Invité de l’émission Samedi et Compagnie du 10 janvier 1970, Jacques Debronckart (1934-1983) chante J’suis heureux, une satire de la société de consommation composée en 1969.
Invité de l’émission Samedi et Compagnie du 10 janvier 1970, Jacques Debronckart (1934-1983) chante J’suis heureux, une satire de la société de consommation composée en 1969.
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Dommage le dernier couplet.
Je m’attendais, pour la fin, à un constat moral ou philosophique, ou même spirituel, mais non, une simple répétition du premier couplet.
Tant pis...
Le final se joue dans l’intonation, son visage et dans cette répétition en gueulant, pour celui qui se s’en persuader.
Un chanson vraiment formidable
Je pense que justement, cela montre que ce personnage ne croit pas à son bonheur mais tente de se persuader dans une sorte de méthode couet, et la répétition du dernier couplet et le changement d’interprétation est la pour démontrer l’absurdité du matérialisme.
ça c’est parce que l’on t’a trop donné l’habitude du pré mâché.
Avant les gens qui écrivaient, savaient que ceux qui les écoutaient, avaient un cerveau.
Aujourd’hui on te pousse plus à réfléchir et à comprendre. Le constat moral est tout le long de la chanson.
correction : "Aujourd’hui on ne te pousse plus à réfléchir et à comprendre par toi même."
Les années 70 : début des années les plus cons de notre histoire. L’entreprise d’abrutissement de masse et de décomposition sociétale souverainement représentée par les "pubeux", la gauche libertaire, les merdias. Exactement ce que ce type dénonce.
Les Français seront vraiment "heureux" lorsqu’ils seront souverains. A bas les élections ! A bas les partis politiques ! A bas la République ! Vive la Démocratie !
Satire est l’interprétation que l’on peut en faire aujourd’hui après 40 ans de néo-libéralisme.
Cette chanson était-elle considérée comme satirique à l’époque ?
J’aime pas. Me met mal à l’aise, comme si j’écoutais du rap.
C’est lourd, culpabilisant, pas agréable à l’oreille, déprimant.
Le texte est assez mauvais en fait. Je suis né en 60 et aucun souvenir du gars ? Pas étonnant. Rien à voir avec Brel, Brassens, Piaf, Ferré, Nougaro voire les premières chansons de Dutronc, PolnarF, Véronique Sanson.
Vraiment pas d’accord avec toi. Le texte est simple, brutal et nu, comme la réflexion de celui qu’il vise, et l’interprétation est magique. merci Alain, je ne connaissais pas, je ne l’oublierai pas.
J’ai mon internet dans l’ordinateur
J’ai un smartphone, facebook à l’intérieur
Je tweet ou je veux, c’est ça le bonheur
Je donne du plaisir à mes followers
J’SUIS HEUREUX !
J’ai meme un boulot je suis fonctionnaire
Un salaire gelé oui je gagne guère
J’travail pour la France oui je peux m’en plaire
5 semaines de congé y’a de quoi satisfaire !
J’SUIS HEUREUX !
J’me sens à l’abri de toutes les querelles
Mais j’rigoles quand glisse une petite quenelle
J’aime bien Dieudonné et m’fous d’Israël
Moi j’crois encore à c’con d’Pere Noel !
J’SUIS HEUREUX !
Ma femme écrit des bouquins, c’est mieux que moi
elle vit dans un monde que j’connaitrais pas
Moi j’parodie, elle, elle fait de l’art
Elle crée, moi j’actualise Debronckart
J’SUIS HEUREUX !
J’suis un mec de gauche, mais la gauche est pourri
J’ai cru socialiste mais fini trahi
Je ne dis pas ça parce que je suis aigri
D’ailleurs tout ça Soral l’a prédit !
J’SUIS HEUREUX !
J’ai peur du Cancer mais pas des renois
J’ai même donné 10 balles pour le sida
J’ai besoin d’exotisme, j’regarde Kemi Seba
Et constipé, j’me met Hanouna !
J’SUIS HEUREUX !
Je rêve chaque nuit et des rêves barbares
Les femens arrivent au pouvoir
BHL président, putain c’est le cafard
puis quand je me réveille c’est juste un cauchemar !
J’SUIS HEUREUX !
J’perds pas mes cheveux mais j’perds mes réflexes
Je matte BFM, j’suis même plus perplexe
je veux des richesses, je veux une Rolex
Mais j’suinte la haine et j’ai des complexes mais...
J’SUIS HEUREUX !
J’ai mon internet dans l’ordinateur
J’ai un smartphone, facebook à l’intérieur
Je tweet c’que j’veux je n’ai plus de pudeur
J’ai le cerveau fondu, c’est que du bonheur !
