Egalité et Réconciliation
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Charlie Hebdo, choc et contre-choc

Alors qu’il était sur les lieux à peine cinquante minutes après les faits, M. Hollande aura beau jeu de dire que les retombées positives de ce drame pour sa personne ne sont que purement fortuites. Qu’aucun mentor ès communication n’a vu et saisi aussitôt l’occasion de jeter sous le feu étincelant des médias l’homme hier exécré par une écrasante majorité d’Hexagonaux. Honte donc à ceux qui parleraient d’opération de relation publique et de récupération, car tous les sentiments qui animent nos bonshommes de la rue de Solferino, de l’hôtel Matignon ou du palais de l’Élysée ne sauraient qu’être parfaitement nobles et purement désintéressés.

 

Néanmoins, le résultat est là, le 18 janvier point besoin de buprénorphine (Subutex) pour affronter les rigueurs de la conjoncture, les sondages suffisent : 21 points de bonus pour le sieur Hollande qui crève le plafond des 40 % d’opinions favorables [1]… et les choses ne devraient pas en rester là ! Mais qu’a-t-il fait au juste, à part prendre une mine consternée et dire avec le minimum de conviction ce que tous les responsables politiques ont déjà dit avant, et diront à nouveau dans l’avenir en pareille circonstance ? Ainsi, quand Jacques Chirac fut appelé au poste de Premier ministre par le président Mitterrand, au moment même où il annonçait la composition de son gouvernement, le 20 mars 1986, une bombe explosait dans la galerie Point Show de l’avenue des Champs-Élysées. Chirac n’eut pas de mots assez durs pour dire à quel point la justice française allait se montrer inflexible, implacable ! Billevesées, jactance, paroles verbeuses ; on ne vit rien du tout [2].

Reste que dans le cas présent, après l’énorme électrochoc émotionnel qui a tétanisé la France, les réveils devraient s’avérer douloureux… parce qu’après le choc, le contre-choc. Viendra en effet le moment du bilan lorsqu’il faudra aligner dans la colonne de droite les bénéfices et dans celle de gauche, les débours ; lesquels ne sauraient tarder ni se multiplier. Le retour de manivelle et l’inévitable gueule de bois ne sont sans doute pas pour dans longtemps. L’atterrissage sera très dur pour les imposteurs et les tartuffes de l’establishment politicien, toutes tendances confondues, parce qu’à chasser le réel, celui-ci revient illico au galop.

 

« Merci Charlie »

Charlie continue de tuer, à commencer par le Niger qui n’avait jamais connu d’émeutes contre les chrétiens et les Français, confondus dans une même opprobre. Dans Niamey, la capitale, les églises flambent… 23 sur les 45. Cependant, ne comptez pas sur les reportages de nos honnêtes médias… lesquels ont pris cinq jours entiers pour découvrir que le Donbass était endeuillé par la destruction à Donetsk, le 13 janvier, d’un autobus et de ses douze passagers. Mais cela n’avait rien à voir avec les enterrements de nos héros de la plume et du crayon. Par conséquent, l’information est très naturellement passée à l’as. Tout s’explique.

Après une journée de deuil national, le président Porochenko a décrété une mobilisation nationale en trois étapes. D’évidence, la guerre en Europe orientale se prépare. Attendons-nous aussi, nous autres Céfrans, à une guerre contre la Syrie sous couvert de lutte contre l’État islamique. Israël vient d’ailleurs de donner le coup d’envoi avec ses hélicoptères de combat qui sont allés décapiter un état major ennemi dans le Golan, en territoire syrien. M. Hollande n’a-t-il pas en effet désigné, dans ses vœux aux armées prononcés sur le pont du porte-avions Charles de Gaulle, à la veille d’appareiller pour le Golfe en mission opérationnelle, le président el-Assad comme coupable indirect des attentats de Paris ? N’est-ce pas à cause du « régime de Damas » que les djihadistes prolifèrent et que nos jeunes gens trouvent sur leurs théâtres d’opérations l’occasion de se former au combat ? ce qu’il ne peuvent plus faire à domicile depuis que le service nationale, grâce à M. Chirac, n’a plus cours aujourd’hui.

