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Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

Fin décembre, au micro d’Europe 1, dans l’émission « Médiapolis », Michel Rocard fut l’auteur de déclarations on ne peut plus intéressantes qui, malheureusement, ne furent pas l’objet de reprises dans les autres médias.

Le propos de Michel Rocard est le suivant : la réforme de la Banque de France de 1973 a interdit que celle-ci prête à l’État à taux zéro. L’État est donc allé emprunter avec intérêt sur les marchés privés. Si nous en étions restés au système précédant, qui permettait, répétons-le, à la Banque de France de prêter à l’État à taux zéro, notre dette serait de 16 ou 17 % du PIB, soit bénigne.

Les deux journalistes chargés de l’interviewer ne réagirent pas, comme si Rocard avait dit là une banalité. Pourtant, il venait de leur dire que tous les fameux « sacrifices », prétendument inéluctables, auxquels le peuple français devait consentir, ou encore la rigueur imposée par le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), n’étaient pas une fatalité mais la résultante d’un choix de politique de dette. Et d’ajouter que, contrairement à ce qui est véhiculé depuis des années dans les grands médias, la France n’avait pas vécu « au-dessus de ses moyens » mais qu’elle avait dû débourser, au titre d’un simple jeu d’écriture, alors qu’aucune nécessité économique ne l’exigeait, des centaines de milliards d’euros constants au profit des marchés financiers.

Lire la suite de l’article sur bvoltaire.fr

 

Extrait de l’émission « Médiapolis » du 22 décembre 2012 :

Pour aller plus loin avec Kontre Kulture :

 






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122 Commentaires

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  • #297163
    Le 5 janvier 2013 à 03:13 par cccc
    Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

    Ca me fait penser a raymond barre ou rolland dumas qui s’étaient lachés sur la communauté qu’on a pas le droit de citer. On dirait qu’au crépuscule de leur vie, nos politiques ont les coucougnettes qui pousse un peu....peut-etre la peur de l’au-delà ? Mieux vaut tard que jamais.

     

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  • #297226
    Le 5 janvier 2013 à 10:18 par Alain139
    Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

    Ca fait des années que Nicolas Dupont-Aignan et DLR explique que la dette a été créé par la réforme de la banque de France de 1973 . Hélas on ne l’écoute pas ou pire encore ne le laisse pas s’exprimer. On peu alors se poser la question de savoir POURQUOI les politiques au pouvoir depuis 40 ans (UMP-PS) n’ont pas abrogé cette loi !!!! Il est temps que les français sortent de leur torpeur et finissent par comprendre que l’UMP et le PS mènent la même politique économique . Il existe une 3 voie c’est Debout la République.

     

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  • #297233
    Le 5 janvier 2013 à 10:41 par Jean Jean
    Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

    La loi de 73 est un mythe et une légende urbaine au même titre que le fort taux d’Homicides aux USA (Moins élevé qu’au Antilles française.
    Il faut lire ce que dit Magalin Perrin, ou voir sa vidéo quand elle discute avec Chouard.
    L’Etat a plusieurs mode de financement, qui varient, mais de dire que qu’il suffit que l’Etat créé "sa propre monnaie", c’est simpliste et crédule.

    Faut savoir qu’avant 73 la France....n’empruntait pas mais prêtait. Prévoir que la France serait dans cette condition économique qu’on connait (Dette Abyssale, Chine superpuissance) était impossible.
    Les pays riches, comme les USA, prêtait aux Pays en développement à des taux hallucinants car ces derniers ne pouvait que très difficilement se financer.
    Dire aussi que la banque Arnaque la France, c’est faux. Le taux de ces obligations est ridiculement bas. Un taux réel devrait être bien plus élevé.

    La Chine est capable d’investir des centaines de milliards d’Euros pour son TGV et pour des infrastructures en Afrique. L’Europe peut pas. C’est ça le problème. L’épargne des pays riches est largement insuffisant eu égard aux investissement et dépenses.

    Les Etats européen vont devoir se réformer, ce jour là ça fera très très mal si on continue de ne pas comprendre en parlant de cette loi obsolète qui n’était qu’un détail à l’époque.

