Egalité et Réconciliation
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Il y a attentat et attentat

Les premiers profilers disaient, il y a deux sortes de tueurs en série : les organisés, et les inorganisés. Le tueur organisé va calculer le meilleur moyen de satisfaire ses pulsions terrifiantes en réduisant au minimum le risque d’être pris. Les tueurs de cette catégorie peuvent battre des records en matière de série et de longévité. Le désorganisé, lui, va passer les entrailles de sa victime au mixer en retournant chercher le premier qui passe dans la rue, pour finir la sauce. En général, il se fait serrer assez vite. De la même façon, chez les terroristes, il y a les organisés, et les inorganisés. On pourra désormais ajouter une troisième catégorie : les désorganisés organisés à leur insu.

 

Il est rare qu’un loup solitaire déclenche spontanément un attentat, à moins d’être suicidaire, motivé, et armé ; et encore, on ne dispose pas aussi facilement d’armes de guerre, malgré les reportages d’Emmanuel Chain. L’attentat du loup solitaire se termine en général assez rapidement, car ses revendications sont assez floues, et la concentration policière vite intenable. N’ayant pas affaire à un professionnel, capable par exemple de négocier, les forces d’intervention savent qu’il faut abattre le forcené, s’il ne se supprime pas avant.

 

 

Pour les autres, ceux qui ont un dessein politique, il y a trois façons d’organiser un attentat. Dans tous les cas il faut une logistique (papiers, devises, armes non tracées, moyens de communication sécurisés, plans de fuite, réseau de planques, logistique d’exfiltration), trouver des hommes prêts à mourir, éventuellement, parce qu’en général il n’y a pas de pitié, de l’autre côté, surtout si l’opération réussit. La cellule en question est souvent le fait d’un État étranger, sur laquelle elle s’appuie plus ou moins directement. Ainsi la RDA a-t-elle accueilli des terroristes propalestiniens sur son sol. Dresde a été le théâtre d’entraînements commando de centaines d’étudiants palestiniens. Et Carlos fut hébergé par la Stasi, police politique est-allemande.

Seconde possibilité : des services de l’État créent, infiltrent ou manipulent une cellule terroriste préexistante. Ce fut le cas d’une partie des GIA par la Sécurité militaire algérienne, qui brouilla toutes les cartes dans les années 90. Ou de la puissante ISI pakistanaise avec certaines cellules du Waziristan, l’objectif étant d’affaiblir le voisin afghan en entretenant une déstabilisation locale, régionale, voire nationale. Justifiant ainsi son existence et ses budgets. Les services chinois ayant eux fourni une logistique de surveillance et d’armement aux Talibans sur le mode : je t’aide en Afghanistan, mais tu me lâches au Xinjiang. Plus près de nous, le gouvernement espagnol, parfois avec l’appui discret du gouvernement français, a créé les GAL, groupes antiterroristes de libération, pour agir brutalement contre l’ETA au milieu des années 80. Du terrorisme antiterroriste direct, qui n’avait pas à respecter les lois de la jeune et démocratique monarchie espagnole.

 

 

Troisième possibilité, le maintien sous couveuse de terroristes potentiels qui ne savent pas qu’ils sont non pas manipulés, mais suivis d’en haut, car il n’y a pas ou plus d’officier traitant. Cette méthode permet, le jour J, le mois M, ou l’année A, de laisser les hommes concernés passer tranquillement à la préparation terminale, puis à l’action sans retour. Ce sont de vrais terroristes, logiquement repérés, fichés et « suivis » par les services de renseignement.

Cette dernière solution, plus intelligente et moins risquée pour un service de renseignement affilié à une nation, consiste à contrôler les menaces et à laisser s’ouvrir une vanne entre toutes, le jour où l’on a besoin, politiquement, que le projet en question s’exécute. Les lévriers piaffent d’impatience dans leur cage, sur la ligne de départ, et bavent sur le lapin qu’ils vont égorger sur la piste.

