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Israël : quand l’État et les banques volent les héritiers de la Shoah

85% de confiscation : la morale shoatique, c’est bon pour les autres

Il y avait ceux qui croyaient l’affaire réglée ou l’avaient oubliée. Aujourd’hui, après la publication, début novembre, du rapport annuel du contrôleur de l’État [1], impossible de l’ignorer : en matière de restitution des biens juifs en déshérence, Israël aurait pu faire beaucoup mieux. Dénonçant ce qu’il appelle le manque d’attention et d’efforts de la part des autorités, le texte révèle que seuls 15,6 % des biens en Israël ayant appartenu à des juifs disparus dans la Shoah ont été rendus aux héritiers légitimes.

 

Et Hashava, la compagnie gouvernementale chargée de cette mission depuis dix ans, d’en prendre pour son grade. Trop de lenteur dans les enquêtes. Exemple : fin février de cette année, sur les 631 dossiers ouverts pour retrouver d’éventuels ayants droit, 547 étaient toujours en cours depuis plus d’un an. Tout cela alors qu’en dix ans le nombre des employés n’a cessé de croître, de même que le budget de fonctionnement.

Autre reproche : depuis 2014, la compagnie n’a pas rempli certaines de ses obligations. Comme cet autre volet de ses activités : l’aide aux rescapés de l’Holocauste. À ce sujet, et même si Hashava a déjà versé 750 millions de shekels (184 millions d’euros) aux associations d’aide aux survivants, en 2016, tout s’est arrêté. La raison : un différend avec le Jewish Colonial Trust (JTC), l’organisme financier créé en 1889 pour aider le mouvement sioniste. Aux yeux du contrôleur de l’État, la reprise de cette aide est une absolue nécessité. Il en est de même pour la transparence en matière d’activités et de budgets.

« L’État d’Israël est supposé servir d’exemple en matière de restitution des biens, que ce soit à travers Hashava ou via les institutions publiques afférentes. Toutes les parties concernées doivent coopérer afin d’activer la gestion des biens en déshérence, une justice historique pour Israël, note le contrôleur de l’État.

 

Refus de collaborer des banques israéliennes

Diplomate de carrière, puis députée travailliste depuis 1999, Colette Avital se rappelle très bien comment, pour elle, tout a commencé. Elle a découvert cette affaire presque fortuitement, dans un article publié par un journal israélien. Elle lit alors qu’au cours des années 20 et 30, surtout en Europe de l’Est, pour encourager le sionisme en Palestine, des juifs avaient ouvert des comptes dans ce qui était alors l’Anglo-Palestine Bank, l’ancêtre de l’actuelle banque Leumi. Certains avaient aussi acheté des terrains, des biens immobiliers, etc.

« Mais ce qui m’a le plus révoltée, c’est cette partie de l’article donnant la parole à des gens qui se plaignaient d’être venus en Israël pour essayer de récupérer l’argent légué par un grand-père, un père, disparus dans la Shoah. Tous avaient reçu la même réponse : Nous ne savons pas de quoi vous parlez, nous ne savons rien à ce sujet… »

Une fin de non-recevoir d’autant plus scandaleuse, à ses yeux, qu’en tant que diplomate elle connaissait la lutte menée par Israël et le monde juif pour amener les banques suisses, les pays d’Europe de l’Est, etc. à restituer les biens juifs en déshérence. « Je me disais que nous, la patrie du peuple juif, nous ne faisions pas ce que nous demandions aux autres !  »

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Notes

[1] L’équivalent du président de la Cour des comptes en France.

Analyser l’économie de la Shoah avec Kontre Kulture

 

Shoah, réparations et confiscation, sur E&R :

 






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