     

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    • #297439
      Le Janvier 2013 à 16:34 par Corso
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      "Dire aussi que la banque Arnaque la France, c’est faux."

      Sans même aborder le cas de la création monétaire au sein des nations, merci d’expliquer en quoi la France (et les pays de l’UE) tire un quelconque avantage depuis le 1er janvier 1993 de devoir emprunter aux marchés financiers à 3%, 4%, 5% (20% pour la Grèce aujourd’hui) qui eux-mêmes empruntent à la BCE à 1%. Surtout que ça se joue sur des centaines voire milliers de milliards €.

      Trouves-tu cela légitime que ces institutions financières privées - sans fournir aucun effort, sans rien produire - servent tout juste d’intermédiaires et prennent une commission au passage sur notre dos ? Pourquoi les Etats ne peuvent-ils pas emprunter directement à la BCE ? Quel est le bénéfice de devoir obligatoirement passer par des intermédiaires qui demandent bien plus d’intérêts pour un même résultat ?

      Mais non, l’article 104 du T. de Maastricht ou 123 de L. n’a absolument et strictement rien à voir avec une éventuelle main mise du financier sur le politique depuis très longtemps déjà, quelle idée. Combien cela a-t-il rapporté à ces intermédiaires justement depuis Maastricht sur l’ensemble de l’UE ?

      J’ai noté ce commentaire de Liior sur le blog de Chouard (il est question de la loi de 1973 - avant publication de l’article Pernin/Chamla - mais cela vaut tout autant pour l’article 104 de M.) :

      "Vous nous expliquez que cette loi n’a rien à voir avec la montée du taux d’endettement de la France, pourquoi pas, mais à ce moment là il faudra argumenter plus précisément et nous expliquer comment une dette payée avec intérêts serait aussi indolore qu’une dette payée sans intérêts. Je rappelle au lecteur que pour une obligation de 1000€ à 2,5% sur 15 ans, on doit rembourser aux marchés financiers l’équivalent de 1375€, là où auparavant on aurait remboursé 1150€ (avec un taux de 1%). J’aimerais beaucoup que vous m’expliquiez (...) comment l’endettement de la France peut être le même avec ou sans la loi de 1973 alors même que pour un simple emprunt de 1000€, je suis endetté à hauteur de 375€ avec 2.5% et seulement de 150€ avec 1%. Si vous calculez bien, on a bien un renchérissement des intérêts dus de plus du double (on passe de 150€ à rendre à la Banque Centrale, à 375€ à rendre aux “riches”)."

       
  • #297235
    Le 5 janvier 2013 à 10:53 par hang’em high
    Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

    "C’était une crise de la finance purement privée, les Etats n’y étaient pour rien"
    FAUX. Ce sont les Etats qui ont accepté de déréguler et déréglementer leur système bancaire dans les années 80. En France, c’est un gouvernement socialiste (Fabius et Bérégovoy) dont le président a été élu sur un programme commun d’union de la gauche (sic) qui a dérégulé les marchés du crédit et de l’épargne, privatisé les banques, créer les marchés dérivés organisés (MONEP et MATIF), etc. De plus, le contrôle et la supervision du secteur bancaire est du ressort de la Banque de France (Commission Bancaire) en vertu du Code Monétaire et Financier qui comme toutes les lois est voté et/ou amendée par le parlement sur proposition des gouvernements.

    "La banque de France a été créée en 1801 et jusqu’en 1974... elle finançait l’Etat sans intérêt"
    DEMI-MENSONGE. Si vous comprenez que sur cette période l’Etat s’est financé exclusivement au près de la Banque de France, c’est FAUX. Les exemples de financement de l’Etat par l’Emprunt (la fameuse rente d’Etat) sont légions. Jean-Claude Michéa a exhumé un texte de K. Marx sur la révolution de 1848 en France où Marx décrit la situation des finances publiques de l’Etat Français de cette époque qui correspond peu ou prou à la situation actuelle.

