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Faits & Documents : UMP, le Bluff sarközyste

À dix mois de l’élection présidentielle, après avoir examiné (F&D 314-315-316) la situation du centre (Le Retour du centrisme), les écologistes (Les Verts : combien de divisions ?) et les socialistes (La Débandade du PS), voici la situation à l’UMP, ou plus précisément à l’Élysée, l’UMP ne jouant qu’un rôle parfaitement secondaire à l’élection présidentielle (à la différence des élections législatives où le poids du parti sera essentiel).

La possible réélection de Nicolas Sarközy sera, comme en 2007, un énorme coup de bluff. La campagne a déjà commencé : à base de rumeurs et de manipulations médiatiques. La campagne officielle, qui sera très courte, se fondera sur deux axes majeurs, jouant sur l’inconscient collectif des électeurs : la défense des valeurs morales, l’exacerbation des questions d’immigration.

La divine surprise DSK

Après avoir bien failli imploser après les élections cantonales de mars 2011 (Jean-François Copé doit parer en urgence à l’implosion de l’UMP, Le Monde, 29 mars 2011) et avoir subi le départ de son aile centriste avec Jean-Louis Borloo, l’UMP a bénéficié d’une « divine surprise », l’élimination aussi inattendue que forcée de Dominique Strauss-Kahn, que d’aucuns voyaient déjà installé à l’Élysée.

Suggérées dans les antichambres des ministères, les appareils des partis et dans les médias, l’idée d’une primaire au sein de l’UMP, ou même d’une candidature alternative (qu’il s’agisse de François Fillon, d’Alain Juppé ou de Dominique de Villepin), qui avaient fleuri en avril (Sarko, le boulet, Les Inrockuptibles, 9 mars 2011), sont totalement oubliées moins de deux mois après avoir été envisagées.

En mars dernier, deux chercheurs en sciences politiques, Bruno Jérôme et Véronique Jérôme-Speziari, auteurs d’une passionnante Analyse économique des élections (Economica), avaient appliqué leur analyse macroéconomique à Nicolas Sarközy. Il en ressortait que si le chef de l’État « ne rebondit pas, il mène la majorité à sa perte. Avec un socle de 31 % d’opinions favorables, il totalise 5 points de moins que Giscard en 1981, avant la défaite face à François Mitterrand. Giscard était tombé avec 36 % de satisfaits. »

En tombant au-dessous de 30 %, les opinions favorables plombaient totalement l’avenir de Nicolas Sarközy, son image s’étant extraordinairement dégradées en deux ou trois ans, en particulier « dans l’électorat de la droite populaire ». Le « bling bling », la « soirée du Fouquet’s », la chute du pouvoir d’achat réel (envolée du prix de l’essence et de l’immobilier), la constante montée de l’immigration clandestine étaient passés par là. Mais surtout sa crédibilité et sa compétence étaient mises en doute. Depuis lors, la gauche est en deuil, sa partie populaire criant encore au complot faute de pouvoir affronter le réel : DSK n’était pas le bon candidat. Tout a donc changé à l’Élysée en cette année 2011, où rien ne paraît être écrit à l’avance.

Le spin doctor Patrick Buisson

Intervient donc à nouveau le principal conseiller occulte de Nicolas Sarközy, Patrick Buisson, ancien directeur de Minute et fondateur du Choc du mois (parti avant le premier numéro), naguère familier et proche conseiller d’un Jean-Marie le Pen. Sa tactique à court terme, car il n’a jamais eu de réelle stratégie à moyen terme (et encore moins à long terme), consiste d’une part à détruire la légitimité morale de la gauche, deuxièmement à chercher plus à droite ce que Sarközy ne trouvera pas à gauche : des électeurs. Il faut donc tenter, comme en 2007, de « plumer la volaille lepéniste ».

La campagne morale

Depuis la lamentable pantalonnade de Dominique Strauss-Kahn, Nicolas Sarközy se félicite en privé (cf. Médiapart) d’avoir gagné « la bataille de la morale » face au PS. Désormais, la gauche ne peut s’arroger le monopole du coeur, ni celui de la morale républicaine, ni même celui de la défense des classes moyennes (avec un DSK qui dépense environ 1 million d’euros par mois pour demeurer en liberté sous caution).

La multiplication des affaires relatives à la morale n’a rien de gratuit, tout comme leur amplification dans les médias aux ordres. Mise en cause, plus ou moins feutrée ou justifiée, de George Tron, Jack Lang, Yves Jégo, Philippe Douste-Blazy, le sénateur PS Jacques Mahéas, l’adjoint socialiste à la mairie de Paris Yacine Chaouat, etc. Lorsqu’il s’agit de personnalités de droite, aucune n’est proche du premier cercle de l’UMP et si c’est le cas, le dossier étouffé comme avec les accusations très précises de Marie-Claire Restoux contre Patrick Balkany dont elle était la suppléante...

La suite dans Faits et Documents : faitsetdocuments.com

 






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2 Commentaires

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  • #26980
    Le 25 juin 2011 à 21:55 par enkidou
    Faits & Documents : UMP, le Bluff sarközyste

    "et avoir subi le départ de son aile centriste avec Jean-Louis Borloo"

    Analyse très très naïve de l’ opération tactique dont est chargé Borloo : il fait croire à une scission avec Sarkozy pour récupérer les mécontents UMP qui se retrouvent au centre au premier tour et renvoie gentiment ses électeurs à voter Sarko s’ il est au 2ème tour.
    Je ne crois qu’ il y ait grand chose de "subi" par Sarkozy dans cette manoeuvre politicienne vieille comme l’ élection à deux tours.

     

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  • #27093
    Le 26 juin 2011 à 08:02 par toto
    Faits & Documents : UMP, le Bluff sarközyste

    Je me suis fait le même réflexion concernant Borloo.
    La vraie fausse cission au sein de l’UMP entre le camps """humaniste""" (sic) et les sarkozystes purs et durs.
    A noter tout de même que Bayrou (qui était le titulaire du poste jusqu’à la) est définitivement hors jeu, sa trahison de 2007 lui aura coûté cher mais c’est la règle dans toutes les mafias.
    Quant à Boutin qui a annoncé sa candidature cette semaine dans l’indifférence générale à peine troublée par quelques éclats de rire, c’est aussi une taupe umpiste. Sarkozy a définitivement perdu l’électorat tradi-catho et cherche à tout pris à éviter qu’il se porte sur MLP.
    Tout ça avec la mise en scène complice des médias.

     

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