J’SUIS HEUREUX !
J’SUIS HEUREUX !
J’SUIS HEUREUX !
haha excellent ! Très sympa comme texte !
Bravo :)
Bravo excellent texte ! :-D
Excellent pastiche ma foi abjurée !
Excellent !!! J’adore !
Merci a tous, vos compliments me font super plaisir ! A bientôt peut être ! Vous me charmez ! J’suis heureux !
Hihi, va falloir s’y mettre, chantez-la mon cher, en espérant qu’ER le publie
Pas mal du tout.
Mais anectotique en comparaison avec "J’suis snob" et "La complainte du progrès" de Boris Vian, qui sont à mon avis bien plus fines et naturellement bien mieux écrites.
Merci E&R pour cette belle découverte artistique.
On trouve des points de convergence entre Soral et Debronckart, une dimension visionnaire, des fulgurances, des sentences qui tabassent.
L’institut de sondage connait mes choix
Aspirations et desideratas
Bien avant que je les connaisse moi
Devant l’urne j’hésite plus
Et je vote
Comme l’a prédit l’Ifop
dit l’Ifop dit l’Ifop dit l’Ifop
Je vis
Ou plutôt je survis
La médecine me prolonge
Mais je vis beaucoup moins
En soixante-dix années
Ou même en quatre-vingt
Qu’un petit kamikaze
Avant qu’il ne s’écrase
JACQUES DEBRONCKART Je Vis ! (1973)
Le constat de l’inversion des valeurs avec la dévirilisation des hommes et la masculinisation des femmes, levier idéal pour le système pour achever de déstabiliser la société et faire triompher la gouvernance par le chaos et la subversion. Le bon Jacques avait quasiment prophétisé l’avènement du gender :
Bientôt quand nous porterons tous
Des slips à fleurs
Et des dentelles
Sur nos torses impubères
Elles nous tirerons
Sous les portes cochères
En nous disant mais vient donc
N’aies pas peur
JACQUES DEBRONCKART Où sont les Hommes
Dénonciation de la corruption et du clientélisme en "démocratie représentative" : JACQUES DEBRONCKART Mon Cher Député.
Critique virulente du capitalisme protestant qui n’a que l’amour du fric à proposer comme but de l’existence :
Ca draguait le florin
Dans l’même magasin
Depuis 1620
Oh mais rien dans le cigare
tout dans le tiroir
Dessous le comptoir
Jacques Debronckart - Ma mère était espagnole (1966)
Encore une fulgurance visionnaire ou le Nouvel Ordre Mondial vu du comptoir :
Un jour
Tu boiras c’qu’on te dira de boire
Il y’aura derrière le comptoir
Un ordinateur tout puissant
Ernest un coup de blanc
Jacques Debronckart - Ernest un coup de blanc
Excellent Debronckart, le Jacques Brel de la dissidence.
Bravo @Gaza sur Sein,
Belle étude de textes.
Adélaïde
de Jacques Debronckart - 1965
Qu´ils soient d´ici où de n´importe quel parage
Moi j´aime bien les gens qui sont de quelque part
Et portent dans leur cœur une ville ou un village
Où ils pourraient trouver leur chemin dans le noir
Voilà pourquoi Jean de Bordeaux, François de Nantes
Voilà pourquoi Laurent le gars du Canigou
Pierre le Normand et toi Joël de la Charente
J´aime tant vous entendre parler de chez vous.
Quand le dernier verre se vide
Dans les bars d´Adélaïde
On a le cœur qui s´vide aussi
Lorsque l´on pense au pays !
Chaque premier janvier on dit c´est la dernière
La dernière année que je passe en Australie
Et le premier janvier suivant nous voit refaire
Même serment qui sombre à son tour dans l´oubli
Ce serait pourtant le moment de revoir nos plages
Car les pays se ressemblent de plus en plus
Et dans dix ans nous trouverons dans nos villages
Des distributeurs de hot-dogs au coin des rues !
Le whisky paraît acide
Dans les bars d´Adélaïde
Lorsque l´on garde au palais
Le souvenir du Beaujolais
Et dans vingt ans sans avoir revu nos falaises
Citoyens d´Australie conscients de leurs devoirs
A nos enfants nous apprendrons la langue française
Mais leur accent ne sera pas celui du terroir
Alors dis-moi de nos vingt ans François de Nantes
De nos vingt ans Laurent le gars du Canigou
Pierre le Normand et toi Joël de la Charente
Nos vingt ans d´aujourd´hui vous en souviendrez-vous ?
Quand le dernier verre se vide
Dans les bars d´Adélaïde
On a le cœur qui s´vide aussi
Lorsque l´on pense au pays !