Dieudonné, lors de la représentation de son spectacle « J’ai fait l’con » au Zénith de Paris le 26 Décembre 2008, fait monter sur scène Robert Faurisson et lui fait remettre par son régisseur, Jacky (Jacky porte un costume de déporté, mais il s’agit de son costume de scène et ce n’est pas spécialement pour la remise du prix ), « le prix de l’infréquentabilité et de l’insolence »…

La nouvelle « affaire Dieudonné » était donc lancée, après la « rumeur » du parrainage au mois d’août. Pour Dieudonné, il s’agissait là d’une « quenelle » adressée aux médias, pour tester les limites de la liberté d’expression en France et leur montrer qu’il n’a pas besoin d’eux pour remplir le Zénith. Si sur la forme on peut débattre de l’acte de Dieudonné, sur le fond, il n’a fait ni plus ni moins que Noam Chomsky qui, rappelons le, a écrit une lettre de soutien en faveur de la « liberté d’expression de Robert Faurisson ».

Ce qui nous intéresse ici, c’est la tournure des évènements dans la ville de Montpellier. Dieudonné devait y jouer son spectacle les 17 et 18 février 2009 au Kawa Théâtre. Mais voilà, Mickaël Delafosse, adjoint au maire et délégué à l’action culturelle, demande « solennellement » au Kawa Théâtre, que la marie subventionne à hauteur de 5000 euros chaque année, de déprogrammer « J’ai fait l’con » en précisant qu’il avait la « conviction que les responsables politiques ne doivent pas s’ingérer »dans les différentes programmations artistiques .Pour justifier sa demande, il déclare que « Dieudonné a quitté le registre artistique pour une très dangereuse et perfide entreprise de haine dont la scène artistique n’est plus qu’un alibi » (sic !).

ER Languedoc s’indigne du chantage à l’antisémitisme dont est victime Dieudonné, du fait qu’aucun des grands médias ne lui ait donné de tribune pour expliquer sa « quenelle » et enfin que l’on empêche le public de se faire sa propre idée (comme Julien Lepers le 26 décembre). Si nous ne nous permettons pas d’avoir une opinion sur la forme de l’acte de Dieudonné, sur le fond nous nous prononçons en faveur de la liberté totale d’expression !

Bertrand Mayet, directeur du Kawa Théâtre, a finalement pris la décision d’annuler les représentations quelques jours après la demande de l’adjoint au maire. Il en appelle à la municipalité pour surmonter le préjudice financier estimé de 10000 à 15000 euros. Si celle-ci met la main à la poche, il ne sera pas exagéré de dire qu’elle aura financé la censure d’un artiste pour suspicion de racisme.

Comme l’a soulevé Alain Soral, il y a quelques années dans l’émission « Piques et polémiques », la question n’est pas « peut on rire de tout ? » mais plutôt « qui fait la liste ? »

E&R Languedoc-Roussillon