Pour revenir au Niger, pour l’heure seulement, cinq chrétiens ont été brûlés vifs aux cris de « Maudit soit Charlie » [3]. Bien plus loin, en Tchétchénie, à Grozny, ce sont un bon million de manifestants qui se sont rassemblés pour conspuer la France, tandis qu’au Pakistan, Hollande était brûlé en effigie, et les foules appelaient au boycott des produits hexagonaux et à l’expulsion immédiate, sans ménagements, de notre ambassadeur. Merci Charlie !

 

L’orage gronde aux frontières du monde chrétien

Encore une fois, l’orage gronde aux frontières du monde chrétien, et cela de la même façon qu’en 2006 [4] lors de la publication des « caricatures »… soit dix-sept ans après le premier séisme suscité dans le monde musulman par la publication en 1989 des Versets sataniques de Salman Rushdie.

L’histoire ne se répète pas, elle trace hélas une spirale inflationniste. Et rien ni personne parmi les élus du peuple, à travers l’Occident démocratique, n’en tire jamais de leçon. Sauf qu’à chaque fois, le mal empire. Et quand cela semble fini, ça recommence [5]. Et « ça » vient de recommencer avec la dernière livraison, celle du 14 janvier, tout aussi ordurière que les précédentes. À croire que personne ne veut rien comprendre.

La Toile et le monde vibrent encore aujourd’hui de l’indignation et de la colère de foules que chaque épisode exaspère un peu plus et fait inexorablement basculer dans le camp de la radicalité. La dernière couverture de Charlie Hebdo, à son tour, a déclenché de manière prévisible – ou peut-être comme prévu – une nouvelle vague de violence à travers le monde, montrant que ceux qui érigent « Charlie » en grande cause nationale, en tant que champion de la Liberté et de la Démocratie, sont au minimum soit des irresponsables absolus ou de parfaits incultes doublés d’amnésiques… soit ils s’inscrivent volontairement, sciemment, dans une stratégie mondiale de tensions interconfessionnelles et intercommunautaires, dans une perspective de choc global des cultures. En cela ces « décideurs », quel que soit le cas de figure, sont d’une extrême dangerosité. Mais qui parviendra à démasquer leur forfaiture [6] ? Tant la complicité dans la sottise et la démission est grande, à nourrir la machine infernale du clash entre grandes aires civilisationnelles et religieuses. Notons que dans cette théorie délirante, le monde orthodoxe se trouve logé à la même enseigne, ou presque, que l’Islam. Confrontation que d’aucuns appellent de leurs vœux ardents… un peu à l’instar de ces gens qui se congratulaient et dansaient devant les tours de Manhattan en flammes !

 

La guerre comme seule issue pour un système en perdition

Il est vrai que la guerre apparaît désormais à certains oligarques transnationaux comme la seule issue possible pour échapper à la crise systémique rongeant jusqu’à l’os l’hypercapitalisme mondialisé ! Nous sommes d’ailleurs sur ce point certainement parvenus à un point de non-retour. D’importantes fractions des opinions publiques occidentales, chauffées à blanc depuis des décennies, viennent – comme un seul homme – de s’engloutir dans l’abîme. La tuerie de Charlie n’a-t-elle pas permis de cristalliser et de capitaliser toutes les peurs sans exception ? Non seulement celle d’un islam étranger, envahissant et dérangeant, mais encore d’y associer le profond mal-être qui enveloppe tout un chacun dans une société en pleine décomposition ? Pourtant, les politiques professionnels qui aujourd’hui se frottent les mains à la suite de leur super coup de pub, devraient malgré tout se préparer au reflux… car la diffusion à sept millions d’exemplaires du numéro historique du 14 janvier risquent d’en dessiller plus d’un. En France comme ailleurs. Mais il est aussi vrai que flétrir et avilir les symboles religieux, essentiellement chrétiens et musulmans, est passé dans les mœurs, notamment via des programmes télévisuels résolument trash, c’est également un sport très en vogue depuis toujours dans certaines sectes [7].