    Marx (p24 du fichier pdf) :



    L’endettement de l’État était, bien au contraire, d’un intérêt direct pour la fraction de la bourgeoisie qui gouvernait et légiférait au moyen des Chambres. C’était précisément le déficit de l’État, qui était l’objet même de ses spéculations et le poste principal de son enrichissement. A la fin de chaque année, nouveau déficit. Au bout de quatre ou cinq ans, nouvel emprunt. Or, chaque nouvel emprunt fournissait à l’aristocratie une nouvelle occasion de rançonner l’État, qui, maintenu artificiellement au bord de la banqueroute, était obligé de traiter avec les banquiers dans les conditions les plus défavorables...



    Source :
    L’endettement de la France en 1848 vu par Karl Marx
    http://www.montpellier-journal.fr/2...

    Ceux qui croient que le financement de l’Etat par la planche à billets est LA solution a tous nos problèmes devraient se réjouir puisque c’est précisément ce vers quoi on tend actuellement aux Etats-Unis, au Japon, en Grande-Bretagne avec les résultats que l’on sait...

     

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    • #297456
      Le Janvier 2013 à 17:11 par Stev
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      @ hang’em high

      Ouf !!! Merci à vous d’élever le niveau !!!!

       
    • #297485
      Le Janvier 2013 à 17:55 par Tremah
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      Faire tourner la planche à billets pour des investissements productifs, c’est pas un problème. Au contraire cela devrait être la règle.

      Mais effectivement la focalisation sur cette "loi de 73" a engendré l’idée complètement erronée d’une sorte d’âge d’or durant lequel l’Etat français se serait généreusement financé à travers la création monétaire, ce qui est évidemment faux et qui deviendra de plus en plus difficile à soutenir à mesure que des gens liront et éclairciront le texte de cette fameuse loi. De Gaulle lui-même n’a jamais fait tourné la planche à billets.

      C’est la dette en tant que telle qui est structurellement problématique, un Etat ne devrait pas avoir besoin d’y recourir pour assurer son fonctionnement et faire tourner les services publiques.

       
    • #297872
      Le Janvier 2013 à 11:44 par hang’em high
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      @ Tremah :

      1/Dépenses courantes ==> financées par les recettes fiscales
      2/Dépenses d’investissement ==> financées par endettement ou création monétaires

      Oui pour le 1/ sinon faillite assurée à moyen terme.
      D’ailleurs la France est plus ou moins dans cette situation (difficile de dire dans quelle proportion) et ça explique pourquoi l’Etat fait tout pour manipuler les prix des actifs à savoir foncier, immobilier et actions (stratégie de cache-misère qui permet de sur-valoriser le patrimoine de l’Etat et des Français).

      Oui aussi pour le 2/ à condition que les investissements réalisés créent de la richesse économique en proportion avec la quantité de monnaie-dette émise... ce qui n’est pas garantie.

      D’ailleurs, Jacques Pauwels montre bien dans son livre "Le mythe de la bonne guerre : Les Etats-Unis et la seconde guerre mondiale" que ce n’est pas le "New Deal" de Roosevelt qui a sorti les US de la crise mais l’économie de guerre qui consiste à garantir les prêts contractés et la monnaie émise par les prises de guerre (dont le pillage scientifique et technologique de l’Allemagne qui n’a pas de précédent dans l’histoire et explique en partie l’hégémonie scientifique et technologique américaine post-WW2).

       
    • #297887
      Le Janvier 2013 à 12:23 par Corso
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      "Ceux qui croient que le financement de l’Etat par la planche à billets est LA solution a tous nos problèmes devraient se réjouir puisque c’est précisément ce vers quoi on tend actuellement aux Etats-Unis, au Japon, en Grande-Bretagne avec les résultats que l’on sait..."

