Egalité et Réconciliation
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Devant ses juges, le rappeur Coco Tkt renie Dieudonné

Le Bon, la Brute et le truand version 2016

C’est bien un rappeur que Frédéric Haziza, notre frappeur de journalistes national, a invité dans son hebdo Entre les lignes du 5 mars 2016. Heureusement, le dangereux braqueur n’est pas venu seul : il est accompagné de son juge d’application des peines, si l’on ose dire, le rabbin Michel Serfaty. Coco et Michel font ensemble la promo du dernier machin à la mode : l’AJMF, l’Amitié judéo-musulmane de France. Qui sert principalement à aller voir des enfants dans les quartiers, pour lutter contre leurs « préjugés » antisémites. Une sorte de lavage de cerveau, mais avec le sourire paternaliste de l’homme de Yahvé.

 

 

Haziza, on ne le présente plus. Il est partout, sur les plateaux télé, dans les prétoires, sur les réseaux sociaux, où il tente de provoquer la Bête Immonde, et ainsi se faire passer pour la victime d’un « nouvel antisémitisme », comme dit notre Premier ministre Manuel Valls au dîner du CRIF, ce lundi 7 mars 2016. Des éléments de langage que nous retrouvons dans la bouche même du rabbin Serfaty. Simple coïncidence.

Après sa revue de presse avec quatre journalistes des news-magazines (Marianne, Le Point, L’Obs et Le Figaro Magazine) qui pensent à peu de choses près la même chose, et qui déblatèrent sur les chances de Macron de devenir un futur président de la République, débarquent sur le plateau aux couleurs lilas le rabbin Serfaty et le rappeur-braqueur, ou braqueur-rappeur Coco Tkt (Coco t’inquiète, en langage SMS).

 

La marge de manœuvre très réduite d’un rappeur « tenu » par la police et manipulé par le sionisme

Il est donc question de lavage de cerveaux de petits Noirs et de petits Arabes atteints d’antisémitisme aigu, mais derrière ce cours d’évangélisation philosémite, Haziza ne peut s’empêcher de faire rendre gorge à Coco sur son passé « dieudonniste ». En effet, début 2014, alors en pleine cavale après neuf années de prison, Coco joue dans un clip où il effectue une quenelle en plein dans la rue des Rosiers, symbolique à plus d’un titre pour la communauté juive en général, et Frédéric Haziza en particulier : c’est là qu’a eu lieu un attentat au restaurant Goldenberg (aujourd’hui fermé) le 9 août 1982, là aussi que se trouve le cœur de la communauté juive parisienne historique, dont une grande partie des coreligionnaires étrangers fut déportée en juillet 1942 par les nazis.

Nous avons décidé de vous livrer l’échange entre les trois hommes dans leur intégralité, tant les mots sont importants, d’une part ; de l’autre, on ne pourra pas nous accuser de sortir les phrases spectaculaires du contexte. Et il y en a. Car regarder une vidéo est une chose, lire sa transcription en est une autre : on prend mieux conscience des choses avec la lenteur et le recul qu’imposent la lecture. C’est entre autres pourquoi un livre est généralement bien supérieur, en termes d’imprégnation cognitive, à un documentaire. Le premier façonne notre conscience, le second n’y laisse que des impressions fugitives, pour se glisser dans l’oubli, voire l’inconscient. Mais nous ne sommes pas là pour faire de l’analyse sémiologique. Place aux phrases. Qui, vous le verrez, parlent toutes seules. Nous nous sommes juste permis quelques intercalaires informatifs, afin de faire respirer l’ensemble. Qui en a bien besoin, le lecteur aussi.  

La partie de l’émission qui nous intéresse commence à 33’34. Transition de l’animateur de service public Frédéric Haziza : « Tout de suite “Les Idées” avec le rappeur Coco Tkt et le rabbin Michel Serfaty.  »

 

 

Avant le débat, le clip associant le rappeur et le rabbin est diffusé en entier. Il met en scène Michel Serfaty et sa voix grêle sur un tempo, il faut le dire, musicalement assez misérable. Si bien qu’on est en droit de se demander si, en composant cette base rythmique de supermarché, le rappeur n’a pas voulu jouer un petit tour de coquin au rabbin. Un rabbin qui joue le jeu, et « cherche le frère musulman », pour finir sur le chant juif traditionnel « Shalom Aleichem ». Il n’est pas sûr que le clip cartonne dans les cités. Encore moins quand on devine que le rappeur est devenu, comme par enchantement, le meilleur ami de ses ex-ennemis. Un tour de passe-passe surprenant, qui laisse deviner des fils invisibles qui relient le repris de justice à la police...