 

Couper le lien entre marionnettiste et marionnettes

 

C’est la théorie qu’on pourrait appeler du « lâcher de chiens », élevés à cet effet. Plus précisément, dont on suit la croissance sans qu’ils le sachent, en leur laissant croire qu’ils sont libres et invisibles. Une longueur de laisse qui correspond à une latitude d’action. Les spécialistes du terrorisme les laissent passer toutes les étapes, par exemple, du djihadiste français moyen : délinquance, prison, islamisation, formation militaire à l’étranger (Yémen, Afghanistan), et retour en France avec un projet et un budget. « Retourner » un jeune prototerroriste est même possible pendant l’étape prison. C’est une option, mais dans ce cas on retombe dans la seconde possibilité : infiltration et manipulation. Une option qui augmente le risque de remonter au manipulateur, qui n’est pas forcément le commanditaire. Ne simplifions pas les choses.

Différentes potentialités sous formes de couples cellule/cible peuvent être maintenues sous contrôle par, en ce qui nous concerne, c’est un exemple, le ministère de l’Intérieur ou de la Défense, et un top est donné à l’un des chiens qui sera alors lâché sur sa cible, que les services connaissent forcément. Il ne s’agit donc même pas de manipulation, mais de contrôle avec système d’interrupteur à distance.

 

 

Cela permet d’intervenir à tout moment sur la chaîne de préparation, car les terroristes sont surveillés du début à la fin : dans la phase prison (avec des infiltrés), dans la phase préparation militaire, dans la phase de retour au pays (contrôles aux frontières), et enfin dans la phase de préparation de l’attentat. Dans ce cas, savoir où ils vont finir n’est pas impossible, les terroristes en puissance travaillant sans obstacles (repérages physiques de la cible, communications intracellule). Cette méthode a un avantage majeur sur les deux premières : couper tout lien entre un gouvernement et une cellule terroriste (soi-disant ennemie) qui est effectivement une cellule terroriste et qui a soudain la possibilité d’agir alors qu’elle pourrait être appréhendée. Par simple principe de précaution, au cas où le jour et les détails de l’attaque n’ont pas filtré.

C’est la différence entre mensonge primaire et mensonge par omission : entre affirmer quelque chose de faux, et cacher une vérité. Nous voici en présence d’une cellule désormais libre d’agir, mais de A à Z sous surveillance, électronique, satellitaire, policière. Une cellule dont l’objectif peut croiser un objectif gouvernemental. Là, le gouvernement qui lâche un de ses chiens fait d’une pierre au moins trois coups : il crée un choc dans l’opinion qui précipite les civils dans les bras d’un pouvoir auparavant contesté, comme c’est toujours le cas en démocratie (la contestation autorisée fait partie de l’arsenal de leurres démocratiques dont dispose le pouvoir), il élimine une cellule terroriste en direct, gagnant des points dans l’opinion, et laisse accuser un ennemi de l’intérieur ou de l’extérieur.

 

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Par ordre d’importance, et de gauche à droite…

 

Les perdants de ces opérations sont évidemment d’abord la cible, y compris les policiers protecteurs de la cible, puis l’information, totalement brouillée, et enfin le peuple, qui n’a pas les moyens de faire le lien entre ces deux entités apparemment opposées mais aux objectifs confondus : qui va rapprocher un gouvernement d’une cellule terroriste ennemie, dont les intérêts sont, semble-t-il, absolument antagonistes ?

« Ce dispositif de surveillance téléphonique, numérique et physique a été renforcé à la fin de l’année 2011, lors du retour de Saïd Kouachi de son voyage yéménite. “Mais, entre cette date et l’été 2014, aucun élément n’a laissé transparaître de connexions avec un quelconque mouvement islamiste radical, ni par téléphone ni sur Internet”, révèle une source judiciaire. “Compte tenu de cette absence d’éléments, la surveillance s’est levée pour se réorienter sur d’autres objectifs qui présentaient à ce moment-là des risques avérés.” » (Le Parisien du 10/01/15, relais non officiel du ministère de l’Intérieur)