      Il ne faudrait pas confondre faire tourner la planche à billets et lancer des lignes de crédit. Dans l’absolu qu’est-ce qui empêcherait la France par exemple de lancer une ligne de crédit via la BDF pour divers investissements (mis à part l’article 123 du T. de Lisbonne) ? C’est bien ce que les banques privées font à longueur de temps lorsqu’elles accordent des prêts aux particuliers ou aux entreprises moyennant intérêts. Pis elles créent des lignes de crédit via le coefficient des réserves obligatoires. Une création de monnaie ex nihilo ou presque. Voir L’argent Dette de Paul Grignon.

      Puis cette ligne de crédit est effacée lors du remboursement total (et au final les particuliers ou les entreprises ont payé deux ou trois fois ce qu’ils ont emprunté au départ). Alors si le privé a le privilège de le faire, pourquoi n’en serait-il pas de même pour le public à moindre frais ? Toute la question est là.

       
    • #298083
      Le Janvier 2013 à 17:28 par hang’em high
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      Il ne faudrait pas confondre faire tourner la planche à billets et lancer des lignes de crédit.




      A priori non mais dans les faits il s’agit bien de la même chose car :
      - C’est de l’argent créé ex-nihilo dans les deux cas
      - Dans le deuxième cas, il y a promesse de remboursement... promesse qui n’est jamais tenu
      Cqfd.

      D’ailleurs, on pourrait même rajouter que le financement via les banques privées est un troisième cas de création monétaire non avouée. C’est la raison pour laquelle les banques (pas folles) ont exigé que ces obligations soient négociables sur un marché secondaire (dont la liquidité est assurés par un marché de Futures) de sorte qu’elles puissent (rapidement et à moindres frais) sortir de leur bilan les dettes devenues ... non recouvrables ou recouvrables en monnaies de singes.

      La question qui n’est jamais posée par ceux qui font de la loi de 1973 une obsession, c’est que fait-on du pognon ? Peu importe le mode de financement (c’est une question secondaire), si l’argent est mal utilisée dans des dépenses de fonctionnement sans contreparties en terme de services rendus, des dépenses d’apparats inutiles ou encore de mauvais investissements. Au final, vous êtes insolvable.

      Les cas de financement des dépenses de l’Etat par création monétaire qui ont mal tournée il y en a un certain nombre dont les plus connues sont le règne de Louis XVI en France (Assignats) et la République de Weimar en Allemagne (hyperinflation). D’ailleurs, si dans les deux cas, les régimes qui ont suivi ont été de nature impériales, ce n’est pas un hasard...

      Le Zimbabwe a connue une période d’hyper-inflation dans la décennie... 2000 dont les médias occidentaux ont peu parlé :

      Zimbabwe : comment l’hyperinflation a tué la croissance
      http://www.afrik.com/article21854.html

      Et vous savez quoi ? Le Zimbabwe n’a pas les moyens de s’en sortir par l’impérialisme ou le colonialisme... et la France d’aujourd’hui non plus.

       
  • #297245
    Le 5 janvier 2013 à 11:14 par Mauv
    Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

    Effectivement, on a raison de souligner qu’il y a débat d’un point de vue technique et juridique sur la loi dite de 73, mais ce qui compte c’est : l’Etat emprunte-t-il depuis sur les marchés privés, oui ou non ? Oui. Faut-il donc s’étonner que la dette publique explose ? Non. La dette réelle ne représente que 16 ou 17% du PIB, voilà qui relativise largement la gabegie dont se délectent les Figaro, Capital et libéraux de tous poils (sans pour autant que cela évacue évidemment la question de la gestion vertueuse de l’argent public)
    Peu nombreux sont les responsables politiques à souligner avec insistance ce que M. Rocard semble découvrir, hormis les Dupont-Aignan, Chevènement, Marine Le Pen. On voit que le salut ne viendra pas des partis dits "grands" trop englués dans un système dont ils feignent d’être les organisateurs (pour reprendre Cocteau), et dont peut s’affranchir seulement un type comme Rocard une fois que sa carrière est derrière lui, tel un vieillard indigne !
    Un effort des nationaux-républicains pour se rassembler, et pour certains pour cesser d’être les idiots du système en beuglant fanatiquement et systématiquement des anathèmes sur telle ou telle catégorie (on a des exemples ci-dessous et plein ce site malheureusement...), et on pourra avancer à nouveau dans le bon sens...