Au retour plateau, la caméra zoome sur Coco, qui raconte :

« On s’est rencontrés au parloir… Le rabbin Serfaty est venu me voir, à Châteauroux, via un ami qu’on avait en commun, un journaliste indépendant, Thierry Vincent [rendu célèbre par son interview d’Alain Soral non diffusée par Envoyé spécial] et voilà moi chuis quelqu’un d’assez curieux, m’avait parlé d’une association pour la paix entre les communautés et les êtres humains donc moi, voilà la démarche m’intéressait parce que dans le fond, j’ai fait peut-être, j’ai fait beaucoup de prison et c’est vrai voilà j’ai commis beaucoup de délits, mais bon, voilà, euh, le passé c’est l’passé et euh, après on grandit on prend de l’âge et nos idées changent. »

 

Haziza, regardant ses fiches : « C’est aussi, l’histoire de cette rencontre, l’histoire d’une prise de conscience. »
Coco  : « Une prise de conscience, ouais, là j’ai fait à peu près 9 ans et demi de prison, entre-temps je m’étais même évadé et tout, mais après l’évasion les un an qu’ils m’ont rajouté de plus, ça a vraiment été le déclic. Donc on peut vraiment que oui, la prison sert à quelque chose… Donc la démarche de la proposition de monsieur Serfaty de m’engager pour l’association… »

 

Haziza  : « Donc association judéo-musulmane de France. »
Coco  : « Tout à fait, m’a vraiment plu, m’a vraiment plu. Et ben voilà comme vous voyez moi j’fais c’que j’aime faire, c’est-à-dire de la musique, on se déplace dans des maisons de quartier, on fait des ateliers rap avec les jeunes, et le discours il est tellement logique c’est-à-dire voilà tout simplement euh pour tous ceux qui ont des préjugés tout ça, euh, ben regardez on est tous des êtres humains. Regardez, moi chuis un musulman, Serfaty c’est un juif, tout se passe correctement, y a pas de, ça peut s’faire, enfin voilà.  »

 

Haziza  : «  On est des hommes vous êtes des hommes. Donc pas de préjugés. Cette rencontre avec le rabbin Serfaty elle a été importante, primordiale. »
Coco  : «  Ouais. Ouais, ouais, on peut dire ça oui, on peut dire ça comme ça. Elle a été importante ouais.  »

 

Haziza  : « Alors vous Michel Serfaty, cette rencontre avec Coco T’inquiète, Julien Ibrahim Cocoa ? »
Serfaty : « Je dirais que depuis que nous existons en tant qu’association nous n’avons cessé d’avoir le souci d’améliorer nos méthodes. Pendant 12 ans nous étions à expérimenter telle ou telle stratégie, d’abord la lutte contre les discriminations, la réflexion sur les préjugés, puis comment aborder des enfants des quartiers, comment sélectionner nos cibles. »

 

Haziza  : « Parce que vous vivez dans les quartiers. »
Serfaty  : « Nous nos cibles prioritaires sont d’abord les quartiers. Depuis le premier tour en janvier 2005 j’avais dit au conseil d’administration que ce n’était pas dans les hauts lieux de la culture française que nous allions trouver des antisémites, donc à ceux qui me proposaient d’organiser des colloques à l’Assemblée nationale ou au Sénat ou au salon Richelieu je leur disais j’ai usé mes fonds de culotte pendant toute ma carrière universitaire dans les congrès, donc ce n’est pas là-bas que. »

 

Haziza l’interrompt : « On va expliquer pourquoi cette association, pourquoi cette prise de conscience. »
Serfaty  : « Il y a deux événements. D’une part le déferlement brutal des actes antisémites en 2000 lorsque Ariel Sharon a frôlé l’esplanade des Mosquées ou le Dôme du Temple, et brutalement, cet antisémitisme latent qui dormait pendant 30 ans s’est exprimé, une parole libérée, et c’est là que nous avons pris conscience qu’il y a là une situation nouvelle, un nouvel antisémitisme, donc nous sommes toujours dans cette perspective depuis 2000 à ce jour… Nous avons enregistré en 10 ans 10 000 actes antisémites, la France a battu tous les records. »

 