Les sceptiques pourront se rapporter à l’assassinat du général Audran par la cellule Action directe, il y a 30 ans, le 25 janvier 1985, cellule qui a bénéficié de l’amnistie mitterrandienne de 1981. Officiellement, ce sont les Iraniens qui auraient planifié l’opération, en réponse à l’action d’Audran au poste d’ingénieur général de l’armement, pour cela en charge de la livraison d’armes à l’Irak, en pleine guerre contre l’Iran. Action directe aurait donc travaillé sous contrat, comme le font la majorité des organisations terroristes. On pense aux Palestiniens du FPLP (de Georges Habache et Wadie Haddad, ce dernier mort d’une variété étrange de leucémie, comme Arafat), aux Irlandais de l’IRA, ou aux Basques de l’ETA. La piste iranienne, une thèse officielle qui laisse des zones d’ombre : il semble qu’Audran ait été au courant de « doublages », c’est-à-dire de ventes d’armes parallèles à l’Iran via le ministère de la Défense de l’époque, et qu’il s’y serait opposé, heurtant ainsi les bénéficiaires des commissions générées par ce trafic aussi juteux qu’illégal. Audran supprimé, le business amoral qui consiste à armer deux adversaires pouvait se poursuivre allègrement. Cependant, 30 ans après, comme souvent lorsqu’il s’agit d’élimination dans les sphères, la moindre tentative d’explication rationnelle est polluée par toutes sortes de théories plus ou moins fumeuses, placées là à cet effet. Fumée, et fumées contre la fumée…

 

 

Il n’y a donc pas une manipulation, mais plusieurs types et degrés de manipulation. La manipulation, ce joker hollywoodien qu’on dégaine en un clin d’œil, présente en réalité une variété de cas de figure : entre la manipulation grossière d’un imbécile à qui l’on demande de déposer un paquet dans le métro, la manipulation tordue de celui qui est sous le coup de menaces (sortant menacé de retour en prison, menaces sur proches, menaces de révélations gênantes, pressions physiques, voir à ce propos le film Espion(s) de Nicolas Saada avec Guillaume Canet), et la manipulation fine qui consiste à tirer des fils invisibles en ouvrant les portes à un prisonnier inconscient du contexte, qui sort avant terme (exemple Coulibaly), se forme au terrorisme ou va parfaire ses techniques de combat, et à le laisser monter sa petite cellule « action » personnelle ou amicale, il y a un gouffre.

Et puis, parmi les djihadistes français partis faire le coup de feu en Syrie (quand ils ne cirent pas les rangers de leurs camarades plus aguerris et très soupçonneux), il y a évidemment des taupes de la DGSE. Des taulards qui infiltrent les filières djihadistes, qui sont bien sûr réelles, rappelons-le. Ainsi, un jeune Français passé par la case prison, puis la case islam, et qui s’en va au Yémen avant d’être envoyé en Syrie, peut ne pas être du tout un agent officiel, mais un révélateur lumineux de toute une filière, jusqu’au terrain des opérations dites sérieuses. Cet agent français involontaire et qui s’ignore, peut donc tout à fait monter un coup ici, sans avoir une fois rencontré de manière officielle, officieuse, accidentelle ou inconsciente, d’officier traitant. C’est la surveillance serrée qui fait office d’officier traitant. Le lien humain disparaît, à l’image des Américains qui n’envoient plus de bombardiers B-2, trop imprécis dans la guerre contre le terrorisme, mais des drones, plus « individualistes », plus discrets aussi. C’est justement au Yémen que les exécutions américaines ciblées sont les plus nombreuses. Ce qui n’exclut pas les bavures : le 17 décembre 2009, un missile Tomahawk bourré de bombes à fragmentation pulvérise 46 bergers et apiculteurs, que la surveillance aérienne avait pris pour un camp d’entraînement d’Al-Qaïda (source : L’Express du 05/04/13).

