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La Fraction Nationaliste Armée Révolutionnaire inquiète le gouvernement

La Fraction nationaliste armée révolutionnaire a écrit à Match. Les policiers soupçonnent l’extrême droite radicale.


On ne connaissait que son sigle, pas son logo : le groupuscule « terroriste » qui s’en prend aux radars automatiques dans la région parisienne, et plus particulièrement dans l’Oise, nous a adressé cette semaine un communiqué. C’est le quatrième courrier de revendication envoyé par la Fnar, Fraction nationaliste armée révolutionnaire, depuis le début de sa campagne d’attentats en juin dernier. Jusqu’à ce jour, ils avaient tous été adressés au ministère de l’Intérieur.

Cette fois, la Fnar a décidé de donner de ses nouvelles publiquement. « R », le mystérieux « commanditaire de la Fnar » qui signe ce communiqué daté du 7 mars prévient : « Malgré les huit destructions par explosifs et les deux manquées, le gouvernement ne nous a pas pris au sérieux et, de ce fait, nous serons contraints de choisir des cibles plus dangereuses pour les personnes. »

En charge du dossier, la sous-direction de l’antiterrorisme (SDAT) qui a authentifié le document s’attendait à recevoir un courrier après le dernier attentat manqué dans la nuit du 2 au 3 février contre un radar installé à Puiseux-le-Hauberger, dans l’Oise. Elle prend très au sérieux les nouvelles menaces de ce groupuscule. « Ce ne sont ni des Robins des bois, ni des crapules, nous sommes loin du chantage purement mercantile d’AZF », explique-t-on à la SDAT. La Fnar confirme dans le communiqué que nous avons reçu : « Notre actuelle motivation principale n’est pas, comme beaucoup le pensent, la remise d’une rançon, mais une baisse conséquente de la fiscalité qui pourrait rehausser le maigre pouvoir d’achat des Français. » Les enquêteurs s’intéressent aux milieux extrémistes radicaux. « La dialectique et les thématiques nous inciteraient à privilégier la piste de l’extrême gauche radicale », analyse un responsable de l’enquête, « mais certains propos pourraient tout aussi bien correspondre à l’extrême droite radicale ».

Ainsi, à la fin de l’énumération de ses « principales revendications », la Fnar réclame « l’arrêt totale [sic] de l’immigration et le renvoi de tout [sic] les clandestins. » Elle précise : « Nous ne sommes pas racistes mais nous pensons que la France doit conserver sa culture celte et gréco-romaine ainsi que sa prédominance religieuse chrétienne. Nous ajoutons que les résidants [sic] des départements d’outre-mer sont français à part entière et que la couleur de la peau est sans importance. »


LE DRAPEAU ROUGE ET NOIR EN LOGO


Avant d’exiger « un grand programme de la natalité française », « un contrôle étatique sur les prix des produits de première nécessité et sur les loyers » et « un pouvoir du gouvernement sur le patronat et non pas l’inverse, ainsi que la transparence sur la santé financière des grands groupes industriels ».

Un programme qui pourrait faire penser aux thèses des nationalistes révolutionnaires qui « rejettent le racisme suprématiste au profit d’une conception différentialiste de la société », selon leur prose, et qui utilisent sur leur drapeau le rouge et le noir, comme sur le logo de la Fnar. La Fnar s’inspire-t-elle des thèses des nationalistes révolutionnaires qui soutiennent les mouvements de Lutte ouvrière ?

Dans le communiqué qu’il nous a envoyé, le groupuscule, qui « assume la qualification de terroristes », se pose en défenseur des « classes travailleuses » « pillées » par « nos politiciens ». On comprend mieux pourquoi Michèle Alliot-Marie répète à l’envi depuis des mois qu’elle redoute l’émergence de groupuscules violents issus des extrêmes radicales – droite et gauche. La direction des RG a même mobilisé ses services de province sur cette question. Juste après une réunion antiterroriste place Beauvau début février, où Joël Bouchité avait exposé à la demande du ministre son analyse du risque « radical »...

Delphine Byrka

Source : http://www.parismatch.com