Haziza : « Avec bien entendu aussi des actes antimusulmans. »
Serfaty  : « Naturellement. Mais les actes antimusulmans il faut toujours le rappeler n’ont commencé à éclater qu’à partir de l’attentat du Bataclan, ou alors pendant les huit dernières années ils restaient dans une moyenne semblable à celle que nous avons connue des actes antisémites entre 45 et 2000, 15 à 20 par an. Donc là effectivement les deux communautés sont concernées. Sachant que les auteurs de ces actes sont totalement différents, les actes antisémites sont (il se tourne vers Coco), sont malheureusement le fait de jeunes qui viennent de quartiers sensibles, on dit que les actes racistes antimusulmans sont le fait de personnes venant de l’extrême droite, il n’y a jamais eu de juifs à ce jour attaquant les mosquées ou, ou, euh, agressant des musulmans. »

 

Haziza  : « Quand on vous voit quand on vous entend, quand on voit ce clip aussi on se dit, il est peut-être important d’aller à la rencontre de celui qui dans l’imaginaire, incarne, peut-être l’ennemi ? »
Coco, gêné : « Déjà je voulais revenir juste sur un truc par rapport à ce que monsieur Serfaty il a dit, par rapport aux actes antisémites et antimusulmans, c’est vrai qu’il y a plus d’actes antisémites qu’il n’y a eu d’actes antimusulmans, mais même avant le Bataclan il y en avait des actes antimusulmans, voilà moi y a un acte qui m’a touché, le cas de Saïd Bourarach par exemple, voilà, c’est un cas parmi tant d’autres, y en a moins que des actes antisémites. »

 

Le conflit judéo-musulman s’embrase à la moindre étincelle, ou au moindre quiproquo :

Haziza  : Donc c’est un vigile qui avait été, qui avait été, qui s’est noyé, qui a été noyé dans le canal de l’Ourcq.
Coco  : Par des hommes de confession juive, qui ont eu des peines de prison.
Serfaty  : Non ! Pas par des hommes de confession juive pardon, par, lors d’une manifestation de l’extrême droite, ce sont des hommes de l’extrême droite qui l’avaient jeté par-dessus bord.
Coco  : C’était des juifs !
Serfaty  : Pas du tout !
Coco : Ah si !
Haziza  : C’est deux affaires différentes, là vous parlez de la manifestation du 1er mai et là on parle d’un vigile en Seine-Saint-Denis. Ce sont deux affaires différentes. De toute façon des actes antimusulmans y ‘en a toujours eu et y’en a encore, y’en a beaucoup. Alors, sur cette rencontre entre le juif et le musulman, ça prouve qu’on peut aller au-delà de la haine pour essayer de se mettre d’accord, de, pour favoriser le vivre-ensemble.

Coco  : « Voilà, moi aussi. C’est pas pour m’la raconter comme on dit, chuis considéré comme une sorte d’héros des banlieues par rapport à mon passé, par rapport à tout ce que j’ai fait et tout, voilà, y a beaucoup de gens dans les banlieues et même hormis les banlieues euh, euh, je suis soutenu j’ai été soutenu par beaucoup de gens, même hormis les banlieues tous les gens qui sont un peu contre le système on va dire, euh qui est pas vraiment contre l’système au point de faire une guerre mais qui dans leur tête voilà sont un peu, y a beaucoup de gens qui pensent des choses tout bas et. »
Haziza  : « Des choses tout bas c’est par exemple les préjugés. Les préjugés par exemple ce qu’on a vu à travers l’affaire Ilan Halimi, on a assassiné ce jeune juif parce qu’on disait, parce que Fofana et son gang des barbares disaient : les juifs ont de l’argent. »

 

Coco  : « Un gros préjugé qui circule, pas que dans les banlieues. Dans certaines banlieues, y a même des vrais Français de pure souche qui ont des préjugés comme ça. »
Haziza, inquisiteur : « J’ai lu tout ce que vous avez dit tout ce que vous avez écrit, vous dites avant de rencontrer le rabbin Serfaty, j’avais des préjugés.  »
Serfaty  : « Il fallait dire clairement que les populations de ces quartiers devaient être une cible prioritaire pour nous pour les aider à se débarrasser de leurs préjugés. »

 

 

Lavage de cerveau de banlieusard au savon sioniste

Coco : « J’en avais quelques uns sur l’argent oui, que j’entendais bien sûr, euh, après je précise bien, j’ai grandi à Aubervilliers avec des juifs des Hindous des Arabes et tout, au niveau du racisme de l’antisémitisme j’ai jamais… »
Haziza  : « Et vous vous êtes converti à l’islam. »

 