 

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Antiterrorisme à visage humain

 

Les cellules de combattants d’Al-Qaïda existent bien, les cellules AQMI ou AQPA aussi, certaines sont infiltrées, d’autres pas (ininfiltrables de l’extérieur même par de bons musulmans car elles ne comportent que des Yéménites de telle ou telle localité ou tribu, par exemple), certaines sont surveillées, d’autres complètement manipulées avec un agent double à leur tête (GIA algérien), bref, la cellule terroriste, en prenant un peu de recul, c’est la boite à jouets des départements antiterroristes des grandes nations guerrières : États-Unis, Russie, Angleterre, Chine, France, Israël. Elles permettent de ne rien respecter : ni lois de la guerre, qui sont encore en vigueur, ni lois morales (un gouvernement peut attaquer son propre peuple en le terrorisant), ni lois diplomatiques : on peut mettre la pression sur un allié récalcitrant, comme les Espagnols (attentats de Madrid) ou les Anglais (attentats de Londres) trois et quatre ans après le 11 septembre 2001, deux alliés visiblement pas très chauds pour continuer le combat impérialiste en Irak, rebaptisé troisième guerre du Golfe, commencé le 20 mars 2003 et toujours en cours.

C’est banal de dire aujourd’hui que le gouvernement américain, à travers ses services intérieurs (FBI), s’est servi de la mafia italo-américaine pour régler certains problèmes politiques (grèves, communisme, opposants de couleur) délicats. En déléguant au Syndicat du crime les éliminations physiques ou les intimidations qui servaient ses objectifs, le gouvernement US ne pouvait pas faire moins que de désinscrire la Mafia de la liste des organisations dangereuses, allant jusqu’à nier son existence ! Ainsi, le roi de 48 ans de renseignement intérieur (1924-1972), le célèbre J. Edgar Hoover, tenu en outre par un dossier de photos homosexuelles compromettantes, a-t-il fait la chasse aux Rouges plutôt qu’aux Affranchis.

 

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Dr Justice

 

Rechercher la cause dans l’effet

 

Comment savoir si un attentat est un auto-attentat ? En regardant si son impact consolide un gouvernement ? Cela ne suffit pas. On remarque, malgré les victimes, que c’est parfois, hélas, le cas. L’attentat tombé du ciel, réalisé par de vrais dingues, suicidaires et déterminés, est un cas rarissime. Car un fou n’a pas les moyens de faire de gros dégâts : il est rarement bien armé, ne bénéficie pas d’un réseau d’entraide, n’a aucun plan de sortie (à part la mort), et n’a pas les connexions suffisantes pour toucher du matériel vraiment dangereux (Semtex, C4 et autres explosifs), sans oublier le maniement des armes et des explosifs. C’est la différence entre le « mass shooting » du pauvre Américain puceau qui défouraille dans le MacDo du coin, et le militaire entraîné, qui marche au lieu de courir, qui a un plan d’attaque, qui a appris à tuer, qui sait résister à la pitié, qui peut tenir plusieurs jours dans une planque pourrie, etc.

Dans le cas de l’auto-attentat, les vraies victimes, ce sont les victimes… tuées deux fois, la première par les terroristes, la seconde par la récupération politique. Qui est d’autant plus efficiente qu’elle peut être, elle aussi, organisée.

La théorie du contrôle est dangereuse à tous points de vue : c’est un contrôle partiellement sécuritaire, et les chiens peuvent, à leur insu, servir des maîtres qu’ils ne connaissent pas. Dans la Mafia, les choses étaient plus claires : le soldat allait éliminer la cible, arrangeant en cela le gouvernement, qui fermait en contrepartie les yeux sur les trafics des Familles.

 

 

Tout le monde sait désormais que deux éléments se sont croisés qui ont permis le massacre de Charlie Hebdo : le relâchement de la surveillance des frères Kouachi en juin 2014, et l’allègement du dispositif policier devant l’immeuble de la rédaction de l’hebdomadaire fin 2014. Une conjonction en forme de double ouverture qui ne laisse pas d’interroger, et qui étaye la théorie non pas du complot, mais du contrôle. Ou plutôt, du contrôle/décontrôle.

