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Éducation nationale : la réforme appliquée à coups de menaces

Grève à venir le 26 janvier

Désespérant de faire adopter en douceur la réforme du collège, l’Éducation nationale utilise désormais la force et les menaces. Propositions de contournement.

Autant se mettre d’accord tout de suite : les adjudants dont il est question dans le titre ne sont pas les aimables « juteux » de nos casernes, qui font leur boulot, mais de hauts fonctionnaires très grassement payés (le montant de leurs primes a été récemment augmenté de 65 % – alors que le salaire des enseignants stagne depuis six ans – pour atteindre le chiffre de 25 000 euros / an) qui jouent aux flics pour ramener de l’ordre dans les troupes.

 

Menaces caractérisées

Après Toulouse, où a été mis en place « un outil de pré-repérage pour détecter les établissements dans lesquels la formation prévue dans le cadre de la réforme du collège s’annonce complexe » (mais le recteur a désavoué les inspecteurs qui avaient lancé cette opération) ; après Tours, où l’on a pensé à utiliser l’état d’urgence pour signaler « grèves, blocages, manifestations, rassemblements » – joli amalgame avec les « comportements terroristes » ; après Clermont-Ferrand, où le recteur (c’est comme ministre, c’est une fonction, ça ne se met pas au féminin sous prétexte que son titulaire est une femme) menace d’une retenue d’1/30e du salaire les enseignants qui se dispenseraient d’assister aux journées de présentation de la réforme ; voici Grenoble, où le recteur se fend d’une lettre comminatoire et menaçante :

« Dans certains collèges, quelques personnels expriment des attitudes d’opposition lors des premières journées de formation consacrées à la réforme. Elles peuvent notamment se traduire par une présence silencieuse et passive aux formations, ou à l’inverse par une perturbation bruyante, par une forme d’agressivité à l’encontre des formateurs, ou encore par un refus de participation.

« Ces comportements sont choquants de la part de personnels éducatifs en responsabilité d’élèves et ne sauraient être tolérés.

« En tant que fonctionnaires de l’État, ils doivent mettre en œuvre cette réforme qui s’inscrit dans la loi de refondation adoptée par le Parlement.

« Si des enseignants vous font part de leur volonté de ne pas participer à ces formations ou de les perturber en évoquant notamment le fait qu’ils n’ont pas cours, il convient de leur rappeler les règles suivantes :

- ils ont obligation de participer à la formation professionnelle continue à laquelle je les convoque (conformément à l’article 22 de la loi n°83-634 du 13 juillet 1983 modifiée et au décret 2007-1470 modifié relatif à la formation professionnelle tout au long de la vie) ;

- le temps de service des enseignants n’est pas limité aux heures de face à face pédagogique avec les élèves et inclut notamment le temps passé en formation (décret 2014-940 du 20 août 2014) ;

- cette obligation de service, étendue au-delà de l’heure de cours, a été reconnue à plusieurs reprises par le juge administratif qui considère qu’un enseignant s’abstenant de suivre une formation professionnelle continue, n’accomplit pas ses obligations de service et se trouve donc en situation de service non fait, susceptible d’un retrait sur traitement ou d’une sanction disciplinaire.

« Je vous saurais gré de me signaler les personnels qui entravent délibérément le bon déroulement des journées de formation. Je leur adresserai une lettre de remarque qui sera versée à leur dossier. »

Lire la suite de l’article sur lepoint.fr

Voir aussi, sur E&R :

Approfondir le sujet avec Kontre Kulture :

Sur le ministre de l’Éducation nationale, chez Kontre kulture :

 
 






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18 Commentaires

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  • #1372293

    C’est bien connu ,le socialisme ne prospère que derrière les barbelés.

     

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  • #1372349
    Le 15 janvier 2016 à 16:26 par la pythie
    Éducation nationale : la réforme appliquée à coups de menaces

    de quoi vous plaignez-vous, monsieur Brighelli ? vous fûtes à l’avant garde de la révolution culturelle d’extrême gauche des années 70, non ? et vous semblez vous réveiller en 2015 ? seulement maintenant ? j’ai acheté la plupart de vos livres ; le constat est implacable et véridique. Mais vous faites l’erreur de croire que le système est réformable ; or il ne l’est pas...c’est toute la maison France qu’il faut rénover - mais hors politique : les politiques trahissent toujours, vu qu’ils sont payés par le Capital, ce même capital qui a endoctriné la jeunesse des années 60 et 70 dont vous fûtes...commencez par admettre que vous vous êtes trompé sur toute la ligne, après on verra !

     

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  • #1372455

    Conseil à la pucelle de la raie-publique : prends ta réforme, assis-toi bien dessus et fais l’avion.