Coco  : « Chuis converti à l’islam depuis 16 ans. Mais, maintenant, c’est un préjugé qui est tombé, moi j’me suis dit que les juifs c’était des personnes qui étaient toujours entre eux, que voilà ils avaient de l’argent et tout et compagnie. Maintenant, en rencontrant monsieur Serfaty et en, en comprenant plus de choses, j’ai vu que c’était un préjugé qui n’avait pas lieu d’être. Voilà, y a des juifs qui sont riches comme y en a qui le sont pas, y a des Africains qui sont riches comme y en a qui le sont pas, y a des, voilà. »
Haziza  : « Ce sont des préjugés. Alors en quoi votre rencontre insolite Michel Serfaty peut-elle tordre le cou justement, aux préjugés ? Parce que les préjugés c’est à la base, ben souvent du racisme. »

 

Serfaty  : « Les préjugés d’aujourd’hui comme le démontrent les psychologues, qui nous ont formés à cette technique d’indentification, conduit à des actes discriminatoires. Cette équation est reconnue aujourd’hui par tous les psychologues, il fallait donc, pour lutter contre l’acte antisémite, qui est considéré comme un acte discriminatoire, remonter aux origines de cette discrimination. L’enquête que nous avions faite a montré que les populations que nous allions voir dans les quartiers sensibles étaient nourries d’une masse considérable de préjugés antisémites, et de préjugés homophobes, de préjugés antifrançais. »
Haziza  : « Antimusulmans également. »

 

Serfaty  : « Euh, antimusulmans, 80% de ces populations sont de culture musulmane, et se réclament de… »
Haziza  : « De la part des autres habitants de ces quartiers contre les musulmans qui y habitent. Ou au sein de la population française. »

 

 

Serfaty  : « Bien entendu. Bien entendu. Donc il fallait dire clairement que les populations de ces quartiers devaient être une cible prioritaire pour nous pour les aider à se débarrasser de leurs préjugés. Comment faire ? L’école de la République ne nous a pas été ouverte jusqu’à maintenant, il ne restait plus que les maisons de quartiers, ou bien les places publiques et interpeller les uns et les autres et les faire parler, puis faire entendre autour de nous ce que ces populations pensaient et déclaraient. Mais quand vous avez des animateurs et animatrices de ces quartiers, presque tous musulmans et musulmanes, qui vous appellent en disant au secours, que se passe-t-il, vous redoutez un drame, et vous allez les entendre et ils vous disent : on s’occupe d’enfants de 6 ans, 7 ans, on n’en peut plus, ils puent la haine du juif. On éclate de rire, ils sont surpris, comment faites-vous pour rire alors que nous sommes devant un problème ? Et on leur dit c’est notre quotidien. Nous entendons cela depuis 10 ans. Le problème est d’éclater de rire devant ces jeunes, ces personnes, de jouer un jeu de rôles, de se mettre à leur niveau et de poursuivre le dialogue avec eux. »

Haziza  : « Alors on passe à vous Coco Julien Brahim. On se souvient de cette vidéo du 1er janvier 2014 où vous rendiez hommage à Dieudonné en faisant la quenelle rue des Rosiers. On va regarder quelques images et après, on va commenter. »

Coco dans son clip :

« Eh, là on est rue des Rosiers, le fief de la LDJ, regardez bien, venez vous allez voir ce que je vais faire, y a une voiture derrière nous on s’en bat les couilles. »

 

Haziza  : « Alors Coco c’était y a deux ans, ça. Et là, vous avez complètement changé. Vous disiez, il est vrai, à l’époque “je suis vrai comme Dieudonné”. »
Coco  : « Nan mais attendez il faut vraiment revenir sur une chose… »

 

Haziza  : « Parce que à l’époque ça avait choqué, je me souviens avoir vu cette vidéo ça m’avait choqué. »
Coco  : « Ça a choqué, OK, j’assume tout ce que je fais et j’explique le pourquoi du comment, je fais rien au hasard. J’ai jamais rien fait au hasard. Déjà faut dire une chose, j’étais en cavale, dans cette période, pour des raisons bien précises… C’est-à-dire que je suis sorti à la base pour dénoncer un traitement, un acharnement pénitentiaire, prouvé, je sortais et je montrais les preuves de ce que je disais, j’ai fait de nombreuses vidéos, notamment une websérie qui s’appelle la Réalité des Prisons. Qui explique pourquoi j’étais sorti en cavale. Maintenant en cavale huit mois j’ai fait des choses qu’il ne faut pas faire hormis cette vidéo que j’ai faite avec ce manipulateur, cet escroc de Dieudonné, je le dis clairement, aujourd’hui je sais le personnage que c’est, j’ai fait notamment des vidéos avec des armes à feu aussi. Pour passer mes messages. Mon but, en cavale, c’était de me faire remarquer, pour que le plus de personnes possible vienne écouter mon discours. Maintenant j’ai fait des erreurs naïves dans la précipitation, voilà dans, j’étais en évasion c’était compliqué. »