Lorsqu’un journaliste de Sud Ouest demande à un membre de la DGSI pourquoi les frères Kouachi, qui étaient sur écoute, ne l’ont plus été, voici ce qu’il répond :

« Les écoutes administratives, c’est quatre mois renouvelables une fois, donc huit mois en tout. Alors si on n’entend rien qui permette d’aller voir un juge, on arrête. En plus, il y a un quota : pour brancher quelqu’un, il faut en débrancher un autre. En plus, il faut avoir les moyens d’écouter vraiment. Ça ne sert à rien de brancher deux cents personnes si on n’a pas les moyens de suivre et étudier les conversations. Et les moyens, on ne les a pas. » (Sud Ouest du 13 janvier 2015)

On rappelle que Mitterrand avait fait écouter 3000 personnalités françaises, pour connaître le degré d’avancement de l’information sur sa fille cachée, et accessoirement pour son petit plaisir personnel. L’échec gravissime des services de renseignement intérieur et extérieur serait donc dû à un problème de sous-effectifs. Mieux, Coulibaly, le tueur de la porte de Vincennes, n’a même pas été placé (officiellement) sur écoute à sa sortie de prison, en mars 2014.

 

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L’hommage national à notre nouveau chef, Manuel Valls

 

Dans cette affaire, qui est double au niveau des victimes – les employés de Charlie et leurs protecteurs, policiers en service et en protection rapprochée, et les citoyens français de confession juive de la supérette, sans rapport visible entre eux – on a l’impression qu’une triple coïncidence a servi les assassins : l’abandon des écoutes, une sortie de prison anticipée, et un allègement de la surveillance alors que le journal était la cible prioritaire des fondamentalistes !

Il n’y a que deux possibilités : soit nos services sont dépassés et incompétents, malgré la « refonte » Sarkozy récente, soit une organisation secrète à l’intérieur et/ou à l’extérieur de l’État a mené cette opération de main de maître. Car les terroristes sont de vrais terroristes, et visiblement pas des agents manipulés de manière directe comme Mohamed Merah. Et les victimes... de vraies victimes. Alors, dans ce vrai attentat qui sent le faux, où est le faux ?

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36 Commentaires

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  • #1096541
    Le 20 janvier 2015 à 20:52 par De passage
    Il y a attentat et attentat

    Partie 1
    L’analyse peut paraitre digeste et intéressante, ce qu’elle est en partie. Mais beaucoup de points restent quand même branlants et insipides. L’occident est passé maître dans la stérilisation des consciences au point de faire valoir le préjugé comme règle, la roublardise comme moyen, le toc et le bling-bling comme artifice de séduction. C’est humain, j’en conviens, mais à un moment ou à un autre, si l’on tient à faire différent, à apporter un plus pour faire en sorte que l’intelligence l’emporte un tant soi peu sur le règne de la bêtise au sens noble du terme puisqu’elle est la donne dominante qui fait la règle et non une exception comme l’intelligence, il ne serait pas vain de se faire un lavage de cerveau par soi- même et regarder la réalité d’une manière impassible pour bien la comprendre dans la mesure du possible. Les choses et les événements sont toujours cadrer dans un cadre toujours plus large que celui qu’on voit, qui ne saute aux yeux ou que délimitent nos filtres de pensée, filtres dont personne ne peut dire qu’il n’en a pas. D’abord, il faut remarquer que l’information circule toujours dans un sens unique : des riches vers les pauvres, des pays industrialisés ou dit démocratiques vers les pays pauvres ou anciennement colonisés, pays dont les indépendances sont toujours hypothétiques. Et l’inverse est rare et même inexistant. Et en plus, l’information qui circule dans ces derniers pays est complètement biaisée, de telle sorte que les peuples de ces pays ne se voient pas mais se voient à travers le regard de l’occident qui par divers truchements (multinational et ONG) contrôlent leurs moyens de communication. Et toute résistance est vite stigmatisée et le pays concerné est mis sur les bons des pestiférés. Voici un cas récurrent de l’information baisais : Le GIA comme création de l’État Algérien est un préjugé typiquement français qui a finit par être inculqué à tous le peuple Algérien parce que les peuples raisonnent comme des enfants, il ne gobe une histoire que si elle arrive à désigner clairement le bon et le méchant.

