Egalité et Réconciliation
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En 1934, le bibliographe belge Paul Otlet imagine l’Internet et Wikipédia

Paul Otlet est un bibliographe belge né en 1868 et mort en 1944. Il est bibliographe, mais parce qu’il est avocat, socialiste, pacifiste, et utopiste (c’était le temps où être socialiste signifiait être pacifiste et utopiste...).

 

Paul Otlet a une idée vaste de ce à quoi sert le livre et donc les bibliothèques : faire accéder le plus grand nombre, et le plus facilement possible, au savoir que contiennent les livres. Et cela repose sur une théorie très architecturée de ce que c’est que l’information et le document.
[...] Paul Otlet a passé sa vie à inventer des systèmes et des dispositifs pour réaliser cette utopie : recenser et classer tous les savoirs du monde, dans l’idée qu’ils sont les garants de la paix entre les hommes.

 

Wikipedia avant la lettre

En 1895, il crée le Répertoire bibliographique universel, catalogue de tous les livres publiés sur tous les sujets.

Dix ans plus tard, en 1905, avec Henri de La Fontaine, il crée, la « classification décimale universelle » (CDU), c’est-à-dire le système de classement des livres dans les bibliothèques, qui est toujours en vigueur aujourd’hui dans les bibliothèques du monde entier.

Il imagine aussi une Encyclopédie qui contiendrait des fiches de synthèses sur tous les savoirs du monde (sorte de Wikipédia avant la lettre). Il est ensuite à l’initiative du Mundaneum, un bâtiment bruxellois qui accueille 12 millions de fiches.

Son objet, ce n’est pas simplement le livre comme support matériel, mais l’information et le savoir qu’il contient. Ainsi, en 1910, il s’intéresse au microfilm.

[...]

Paul Otlet a-t-il rêvé Internet, 30 ans avant qu’il n’existe ? Écoutez ce passage du Traité de documentation : le livre sur le livre, qu’il publie en 1934 :

« Ici, la Table de Travail n’est plus chargée d’aucun livre. À leur place se dresse un écran et à portée un téléphone. Là-bas, au loin, dans un édifice immense, sont tous les livres et tous les renseignements, avec tout l’espace que requiert leur enregistrement et leur manutention [...]

De là, on fait apparaître sur l’écran la page à lire pour connaître la question posée par téléphone avec ou sans fil. Un écran serait double, quadruple ou décuple s’il s’agissait de multiplier les textes et les documents à confronter simultanément ; il y aurait un haut parleur si la vue devrait être aidée par une audition. [...] Utopie aujourd’hui parce qu’elle n’existe encore nulle part, mais elle pourrait bien devenir la réalité de demain pourvu que se perfectionnent encore nos méthodes et notre instrumentation. »

Lire l’article entier sur rue89.nouvelobs.com

 

L’émission La Vie numérique de France Culture :

Connaissance globale et stratégies de pouvoir sur l’Internet,
à lire chez Kontre Kulture :

 

L’Internet, la bibliothèque mondiale et les réseaux sociaux, voir sur E&R :

 






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5 Commentaires

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  • #1642973

    Bon d’accord il avait pressenti internet. Mais si j’en crois les débats furieux sur icelui : Je propose cette hypothèse : L’accès à tous les savoirs du monde permet la guerre de tous les savoirs .

     

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  • #1643041

    Il existe un pouvoir plus grand que l’argent : c’est la connaissance et certains diraient même l’information. Celui qui a l’argent et le contrôle de l’information contrôle le monde.

     

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  • #1643078

    Donc c’est pas Al Gore qui a inventé l’Internet ! :-)

     

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  • #1643330
    Le 15 janvier 2017 à 07:42 par coyoterevolte
    En 1934, le bibliographe belge Paul Otlet imagine l’Internet et (...)

    Ce qui m’énerve, c’est l’histoire des sciences : soit elle est faite pour tous et on me donne le titre de l’ouvrage, soit "on" admet qu’elle n’est pas établie pour tout le monde et on arrête de me balader dans une série de cas par cas déconnectés les uns des autres.
    C’est un peu comme si un gars me montrait une feuille végétale, me racontait sa vie et passait à une autre feuille végétale. Au début, c’est intéressant mais rapidement, on essaie de comprendre la logique qui régit toutes ses feuilles relativement similaires, leur orientation, leur naissance et mort. Après coup, si on voit l’arbre, on se dit que le gars nous a pris pour un con et qu’il aurait mieux fallu nous montrer quelques feuilles puis une branche puis le tronc et les racines et enfin l’arbre dans sa totalité. Même si on ne connaît pas chaque feuille, on connaît le principal : le système auquel ces feuilles sont incorporées et avec lequel elles interagissent de manière forte (vitale).
    La technique du zoom est bonne si alliée au dézoom, l’ordre de grandeur (1/1000) étant en physique un critère fort pour établir des lois. Mais quand on maintient le zoom, cela revient à camoufler le paysage général et donc les lois plus génériques.
    La technique de blocage du zoom ou de la perdition dans les détails, appliquée à un savoir dépassant la durée de vie humaine, est un crime contre l’intelligence et une ingénierie de domination utilisée par le système actuel.
    Marre de compter les feuilles une par une et d’être pris pour un idiot. Au lieu de me balancer l’histoire des sciences au goutte à goutte par sms, toute découpée et décousue que j’y comprends rien, je voudrais un bon fichier pdf, bien ficelé et complet. Si ce n’est pas possible, éh bien ne pas faire comme si ça l’était.
    Relation entre le coup de gueule et cette émission : elle utilise la technique de perdition dans les détails de telle sorte que le mouton abandonne face à l’infinité de ces détails ou qu’il ne le relève jamais la tête pour travailler sur les principes. C’est dégueulasse. Je passe sur le fond du sujet qui est l’archivage du savoir : la bibliothèque d’Alexandrie car les anciens s’étaient déjà posé la question, la captation de ce savoir par une élite, sa contrefaçon et manipulation à des fins de domination, la multiplicité des supports (pierre, monument, papier, électronique, autre ?), la ramification des connaissances, etc...
    Un autre tour de bocal à la prochaine émission. Pas étonnant que le mouton ait des yeux de poisson mort.

     

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