 

Haziza  : « Mais ce qui est intéressant c’est pas ce que vous avez fait, on sait ce que vous avez fait, c’est pas le problème, c’est l’évolution. Vous dites “Dieudonné j’aurais jamais dû m’en approcher”. À quel moment vous avez pris conscience qu’il vous trompait, comme vous dites que c’était un “manipulateur et un escroc” ? »
Coco  : « Je m’en suis aperçu ben déjà pour cette vidéo, euh franchement pour cette vidéo, pour ce geste que j’ai fait, euh pour lequel j’me suis excusé, la vidéo a été retirée de Youtube, après voilà après réflexion, malgré qu’elle avait un énorme, sur la vidéo je crois sur ma chaîne Youtube qui avait le plus de vues, je l’ai retirée. Après cette vidéo deux semaines après je me suis fait attraper je suis retourné en prison, et c’est en prison j’ai vu, j’avais vu dans un reportage que la rue des Rosiers, pasque moi faut bien préciser, chuis bien en prison à 20 ans, chuis sorti à 30 ans, voilà, entre 18 et 20 ans moi la rue des Rosiers je connaissais pas… »

 

Haziza  : « Donc vous faisiez cette quenelle c’était juste à côté du restaurant Goldenberg où y avait eu cet attentat. »
Coco  : « Voilà, pendant ma peine de prison j’ai vu dans un reportage un jour que rue des Rosiers y avait eu des attentats dans un bar, et j’me suis rappelé que c’était là où j’étais, j’étais pas loin. Donc tout d’suite moi voilà, y a eu des morts, paix à leur âme, donc j’me suis mis à la place de cette communauté et de tous ces gens qui ont perdu des proches et j’me suis mais moi si y aurait quelqu’un qui aurait fait ça là-bas, comment j’l’aurais pris ? »

 

Haziza  : « Mais comment vous expliquez que Dieudonné gouroutise la jeunesse ? Des quartiers ? »
Coco  : « Mais il est fort, il est fort, il est fort ce. C’est un gros manipulateur, euh, personnellement chuis pas quelqu’un qu’on manipule comme ça si facilement, mais j’étais vraiment dans un moment comme je dis où voilà j’étais vraiment excité ça allait vite, et il suffit que vous ayez une faille. Et ce mec-là il vous loupe pas, il est très fort, il a les mots, il sait comment faire. »

 

Haziza  : « Très fort ou très dangereux ? »
Coco  : « Ben il est fort et dangereux, puisque, puisque, puisque il est capable d’utiliser les gens – c’est ce que j’ai compris avec lui – il est capable d’utiliser les gens quitte à que ces gens, perdent la vie pour lui. Du moment qu’il s’enrichit, en fait il s’en fout de ça. »

 

Haziza  : « Comment vous expliquez, autour y a des gens, il manipule les gens notamment avec Soral, et aussi bien des jeunes des banlieues, des Blacks des Beurs, et des gens d’extrême droite ? »
Coco  : « Après, après, j’vais vous dire quelqu’chose, franchement, je veux pas parler de ce que je connais pas. Y a beaucoup de gens autour de lui j’entends juste des noms mais je les connais même pas, franchement voilà. Mais je sais que, bah, y a beaucoup de gens autour de lui il les fait croire tout simplement qu’il est dans une guerre, dans la guerre qu’i faut… »

 

 