     

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  • #1096549
    Le 20 janvier 2015 à 20:54 par De passage
    Il y a attentat et attentat

    Partie 2
    Que l’armée algérienne ait infiltré ce groupe, c’est possible, mais cela n’a aucun intérêt puisque le but de la guerre civile en Algérie était de la ramener dans le camp occidental de plein pied comme cela a été pour la Yougoslavie tout de suite après, alors qu’elle était un partenaire économique de l’Algérie de premier ordre. L’Egypte et l’Indonésie auparavant, La Libye et la Syrie ces derniers temps. Le GIA est une création américaine et avaient pour but d’internationalisé le conflit interne de l’Algérie et de faire intervenir l’ONU comme arbitre impartial comme on le connait si bien. Le chef spirituel de cette organisation vit toujours aux états unis et avait étudié là-bas. La mouvance islamiste est une et une seule, qu’importent les dénominations qu’elle s’attribue et ses querelles de chapelle interne, elle profite des replets identitaires et certains archaïsmes sociétaux dont elle fait son pain bénit et encourage. Il suffit à l’occident de jeter le froid et le chaud sur cette mouvance pour désarticuler les sociétés où elle est implantée et leur faire danser la salsa pendant que leurs maîtres à penser construisent des gratte-ciels sur l’aridité de leurs cœurs.

     

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  • #1096574
    Le 20 janvier 2015 à 21:13 par Patriote
    Il y a attentat et attentat

    Ce qui est embetant avec vous (et en meme temps je le comprends car il s’agit de contrebalancer le monde des bisounours des medias mainstream ou parait-il tout va toujours tres bien et tout est toujours tres clair) c’est que des que quelque chose d’inhabituel se passe, c’est forcement un complot ! En verite il est souvent difficile de faire la part des choses et de savoir vraiment quand il y a complot ou non, ou plutot pour chaque affaire quel est le degre de "complotisme" reel qui lui est applicable. Il y a aussi beaucoup de nuances possibles entre laxisme de l’Etat, incompentence, passivite volontaire, voire complot reel...
    Mais il ne faudrait pas omettre non plus que dans bon nombre de cas certains doivent voir beaucoup de choses occultees la ou il n’y en a pas. Des attentants spectaculaires peuvent tres bien dans certains cas etre perpetres de facon relativement isolee et autonome par des gens qui arrivent a passer entre les mailles du filets, sans aucune accointance des hautes spheres politiques.

     

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    • #1096735
      Le Janvier 2015 à 22:26 par gallier2
      Il y a attentat et attentat

      Larrouse dit :

      complot : n.m. Atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation.
      Résolution concertée de commettre un attentat et matérialisée par un ou plusieurs actes.
      Par extension, projet plus ou moins répréhensible d’une action menée en commun et secrètement.

      http://www.larousse.fr/dictionnaire...

      Donc, qui qu’aient été les commanditaires, les perpétreurs et les victimes. Que ce soient ceux de la version officielle ou ceux des versions alternatives, cela sera et restera TOUJOURS par défintion un complot.
      Donc invoquer la tarte à la crème de "la théorie du complot" ne souligne que l’ignorance ou la malhonnêteté de celui qui le mentionne.

       
    • #1097043
      Le Janvier 2015 à 01:56 par Patriote
      Il y a attentat et attentat

      @gallier2
      Oui, mais la tu cherches trop a tirer la couverture a toi en allant dans le dictionnaire pour conclure que finalement si on approfondit sur le sens des mots tout est forcement reductible a un complot.
      Dans la realite, les theoriciens du complot sont juste ceux qui ne croient pas la theorie "officielle". Et mon message consistait juste a dire que de toute maniere entre theorie du complot et theorie "officielle" il est tres souvent difficile de placer objectivement le curseur de la verite car d’un cote comme de l’autre les arguments qui abondent sont trop souvent, helas, subjectifs !

       
    • #1097263
      Le Janvier 2015 à 10:40 par la pythie
      Il y a attentat et attentat

      Oui, mais cela donne généralement de petits attentats, sans portée politique ou géostratégique...l’exemple type est celui de la petite frappe qui a agressé un militaire à la défense, il y a 2 ans, ou bien, autre exemple fameux, du déséquilibré qui renverse des piétons, à la Noël...tout cela ne va pas bien loin et ne traumatise pas la population, outre mesure...
      Nous parlons ici d’attentat monté ou soutenu de manière indirecte par le pouvoir ; car un attentat " réussi " aux yeux de ses concepteurs, c’est une action à double ou triple détente : terroriser la population, monter un groupe ethnique contre un autre, museler la Toile, justifier les opérations militaires à l’étranger ( injustifiables, sinon ), etc....vous comprenez bien que c’est avant tout l’Etat qui a besoin du terrorisme pour justifier son existence, sa force de coercition et le flicage généralisé...