     

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    • #297381
      Le Janvier 2013 à 14:41 par Stev
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      Oui, mais l’Etat empruntait déjà au privé avant 1973 : Emprunt Pinay, Emprunt Giscard...

      La légende de la loi de 1973 est né des analyses d’Etienne Chouard. Est-il possible d’admettre qu’il se soit trompé, ou il FAUT impérativement que "la loi de 1973" devienne une sorte de culte, de totem pour les "dissidents", les "subversifs", les "méga-rebelles" ? Un peu de bon sens, il y a d’autres luttes à mener, des luttes réelles, des luttes actuelles. A quoi bon s’acharner dans l’erreur ?

      Renseignez vous sur le "two packs", le "six packs", le grand marché transatlantique, tout ça, c’est du concret ! Parce qu’à force, la "loi de 1973" va vraiment finir par vous enfumer et vous faire perdre de vue les vraies enjeux de notre époque !

       
    • #297417
      Le Janvier 2013 à 15:51 par Corso
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      Concernant l’emprunt Giscard :

      "En 1973, lorsque celui qui n’allait pas encore manger des oeufs au plat chez les français, lance un emprunt éponyme, la plupart des investisseurs ne pensait pas que la clause prévoyant l’indexation des coupons et du nominal sur le lingot jouerait un jour... Monsieur Vidal-Madjar fait le pari inverse... et fait fortune... voici pourquoi :

      L’emprunt Giscard était d’un montant de 6,5 milliards de francs (soit corrigé de l’inflation environ 5 milliards de nos euros de 2010), son nominal de 1000 francs, versait un coupon de 7% et était remboursable à l’échéance soit le 16 janvier 1988. Les intérêts étaient versés le 16 janvier de chaque année. L’originalité de cet emprunt, résidait dans une clause faite pour rassurer les investisseurs de l’époque, mais qui couta fort cher aux finances publiques. Cette clause prévoyant l’indexation des coupons et du nominal sur l’or (le franc de l’époque étant défini comme 0,88 grammes d’or fin), ne devait s’activer que si le franc perdait sa parité-or pendant plus d’un an... C’est justement ce qui arriva en 1976 avec la démonétisation de l’or suite aux accords de la Jamaïque...

      Dès lors, ce fût la catastrophe pour les finances publiques, mais la fortune pour les investisseurs et comme nous l’avons vu monsieur Vidal-Madjar... En effet, chaque année les coupons et le nominal étaient ajustés en fonction de l’augmentation de l’or. Si bien qu’en janvier 1988, au moment du remboursement final, le coupon s’élevait à 581 francs (contre 70 francs initialement) et la valeur de remboursement à 8305 francs (pour 1000 francs investis initialement).

      En 1973 l’état avait levé 6,5 milliards de francs, le coût total du remboursement fut de 92 milliards (soit 4,5 fois le montant en francs constants, c’est à dire corrigé de l’inflation).
      Le généreux ministre des finances savait donc de quoi il parlait quand il dit à son adversaire à la présidentielle de 1974 qu’il n’avait pas le monopole du coeur..."

      Lien

       
    • #297459
      Le Janvier 2013 à 17:16 par Stev
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      Une intervention de M. Antoine Pinay, qui prouve que bien avant 1973, nos dirigeants ne rechignait pas à passer par le privé pour se financer. Prétendre qu’on empruntait gratuitement avant 1973 est une erreur ou un mensonge.

      http://boutique.ina.fr/video/politi...

      A noter que les USA et la Grande Bretagne n’hésitent pas à faire marcher la planche à billets. Sont-ils moins endettés que la France ? Non ! En réalité, les USA sont bien plus endettés que la Grèce !

       
    • #297882
      Le Janvier 2013 à 12:13 par Corso
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      "A noter que les USA et la Grande Bretagne n’hésitent pas à faire marcher la planche à billets. Sont-ils moins endettés que la France ? Non ! En réalité, les USA sont bien plus endettés que la Grèce !"