Mais aussi « abrutis » que soient beaucoup de nos contemporains, en application du principe d’espérance – l’antidésespoir – il est encore permis d’imaginer que nombreux encore sont ceux qui ne conçoivent pas le droit à la critique, à la satire, à l’ironie mordante et même cruelle, sans qu’il soit accompagné d’un minimum de décence, de mesure, de retenue, du sens de la dignité, et d’un minimum de respect parce… qu’il y a des limites à tout et à ne surtout pas dépasser ! A contrario, ce dernier Charlie nous montre à quel point ses gribouilleurs sont inlassablement guidés par une indéracinable malveillance. Plaignons ceux qui ne s’en rendent pas compte.

Comme cette fille affolée, Sigolène Vinson, rescapée du jour fatidique, qui a croisé le regard de l’exécuteur. Celui-ci l’a rassurée en lui disant qu’il « ne tuait pas les femmes », lui demandant de se repentir pour « le mal qu’elle avait fait » ! Celle-ci avoue aujourd’hui ne pas avoir compris de quel « mal » il s’agissait, trouvant cette remarque parfaitement injuste : « Je l’ai trouvé injuste. Injuste de dire que ce qu’on faisait était mal, alors que le bien était de notre côté. » [8]. Nous touchons ici du doigt un prodigieux quiproquo. Tout un pan de l’Occident ne sait plus aujourd’hui, en ces temps de confusion mentale, où se situent le bien et le mal… le beau et le laid, valeurs objectives, le vrai et le faux, et cætera. Et en effet, le fossé se creuse entre des humanités divergentes : l’une, nominaliste, prend les mots pour les choses, vivant d’abstraction absconses telles « le mariage pour tous » ou « la liberté d’expression totale et absolue… sauf limites prévues par la loi », la loi étant dans le cas présent l’expression totalitaire la plus achevée de l’idéologie. Bref un monde déraciné, hors-sol, où s’exerce pleinement la tyrannie des mots déconnectés du réel [9].

 

Faillite totale et absolue de l’idéologie socialiste libérale-libertaire

Il y aurait tant et tant à dire. Charlie Hebdo, hier fanzine en perdition, est à présent en passe de devenir l’un des périodiques les plus riches du monde avec le produit des ventes de sept millions d’exemplaires ; grâce aussi à la multiplication exponentielles du nombre de ses abonnés, à des dons et à des subventions par millions d’euros… Malgré tout cela, que reste-t-il après douze jours d’hystérie et de matraquage médiatique ? Où en est-on de la splendide « Union sacrée » des premiers jours tandis que de plus en plus nombreux – et ouvertement – sont ceux qui refusent d’endosser les habits peu ragoûtants de Charlie ? « Des fissures sont apparues dans le bloc de granit de l’union politique  ; une partie de la population française a osé avouer qu’elle n’était pas Charlie. Le climat social se tend à nouveau avec une grève des routiers et l’échec des négociations patronat-syndicats sur la réforme du droit du travail », nous dit Nicolas Beytout [10]. Bref, il va falloir à présent redescendre sur Terre, faire face au réel. Un retour qui s’annonce brutal.

Un tout dernier mot pour souligner la faillite intégrale du « système », c’est-à-dire de l’idéologie socialiste libérale-libertaire. Un seul personnage résume à lui seul cette irrémédiable et tragique fiasco, le Garde des Sceaux. Car qui a fait relâché – et par conséquent porte une lourde responsabilité dans les crimes commis – le sieur Coulibaly, condamné sept fois en moins de douze ans à des peines cumulées dépassant vingt-deux ans de prison, mais qui était libre de perpétrer ses actes sanglants ? Condamné fin 2013 à cinq ans fermes pour complicité d’évasion, il sort cinq mois plus tard en mars 2014, nanti d’un bracelet électronique. En mai 2014, il est affranchi de cette ultime et dérisoire ustensile. À partir de 2017, la contrainte pénale pourra s’appliquer à des détenus condamnés jusqu’à dix ans de privation de liberté et les libérations anticipées seront généralisées ! exception faite, évidemment des crimes orwellien « contre la pensée », les seuls véritablement répréhensibles et punissables.