Serfaty intervient : « Qu’il trouve un terreau favorable, dans ces quartiers il y a un ressentiment très fort contre la France, contre les juifs, contre la société de manière générale, c’est un… »
Coco  : « Y a pas que les quartiers on l’a vu qui suivent Dieudonné, on l’a vu y a aussi des fachos dans le Sud, y a pas que des banlieusards, voilà, y a plein de gens on la vu on l’a vu dans des vidéos, des Français des Blancs des Arabes voilà, c’est pas que les banlieues, faut bien être clair dessus. Et maintenant c’est un gros manipulateur, il fait superbement bien, et moi j’ai fait la promesse, parce que dès que je suis sorti de prison, je vais vous dire un truc, ce clip je l’ai fait, déjà il devait me passer quelque chose, et c’est là que j’ai compris un truc, on avait parlé d’argent, je vous le dis clairement, sinon je l’aurais pas fait, moi je vous le dis voilà, et voilà j’avais besoin aussi de sous, arrivé en prison, on s’est eus au téléphone, il m’a appelé, je lui ai envoyé quelqu’un pour récupérer ces sous, et il a tendu un guet-apens à cette personne, un ami à moi. Il a tendu un guet-apens avec les policiers en disant que y a une personne qui venait pour le racketter, il a emmené cette personne en garde-à-vue, depuis ce jour-là j’ai vu à quel point c’était une grosse crapule. Chuis sorti de prison, chuis allé jusqu’à devant la Main d’Or, c’est la première chose que j’ai faite, pour régler mes histoires avec lui en fait, pour voir face-à-face en fait voilà, et euh, ben le mec m’a envoyé ses gardes du corps, ses gardes du corps m’ont dit : écoute Coco, on sait d’où tu viens c’est ce que t’as fait, t’es quelqu’un de bien, j’te jure, laisse tomber, il va rien te donner, c’mec-là c’est un enculé. Comme ça ! Ils sont repartis, pour le surveiller. Y a des gardes du corps à Dieudonné qui aujourd’hui ont quitté ils travaillent même plus avec lui je sais pas si vous êtes au courant. J’en ai rencontré un, y a un mois j’étais au Grand Journal, il travaillait là-bas, il m’a vu, il m’a pris dans ses bras. Il m’a dit t’as bien fait de t’écarter d’ce mec-là ! »

 

Haziza , tout miel : « Alors, Michel Serfaty ? »
Serfaty  : « Je dirais, encore une fois, je ne trouve pas de population des beaux quartiers qui disent publiquement leur haine du juif. Je n’entends de tels ressentiments que devant les mosquées salafistes, les mosquées de l’UOIF, les mosquées fondamentalistes et radicales… »

 

Haziza  : « Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi ? »
Serfaty  : « C’est un antisémitisme de culture, quand un enfant boit au sein la haine du juif il grandit avec, et c’est à partir de là que s’installe dans sa tête ce que les psychologues appellent un biais cognitif. C’est-à-dire un raisonnement biaisé et déformé. Mais quand vous travaillez avec ces jeunes et que vous dites ce que vous êtes de façon naturelle, quand vous leur faites visiter une synagogue, à eux, à leur maman, ben ils sortent bouleversés et ils finissent par vous dire “monsieur le rabbin, pourquoi on nous ment sur vous ?” Je me souviens de la dernière expérience c’est celle d’hier, nous avons travaillé avec des enfants d’une maison d’insertion à Meaux, après le travail à Meaux ils sont venus dans notre synagogue. Hier nous avons passé une journée délicieuse, à la fin avant de nous séparer, deux jeunes viennent me voir , me disent : “Monsieur le rabbin, alors que jusqu’à présent ils m’appelaient amirali etc., ils m’ont dit écoutez, on va vous dire la vérité : on vous détestait. On aimait les autres et on détestait les juifs, on voulait tuer les juifs. Maintenant on vient vous dire on vous aime, maintenant on sait ce qu’est un juif.” Devant de telles déclarations par des jeunes… »

 

Haziza  : « Déclarations d’amour. »
Serfaty  : « Déclarations d’amour. Vous, vous ne pouvez pas nier que lorsque le dialogue s’engage avec ces populations, vous arrivez à leur ouvrir les yeux. »

 

Haziza  : « Et ça peut être réciproque aussi. »
Serfaty  : « La réciproque… Naturellement il y a des préjugés de part et d’autre, mais incontestablement par le nombre d’actes antisémites qui se produisent, le juif est beaucoup plus agressé que les autres populations. »

 

Haziza  : « Coco, alors maintenant vous faites, vous menez un combat commun, comment comptez-vous faire en sorte qu’il y ait des émules dans le cadre de ce combat ? »
Coco  : « Moi mon combat il est très simple, il est pas compliqué. A coté de l’AJMF chuis un rappeur. Qui est suivi, de plus en plus voilà. J’prépare mon album pour mai, d’ailleurs, j’en profite. Maintenant moi mon rôle dans l’AJMF c’est, tous les gens qui me suivent dans la musique… »

 

Haziza  : « AJMF, amitié judéo-musulmane de France. »
Coco  : « Voilà, voilà, l’ AJMF, l’amitié judéo-musulmane de France, tous ces gens qui m’apprécient dans ces quartiers et autres, même en dehors de France, parce que je reçois des messages de l’Europe et voilà bref, de plein d’autres pays, ben j’veux leur faire comprendre déjà d’une, c’est que, c’est que, la musique euh, peut relier tout type de personnes, et tout type de communautés, déjà c’est mon premier but. C’est que un rappeur peur s’associer avec tout le monde. Un juif un musulman voilà, comme ce duo qui est une première au monde, j’ai jamais vu un duo comme ça, c’est vraiment des choses comme ça qu’j’veux montrer. Après, de deux, j’veux montrer aussi que humainement parlant, regarder que malgré que j’ai eu de ce passé euh voilà j’ai eu c’passé, eh ben avec la détermination et la bonne volonté, on n’est pas voué à l’échec. »