      Pour le cas des USA, c’est une entité privée, à savoir la FED, qui fait marcher la planche à billets moyennant intérêts depuis 1913. C’est toujours le même problème. La dette en question est due principalement aux intérêts à rembourser à ce cartel de banques privées. Pourquoi l’Etat fédéral ne peut-il pas jouer ce rôle à taux 0 ou à faible taux ? Pourquoi laisser ce privilège et cette exclusivité à une entité privée ?

       
  • #297256
    Le 5 janvier 2013 à 11:35 par Joelle Liberté
    Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

    Pourquoi Michel ROCARD n’a-t-il pas eu le courage, la volonté, l’honnêteté d’abroger cette loi, qu’il juge inique a posteriori, lorsqu’il était au gouvernement ??
    Cela aurait évité à notre pays d’emprunter sur les marchés et dans les banques privées, ce qui nous amène à la situation catastrophique d’aujourd’hui !!

     

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  • #297269
    Le 5 janvier 2013 à 11:59 par pseudonyme
    Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

    J’adore le vocabulaire de ces prostituées de financiers.

    Le "loyer de l’argent". Cela implique que l’argent appartient à quelqu’un. Cela implique que le système monétaire n’est pas pour tout un chacun. Cela implique qu’on vous donne généreusement le droit d’avoir de l’argent.

    Bande de serfs.

     

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  • #297541
    Le 5 janvier 2013 à 19:30 par Tremah
    Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

    Pour comprendre la loi de 73 il suffit de se reporter à la réponse très claire formulée par Valery Giscard d’Estaing en 2008, qui exprimait l’exact contenu technique de la loi, sans fantasmes :

    il s’agissait à l’époque de constituer un véritable marché des titres à court, moyen et long terme, qu’il soit émis par une entité privée ou publique.

    Donc en gros :
    - la loi n’a jamais interdit la création monétaire ni le recours à la planche à billets, contrairement à ce qui a été dit depuis quelques années ; sur ce point, saluons l’honnêteté de Chouard qui a reconnu ses erreurs.

    - mais elle anticipe la création d’un "véritable marché" bancaire, c’est à dire du système de la privatisation de la dette tel que nous le connaissons aujourd’hui, en mettant en quelque sorte sur le même plan la Banque de France et les créanciers privés de l’Etat

    En gros elle a simplement créé un contexte "favorable" au moment même où le paradigme monétariste néolibéral s’imposait comme la nouvelle norme économique.

    La responsabilité factuelle et réelle incombe donc principalement à nos hommes politiques qui ont refusé d’avoir recours à l’emprunt publique alors que la loi leur en laissait toujours la possibilité - simplifiant même le processus - et ce jusqu’à l’interdiction pure et simple formulée par les traités européens ultérieurs.

     

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    • #297740
      Le Janvier 2013 à 02:28 par Stev
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      La conclusion, c’est qu’on s’est échiner à débattre à propos d’une loi qui n’était pas ce qu’on disait qu’elle était, parce qu’on cherchait un "symbole". Et surtout, un cherche UNE cause à la dette, ce qui est assez stupide.

      Certains semblent croire que la France n’a jamais été endettée. Par exemple, qui sait que la France a été huit fois en défaut de paiement entre le XIVème et le XVIIIème siècle ?

       
    • #298063
      Le Janvier 2013 à 16:53 par Tremah
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      Je ne dis pas le contraire, faisant partie des rares ici qui dénoncent (sans aucun succès) les abus et les réductions de la pensée conspirationniste.
      Je bats d’ailleurs ma propre coulpe dans la mesure où, très naïvement, j’avais cru, effectivement, qu’un simple coup de tampon nous avait interdit du jour au lendemain d’emprunter à la BF signant ainsi la FIN D’UN RÉSEAU D’IRRIGATION PUBLIQUE EN ARGENT GRATUIT comme l’écrit Chouard sur son blog.
      Or, après avoir pris la peine de - ahem - lire le texte de la fameuse loi et les analyses des uns et des autres, les choses sont évidemment beaucoup plus complexes, et il n’y a jamais eu aucun "âge d’or" de la ligne de crédit infinie et de l’argent gratuit.