Enfin, Jules Ferry pensait qu’« ouvrir une école, c’est fermer une prison »… dans la même ligne, madame Taubira croit que dépénaliser le crime, c’est l’abolir. Il ne s’agit pas d’angélisme, mais de sectarisme crasse, parce que l’utopie, toutes les utopies volontaristes, celles qui veulent réduire la réalité à la dimension de micro-boîtes crâniennes, sont par définition essentiellement meurtrières.

Que dire de la culpabilité de ceux qui font, chaque douze mois que Dieu fait, entrer 200 000 à 300 000 migrants – clandestins ou non – que nous sommes bien en peine d’intégrer et encore moins d’assimiler. Peut-être pour compenser les pertes humaines que représentent les 200 000 fœtus tués chaque année au nom de la Liberté de « vivre sans temps mort et de jouir sans entrave » ! Que dire enfin de la dictature des 850 000 profs et pédagos de France qui ne servent qu’au formatage idéologique du vivre ensemble – avec le succès que l’on sait – et à produire industriellement de l’analphabétisme ? Rien. Les faits parlent d’eux-mêmes.

Reste que les récents événements donnent la mesure de l’immensité de la jobardise populaire… De sa perméabilité aux champs des sirènes et de sa capacité à gober les pires montages. Celles de foules qui demain seront éventuellement capables de reconduire aux Affaires la clique des assassins de la Nation, ces gens qui s’emploient à dépecer les derniers lambeaux de notre patrimoine collectif… l’aéroport de Toulouse à la Chine, le nucléaire avec Alstom bradé à General Electric… Tout est dit !

Notes

[1] Baromètre IFOP-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio. Manuel Valls gagne lui 17 points, ce qui, avec 61 % de popularité, lui donne une cote supérieure à celle de son arrivée à la tête du gouvernement. Encore faut-il mesurer ce regain de popularité à l’aune de la question posée. Question nécessairement manipulatoire conçue pour tirer les réponses et l’opinion vers le haut.

[2] Les attentats du 23 février (magasin Marks & Spencer, 1 mort, 14 blessés) et du 9 mars 1985 (cinéma Rivoli Beaubourg, 18 blessés), puis le double attentat des magasins Galeries Lafayette et Printemps Haussmann le 7 décembre (43 blessés), ouvrent le bal du diable avant les trois autres vagues d’attentats qui frapperont la France jusqu’en septembre 1986… Le 3 février 1986, un attentat revendiqué par le « Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient » (CSPPA) intervient dans la galerie marchande de l’Hôtel Claridge, faisant 8 blessés. Le lendemain, 4 février, une explosion dévaste la librairie Gibert Jeune, faisant 5 blessés. Le 5 février, c’est au tour du magasin FNAC Sport au Forum des Halles (22 blessés). Attentats encore revendiqués par le CSPPA. Le 17 mars, jour de la nomination de Jacques Chirac à la tête du gouvernement, un attentat vise le TGV (9 blessés). Le 20 mars, une bombe explose dans la galerie Point Show des Champs-Élysées, causant 2 morts et 29 blessés. Le même jour, une tentative est déjouée à la station Châtelet du RER. Les actes terroristes marquent une pause d’avril à août. Chirac jubile. Aussi la quatrième vague le cueillera-t-elle à froid. Le CSPPA recommence à frapper Paris. Cela commence le 4 septembre par un attentat manqué dans le RER de la station Gare de Lyon. Le 8 septembre, soit quatre jours plus tard, le bureau de poste de l’Hôtel de Ville de Paris est touché (1 mort et 21 blessés). Le 12 septembre, la cafétéria Casino du Centre commercial de la Défense se trouve frappée (54 blessés). Le 14 septembre, un attentat est déjoué au Pub Renault des Champs-Élysées, mais 2 policiers et 1 serveur sont tués et un autre est blessé par l’explosion de l’engin. Le 15 septembre, ce sont les locaux du Service des permis de conduire de la Préfecture de police de Paris (1 mort et 56 blessés). Last but not least, le 17 septembre, l’attentat du magasin Tati rue de Rennes, le plus meurtrier, avec 7 morts et 55 blessés. Voir le mémo de Didier Bigo, « Les attentats de 1986 en France – Un cas de violence transnationale et ses implications », Cultures et Conflits, n° 4,‎ 1991.

[3] aleteia.org, 17 janvier 2015.

