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Grèce : les concessions du gouvernement sont-elles le signe d’une capitulation à venir ?

Athènes insiste beaucoup sur ses récentes concessions aux créanciers, notamment sur les privatisations. Mais ce mouvement pourrait ne pas forcément annoncer un accord prochain...

L’annonce ce vendredi 15 mai de la relance de certaines privatisations (le Port du Pirée et les aéroports régionaux) par le gouvernement grec a été présentée par le porte-parole de ce dernier comme « une concession faite aux créanciers. » Lundi 11 mai, le ministre hellénique des Finances Yanis Varoufakis avait aussi beaucoup insisté sur le fait que les négociations avançaient grâce aux « importantes concessions » faites par la partie grecque. De plus en plus, le gouvernement grec s’attache donc à montrer qu’il est prêt à avancer et à céder pour obtenir les 7,2 milliards d’euros encore disponibles, jusqu’au 30 juin du programme de 2012.

Des concessions « conditionnelles »

Mais ces mouvements sont surtout tactiques. Certes, le but d’Alexis Tsipras est bien d’obtenir cet argent et de parvenir à un accord et, bien plus encore, d’obtenir de la BCE une levée de la décision du 4 février 2015 sur la suspension de la dérogation acceptant les bons grecs comme garantie pour le refinancement des banques. Mais en aucun cas, Athènes n’est encore entrée dans une logique de capitulation. Ainsi, les concessions accordées restent-elles fort encadrées. Sur les privatisations, les deux processus étaient déjà lancés avant l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement. La poursuite de ce processus est conforme à l’accord du 20 février où la Grèce s’était engagée à ne pas revenir sur les opérations en cours. Du reste, dans le cas du Pirée, la part cédée à la compagnie privée (sans doute le Chinois COSCO avec lequel des discussions sont engagées) ne sera que de 51 % et non plus 67 % du capital. Pour le reste, la liste de privatisations acceptées par le précédent gouvernement est gelée et Athènes entend trouver « un autre modèle pour attirer les capitaux que les privatisations à 100 %. » Bref, la logique de la troïka de privatisations rapides, souvent au rabais, qui pouvait rappeler ce qui s’est fait dans les pays de l’ex-bloc de l’est, semble appartenir au passé.

Une autre concession importante semble avoir été l’acceptation par la Grèce d’une unification du taux de TVA. Mais, selon nos informations, les discussions techniques demeurent très difficiles. La partie grecque refuserait un taux unique généralisé pour éviter encore de « faire payer les pauvres » et réclame des exemptions pour éviter une aggravation de la situation sociale et le retour à des méthodes « horizontales. » Surtout, trouver un taux unique « neutre » pour l’économie semble une gageure et c’est une condition pour la Grèce. Bref, on le voit, les concessions grecques sont soumises à des conditionnalités.

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8 Commentaires

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  • #1186224

    Tout ce cinéma n’est que pinaillage et écran de fumée. Il est facile de retrouver le même genre de gesticulation en France dans les années 80 et 90, et encore maintenant sur de prétendues négociations entre Paris et Bruxelles pour que La France conserve telle ou telle prérogative sur des sujets secondaires voire dérisoires. On a vu le résultat.
    Certains analystes naïfs voudraient nous faire passer ce comportement pour de la haute stratégie politique tellement subtile que même les principaux intéressés l’ignore. Soyons sérieux et arrêtons de croire qu’une hirondelle fait le printemps.
    Les pseudos-concessions reviendront sur le tapis du casino a la première occasion.

     

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  • #1186483

    Oui, à la question posée ! Les trotskistes de tous les pays sont toujours au service de l’Empire. Il n’y a qu’à voir et écouter le NPA en France ...

     

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    • trotskistes/trotsky...ça n’est pas le vampire qui allait ’encourager’ les conscrits bolchéviques avec un train blindé bondé de flics ,de commissaires du ’peuple’ et de pelotons d’exécution (comme pour les armées du Rhin avec la guillotine au fion) ... ?

       
  • On assiste juste à la ruée dans l’absurdité, avec des ’décideurs’ institutionnels. Pseudotechniciens et pseudoexperts, grassement rémunérés, mais dont les résultats sont très loin d’être à la hauteur de leur insupportables prétentions et du pouvoir illégitime qu’ils en tirent. On voit ces larbins incapables (car c’est de cela qu’il s’agit) entériner le paiement d’un emprunt avec de l’argent emprunté. Pourquoi demain ne pas passer au troisième puis au quatrième degré d’emprunt ou ne pas aller encore plus loin dans l’absurde (jusqu’à l’implosion) !? Et le gouvernement grec continue d’emprunter et de dilapider au-delà de ses revenus. Comme tous les autres appareils d’état d’europe, incapables de se contenter du revenu de la ponction fiscale, de s’y tenir et d’équilibrer leurs budgets. Pourquoi ? Et surtout pourquoi ne peut-on stopper ces malades ?

     

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    • "Pourquoi demain ne pas passer au troisième puis au quatrième degré d’emprunt ou ne pas aller encore plus loin dans l’absurde (jusqu’à l’implosion) !? ".

      Ca doit bien faire 30 ou 40, selon les pays européens, que les emprunts ne sont remboursés à terme qu’avec de nouveaux emprunts.
      Emprunts déjà contractés + leurs intérêts + emprunts nouveaux pour boucler les budgets (sécurité sociale, retraites, fonctionnaires etc...) et dépenses imprévues (interventions militaires, rallonge de budget pour l’U.E etc...), comment croyez vous donc que la dette des pays augmente régulièrement et même dans des pays comme l’Allemagne dont on nous vante tant les mérites ?
      Justement, c’est parce qu’au arrive au bout du processus, la dette égale au PIB du pays, que l’on est au bord de l’implosion.
      Pour la Grèce, cela fait déjà 10 ans qu’elle a dépassé les 100% de son PIB et donc qu’elle a besoin de l’aide des autres pays, les banques ne voulant plus lui prêter, mais c’est aussi le cas de l’Italie, l’Irlande, le Portugal, la Belgique qui survivent de l’aide du FMI, de la BCE ou des prêts bancaires, encore pour l’instant et pour la France, c’est pour demain, actuellement la dette est à 95% du PIB.
      regardez un peu la carte européenne :
      http://www.touteleurope.eu/actualit...

       
    • @ pez On ne peut pas stopper ces malades, parce qu’il s’agit de la politique de Washington. Si Tsipras se casse, l’union européenne (ceux qui sont contre l’Europe) délèguera des décisionnaires non élues pour faire le boulot à sa place. Un peu comme un fiscaliste mandaté, qui s’occupe des comptes d’une entreprise pour la redresser.

       
  • #1187045

    Tsipras ne pose meme pas la question de la legitimite de la dette.
    Celui qui a preté a l etat grec, ne lui a ni amené un camion de lingots d or, ni de l argent en pieces d argent.
    Rotschild a simplement ecrit un bout de papier Style monopoly, "Bon pour 100 milliards de dollars". Rotschild n a rien perdu rien donné.
    Et en contrepartie Tsipras vend les biens et les terres de la Grece, rakette une partie du travail des Grecs pour donner de l or et de l argent tangible a Rotschild. Il devrait plutot lui ecrire aussi un papier Monopoly : bon pour 10 milliards de dollars :

     

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