      Toute cette histoire autour de la "loi de 73" commence quand même à sentir la gueule de bois intellectuelle.

       
  • #297729
    Le 6 janvier 2013 à 02:12 par Jean Jean
    Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

    Sans même aborder le cas de la création monétaire au sein des nations, merci d’expliquer en quoi la France (et les pays de l’UE) tire un quelconque avantage depuis le 1er janvier 1993 de devoir emprunter aux marchés financiers à 3%, 4%, 5% (20% pour la Grèce aujourd’hui) qui eux-mêmes empruntent à la BCE à 1%. Surtout que ça se joue sur des centaines voire milliers de milliards €




    Bien évidemment que le système de banque centrale Européenne n’est pas bon.
    Mais c’est faux, la France n’emprunte pas à la BCE. La Grèce, indirectement, oui. Car personne n’est assez fou pour leur prêter. La Grèce est en défaut. Ça a été le cas de nombreux pays qui ont du dévaluer, échelonner leurs dettes, et faire des réformes. Ca a très bien marché. La Grèce peut pas, à cause de l’Euro.

    Cette loi de 73 est un mythe, comme écris ici, c’est un totem sur lequel se rassemblent les "dissidents" financiers.
    Le problème c’est que la France dépense 120 pour seulement 100 de recettes.
    Depuis 30 ans.
    Quand la Russie, Chine, Brésil, Mexique, Inde seront assez puissant pour dire non au Dollars et à l’Euro, nos économies seront détruites. Il faudra 20 ans pour nous relever.
    Ce délire sur la loi de machin c’est de l’Esbroufe.
    La situation est bien plus grave que Chouard pense. C’est comptable. Il suffit de regarder. y’a un énorme trou d’un coté (le notre) et des montagnes de thunes de l’autre (Chine, Russie, Brésil, etc). Ces derniers attendent depuis des années "leurs tour" et l’Europe sera le nouveau tiers monde dans 20 ans si on ne se ressaisit pas.

    Je sais de quoi je parle, je suis installé dans un de ces anciens pays en développement.

     

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    • #297980
      Le Janvier 2013 à 14:30 par Stev
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      Mais de quelle manière devrions-nous nous "ressaisir" ? La question est là... Bon, effectivement, déjà, ne plus perdre de temps et d’énergie sur de faux symboles comme la "loi de 1973", c’est un bon début.

      Mais ensuite ?

       
    • #298038
      Le Janvier 2013 à 16:10 par Corso
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      "Mais c’est faux, la France n’emprunte pas à la BCE."

      Je pense que tu as mal compris. La France (ainsi que tous les autres pays ayant ratifié le T. de Maastricht/Lisbonne) est dans l’obligation d’emprunter aux institutions financières privées à 4%, 5% etc et ces institutions privées ont deux choix/privilèges (que les nations n’ont pas). La première est d’emprunter à la BCE à grosso modo 1% (puis elles nous transfèrent illico presto cet argent au taux de leur choix selon notre "notation"). La seconde est d’émettre des lignes de crédit via le coefficient des réserves obligatoires (voir L’argent Dette de Paul Grignon). Je n’ai jamais écrit que la France emprunte à la BCE. Donc ce que les banques privées ont le droit de faire depuis des lustres, les nations n’en ont pas le droit.

      "La Grèce, indirectement, oui."

      Pour la Grèce c’est exactement pareil, sauf que comme sa capacité de remboursement devient de plus en plus problématique, le taux imposé par les institutions financières privées s’élève à peu près à 20%.

      "Le problème c’est que la France dépense 120 pour seulement 100 de recettes. Depuis 30 ans."

      Es-tu seulement au courant que 80% a minima de la dette actuelle de la France représentent les seuls intérêts à rembourser depuis des décennies à ces institutions financières privées ? Chaque année le remboursement de ces intérêts coûte au Trésor Public 50 milliards d’euros ! La totalité de l’impôt sur le revenu payé par les citoyens concernés est mis à contribution pour payer cette somme. Et cette somme augmente tous les ans.