[4] Les caricatures ayant été publiées au Danemark le 16 septembre précédent, les réactions s’amplifièrent et dégénèrent à partir du 5 févier 2006. Le 7 février, un jeune Turc de 16 ans est interpellé pour le meurtre d’un prêtre catholique italien ayant eu lieu deux jours auparavant à Trébizonde, en lien avec le scandale planétaire en cours. On lira avec un intérêt soutenu la chronologie publiée par l’encyclopédie en ligne Wikipedia, chronologie qui montre à quel point les dirigeants françaises et les mercenaires de la communication qu’elle emploie ont joué en ce début d’année 2015 avec le feu en surmédiatisant une tuerie… en vérité d’une grande banalité dès que l’on franchit les frontières de l’Union européenne. Ceci sans qu’à l’ordinaire les élites occidentalistes humanitariennes, ainsi que la grande presse bien-pensante, ne s’en émeuvent pas plus que ça. Boko Haram, al-Nosra ou l’État islamique tuent certes, mais sans éclaboussures médiatiquement utilisables.

[5] Delfeil de Ton, l’un des fondateurs d’Harakiri, précurseur de Charlie, crée la polémique en revenant sur le numéro de Charia Hebdo que Charb avait décidé de publier avec les caricatures de Mahomet, en novembre 2011… « Quel besoin a-t-il eu d’entraîner l’équipe dans la surenchère ? » Peu après la sortie de ce numéro, les locaux de Charlie étaient incendiés. Delfeil rappelle que Wolinski, l’un des morts de la rue Appert, lui avait dit à l’époque : « Je crois que nous sommes des inconscients et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C’est tout. On se croit invulnérables. Pendant des années, des dizaines d’années même, on fait de la provocation et puis un jour la provocation se retourne contre nous. Il fallait pas le faire. » Ni recommencer, conclut Delfeil : « Il ne fallait pas le faire, mais Charb l’a refait, un an plus tard, en septembre 2012. » Qu’ajouter ? [lemonde.fr, 14 janvier 15].

[6] Puisque quarante chefs d’État et de gouvernement ont défilé bras dessus bras dessous en se déclarant « Charlie », qu’attendent-ils pour faire publier chacun chez soi, les caricatures les plus représentatives du style Charlie en ce qu’il a de profondément dégradant, dans la plénitude de ses atteintes à la dignité et aux droits humains. Mettons-les au défi de le faire. Que ces beaux penseurs assument leur choix d’être Charlie jusqu’au bout, quelles qu’en soient les conséquences. Sinon, ils ne seront que ce qu’il sont, à savoir des imposteurs ou des marionnettes ayant fait de la figuration dans un monôme des Quat’z’Arts.

[7] Voir Gilad Atzmon… « Cracher sur les prophètes des autres peuples n’est pas dans les valeurs occidentales. » (gilad.co.uk, 12 janvier 15 ; traduit par Rochelle Cohen). Citation : « Si la liberté est une valeur occidentale, alors cracher sur les prophètes des autres peuples… cracher sur la Croix, cracher sur les églises et cracher en général n’est pas nécessairement dans les valeurs occidentales… » En 2009, le Jerusalem Post a publié un article relatif à la tendance croissante des Juifs orthodoxes de Jérusalem à cracher sur leurs voisins chrétiens (in « Bouches remplies de haine », Larry Derfner, Jerusalem Post du 26 novembre 2009). Israël Shahak [in Histoire Juive – Religion Juive : le poids de trois millénaires, 1994] a savamment décrit et commenté la haine juive du christianisme et de ses symboles, soulignant que « déshonorer les symboles religieux chrétiens est un vieux devoir religieux dans le judaïsme ». Selon Shahak, « cracher sur la croix, en particulier sur le crucifix, et cracher quand on passe devant une église, sont devenus obligatoires depuis environ l’an 200 pour les Juifs pieux… ». Israël Shahak, né à Varsovie en 1933, entame sa vie au camp de Bergen-Belsen. En 1945, ayant émigré en Israël, il sert dans l’armée dite « de défense », Tsahal. Il collabore au journal Haaretz et entreprend de combattre l’obscurantisme religieux juif. Professeur de chimie à l’Université hébraïque de Jérusalem, il meurt à Jérusalem en 2001.