 

Haziza : « Voilà. Vous dites la même chose… »
Serfaty  : « Je dirais ce que le grand rabbin de France Haïm Korsia m’a dit quand il m’a appelé pour me féliciter de cette initiative, il m’a dit tu t’inscris dans la tradition rabbinique qui dit « tuchandébratoraduchanbenalam », tu parles le langage des hommes que les hommes comprennent. Donc faire parler les enfants de ces quartiers c’est en quelque sorte accomplir notre vocation. »

 

 

Épilogue

Dans ce procès de Moscou version 2016, où le tragique (la trahison d’un collaborateur qui dénonce son frère résistant à la clique au pouvoir) le dispute au comique (le banlieusard inculte qui vient rendre gorge de son passé malfaisant devant ses juges impitoyables qui s’essayent à l’humanisme chrétien), le procès de l’absent se transforme en procès de ses juges.
Tous ceux qui vont voir cette émission (et cet article) comprendront illico de quoi il retourne : qui dirige, qui obéit, et qui n’obéit pas. Sans aucun doute possible. Même les enfants des cités « retournés » par le rabbin vont comprendre, et saisir le tour de passe-passe. C’est pourtant tout l’inverse du but recherché par ce bon vieux Serfaty, qui rappelle Guy Gilbert, le curé loubard des chrétiens.
Sauf que le rabbin, lui, vise un objectif politique un peu moins œcuménique.

 

L’émission entière est ici, la partie du jugement et du reniement de Coco Tkt commence à 33’34 :

Quand l’antiracisme officiel s’attaque aux vrais antiracistes, voir sur E&R :

Instrumentalisations, manipulations et retournements,
à lire chez Kontre Kulture :

Pour une vraie réconciliation nationale avec Dieudonné et Alain Soral :

 






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  • #1416157
    Le 9 mars 2016 à 18:59 par nico
    Devant ses juges, le rappeur Coco Tkt renie Dieudonné

    Depuis 30 ans c’est la même manipulation et tu trouves toujours un neuneu de banlieu un peu venal qui saute dedans les pieds joints . Ils vont te dénicher les pires ordures et criminels de banlieue du genre de ceux qui poussent des mecs sous les trains (et tant pis pour leurs victimes ) et ils te désignent cà comme la voix de la sagesse .. On leur fait faire un peu le tapin pour la cause éminemment importante de l’avant garde toute puissante en échange d un ’peu de mise en valeur .Ca me fait marrer cette façon de tout ramener à la religion comme si les différents qui opposent d’une maniere historico culturelle les arabes et les juifs étaient d’ordre religieux ..Parler de religion cela permet d oculter les vrais raisons des tensions . L’ amitié inter religieuse la belle blague y a qu à voir ce que ce baratin apporte aux musulmans dans les territoires occupées . Ici, en tous cas cà fait 10 ans que des mecs comme Dieudonné ou encore des juifs antisionistes prônent la veritable amitié entre les peuples celle de l’egalite sans l’option " domination’ et la curieusement , ca à l’air de beaucoup moins intéresser le camps adverse.

     

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  • #1416186
    Le 9 mars 2016 à 19:23 par Sedetiam
    Devant ses juges, le rappeur Coco Tkt renie Dieudonné

    "Chuis pas quelqu’un qu’on manipule comme ça si facilement" : voilà une devise qui alimentera sans doute une quelconque anthologie de citations.
    Comme quoi, on peut se faire appeler Coco et ne pas avoir les noix...

     

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  • #1416223
    Le 9 mars 2016 à 19:57 par Le Passant
    Devant ses juges, le rappeur Coco Tkt renie Dieudonné

    J’ai regardé entièrement l’émission et autant dire que j’ai perdu 1 heure. Haziza n’écoute personne. On se croirait a l’usine, on s’en fou de ce que tu penses, question suivante.....Les journaleux ont tous lu ce qu’a écrit le voisin et c’est très bien patati et patata....ensuite l’interview du rappeur et de son acolyte.
    De ce que j’ai vu, c’est un jeune qui a fait des conneries et qui a perdu son temps en prison la ou il aurait du pleinement profité de sa jeunesse. J’vois aussi le gars qui a mit le doigt là ou il ne fallait pas. Il le sait et, nous le savons tous.
    En face, nous avons une personne qui dit être venu en aide a un jeune ( et encore, il n’aborde pas le sujet), mais qui n’ose pas dire qu’il en a besoin comme "clé" pour entrer dans les quartiers. Ca doit être une de ses nouvelles " stratégies psychologique ". Ensuite, il nous balance des chiffres que je serai curieux de voir...Il m’a fais sourire lorsqu’il dit que les acte anti musulman ont augmenté depuis le bataclan et qu’avant, ba il n’y en avait pas beaucoup......... Enfin bref, je trouve qu’il a un discours pas très clair, il y a un "entre les lignes" que je n’aime pas.

