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L’avenir incertain du nucléaire français

Le directeur financier d’EDF a démissionné. Les questions sont nombreuses autour de l’avenir de cette source d’énergie.

 

Le « nouveau nucléaire » coûte-t-il trop cher ?

La démission lundi 7 mars de Thomas Piquemal, le directeur financier d’EDF, est un nouveau coup de tonnerre. Cette crise ouverte au sein de la direction de l’opérateur historique couvait depuis quelques mois autour d’un seul et même problème  : le financement de deux réacteurs EPR à Hinkley Point, en Angleterre.

Le devis initial du chantier est de 23 milliards d’euros, dont 16 milliards à la charge d’EDF qui n’arrive toujours pas à boucler le tour de table, avec son partenaire chinois CGN. Ce que Thomas Piquemal juge trop cher et trop risqué dans les circonstances actuelles pour une entreprise supportant déjà une dette de 37 milliards d’euros. Ces dernières semaines, il avait plaidé pour que l’État recapitalise EDF d’au moins 5 milliards. En vain. Les syndicats s’alarment aussi de la faisabilité technique du projet, alors même que le chantier de l’EPR de Flamanville accumule les retards.

Vendredi 4 mars, à Amiens, le président François Hollande et le premier ministre britannique, David Cameron, ont malgré tout confirmé le lancement de Hinkley Point, présenté comme un « pilier » des relations bilatérales entre les deux pays. Ce projet « sera très rentable sur les trente années à venir »,réaffirmait lundi 7 mars le ministre de l’économie, Emmanuel Macron.

Les difficultés d’EDF à financer ses EPR anglais montrent cependant combien la donne a changé pour ce que l’on appelle le « nouveau nucléaire », c’est-à-dire les nouveaux projets de réacteurs. Les exigences de sûreté se sont accrues après l’accident de Fukushima en 2011 et les coûts se sont envolés, alors que dans le même temps la montée en puissance des énergies renouvelables fait chuter les prix de l’électricité – de 30 % en 2015.

Engie vient ainsi de repousser à des jours meilleurs sa décision de construire deux réacteurs au Royaume-Uni. Ses dirigeants s’interrogent aussi sur l’avenir de leur projet nucléaire en Turquie.

Même la décision des autorités britanniques de garantir un tarif de rachat durant trente-cinq ans à l’électricité produite par les EPR d’EDF ne suffit pas à rassurer les investisseurs. Le contrat a pourtant été signé pour un mégawattheure à 119,50 € (92,50 livres) alors que les prix de marché de l’électricité oscillent actuellement autour de 30 €.

Mais ce qu’un gouvernement a fait, un autre peut le défaire, explique en substance une note de Yannick d’Escatha, l’ancien patron du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), que l’on ne peut pas être suspecté d’être antinucléaire. Présenté fin janvier 2016 au conseil d’administration d’EDF, son audit de Hinkley Point met lui aussi en garde contre les risques financiers et industriels du projet.

 

La durée de vie des centrales nucléaires pourra-t-elle dépasser quarante ans  ?

La question de la durée de vie des centrales est cruciale pour l’avenir de la filière, tant du point de vue de la sûreté que de la rentabilité économique. Au moment de la construction du parc nucléaire français à marche forcée dans la décennie 1980, les ingénieurs d’EDF ont misé sur une durée de vie théorique de quarante ans. Le vieillissement des installations nucléaires doit en effet être pris en compte, certains éléments aussi stratégiques que la cuve du réacteur étant soumis à de fortes irradiations.

Lire la suite de l’article sur la-croix.com

 

Lire aussi Genève veut obtenir la fermeture de la centrale du Bugey : La ville et le canton de Genève se sont lancés dans une « bataille juridique et politique » de grande ampleur contre la centrale nucléaire française du Bugey, accusée de faire courir un grave danger à sa population en raison de sa vétusté.

Les difficultés d’une filière nationale sans vision, couronnée d’une guerre des chefs, voir sur E&R :

Sur « nos » élites et la fin de la politique industrielle nationale,
lire chez Kontre Kulture :

 






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10 Commentaires

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  • #1414447
    Le 8 mars 2016 à 09:21 par puelamerde
    L’avenir incertain du nucléaire français

    pour que le directeur financier d’EDF démissionne et quitte le navire -
    ça ne sent pas bon et ça cache sûrement des choses inavouables !!!!!!!!!!!

     

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  • #1414485
    Le 8 mars 2016 à 09:48 par Brindavoine
    L’avenir incertain du nucléaire français

    Aucun EPR n’a jamais été mis en service : il faudrait peut-être attendre qu’il fonctionne pour en construire d’autres...

     

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  • #1414511
    Le 8 mars 2016 à 10:10 par batoo
    L’avenir incertain du nucléaire français

    "La durée de vie des centrales nucléaires pourra-t-elle dépasser quarante ans  ?"

    à E&R : renseignez vous (aussi) sur ce que coute une centrale après fermeture et démantèlement...(je crois que) c’est 350 ans de contrat avec des sociétés comme LANDRA...

     

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  • #1414541
    Le 8 mars 2016 à 10:31 par BRUXIT !
    L’avenir incertain du nucléaire français

    Entre les familles qui fuient les migrants et les responsables qui démissionnent, de plus en plus les Français ne sont pas d’accord avec cette France-là !

     

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  • #1414688
    Le 8 mars 2016 à 12:49 par Pouet
    L’avenir incertain du nucléaire français

    Comment peut-on vendre quelque-chose qu’on n’a jamais vu fonctionner ?

    De plus, les deux EPR en chantier ne sont que problèmes, retards incroyables, surcoûts dans des proportions jamais atteintes.
    Par quelle sorte de miracle arrive t’on à vendre ça ?

    Quelqu’un a une explication ?

     

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  • #1414834
    Le 8 mars 2016 à 14:54 par lasieste
    L’avenir incertain du nucléaire français

    l’histoire du nucléaire c’est comme leur voyage vers la lune. un mystère

     

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  • #1415292
    Le 8 mars 2016 à 21:56 par Heureux qui, comme Ulysse...
    L’avenir incertain du nucléaire français

    Piquemal, comme le général du même nom qui fut un spécialiste de l’atome et lui-même défendu par le général Tauzin qui a expliqué à Lyon il y a peu "qu’il faut soutenir Israël qui est un élément de stabilité au Proche-Orient"...
    Piquemal, c’est aussi ce Christian pour lequel Askolovitch ne tarit pas d’éloges et qui est pourtant habituellement habillé pour l’hiver par Attali.
    Bref, c’est à se demander si des frérots au compas et de vrais cons maltais ne seraient pas en train de fabriquer une fausse opposition qui sera présentée comme salutaire aux mougeons et raflera la mise en récupérant les mécontents au profit... des mêmes !

     

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  • #1415970
    Le 9 mars 2016 à 15:10 par Zarathousthra
    L’avenir incertain du nucléaire français

    Dans un monde où les ressources se raréfient, le nucléaire ne sera jamais trop chère.

     

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