[8] lemonde.fr, le 13 janvier 2015.

[9] « Sigolène Vinson réfugiée derrière le muret, elle entend la mort, elle la sent. Des coups de feu, à nouveau… Les pas se rapprochent. Un des tireurs, « habillé comme un type du GIGN », contourne lentement le muret et la met en joue. Il porte une cagoule noire. « Je l’ai regardé. Il avait de grands yeux noirs, un regard très doux. » L’homme qu’elle regarde dans les yeux s’appelle Saïd Kouachi. Il lui dit : « N’aie pas peur. Calme-toi. Je ne te tuerai pas. Tu es une femme. On ne tue pas les femmes. Mais réfléchis à ce que tu fais. Ce que tu fais est mal. Je t’épargne, et puisque je t’épargne, tu liras le Coran. » Les yeux plantés dans le regard du tueur, Sigolène Vinson engage un dialogue mental avec lui. Ses pensées courent toutes seules. « Je me suis demandé pourquoi il me disait ça. Je pensais que mes chroniques judiciaires étaient jolies. Je trouvais assez cruel de sa part de me demander de ne pas avoir peur. Il venait de tuer tout le monde et me braquait avec son arme. Je l’ai trouvé injuste. Injuste de dire que ce qu’on faisait était mal, alors que le bien était de notre côté. C’est lui qui se trompait. Il n’avait pas le droit de dire ça. » (lemonde.fr, le 13 janvier 2015.)

[10] lopinion.com, le 18 janvier 15.

Voir aussi, sur E&R :

L’humour sans l’insulte, chez Kontre Kulture :

 






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28 Commentaires

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  • #1101048
    Le 24 janvier 2015 à 23:55 par Simon
    Charlie Hebdo, choc et contre-choc

    Pour être "Charlie" il faut que les Français crachent sur l’Evangile et le Coran comme le font les Juifs !

     

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  • #1101267
    Le 25 janvier 2015 à 10:51 par jabond
    Charlie Hebdo, choc et contre-choc

    merci, pour les 850 000 cons "non profs" !
    le discernement, c’est le contraire de la connerie, et vous en manquez cruellement !
    les 850 000 profs sont 850 000 salariés qui font ce qu’ils peuvent tous les jours avec les 12 millions d’élèves de ce pays.
    Ils ne sont pas tous "charlie" et un regard critique sur les évênements récents.
    et enfin, ils vont voir Dieudonné sur scène.

    de la part d’1/850 000è prof...

     

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    • #1102006
      Le Janvier 2015 à 01:53 par ·٭·щargueri†e·٭·
      Charlie Hebdo, choc et contre-choc

      et les fonctionnaires de la Stasi n’étaient pas tous de mauvais bougres...
      en plus ils avaient besoin du job pour bouffer.
      Ce qui montre que leur conscience et leur morale s’arrêtait au plat de lentilles.

      Y a un moment faut savoir. Se prostituer en détruisant des enfants reste un choix.
      J’ai fait prof longtemps, j’ai claqué la porte. Chacun sa voie, mais faut pas venir braire.

       
    • #1102255
      Le Janvier 2015 à 13:24 par Heureux qui, comme Ulysse...
      Charlie Hebdo, choc et contre-choc

      @ jabond

      C’est vrai que dépourvu de sens moral, le Mammouth s’est retranché derrière l’éthique pour nous faire avaler ses couleuvres !
      Vous me rappelez ce magistrat venu ici se plaindre d’être obligé d’appliquer des lois iniques au prétexte qu’il n’est pas le législateur ! Parce que notre Parlement pourri jusqu’à la moelle et élu par un mode de scrutin antidémocratique serait légitime pour voter les lois peut-être ?
      Navré, mais même lorsque nous aurons vidé la fausse à purin, il y aura toujours les profs’ pour regretter l’odeur de la merde ! Tellement sûrs d’eux et de la bouillie intellectualiste qui leur sert de carburant qu’ils donneront par "charlité" leurs quelques derniers Euros utiles à leur bourreau pour les achever sans douleur ! Mais au fait, ils étaient où les rejetons pachydermiques lors de la marche contre l’euthanasie ?

