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Attentat de Nice : à l’hôpital, la difficile sortie du coma des victimes

"Nous avons pris en charge deux personnes d’une famille décimée"

La nuit du 14 juillet, elle est venue spontanément au CHU de Nice, prévenue par des collègues présents sur la promenade des Anglais. Le plan blanc n’avait pas encore été déclenché. Le professeur Carole Ichai est chef du service réanimation au CHU Pasteur 2 de Nice. Au quotidien, avec son équipe, elle a l’habitude « d’être tout le temps dans l’urgence ». Mais jamais avant l’attentat de Nice, elle n’avait jamais eu à gérer pareille situation.

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Qu’est-ce qui vous a marquée le 14 juillet ?

Carole Ichai : L’horreur et la peur que l’on pouvait lire sur le visage des gens qui arrivaient à l’hôpital. Mais aussi la solidarité de toute la profession médico-soignante avec un vrai travail d’équipe et un investissement de tous. Le travail fourni sur plusieurs heures a été considérable. Nous savions qu’il y avait eu un accident sur la promenade des Anglais impliquant un camion et de nombreux morts. Mais lorsqu’on soigne un patient, on fait abstraction de tout ce qu’il y a autour pour se concentrer sur notre métier et sauver des vies. Dans ces moments-là, nous avons des réflexes qui nous permettent d’avancer. C’est après que le contexte remonte à la surface.

 

Quels types de blessures avez-vous eu à prendre en charge ?

De nombreux blessés souffraient de polytraumatismes graves. Nous connaissons ce type de patients mais nous n’en avions jamais reçus en nombre aussi important dans une période aussi courte. Les blessures étaient différentes des attentats de Charlie Hebdo et du 13 novembre qui concernaient essentiellement des plaies par balles. Au CHU Pasteur de Nice, nous avons pris en charge des écrasements de membres, du bassin, de l’abdomen, du thorax, des traumatismes crâniens, et très souvent, plusieurs traumatismes combinés.

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Comment expliquer que, plus de quinze jours après les faits, il y ait encore cinq patients en réanimation ?

Tant que le patient est en réanimation, c’est qu’on estime que le pronostic vital est en jeu. Là, la période critique initiale est passée. On a stabilisé les patients mais ils peuvent encore souffrir de complications dues au choc hémorragique et aux défaillances d’organes. Des lésions peuvent continuent à évoluer. Pour le moment, beaucoup dépendent encore de ventilation artificielle, de dialyse ou de médicaments pour le coeur.

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Comment se passe le réveil pour les patients plongés dans un coma artificiel ?

C’est compliqué, ils ne se réveillent pas d’un coup. Ils peuvent souffrir d’amnésie car ils ont reçu des médicaments et n’ont pas toujours la possibilité de s’exprimer oralement en raison des tuyaux qui peuvent obstruer leur gorge. Et parfois, ils n’ont pas la lucidité ou l’envie de poser des questions. Nous avons pris en charge deux personnes d’une même famille dont tous les autres membres ont été décimés. Le premier est dans le coma, le deuxième qui est réveillé a très bien compris la situation.

En général, sauf si les patients demandent des nouvelles de leur famille, nous préférons rester évasifs, estimant qu’ils n’ont pas besoin de tout savoir. Les réactions sont très personnelles, certains sont prêts à entendre certaines choses, d’autres non. Une équipe de psychiatres et des psychologues vont les voir et adaptent les réponses en fonction de leur état. En réanimation, nous gérons plus les familles que les patients qui sont sous anesthésie ou dans le coma.

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L’attentat de Nice, sur E&R :

 






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