       
  • #1096667
    Le 20 janvier 2015 à 21:51 par solaine
    Il y a attentat et attentat

    Excellentissime !
    Avec cette pertinente et puissante analyse du pourquoi du comment, on sort de l’émotion pure pour faire travailler son intellect endormi par le choc ressenti. Cette analyse permet à tout un chacun de prendre du recul par rapport aux événements (passés et/ou à venir...), au risque de me répéter, ça permet de garder son intellect en éveil et de ressentir moins d’angoisse. Par ailleurs, la question posée à la fin mériterait bien une réponse...
    Pour ma part, j’ajouterai juste une question à 0 dollar : y a(urait)-il un État (tapis dans l’ombre) au sein de l’État français ?
    Merci E&R.

     

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    • #1097202
      Le Janvier 2015 à 09:32 par Laurent Franssen
      Il y a attentat et attentat

      ça s’apelle l’état profond.
      Et le simple fait que l’expression existe souligne bien la vaste blague qu’est la démocratie.

       
  • #1097190
    Le 21 janvier 2015 à 09:16 par Ich liebe dich
    Il y a attentat et attentat

    « Les écoutes administratives, c’est quatre mois renouvelables une fois, donc huit mois en tout. Alors si on n’entend rien qui permette d’aller voir un juge, on arrête. En plus, il y a un quota : pour brancher quelqu’un, il faut en débrancher un autre. En plus, il faut avoir les moyens d’écouter vraiment. Ça ne sert à rien de brancher deux cents personnes si on n’a pas les moyens de suivre et étudier les conversations. Et les moyens, on ne les a pas. » (Sud Ouest du 13 janvier 2015)



    A coté des 3000 bonhommes de Mitterand, on a du mal à avaler sans que ça passe de travers. Je suis certain que pour un Dieudonné ou un Soral suivi de près, on peu suivre au bas mot 10 terroristes avec les mêmes moyens.

    En même temps, le coup du "on a un quota", j’ai du mal à croire : que ferait la différence d’écoute entre 200 et 400 terroristes présumés sans arrêt contre la sécurité donnée.
    Et puis enfin, il faudrait arrêter d’associer les termes théorie et complot, à partir d’un certain nombre de faits avérés, on ne parle plus de théorie. Le complot est là, ce qu’on aimerait savoir maintenant, c’est qui sont derrière, dans le détail, chose impossible vue la conjoncture actuelle.

     

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  • #1097304
    Le 21 janvier 2015 à 11:22 par LC
    Il y a attentat et attentat

    L’argument invoqué du manque de moyens pour surveiller les terroristes potentiels ne tiendrait que s’il n’y avait que les services de renseignement français à travailler sur le territoire. Or, les services américains et israéliens, dont les moyens sont illimités, sont solidement implantés non seulement dans l’Etat profond mais jusque dans nos banlieues (cf. projet Rivkin). Et eux n’auraient rien vu venir ?

     

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  • #1097885
    Le 21 janvier 2015 à 20:49 par Gerard John Schaefer
    Il y a attentat et attentat

    Plume(s) d’ E&R, vous pourissez-gâtez vos lecteurs avec ce genre d’article intellectuellement stimulant, mais qui, pour la plupart des gens (en dehors d’ E&R), serait surtout l’occasion de reprendre un cacheton...
    J’ai parfois l’impression que certains lecteurs/commentateurs embrassent la complexité du monde à travers le seul prisme d’E&R, et/ou le "F.N.", niquez la mention inutile...

    Dépassionnons, délocalisons les Koukarachi et autres Mérahlamoa avec l’affaire "Loana* dans la piscine" : croyez-vous que les gens pensent une seconde au degré d’implication de Loana, souhaitent évaluer sa part de conscience personnelle avec ce qui s’est passé dans la piscine, et la façon dont ça leur a été présenté ? Si Jean-Edouard était "téléguidé" ? Le taux de chlore au moment des faits, et celui du papier des journaux relatant l’évènement ?