       
    • #1102295
      Le Janvier 2015 à 14:35 par bil36
      Charlie Hebdo, choc et contre-choc

      A "Marguerite" et "heureux qui comme Ulysse" : vous préférez quoi vous ? Rester chez vous à vous tourner les pouces ou aller dans les banlieues pour essayer de faire un peu fonctionner l’ascenseur social ? Les profs sont, tous comme les fonctionnaires, les derniers maillons qui empêchent la chaine de totalement casser, il serait temps que ER le comprenne. Quand Soral aura pris le pouvoir comment fera-t-il pour apprendre aux gosses à lire écrire compter et penser par eux mêmes ? D’autre part, même en supposant que votre raisonnement soit bon, vous devriez bien vous rappeler que beaucoup de prof sont arrivés dans le système sans savoir qu’il était un organe reproducteur des inégalités sociales mais en voulant justement faire changer les choses. Et vous "heureux qui comme" et consorts vous faites quoi d mieux que ces fonctionnaires pour assurer la cohésion sociale ?

      signé : un prof qui fait de la résistance

       
    • #1102901
      Le Janvier 2015 à 00:52 par Heureux qui, comme Ulysse...
      Charlie Hebdo, choc et contre-choc

      @ bil36

      Puisque vous insistez... pratiquement un atavisme dans votre profession !
      Croyez-vous sincèrement que vos quelques lignes truffées de fautes soient à la hauteur des prétentions que vous affichez ? Vous avez même renoncé à votre vocation à l’excellence et voudriez "faire la leçon". Etes-vous donc si incapable de vous remettre en question ? Comment peut-on exiger d’un élève de "penser par lui-même" quand le maître n’a pas l’usage et le respect du verbe qui lui permettraient justement de l’accompagner pour se structurer intellectuellement et par l’effort ?
      Le noble métier d’enseignant impose aussi un prérequis incontournable : la respectabilité ! Et l’on devient respectable en tant que formateur à partir du moment où l’on ne fait aucune concession à la médiocrité en plus de bien connaître sa discipline. Si les enseignants ont renoncé à être sévères et exigeants mais justes, ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux ! Avoir, par faiblesse, écouté le chant des sirènes de la facilité porté par le vent de Mai 68 n’est pas la plus glorieuse réussite à mettre à leur actif.
      Puis il y a tout de même une incohérence (pour ne pas dire plus) dans votre propos, vous demandez à vos élèves de penser, et vous, que faites-vous ? Vous avez intégré la "maison" sans avoir compris avant d’y entrer de quoi il retournait ? N’aviez-vous pas saisi quand vous étiez "apprenant" (voyez que je peux faire montre d’empathie) qu’on y enseignait surtout de l’idéologie et non du savoir ? Ecoutez vos propres termes, "l’ascenseur social", oui, mais de quelle marque au fait ? Otis ? Koné ?
      Comprenez-vous que les élèves sont loin d’être des crétins, et que pour cette raison ils n’en ont plus rien à battre d’un "système" qui les trompe et les manipule en permanence ! Ils ont bien perçu, eux, la vacuité abyssale de l’Institution et son absence de repères. Croyez-moi ou non, quand les mômes sont confrontés à une véritable autorité qui les respecte, ils en redemandent, et ils en redemandent parce qu’ils sont rassurés ! Faire semblant n’est pas une garantie pour assurer la cohésion sociale ! Commencer par ne plus (se) mentir est le meilleur moyen pour être entendu...

       
  • #1101278
    Le 25 janvier 2015 à 11:11 par Chanir
    Charlie Hebdo, choc et contre-choc

    Il faut mettre tous ces politicards au chomage. Redonnons le pouvoir au peuple.

    RecNat est utile pour les "petites" elections, mais pour la présidentielle (si on arrive jusque là..), je mettrais dans l’urne un bulletin où il y aura ecrit :
    "je vote pour une nouvelle constitution rédigée et approuvée par le peuple"

    Si nous sommes plusieurs milliers à faire cela, ça fera peut etre tourner l’idée dans l’esprit des gens qui iront s’informer...
    Par contre si on est plusieurs millions, c’est le debut d’une révolution pacifique (ou pas)
    Au lieu de voter blanc ou de ne pas aller voter...

