Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Aude Lancelin explique comment la presse se soumet à BHL

Un système qui tient sur la subornation et le chantage à l’antisémitisme

Dans Le Monde libre, la journaliste Aude Lancelin raconte à son corps défendant le virage néolibéral et oligarchique de la direction et de la rédaction du Nouvel Observateur, devenu L’Obs. L’hebdomadaire Marianne en prend aussi pour son grade. Le portrait de BHL qui va suivre est une petite compilation d’extraits de son livre. Il donne une idée de l’influence du personnage, en totale contradiction avec sa médiocrité intellectuelle. Un record dans le domaine de l’étrange.

 

On découvre dans ces paragraphes la méthode de fonctionnement d’un lobbyiste français, si l’on peut dire, capable de faire changer – par ses obligés – le plomb en or. Le plomb de ses productions intellectuelles en or d’influence médiatico-politique. L’empressement avec lequel toute la presse mainstream a volé au secours du faux philosophe montre à quel point ce Système est vermoulu. La vérité ne peut plus en sortir.

Grâce soit rendue à Aude Lancelin, malgré son antifascisme de pacotille et sa dénonciation des vrais résistants, pour avoir fait surgir ce problème de l’intérieur. Encore un peu, et elle sera sur la ligne E&R, elle aussi. Car ce qu’elle écrit, on l’écrit depuis des années. Il n’y a qu’une logique. Et quand on tire sur ce fil, tout vient ensemble...

- La rédaction d’E&R -

 


 

Préambule

« Jean Joël » est Jean Daniel, le fondateur de l’hebdomadaire de gauche, « L’Obsolète » est L’Obs, et « Bernard-Henri Lévy » BHL, dont le palais à Marrakech s’appelle vraiment « la Zahia ».

 


 

S’il est un ennemi entre tous qui ne risquait pas un jour de m’oublier, c’était toutefois Bernard-Henri Lévy, le sentencieux maître à penser de « L’Obsolète ». Un « ami du journal » là encore, dont les fondateurs admiraient autant la fortune qu’ils appréciaient l’art consommé de la flagornerie. Nombreux étaient les membres du journal à avoir déjà bénéficié des commodités du palais de la Zahia, son luxueux riad à Marrakech. Rares étaient ceux qui refusaient cette faveur aussi encombrante à porter par la suite qu’un collier d’esclave, tant elle se payait en menus services de plume rendus toute une vie durant.

Nos relations n’avaient jamais été au beau fixe depuis mon entrée au journal, mais, jusqu’en 2010, Bernard-Henri Lévy n’avait jamais perdu tout espoir de me retourner. Un de ses proches entremetteurs de la rue des Saints-Pères m’avait notamment appelée en 2004 pour m’annoncer que le parrain de Saint-Germain m’avait « élue  » pour l’interroger au sujet de l’enquête romanesque qu’il s’apprêtait à faire paraître sur Daniel Pearl, otage américain décapité par ses ravisseurs au Pakistan.

 

 

Ils avaient pensé à tout. « L’Obsolète » serait la tête de pont d’un débarquement massif en librairie, et dans ce dispositif quasi militaire, j’étais la potiche idéale de l’année, celle qui saurait faire reluire les visions inspirées de l’homme au fil d’un entretien-fleuve émaillé de photographies édifiantes. Soufflée par le procédé, j’avais expliqué au commis de « Bernard » que, naturellement, il n’en était pas question, et qu’au demeurant seul un spécialiste chevronné de la géopolitique du Moyen-Orient serait qualifié pour interroger l’auteur sur une telle affaire. J’avais beaucoup insisté sur ce dernier point. Connu pour ses poses de séducteur au bronzage ignorant les saisons, l’éditeur-négociateur était consterné. Décidément, je manifestais un entêtement étrange, et pour ainsi dire inquiétant. On ne pouvait tout simplement pas « traiter » avec moi. Avec le chef des pages Culture, nous avions finalement eu l’idée de dépêcher une gloire du journalisme en retraite pour recueillir la parole du Malraux d’Islamabad, et nous avions bien ri en imaginant le dépit de l’homme.

 

Aude commet après ce premier impair l’irréparable : elle sort l’article sur « Botul » et l’emprunt des théories farfelues de ce faux philosophe dans le livre de BHL sur Kant...