    Non, bien sûr... lire le texte qui accompagne les gros titres des photos, c’est déjà le bout du monde...
    Les gens n’ont même pas "besoin" du terrorisme, ils s’incapacitent tous seuls !
    Donc oui, les intérets sont ailleurs, et leurs effets vérifiables concrètement... peu importe comment "on" est arrivé à faire grimper le niveau d’alerte...

    Ce qui reste une fois que la mayonnaise a pris, tu sauces comment ? ou pas... mais comment ? quel(s) sens ?
    Vous donnez brillamment le début, mais ensuite, je vois surtout -pour ceux que ça "intéresse"- des pilous qui se font des noeuds au cerveau avec des théories s’évaporant, orphelines de pratique.

    L’information, passée tous ces obstacles, se réduit à peau de chagrin.

    *Pour les plus jeunes, Loana, si tu veux, c’est Nabilla à l’âge de pierre, une lointaine ancêtre...mais tu t’en fous, pas vrai, le jeune ?

     

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  • #1098183
    Le 22 janvier 2015 à 07:39 par david.b
    Il y a attentat et attentat

    je pense pour comprendre, il faut se dire que le 7 janvier a été une sale journée ,en effet a 7h du matin on apprend que la France perd 1 place a rang mondiale .Cela veux dire quoi ? que malgré toute l’austérité de ses dernières années , les résultats ne sont pas là et c’est même pire .Depuis un moment la pression montais partout dans le peuple ,voir des murmures de révolution .perdre une place pour hollande et sont gouvernement déjà mal vue est critique ,surtout que cette place il va falloir la récupérer, et oui donc chercher l’argent qu’il manque .Mais voilà que quelques heures après ,boucherie a charlie hebdo ,sale journée mais du fait oublier la place perdu ,oublier tout ce que cela va entrainer de la récupérer.Par contre ,mieux révolution évité ,police et armé partout ,puis les sondages cote de popularité remonte en flèche,n’est ce pas tout simplement magnifique ? oui vraiment une sale journée pour la France ce 7 janvier 2015 ,sauf pour nos politiciens ....

     

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  • #1098565
    Le 22 janvier 2015 à 16:42 par Karim
    Il y a attentat et attentat

    Il y a eu contrôle d’israël sur ces attentats, c’est assez ignoble mais finalement 17 morts sérieusement ce n’est rien...
    Les 4 juifs assassines sont comme des soldats d’Eretz Israël morts pour la cause, comme les juifs irakiens des années 50. Ils méritent alors pleinement l’honneur d’être enterrées en Israël, peu importe l’avis des familles. C’est ce qui s’est produit....
    La France attaquée est placée au bord de l’affrontement civil religieux, quelques jours après avoir voté pour la Palestine a l’ONU. Il y a de quoi refuser la présence de Netanyahu le 11 janvier. Tiens c’est ce qui s’est produit.... Pourquoi donc Hollande ne voulait pas de Netanyahu ??
    Et Netanyahu a tenu a venir, sans doute pour se disculper. Un peu comme le violeur assassin qui est toujours le premier a participer a la battue du village pour retrouver le corps de la victime. Il pense devenir insoupçonnable.

    la France et l’Europe semblent avoir bien compris le message, la Palestine n’existera pas. Il y aura des attentats de ce type tant que l’Islam n’aura pas été désigné comme l’ennemi.

     

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  • #1100989
    Le 24 janvier 2015 à 22:56 par benoit
    Il y a attentat et attentat

    Je suis persuadé qu’il n’y a pas pléthore de jeunes de banlieues qui demandent des visas pour les plaques tournantes du terrorisme que sont le Yemen, le Soudan ou une poignée d’autres pays. Ce ne sont en aucun cas des destinations touristiques. Quelques dizaines / centaines d’individus tout au plus, et en aucun cas des milliers. Est-ce que quelqu’un sait ou trouver les statistiques de demandes de visas par pays ?

     

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