beth Long, a félicité les forces armées de Colombie d’avoir pris en compte la « menace » éventuelle que pourrait représenter le Venezuela, apportant ainsi une réponse à ceux qui se demandaient quelles seraient les missions futures d’une armée forte de 500 000 hommes, une fois résolu -par le biais d’un accord entre les parties- le conflit avec la guérilla colombienne.

 

La réponse de l’UNASUR

Dans ce contexte qui pourrait voir le décret du président Obama désignant le Venezuela comme « une menace extraordinaire et inhabituelle contre les États-Unis » se transformer en conflit armé, Ernesto Samper, le secrétaire général de l’UNASUR – qui regroupe les douze nations sud-américaines, a proposé lundi, l’élimination de toutes les bases militaires américaines implantées sur le territoire de l’Amérique latine, les considérant comme des anachronismes « de l’époque de la Guerre froide ».

Lire la suite de l’article sur venezuelainfos.wordpress.com

Voir aussi, sur E&R :

S’inspirer de l’exemple vénézuélien avec Kontre Kulture :

Sur la politique étrangère des États-Unis, chez Kontre Kulture :

 






Alerter

3 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

  • #1157926
    Le 6 avril 2015 à 14:53 par Antoine
    Ambiance fin de règne

    En Amérique du Sud, en EURSS, en Corée du Sud, au Japon, partout, ces bases étasusiennes sont des anachronismes et un crime, l’État terroriste dit États-Unis d’Amérique est une erreur historique en soi.

     

    Répondre à ce message

  • #1157944
    Le 6 avril 2015 à 15:10 par stef1304
    Ambiance fin de règne

    Les américains se comportent vraiment comme "a bully". Ils ont vraiment pas compris que pour des relations durables, il faut vraiment que les 2 partenaires y gagnent durablement quelque chose.

    Du coup,

    1 - « Ernesto Samper, le secrétaire général de l’UNASUR – qui regroupe les douze nations sud-américaines, a proposé lundi, l’élimination de toutes les bases militaires américaines implantées sur le territoire de l’Amérique latine, les considérant comme des anachronismes « de l’époque de la Guerre froide ». »

    J’espère pour lui qu’il l’a exprimé avec l’accord de l’ensemble, sinon de la majorité des gouvernements sud américains.
    Quoi qu’il en soit, je leur souhaite bien du courage et j’espère qu’ils auront assez de détermination pour y arriver.

    En tout cas, c à ce genre de discours en tout cas, qu’on mesure la modernité du choix de De Gaulle qui a obtenu ce résultat dans les années soixante et qui avait tendu la main à l’Allemagne pour quelle arrive à faire de même (ce qui a échoué, en même temps que le traité de l’Elysée). Choix qui depuis a été condamné par l’action de Giscard (le financement de la France sur les marchés et la soumission à l’UE), de Chirac (nous sommes tous coupable...). Et confirmé depuis par le choix de Sarkozy de retourner dans le giron de l’OTAN... Ce qui a sonné le glas de nos dernières ambitions.... Et maintenant Valls organise le démembrement de la France avec ce joli principe des super régions (sur le modèle allemand des länders).

    2
    « en juin 2009, Manuel Zelaya avait été renversé par un coup d’État ».
    C’est sûr que les sud américains payent le prix fort pour leur aspiration à la liberté.

    Car c’est pour l’instant ce qui se passe lorsqu’un décideur local se rebelle... Bref, c pas encore gagné pour les sud-américains. En tout cas, c plutôt réconfortant de constater que régulièrement des sud américains se lève pour s’opposer à la volonté abusive de Washington.

    3 -
    En Europe, on va peut être avoir les grecs qui commencent à envisager de sortir de l’Euro et de l’OTAN... A suivre.

    4 -
    En fait, il faudrait demander aux Suisses comment ils font... c vraiment les seuls qui arrivent encore et toujours à tirer leur épingle du jeu, même s’ils commencent aussi à sérieusement "morfler", depuis que les Etats Unis ont pu leur imposer de renoncer à leur secret bancaire.

     

    Répondre à ce message

    • #1158190
      Le Avril 2015 à 21:29 par suisso
      Ambiance fin de règne

      il faudrait demander aux Suisses comment ils font... Euh, ils font rien !