    Sinon, pour répondre sur le faite que le jeune coco se soit couché....C’est une histoire de point de vu. Moi je vois un gars qui, lorsqu’on lui parle de dieudo, il lui en mets 3 couches et je peux comprendre que ça puisse en choquer quelque uns. Maintenant, on peut clairement voir que le rabbin, parle quasi, que du cas des juifs et que le jeune en face, ne dit pas amen a tout. Il a quand même du répondant. Après, sur dieudo........
    et juste comme ça, combien ont été manifester aujourd’hui ? Oui, je sais, les syndicats......mais ça n’empêche pas d’y aller quand même. C’est juste que tout le monde ne se couche pas au même moment. Faudrait juste qu’on arrive a se lever ensemble.

    Mais bon, émission de m**** qui ne sert a rien

     

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  • #1416684
    Le 10 mars 2016 à 11:40 par emmaB
    Devant ses juges, le rappeur Coco Tkt renie Dieudonné

    Vous avez noté la réaction d’Haziza sur l’anneau de Jeanne d’Arc ?
    Parlant de l’acquisition aux enchères, il marmonne "ça a coûté combien, cette petite plaisanterie ?"
    Et l’autre, sentant le ton : "Jeanne d’Arc appartient à tous les Français"
    Haziza : "oui, c’est ça..."

    ALERTE INCOHÉRENCE

    M. Haziza est manifestement très sensible au manque de respect, aux discriminations.
    Il se sent souvent heurté au plus profond de sa chair au point de qualifier certaines personnes de nazis, alors on imagine la douleur...
    Dans ce cas pourquoi insulter les Chrétiens et les Français avec un tel mépris ?

    Tout ceci semble lever le voile d’une vaste imposture...

     

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  • #1417158
    Le 10 mars 2016 à 23:01 par VIVACHAVEZ
    Devant ses juges, le rappeur Coco Tkt renie Dieudonné

    Pour voir ce que vaut un "rat peur", il suffit de se remémorer "didier mort ville", le bastonneur de femmes qui aujourd’hui joue au cinéma les flics ou les vidangeurs de surfers.....

     

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  • #1417160
    Le 10 mars 2016 à 23:08 par masque de chair
    Devant ses juges, le rappeur Coco Tkt renie Dieudonné

    Merci pour ce morceau d’anthologie, dont je n’ai pas perdu un bégaiement (du soumis).

    C’est pas beau, la trouille, mais c’est encore plus laid, de la foutre - en tout cas de cette façon-là...

     

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  • #1417247
    Le 11 mars 2016 à 05:08 par francokabyle92
    Devant ses juges, le rappeur Coco Tkt renie Dieudonné

    Pourquoi mettre une casquette dans un studio ?
    Bref de toute manière voilà le parfait exemple du jeune de banlieue de service qui crache sur son honneur !
    Oui patron pas sur la tête !
    Quelle honte !

     

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  • #1417443
    Le 11 mars 2016 à 12:06 par Eric
    Devant ses juges, le rappeur Coco Tkt renie Dieudonné

    J’aurais de la peine, s’il la méritait, pour Cucu Éklaté. Obligé de faire pénitence devant le misérable juge d’application des peines qu’est ce pauvre Haziza, quelle misère ! Un sioniste hystérique et dégénéré + un braqueur retourné faisant la morale et crachant sur un humoriste digne, talentueux (lui !), et qui se tient debout ???!!! On est où là ??? :-)

     

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  • #1418174
    Le 12 mars 2016 à 08:50 par Zara
    Devant ses juges, le rappeur Coco Tkt renie Dieudonné

    Le jour où est née Kippa Tkt.

     

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  • #1419299
    Le 13 mars 2016 à 20:38 par la pince mon seigneur
    Devant ses juges, le rappeur Coco Tkt renie Dieudonné

    Il a fait un emprunt à Jacques Attali pour avoir du matos musicos ?

     

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