Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Hémorragie « collective » au Parti communiste

200 parlementaires, élus ou militants, ont quitté en bloc le PCF à la veille de son congrès.

La liste contient deux cents noms. Des députés : Patrick Braouezec, François Asensi (Seine-Saint-Denis) ou Jacqueline Fraysse (Hauts-de-Seine) ; des figures du PCF comme le philosophe Lucien Sève ou Pierre Zarka, ex-directeur de « L’Humanité », l’historien du parti Roger Martelli. De simples militants aussi.Tous ont choisi de claquer la porte d’un parti qui fut toute leur vie pour certains, à une semaine du 35e congrès du PCF. Dans un message collectif, ils indiquent que « faute de renouvellement, le PC s’est replié sur lui-même ; sa cohérence est aujourd’hui faite de souvenir et son poids dans l’espace public est marginal ». À la dernière présidentielle, Marie-George Buffet a obtenu 1,93 % des voix.

« Nous avons souhaité partir collectivement et non pas discrètement, sur la pointe des pieds, comme cela s’est fait par le passé », a expliqué jeudi Patrick Braouezec dans un café parisien où se sont retrouvés une dizaine d’entre les dissidents. Celui qui avait déjà annoncé son départ après les régionales souligne qu’il a tenté de « changer les choses de l’intérieur pendant vingt-six ans », comme « rénovateur », avant de conclure par « un constat d’échec ». « Le PCF, dit-il, considère toujours que le rassemblement doit être bâti autour de lui alors que nous sommes en pleine décomposition politique et qu’il est nécessaire de tout refonder. » Il faut « rompre avec les partis-guides monolithiques », a indiqué Gilles Alfonsi, ex-membre du conseil national du PCF, alors que Jacqueline Fraysse juge que le PCF « n’est plus efficace et même contre-productif ».

Pierre Laurent, bras droit de Marie-George Buffet -appelé à prendre sa suite la semaine prochaine-, leur a lancé jeudi un ultime appel, leur promettant un congrès centré sur « les travaux pratiques des transformations du PCF » mais aussi sa « totale détermination » à débattre avec eux. « À celles et ceux qui ne veulent pas d’un Front de gauche petit bras, qui se réduise à un tête-à-tête entre le PCF et le PG, je dis banco », a-t-il ajouté alors que mercredi, les principaux acteurs du Front de gauche se sont mis d’accord pour « lancer un programme partagé » pour la présidentielle de 2012 et ont validé la possibilité d’une adhésion directe au Front de gauche sans passer par l’un des partis membres : le PCF, le Parti de gauche ou la Gauche unitaire.