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Après Chypre, Malte ou le Luxembourg pourraient-ils couler avec leur secteur bancaire ?

« La solution pour Chypre servira de modèle pour les futures restructurations bancaires dans la zone euro », a affirmé Jeroen Dijsselbloem, le nouveau président de l’Eurogroupe, dans une interview donnée à Reuters après que Chypre a accepté le plan de sauvetage de la troïka composée du FMI, de la BCE et de l’UE.

Il faisait référence à la perte probable de la majeure partie de leurs avoirs des épargnants détenteurs de comptes de dépôts cumulant plus de 100 000 euros auprès des deux plus grandes banques chypriotes. En effet, ces deux banques seront démantelées, et les comptes de ces déposants seront transférés dans une « bad bank » qui sera liquidée.

La crise chypriote a attiré l’attention sur d’autres nations européennes dotées d’un secteur bancaire important, telles que le Luxembourg et Malte, explique le Wall Street Journal. De l’autre côté, ces pays craignent que la zone euro apparaisse comme moins attractive pour les investisseurs, parce que plus risquée.

Le Luxembourg est l’une des plus grandes places financières européennes, grâce à sa fiscalité très modérée et à une réglementation très souple. C’est l’un des rares pays d’Europe encore coté triple-A par les 3 plus grandes agences de rating.

La valeur cumulée de dépôts qui représente 22 fois son PIB (alors que dans le cas de Chypre, le total des actifs confiés ne représentait « que » 7 fois le PIB national annuel). Cependant, seulement 8 % des banques à Luxembourg sont des banques nationales, contre 71 % pour Chypre : la plupart des banques sont des succursales et des filiales de banques étrangères, ce qui implique qu’elles seraient probablement soutenues par leur maison-mère en cas de difficultés.

Le gouvernement de Luxembourg s’est fendu d’un communiqué pour rappeler que ce qui comptait, c’était la « qualité » plutôt que la « quantité », et que la question de la taille du secteur bancaire du pays n’avait que peu d’importance.

Son ministre des Finances, Luc Frieden, a réfuté la notion selon laquelle un secteur financier trop important pouvait être une source de problèmes, et qu’il était souhaitable de le ramener à la moyenne de la zone euro. « Nous voulons le développer encore davantage, pas le réduire », en a-t-il dit.

De même, il a contesté l’idée selon laquelle les banques en difficultés de la zone euro devraient être traitées comme elles l’ont été à Chypre, et jugé qu’au contraire, la zone euro devrait protéger tous les dépôts des clients des banques, quels que soient leurs montants, afin que les clients puissent avoir une confiance totale dans leurs banques.

Malte a également écarté toute comparaison avec Chypre. Le poids de son secteur financier ne représente « que » 300 % de son PIB annuel, « dans des limites normales », d’après le gouverneur de la banque centrale maltaise, Josef Bonnici.

Il a également souligné que les banques maltaises ne s’étaient pas exposées à la dette grecque dans les mêmes proportions que les banques chypriotes, et que pour cette raison, elles n’étaient pas en si grand risque.

Mais les experts soulignent que les pays avec un secteur bancaire si disproportionné par rapport au reste de l’économie pourraient être entraînés vers une faillite en cas de crise bancaire.

Christian Schulz, un économiste de la Banque Barenberg à Londres, partage cet avis. « Le Luxembourg doit maintenant expliquer pourquoi son système financier est si gros. Rien que cela devrait susciter de l’inquiétude pour les gens qui ont de gros dépôts là-bas », dit-il.

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9 Commentaires

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  • Luxembourg, vieille maquerelle-blanchisseuse pétée de thunes qui a le culot de faire la morale aux autres pays de l’UE !

     

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  • C’est logique : si les banques font faillites, c’est parce que les épargnants y déposent trop d’argent. Parfaitement logique.