En écrivant cet article, par un long dimanche ensoleillé, je pensais honnêtement n’atteindre que deux objectifs : me brouiller à jamais avec Bernard-Henri Lévy, et faire rire tout au plus deux ou trois arrondissements dans Paris. Sur le premier résultat, je ne m’étais pas trop trompée. L’homme confierait un jour à un patron de presse qui passait ses Noël chez lui à Marrakech, et s’était néanmoins mis en tête de m’embaucher que, s’il avait un peu d’amitié pour lui, il devait renoncer à ce projet. « C’est la personne qui m’a fait le plus souffrir dans ma vie  », avait-il soupiré à mon propos. J’en avais conclu qu’il avait dû avoir une existence très heureuse.

Sur le second résultat, mes calculs étaient en revanche entièrement erronés. Ce fut une tornade, au contraire. Un éclat de rire mondial. À peine le papier avait-il été mis en ligne un lundi matin sur le site de « L’Obsolète », alors puissant pionnier du web, que le serveur avait rendu l’âme pour plusieurs heures sous l’effet du nombre extravagant de connexions. Le Times, la très sérieuse BBC, le quotidien espagnol El Mundo, la Stampa et la RAI italienne, le Standaard belge, la Tribune de Genève, la presse allemande, et bientôt l’ensemble des médias étrangers reprirent l’histoire, jusqu’au Los Angeles Times, chacun y allant de son commentaire assassin. Loin de la France, l’homme menait en effet régulièrement des campagnes médiatiques aussi éprouvantes pour les amis des idées que celles qu’il infligeait à son propre pays. Cette notoriété internationale, artificiellement gonflée par son invraisemblable entregent, était en train de se retourner en piège mortel.

 

BHL subit une humiliation internationale, qui ne manque pas de retomber... sur la journaliste.

Tout cela n’était pourtant qu’aimable prélude au tapis de bombes qui allait bientôt s’abattre sur ma tête. Durant un mois entier, c’est l’intégralité d’un champ médiatique français patiemment apprivoisé depuis plus de trente ans par le chanteur de charme de l’antitotalitarisme qui me couvrirait de crachats. Des radios publiques jusqu’à la chaîne Canal+, tous allaient lui ouvrir des tranches entières de matinales et d’access prime time pour se défendre contre l’odieux attentat commis par « L’Obsolète ».

Le site Internet Slate évoquerait une « atmosphère fascisante » sous la plume d’un biographe redevable à l’homme, allant jusqu’à voir dans cette affaire une « dernière étape avant l’ignominie  », c’est-à-dire avant le pogrom de « Bernard-Henri Lévy, ce Juif ». Un poussah néoconservateur tenant chronique chaque semaine dans Le Figaro dénoncerait « l’air de la calomnie », qui était en train de nous « mener tout droit de l’affaire Salengro à la capitulation de Rothondes ». L’ancien ambassadeur d’Israël en France, Elie Barnavi, évoquerait dans Marianne les fréquentations d’extrême gauche douteuses qui m’avaient probablement dicté ce papier. Des années plus tard, l’ambassadeur me présenterait des excuses à ce sujet. Peu importe, ces bruits visant à me discréditer ne cesseraient dès lors plus jamais de circuler.

Le quotidien Le Monde tenterait, de son côté, un sauvetage à plusieurs reprises, sous trois signatures différentes, le médiateur du journal écrivant noir sur blanc, pour finir, que l’apparente omniprésence de « Citizen Lévy » dans les médias s’expliquait simplement par « un vrai talent de plume ». Le journal Libération ferait courageusement cosigner ses deux rédacteurs en charge des sciences humaines pour certifier que ces erreurs-là arrivaient souvent, « même chez les universitaires rigoureux ».

 

Aude conclut alors :

Qu’une telle affaire fût simplement possible constituait décidément un terrible symptôme. Ce Bernard-Henri Lévy, en soi, était un hapax, une bizarrerie à tous égards, mais la situation qui lui était faite, l’état d’exception permanent dont il jouissait, disait tout de la dégradation à peine concevable dans laquelle la société culturelle et médiatique française était tombée.

 

[...]