    Je ne vois pas d’autre moyen pour s’en sortir sans heurts. Mais bon les Français dans la majorité sont des moutons peureux, cela ne restera qu’un rêve. On finira à l’abattoir.

     

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  • #1101538
    Le 25 janvier 2015 à 15:25 par profane
    Charlie Hebdo, choc et contre-choc

    artice parfait.....bonne synthèse de la pensée juste....et probante

    merci

     

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  • #1101687
    Le 25 janvier 2015 à 18:02 par Spinoza
    Charlie Hebdo, choc et contre-choc

    "soit ils s’inscrivent volontairement, sciemment, dans une stratégie mondiale de tensions interconfessionnelles et inter communautaires, dans une perspective de choc global des cultures"
    Oui et avec l’appui du gouvernement, n’a-t-on pas vu Valls débouler les marches de l’Élisée fier d’arborer sa copie de Charlie, une HONTE !
    "car la diffusion à sept millions d’exemplaires du numéro historique du 14 janvier risquent d’en dessiller plus d’un"
    Certainement et espérons qu’ils seront nombreux car très peu connaissent ce torchon, probablement au environs de 90%. Beaucoup l’avaient feuilleter une fois comme ça pour voir et ils on vite compris et ne l’on jamais acheté

     

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  • #1101752
    Le 25 janvier 2015 à 19:15 par bil36
    Charlie Hebdo, choc et contre-choc

    Franchement, l’article reste bon, sauf sur la fin : on insulte encore les profs qui ne sont que des agents du système, plutôt victimes que coupable dans ces histoire. Pensez vous vraiment que 850000 profs ont comploté pour rendre le système éducatif là ou il est ? Nous sommes les premiers à payer tous les jours les dérives du système mais nous n’en sommes pas responsables ! Les profs cherchent juste à vivre de leur métier en essayant un tant soit peut de rendre à des élèves ce que le système leur a donné quand il ne marchait pas complètement sur la tête et que la promotion sociale était une réalité. Nous morigéner ainsi (voir dernières videos de soral) est aussi stupide que de rendre les flics responsables de la délinquance. Pendant qu’on y est pourquoi ne pas accuser les gardiens de prisons d’avoir libéré coulibaly ? Je crois que Soral et ER ont beaucoup à gagner à réhabiliter les profs dans cette société...

     

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  • #1101902
    Le 25 janvier 2015 à 22:26 par La Merluche
    Charlie Hebdo, choc et contre-choc

    Europe-Israel : " Face aux menaces Avigdor Liberman achète des milliers de Charlie Hebdo pour les donner aux Israéliens " ...

     

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  • #1102312
    Le 26 janvier 2015 à 14:58 par France Rebelle
    Charlie Hebdo, choc et contre-choc

    Le policier Ahmed Merabet en réalité s’appelle AVIGDOR. Il n’est pas musulman ; il est juif et agent du Mossad. Il est maintenant en Brésil sous un autre identité. Il restera là bas pendant 6 ans. Son frère s’appelle Melek, aussi agent du Mossad.

     

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  • #1102356
    Le 26 janvier 2015 à 16:20 par werner
    Charlie Hebdo, choc et contre-choc

    bon article, de mr Camus, qui était dans le rivarol de cette semaine

     

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  • #1102556
    Le 26 janvier 2015 à 20:06 par banzai
    Charlie Hebdo, choc et contre-choc

    minorités agissantes.
    population française 66millons
    population juive 550000 soit 0.8%
    population musulmane 4.4 millions, soit 7.5%
    reste 57.7 millions, soit plus de 87%
    parmi ces 87%, combien d’abrutis "je suis charlie" ?
    je pose la question !
    à la lumière de ces derniers événements et d’autres comme le nouveau "découpage régional". nous assistons, impuissants, peu ou prou, à la balkanisation de le france et des nations européennes.
    petite précision, mais d’importance :
    je ne suis pas juif
    je ne suis pas musulman
    je ne suis pas chrétien
    je ne suis pas charlie
    je suis un homme libre

     

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