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France Télévisions : l’enquête Bygmalion s’élargit

Après Bygmalion, une autre société, Big Communication, aurait fait l’objet de contrats suspects avec France Télévisions.

C’est ce qu’écrit Le Canard enchaîné dans son édition du 8 octobre, citant les enquêteurs en charge du volet France Télévisions de l’affaire Bygmalion, instruite par le juge Van Ruymbeke.

Fondée en octobre 2007 par un producteur nommé Pierre-Antoine Boucly, cette entreprise se serait vu octroyer deux contrats (de « conseil stratégique » et d’« enquêtes téléphoniques ») par France Télé Services, alors dirigée par Bastien Millot, futur créateur de Bygmalion, pour environ 150 000 euros.

Un an plus tard, en septembre 2008, M. Boucly est recruté par M. Millot au sein de Multimedia France Productions (MFP), une autre filiale du groupe. Bastien Millot se met alors en disponibilité de France TV pour créer Bygmalion, qui bénéficie rapidement de contrats fournis par MFP, toujours selon Le Canard.

Pendant ce temps, Big Communication aurait continué de bénéficier de contrats jusqu’en avril 2011, pour un chiffre d’affaires qui atteindrait 270 000 euros. Des contrats attribués sans appel d’offres. Pierre-Antoine Boucly, lui, a quitté France Télévisions début 2011, selon le groupe.

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6 Commentaires

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  • #996008
    Le 10 octobre 2014 à 22:04 par listener
    France Télévisions : l’enquête Bygmalion s’élargit

    Toute cette histoire part d’une loi, celle du "financement de la vie politique", qui est en fait absurde et produit des effets pervers, notamment un phénomène de fonctionnarisation du personnel politique, car après tout, "qui paye commande". Si l’état paye, il commande.

    Mais cette loi est assez bizarre car, pour une fois, la France est à contre courant de l’Amérique alors qu’elle s’évertue en général à la singer. En Amérique, l’argent coule à flot dans les campagnes et il ne viendrait à personne l’idée de s’en offusquer. Tout le monde s’en fiche. En France, au contraire, on pinaille et on scrute les comptes. En fait, c’est un accident de l’histoire, cette loi étant née de l’ahurissante affaire Urba Graco qui a fait apparaître une système parallèle d’extorsion de fonds très bien organisé en faveur de tous les partis politiques (sauf le Front National). Ils ont dit après la main sur le cœur : "on ne pouvait pas faire autrement" ! Mais tous les délinquants disent la même chose devant les tribunaux. Dans la panique, les partis politiques se sont drapés dans cette espèce de loi imbécile qui donne tout pouvoir à la haute administration constitutionnelle, et les hommes politiques se sont livrés pieds et poing liés à elle, (ils pensaient d’ailleurs qu’elle était arrangeante, voir Roland Dumas) mais, évidement , ils pensaient bien qu’elle n’était là que pour tromper les "veaux" comme disait De Gaulle, et qu’eux pourraient passer outre.

    Ce qui est étrange, c’est que les vrais arguments ne sont pas utilisés : notamment les "fausses factures" de Bygmalion n’en sont pas vraiment puisque les prestations étaient vraies (peut-être un peu chères) mais le délit de faux, pour être constitué, doit avoir "causé un préjudice". Or Bygmalion a bien agi dans l’intérêt de ses actionnaires et les faux n’ont causé de préjudice à personne, ou très indirectement aux concurrents du candidat, mais d’une part il a perdu, et d’autre part, ce n’est pas l’affaire de Bygmalion. On doit plutôt parler de "chantage" ou d’extorsion de la part des donneurs d’ordre : "si vous ne mettez pas cela sur le compte du parti, on ne vous paye pas" ! Mais Bygmalion n’a rien fait de mal, en fait. Elle était sous pression. Les factures ne sont pas des faux. Tout cela est assez curieux et part de travers..

     

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    • #996157
      Le Octobre 2014 à 00:40 par taratata
      France Télévisions : l’enquête Bygmalion s’élargit

      Quelques remarques évidentes (mais apparemment pas pour tout le monde)

      1. Avec un système à l’américaine, qui détient l’argent détient le pouvoir politique, autrement dit (pour résumer) le pouvoir, c’est l’argent ;

      2. Le délit de faux est totalement constitué : il a "causé un préjudice" énormissime, à savoir truquer l’élection présidentielle (même s’il me semble tout aussi évident que Sarkozy n’est pas le seul à avoir truqué ses comptes de campagne et même si l’essentiel du trucage ne se situe pas là : l’essentiel du trucage est médiatique, les candidats arrivent grosso modo dans l’ordre de leur volume horaire de passage à l’antenne). Il n’a pas été élu mais il a été au second tour peut-être à la place d’un(e) autre candidat(e).

      Si on accepte cela, on accepte n’importe quoi.

      .

       
    • #996360
      Le Octobre 2014 à 10:58 par listener
      France Télévisions : l’enquête Bygmalion s’élargit

      Réponse à taratata : bien entendu que Bygmalion représente un système qui peut être vu politiquement comme pourri. Mais juridiquement, la question en droit pénal doit être envisage tout à fait strictement : Bygmalion est une société de droit privé et elle n’a pas part aux obligations qui pèsent sur les candidats à la présidentielle. Elle effectue des vrais prestations (un peu trop chères on peut le penser) et émet des factures qui les représentent. A partir de là, "on" (qui ça "on" ? C’est tout le problème) lui dit : "il faut mettre sur les factures le nom d’un parti politique et pas le nom d’un candidats et il faut intituler autrement la prestation sinon vous n’êtes pas payés" ! Il n’y a pas eu de prestation pour le parti mais pour le candidat mais il y a eu prestations réelles ! Bygmalion a fait ce à quoi "on" l’a obligé ! Ce que Bygmalion n’a pas compris, c’est qu’elle avait à faire à des mafieux qui faisait valser les fonds publics (elle en a peut être un peu profité dans les marges). Elle n’a pas causé de préjudice direct à ses actionnaires et à ses salariés et restait dans le cadre de son objet social. Mais elle s’est incliné devant la pègre, c’est tout. Mais ce que je soutiens, c’est que le système de financement actuel devait aboutir à cela. Il n’est pas viable. L’argent est l’argent et il vaut mieux laisser entièrement libres le financement des partis. On ne peut faire autrement. Ou alors, il faut donner les pleins pouvoirs au Conseil Constitutionnel.

       
  • #996295
    Le 11 octobre 2014 à 09:00 par curtis newton
    France Télévisions : l’enquête Bygmalion s’élargit

    Marrant, je n’ai pas entendu Pujadas à ce sujet... Sans doute une omission...

     

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  • #996459
    Le 11 octobre 2014 à 13:13 par redsniper06
    France Télévisions : l’enquête Bygmalion s’élargit

    Dans ce grand marché politico-médiatique, ne dit-on pas s’entendre comme larrons en foire ?!...

     

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    • #996966
      Le Octobre 2014 à 21:34 par listener
      France Télévisions : l’enquête Bygmalion s’élargit

      Je pense plutôt que cela traduit un incroyable affaiblissement intellectuel et moral des hommes politiques, et d’une manière générale, la perte d’une certaine "culture politique". Ces types, en effet, comme vous l’écrivez, s’entendent comme larrons en foire. Mais, comme disait le marquis Philippe de Villiers de Saintignon (excellent homme au demeurant et malheureusement sorti des radars), "c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses". Bien à vous.