L’homme de la rue, lui, n’était plus la dupe de Bernard-Henri Lévy cependant. Les ventes de ses livres ne se redresseraient jamais vraiment de l’annus horribilis que fut pour lui 2010. Tout ce qu’il pourrait faire désormais, c’était entretenir quelques parasites pour l’admirer de façon intéressée, ou nuire encore dans la coulisse. Les médias officiels ne le lâcheraient jamais tout à fait cependant, c’était là l’étrangeté du temps. Plutôt que de pousser de nouveaux noms, ils préféraient mourir avec leurs intellectuels croupions.

 

Ce simple article aura fait basculer sa situation personnelle :

Passée à quelques mètres du ravin, ma situation n’allait toutefois cesser de se détériorer dans les mois qui suivirent. Au « journal de Jean Joël », je n’avais plus le droit de toucher au moindre dossier sensible, ni aux sujets de couverture, et l’on cherchait désormais à confier à des collaborateurs extérieurs les portraits et les enquêtes intellectuelles dont j’avais toujours eu la charge jusqu’ici. Éprouvée par ces vicieuses manœuvres de bureau, je m’étiolais sans trouver d’issue. Empêchée d’écrire, je disparaissais chaque semaine plus inexorablement des pages du journal, et mon travail avait fini par y perdre tout sens. Un an plus tard, je quittai donc « L’Obsolète » pour rejoindre Marianne, un journal qui m’avait toujours plu par son côté franc-tireur, et qui, du fond du cachot où j’étais tombée, m’était apparu comme paré de bien d’autres séductions encore. Je ne tarderais cependant pas à comprendre que, à peu de chose près, les mêmes pharisiens, soumis aux mêmes maîtres, chargés de veiller à peu de chose près sur les mêmes vérités, y régnaient aussi inflexiblement.

Prolongez le plaisir de la critique avec Kontre Kulture

Aude Lancelin, sur E&R :

 






Alerter

35 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

Afficher les commentaires précédents
  • #1615355
    Le 3 décembre 2016 à 19:26 par Ifuckcharlie
    Aude Lancelin explique comment la presse se soumet à BHL

    Puis je suggérer aux lecteurs d’aller noter les journalistes içi http://www.topjournaliste.com/notez.php c’est anonyme et on peut laisser un petit commentaire , ça fait du bien , je me suis lâché , il y notre ami Haziza , la fouine lesbienne , l hystérique Levy et beaucoup d’autres après si vous allez a l’accueil vous voyez l’arrivée de la course !

     

    Répondre à ce message

  • #1615359
    Le 3 décembre 2016 à 19:30 par Jaoram
    Aude Lancelin explique comment la presse se soumet à BHL

    imbu de sa personne
    arrogant
    cynique
    méprisant
    menteur
    manipulateur

    à vous de choisir le qualificatif qui convient le mieux à Botul...

     

    Répondre à ce message

  • #1615368
    Le 3 décembre 2016 à 19:45 par Palm Beach Cult : "Post !"
    Aude Lancelin explique comment la presse se soumet à BHL

    Ce n’est pas Bernard-Henri Lévy, le problème.

    Ce sont tous les larbins, satisfaits de leur propre médiocrité.

     

    Répondre à ce message

    • #1615521
      Le Décembre 2016 à 00:02 par michmeich
      Aude Lancelin explique comment la presse se soumet à BHL

      Vous avez totalement cerné le problème, il est même à l’image de nos gouvernements français.
      Mais la source d’un problème se règle, s’efface ou mieux, s’elimine.
      Dans la vie, certains voyages sont sans retour

       
  • #1615391
    Le 3 décembre 2016 à 20:26 par philippe emmanuel
    Aude Lancelin explique comment la presse se soumet à BHL