     

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  • #1372470
    Le 15 janvier 2016 à 19:12 par syndiquédegauche
    Éducation nationale : la réforme appliquée à coups de menaces

    Sarkozy a beaucoup plus fait pour les profs que tous les politiques de gauche. Il a valorisé les heures sup’ et ainsi permis d’améliorer les salaires. Il n’a pas imposé de réformes débiles. Les syndicats de l’Education nationale ne défendent plus les personnels depuis longtemps.

     

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  • #1372493
    Le 15 janvier 2016 à 19:35 par ALIA2412
    Éducation nationale : la réforme appliquée à coups de menaces

    Je suis enseignant tzr (autant dire que je comble les brèches) en lettres modernes et j’assiste un peu impuissante (oui je suis une femme) à cette mascarade sans nom que constitue la réforme des collèges.... L’interdisciplinarité en soi n’est pas une mauvaise chose mais elle n’est efficace que pour les élèves ayant déjà acquis certaines bases dans les disciplines fondamentales... En aucun cas elle ne peut aider à pallier les lacunes des élèves qui s’ennuient... De plus, prétendre qu’un professeur reste enfermé dans sa matière est une hérésie. Sans être spécialiste de l’histoire, je suis obligée d’en parler dans l’étude de certains textes. Il en va de même pour la philosophie et même parfois la science. Cette réforme est pensée à rebours de tout bon sens dans la mesure où elle nie la réalité des vases communicants qui existent entre toutes les disciplines intellectuelles que l’on découvre au fur et à mesure de sa "formation (pas forcément universitaire d’ailleurs), et où elle tente d’imposer une version édulcorée, aseptisée de ces mêmes vases au travers des Épi (ils adooooorent les sigles dans l’éducation nationale).
    Lorsque je constate que je travaille pour un ministère aux accents suffisamment orwellien pour menacer les collègues ayant assez de conscience professionnelle pour refuser cette mascarade, j’ai honte.... Mon Dieu, qu’est-il arrivé à notre pays ?

     

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  • #1372747
    Le 16 janvier 2016 à 01:48 par Romain
    Éducation nationale : la réforme appliquée à coups de menaces

    Décidément, l’affaire des fiches à fait beaucoup de petits en un siècle.
    Surtout ces derniers temps...

     

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  • #1372798

    L’incompétence et l’inutilité d’un ministre ,voila ou ça mène,dans les profondeurs de l’ analphabétisme et de la crétinerie .
    Cette ministre aura laissé des traces indélébiles chez certains élèves.

     

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  • #1372814
    Le 16 janvier 2016 à 09:45 par Sauve qui peut
    Éducation nationale : la réforme appliquée à coups de menaces

    Et ces milliers de larbins qu’ils n’ont de cesse de " piétiner" toujours davantage , ont pour kapo , une franco- marocaine ! ...ils sont fortiches ces FM ...mettre un "pion" Bi- national aux commandes , on passe un stade !

     

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  • #1372826
    Le 16 janvier 2016 à 10:04 par Pamfli
    Éducation nationale : la réforme appliquée à coups de menaces

    « Quand Sarkozy voulait placer Hollande à la Cour des comptes »
    http://www.lepoint.fr/politique/qua...
    L’UMPS c’est comme la théorie du genre « ça n’existe pas ! Ça n’existe pas ! »

     

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  • #1373036

    Encore une fois je suis allé voir les commentaires des lecteurs de l’article original dans le magazine "Le Point".
    Pour ce que j’en sais, je peux me tromper, le lecteur de base du magazine "Le Point" c’est plutôt la catégorie CSP++ (Catégorie socio-professionelle supérieure). C’est à dire que c’est le gros bataillon de l’électorat du parti qui se dit "socialiste". Ces gens là commencent à s’inquieter un peu du massacre de l’instruction des têtes blondes ( Les cheveux crépus l’affaire est déjà classée).

    Plus le temps passe et plus je pense que l’élection de 2017... n’aura pas lieu !

     

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    • #1373159
      Le Janvier 2016 à 15:01 par Francois Desvignes
      Éducation nationale : la réforme appliquée à coups de menaces

      L’élection de 2017 ne peut pas avoir lieu :

      - le système se cabre dans la réaction et l’immobilisme, comme il en prend le chemin, et à la première étincelle c’est l’insurrection

      - le système tente de se réformer, redonne partiellement la parole à la base, et l’explosion sociale trop longtemps contenue est certaine

      C’est en 2005 qu’ils ont loupé le virage qui seul aurait pu les sauver : il fallait respecter religieusement le referendum ou prendre le risque de se discréditer.

      Ce qu’ils ont fait : ils se sont discrédités.

       
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