     

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  • et du coup on ne parle jamais des plateformes offshore européennes : ’Jersey, ile de Man, etc , qui, elles, prospèrent d’autant mieux qu’on n’en parle pas car c’est par là que se fait le plus gros du trafic financier (deuxième Hub mondial après celui des Caraïbes) :
    http://www.bis.org/publ/arpdf/ar201...
    page 63 / 246

    le spot GB inclut bien évidemment son propre hub offshore : les iles anglo-normandes
    alors que le hub Caraïbes est lui distinct de Wall street (moins d’hypocrisie ou : on est les plus forts et on vous merde !)

     

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  • Pour le coup - peu importe le thème, le Luxembourg dit non à l’UE, comme (presque ?) tous les pays d’Europe. A un niveau opérationnel ça reste une quenelle contre le nivellement qu’impose l’UE sur tous les plans.

    Donc oui, d’accord avec eux sur le fond : on fait ce qu’on veux dans son pays.

    Sur le sujet en question, bah tout le monde sait que le Luxembourg est une base arrière pour de juteux schémas financiers. Comme cité dans le texte, une crise du secteur bancaire et l’économie du pays serait lourdement affecté...

     

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  • Pour apporter une information parallèle au sujet, le Luxembourg est déjà embarqué dans la crise (peut-être moins que les autres, mais quand même) car le nombre de chômeurs résidents est passé de 12 000 de janvier 2009 à 17 800 en janvier 2013.

    Ce qui fait à 200 unités près, une augmentation de 50% en 4 ans...

    Je vous laisse imaginer le nombre réel de gens mis au chômage au Luxembourg dans la mesure ou fréquemment les premiers concernés sont les frontaliers (belges et français).

    Au quotidien, même les luxembourgeois sont frappés de constater que la presse dans son ensemble ignore ce phénomène en continuant à considérer ce pays comme ’’épargné’’ par la morosité générale.

     

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  • Voilà le résultat de la nouvelle alliance anglo-allemande que l’on a vu à l’œuvre durant le dernier sommet européen consacré au budget.

    En échange de leur soutien à la politique austéritaire de Merkel, qui a permis à l’Allemagne de s’émanciper définitivement du carcan de "l’amitié franco-allemande", les Anglais ont aujourd’hui les coudées franches pour faire le ménage dans le système financier européen en détruisant tous les paradis fiscaux concurrents, ce qui aura mécaniquement pour effet d’aspirer les capitaux en fuite dans les circuits financiers de l’Empire.

    Car évidemment, ni Jersey, ni l’Irlande (où sont installés tous les QG des grosses multinationales américaines) et, in fine, la City elle-même, ne seront jamais inquiétées par la soudaine frénésie régulatrice de Bruxelles.

    Comme disait Christophe Lambert, à la fin il ne peut en rester qu’un.

    Christian Schulz, un économiste de la Banque Barenberg à Londres, partage cet avis. « Le Luxembourg doit maintenant expliquer pourquoi son système financier est si gros. Rien que cela devrait susciter de l’inquiétude pour les gens qui ont de gros dépôts là-bas »

    En gros c’est un peu comme si un junkie accro au crack demandait à un alcoolique de rendre des comptes sur sa dépendance.

    Enfin bon, tout cela illustre finalement la grande fragilité des petits pays fédéralistes qui ont tout misé sur le développement exponentiel du secteur financier et le parasitisme fiscal - avec l’aval de l’UE.
    Les petits émirs luxembourgeois eurocrates qui avaient pris l’habitude de nous tancer et de nous donner des leçons de gestion vont sans doute être ramenés brutalement à la réalité du rapport de force ... l’ironie du sort étant que ces petites blanchisseuses fédéralistes, souvent opposées à la France sur le plan de la fiscalité, vont être saignées à blanc par leurs anciens sponsors de la City et de l’UE, la situation ne manque pas de sel !

     

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  • LA voilà la troisième guerre mondiale. financière, on élimine tous les concurrents cependant les agresseurs doivent être prudents car ils ne sont pas à l’abri ; la banque d Ecosse n’es telle pas l’objet d’un procès de la part de ses actionnaires ?
    rien ne dit non plus que la City et N.Y. seraient en mesure de faire face à un défaut de leurs propres produits. cela repose sur du vent.

     

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  • "ces pays craignent que la zone euro apparaisse comme moins attractive"

    Non sans blague !

     

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