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Eric Woerth, un ministre carbonisé

Nicolas Sarkozy ne peut garder au gouvernement Eric Woerth, confondu de mensonge sur ses relations avec le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. Sauf à laisser croire que, décidément, la parole politique ne vaut rien.

Mais pourquoi diable Eric Woerth fait-il encore partie du gouvernement français ?

Sa situation au sein du cabinet Fillon était intenable. Elle est devenue indécente. Il a fallu que Le Canard enchaîné et L’Express évoquent la lettre de 2007 où Woerth demande que Patrice de Maistre (le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, l’héritière de L’Oréal) soit décoré de la Légion d’honneur pour que le ministre se mette péniblement "à table" et avoue que, oui, en fin de compte, à bien y réfléchir, il a joué un rôle dans l’obtention de ce hochet prestigieux à cet intéressant contributeur du parti sarkozyste UMP.

Il y a trois jours, Eric Woerth faisait encore tourner son moulin à dénégations en jouant Saint-Sébastien transpercé de flèches médiatiques. Les journalistes français étaient ainsi voués aux flammes de l’enfer élyséen. Et leurs confrères suisses se voyaient eux aussi précipités dans la Géhenne, coupables d’avoir écrit que Florence Woerth - épouse du ministre et alors salariée de Patrice de Maistre dans la société qui gérait les biens de Mme Liliane Bettencourt - se rendait souvent à Genève.

Que n’avions-nous dit là... Mme Florence Woerth trouvant gîte dans ce repaire de la débauche fiscale ? Mais vous n’y songez pas... Quelle horreur ! Nos lecteurs apprendront aujourd’hui que dans notre ville, Mme Woerth vivait... dans le fief des Bettencourt. Le ministre s’est donc payé notre tête, ce qui n’est pas grave, mais aussi celle de ses concitoyens, ce qui l’est plus.

Il n’appartient qu’aux juges de dire si les actes du ministre contreviennent ou non à la loi. Pour l’instant, le problème n’est pas là. La question relève de la politique et sur ce terrain, Eric Woerth est carbonisé après ses aveux à reculons.

Comment pourrait-il défendre la plus importante réforme du quinquennat, celle des retraites, alors que sa parole est désormais dévaluée ?

Son maintien au gouvernement équivaudrait à reconnaître que la parole politique ne vaut plus rien. Les citoyens de France et d’ailleurs se montrent fort enclins à l’affirmer. Faut-il les conforter dans cette défiance ?