    effectivement, quel réseau de lâches, tous serviles et soumis. on ne sait plus de quel mot de la langue française l’on dispose pour décrire une situation aussi affligeante, écoeurante, révoltante.
    Bien sur, ça craque de partout . Par son travail d’éveil des consciences et de pédagogie E&R et A. Soral n’y sont pas pour rien. En bas le peuple est lucide depuis un moment. en haut des pans de l’édifice se cassent la gueule,un peu comme des morceaux de platre qui cèderaient depuis la façade d’un immeuble en voie de décomposition : Dernièrement jean françois Khan tenait table lors d’une "signature" il a visiblement entrepris lui aussi de dénoncer la servitude des médias et la collusion journalistes/ Politiques. mais on a envie de dire à Monsieur et à Madame que c’est un peu facile de tirer sur l’ambulance. ou étaient ces gens quand ça comptait ? Se présenter en grand pourfendeur du mensonge et de la compromission c’est toujours admirable. mais le faire une fois qu’ils n’ont plus rien à perdre ou quand ils sentent que le vent tourne ça compte forcement moins. la sincérité d’Aude Lancelin n’est pas contestable quand elle parle de l’état de "dégradation à peine concevable de la société culturelle et médiatique française" , et on ne peut que souscrire. cependant des "chiens de garde" au "nouveaux chiens de garde", le constat de la soumission des intellectuels et des journalistes qui en fait ne sont que les valets d’un ordre établi est fait depuis longtemps puisque le bouquin de Nizan date des années 30, celui d’Halimi des années 00 si je ne me trompe pas... et , surtout, sans oublier qu’E&R est en première ligne depuis dix ans maintenant, et on sait à quel prix.
    Encore merci à vous au passage, d’ailleurs...

    Le Délirant, l’Incroyable et l’Unique Kim Il Jong de St Germain Des Prés est-il en fin de règne ? on le souhaite de toutes nos forces.
    Jetons lui, nous aussi nos babouches à la gueule, qu’il Dégage et disparaisse au fond de son palais. Et on ne viendra surtout pas le déranger.

     

    Répondre à ce message

  • #1615440
    Le 3 décembre 2016 à 21:40 par hmj1937
    Aude Lancelin explique comment la presse se soumet à BHL

    Finalement BHL n’est qu’un extraordinaire courtisant et comme les "puissants" ont un énorme besoin d’être rassurés,flattés, les BHL les MINC sout les hommes de la situation. Nos "puissants" devraient se souvenir que les rois de FRANCE avaient des "fous", tout le contraire des courtisans.

     

    Répondre à ce message

  • #1615592
    Le 4 décembre 2016 à 04:19 par Bank Kartel
    Aude Lancelin explique comment la presse se soumet à BHL

    Il a 203 abonnées sur la chaîne "Levy Bernard-Henri". Il y a encore des gens qui se font Berner.

    Je pense qu’il sera le dernier avec ce prénom.

     

    Répondre à ce message

  • #1615675
    Le 4 décembre 2016 à 10:27 par Rekedi
    Aude Lancelin explique comment la presse se soumet à BHL

    Nous sommes de tout coeur avec toi Aude.
    Maintenant que tu as vu la Vérité, tu ne pourras plus jamais faire semblant de ne pas la voir.

     

    Répondre à ce message

  • #1615699
    Le 4 décembre 2016 à 11:18 par Jean Montparnasse
    Aude Lancelin explique comment la presse se soumet à BHL

    Avez vous remarqué que depuis quelques temps dans les médias mainstream BHL se fait de plus en plus ouvertement critiquer alors qu’avant c’était cascades de miel et de louanges par les journalopes du Système ?

    La première fois que j’ai tilté de ce phénomène c’est lorsque Lea Salamé s’est permise de critiquer BHL dans ’’ ON n’est pas couché ’’ émission où pourtant Bernard a une place réservée avec carpette et lit de rose . Puis ça a été un petit encart dans un journal etc etc ...

    Est ce la preuve que des journalistes se réveillent ou que ’’ Les Maîtres ’’ ont decidé de remplacer leur porte étendard parce qu’il est trop grillé à la face du monde ?
    Sa fin sera totale sera actée quand nous verrons Stéphane Guillon se moquera de lui .

    Je pense que E&R l’a remarquée aussi .

     

    Répondre à ce message

  • #1615717
    Le 4 décembre 2016 à 11:49 par Erdoval
    Aude Lancelin explique comment la presse se soumet à BHL

    Pour qui va-t-il appeler à voter aux présidentielles ce grand clairvoyant ? Celui sur lequel se portera son choix est sûr d’être immédiatement botulisé !

     

    Répondre à ce message

  • #1615757
    Le 4 décembre 2016 à 12:48 par Sanglidon
    Aude Lancelin explique comment la presse se soumet à BHL

    Aude maintenant tu pourras pas nous dire que tu savais pas.

     

    Répondre à ce message

Afficher les commentaires précédents