      Chaque année, afin d’essayer d’équilibrer la balance budgétaire (utopie) et "faire vivre le pays", il faut encore emprunter à nouveau sur les marchés financiers moyennant intérêts (car malheureusement "légalement" nous n’avons pas d’autres choix), et ainsi de suite, c’est un cercle vicieux infernal. Il faudra rembourser toujours plus d’intérêts que l’année précédente. Voilà pourquoi en maintenant ce système la dette de la France ne pourra JAMAIS être remboursée (et ça ne concerne pas que la France).

      Ensuite je ne dis pas non plus qu’il n’y a pas eu une très mauvaise gestion de la part de nos "représentants politiques". Regarde jusqu’au bout la vidéo que j’ai postée dans le message #296879 (enregistrée avant l’article Pernin/Chamla). Remplace "Loi 1973" par "Art. 104 du T. de Maastricht" et ça revient au même.

       
    • #298303
      Le Janvier 2013 à 21:50 par Stev
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      Corso, personne ne conteste le fait que la France soit endettée.

      Ce qui est contesté, c’est que ce soit du fait de "la loi de 1973".

       
    • #298367
      Le Janvier 2013 à 23:06 par Corso
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      Ce qui est contesté, c’est que ce soit du fait de "la loi de 1973"

      Mais je n’ai pas affirmé le contraire. Je l’ai d’ailleurs mis en avant dans le message #296594. Je souhaite juste remettre les pendules à l’heure si je puis dire lorsque je lis que les banques privées n’arnaquent soi-disant pas la France et donc les Français (ou les autres nations). Evidemment que c’est un flagrant hold-up sur nos richesses en toute légalité, avec complicité de nos "représentants".

       
  • #298414
    Le 7 janvier 2013 à 00:14 par Jean Jean
    Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

    C’est assez tentant de dire que les banques arnaquent la France et les Français.
    Mais, ce qu’il faut savoir, c’est que la France emprunte pour vraiment pas cher. Avant, quand elle prêtait aux Pays en développement, qui eux n’avaient pas accès aux marchés financiers, elle faisait payer un taux hallucinant.

    Et puis, les banques restent un intermédiaire. Mon voisin qui a une assurance vie "prête" à la France, c’est normal et logique qu’il tire un revenu de ce "risque". L’argent n’est pas "créé" à la manière expliquée par le film "Argent dette", c’est plus complexe.

    Mais de toute façon, la manière dont la BCE règle le problème de la dette, c’est ce que prône les mecs comme Chouard........

    OUI ! PARFAITEMENT !
    La BCE monétise la dette grecque, espagnole et Italienne !
    Elle monétise cette dette, cette créance en créant par magie de l’argent...
    C’est d’ailleurs EXACTEMENT ce que le mec de BFM TV qui passe souvent ici dénonce...Mais c’est ce que veut Chouard et les autres...Super Mario a même raconté qu’il utiliserai la blanche à billet de manière illimité. C’est signé. Les allemands ont ragé mais ils ont pas le choix.

    Takieddinne, sur France 2 à On n’est pas couché notait un truc intéressant :
    En France, ZERO contrat avec l’étranger. La France ne produit plus rien et s’effondre. C’est pas avec notre élite industrielle (Ce guignol de Montebourg) que la France produira de nouveaux produits.

     

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    • #299291
      Le Janvier 2013 à 19:44 par Corso
      Dette : quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses...

      Toi t’as du mal à comprendre quand on te dit que 80% de la dette française représentent les seuls intérêts à rembourser aux institutions financières privées depuis des décennies. Aussi lorsqu’il s’agit de devoir emprunter à ces institutions qui elles-mêmes empruntent à la BCE à 1% alors que les nations pourraient emprunter directement à la BCE sans passer par ces intermédiaires qui se gavent au passage sans fournir aucun effort. Mais bon réjouissons-nous que la France emprunte pour vraiment pas cher. Youpi ! Les banques sont nos amies.

       
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