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Convoquée par le CRIF, la CGT confirme qu’elle ne participe pas au boycott d’Israël

Quand les responsables d’une organisation qui représente 1/6e de 1 % de la population reçoivent les représentants de 34 % de 7 % des salariés, la rencontre est cordiale. Mais le patron reste celui qui reçoit…

Le 28 janvier 2014, le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, accompagné d’Éric Lafont, secrétaire confédéral, rendait visite à Roger Cukierman, Francis Kalifat et Jean-Pierre Allali et Paul Rechter, répondant ainsi favorablement à une invitation (convocation ?) du CRIF.

 

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De gauche à droite : Thierry Lepaon, Roger Cukierman, Éric Lafont, Francis Kalifat
et Jean-Pierre Allali

 

Le lendemain, 29 janvier, le CRIF publiait un premier communiqué relatant un « entretien particulièrement chaleureux » où avait été abordée la question de la montée du Front national dont, avait assuré le syndicaliste, « les valeurs ne sont pas les nôtres ». Le communiqué continue ainsi :

« Thierry Lepaon, qui partage le point de vue des dirigeants du CRIF pour lesquels il faut tout faire pour éviter que le conflit israélo-arabe ne soit importé en France, a évoqué son déplacement en Israël et dans les territoires palestiniens et mis l’accent sur les relations suivies entre la CGT, la Histadrout et les syndicats palestiniens. […] Le secrétaire général a démenti tout soutien de la CGT au BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanctions) et affirmé que si des militants de la CGT ont pu ici ou là afficher un tel soutien, ils n’avaient aucun mandat pour le faire. »

Le 30 janvier, le CRIF publie un second communiqué, beaucoup plus court : 

« Au cours de l’entretien avec le président du CRIF, les responsables de la CGT Thierry Lepaon, secrétaire général et Éric Laffont, secrétaire confédéral, ont démenti tout soutien au BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanction) contre Israël ; ils ont affirmé que si des militants de la CGT ont pu, ici ou là, afficher un tel soutien, ils n’avaient aucun mandat pour le faire. »

Les dirigeants du CRIF sont donc rassurés. Mais, voila : en raison de la constitution de sa base, cette position n’est pas bonne pour Lepaon. Tentant en vain de ménager la chèvre et le chou, il écrit à Cukierman le jour même, courrier rendu public via l’AFP : 

« Je n’ai fait que confirmer que la CGT ne s’inscrivait pas dans la campagne BDS. En revanche, la CGT n’a jamais condamné ni ce mouvement ni ses acteurs, dont certains sont d’ailleurs des adhérents de la CGT. »

Mais Thierry Lepaon réaffirme surtout que, pour la CGT, « le boycott global d’Israël ne favorise pas la stratégie de paix et la coexistence de deux États ».

La CGT a donc bien répondu au désidérata du CRIF, contrairement à ce que sa communication laisse entendre. D’ailleurs Roger Cukierman a indiqué qu’ « il regrettait d’avoir mis la CGT dans l’embarras, d’autant que leur rencontre du 28 janvier s’est déroulée dans un climat très amical […]. Ce qui compte, a-t-il dit, c’est qu’elle ne veut pas pratiquer le boycott, même si elle ne condamne pas l’organisation BDS. »

 

Voir aussi, sur E&R : « Qui est Roger Cukierman ? » (par la revue Faits & Documents)

Sur le CRIF, chez Kontre Kulture :

 






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