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La semaine où l’Europe a cessé de donner le change

L’euro est presque fichu, affirme Ambrose Evans-Pritchard dans le Telegraph. Il n’est plus tenable sur le plan politique et économique, et les évènements s’accélèrent. Le monde se prépare pour une grave crise d’ampleur internationale.

La Suisse a menacé de mettre en place des contrôles de capitaux pour empêcher les arrivées massives de capitaux en provenance de l’Europe qui poussent le franc à s’apprécier. Le Danemark a aussi pris des mesures pour stopper l’arrivée de capitaux.

La Commission Européenne a évoqué le « danger de désintégration » de la zone euro, et la Banque Centrale Européenne a estimé que tel qu’il avait été conçu, le projet n’était pas viable.

Les dirigeants européens travaillent actuellement à l’approfondissement de l’intégration européenne. La Chancelière Angela Merkel a proposé la création d’un ministre des Finances européen, et d’attribuer de nouveaux pouvoirs à la Commission, au Parlement européen et à la Cour de justice. Elle envisage également la création d’un coordinateur qui superviserait les réformes du marché du travail, des systèmes sociaux et de la fiscalité dans les pays membres. Les dirigeants européens veulent être en position de pouvoir développer un agenda pour la mise au point de l’union fiscale pour le sommet des 28 et 29 juin prochains.

L’Espagne a révélé jeudi dernier que près de 100 milliards d’euros (97 milliards, précisément, soit 10% du PIB du pays) de capitaux avaient quitté le pays rien qu’au premier trimestre de cette année. Aberto Gallo, de la banque RBS, estime que l’Espagne aura besoin d’un plan de sauvetage qu’il chiffre à entre 370 milliards d’euros et 450 milliards d’euros, ce qui portera sa dette à 110% de son PIB. La grande question est de savoir si l’Europe est encore capable de collecter une enveloppe financière d’une telle envergure.

L’ex-vice chancelier allemand Joschka Fischer a exhorté les dirigeants européens à cesser d’aggraver la situation en poursuivant les politiques d’austérité. « Ne nous racontons pas d’histoires : si l’euro s’écroule, l’Union Européenne s’écroulera aussi, ce qui déclenchera une crise mondiale d’une gravité sans précédent pour la plupart d’entre nous ».

Le monde entier commence à accuser le coup : les chiffres de l’emploi pour mai ont été décevants aux Etats Unis, et le pays menace de replonger dans la récession ; l’économie brésilienne faiblit, et la croissance indienne s’essouffle : elle n’a jamais été aussi faible depuis 9 ans. L’index manufacturier de la Chine publié par HSBC s’est contracté en mai, les carnets de commandes s’étiolent et les stocks grossissent. La prospective que les économies les plus dynamiques du monde puissent cesser de tirer la croissance mondiale semble désormais possible, et la baisse des taux d’intérêt pour les dettes souveraines des pays refuges (la Suisse, l’Allemagne, le Royaume Uni), qui sont parfois devenus négatifs, comme le taux sur les obligations allemandes à deux ans, semble indiquer que les marchés anticipent une déflation d’ampleur internationale.

Le financier milliardaire George Soros a lui aussi exhorté les dirigeants européens à faire ce qu’il fallait pour sortir de cette crise, indiquant qu’il estimait qu’il ne restait plus qu’un délai de 3 mois pour redresser la situation. Pour Soros, en réalité, l’Allemagne étant le seul poids-lourds créditeur de l’Europe, elle est la seule qui puisse faire quelque chose, quelles que soient les décisions prises par les autres membres.

Evans-Pritchard partage son point de vue. Il pense que l’Allemagne est la seule qui puisse dénouer cette situation, en acceptant de mettre en place l’union fiscale avec la mutualisation des dettes des Etats membres. Mais durant le week-end, la chancelière allemande est restée inébranlable en assénant un « sous aucun prétexte » au projet des euro-obligations…

 






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11 Commentaires

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  • #163045
    Le 4 juin 2012 à 17:00 par roro
    La semaine où l’Europe a cessé de donner le change

    Fin du jeux ?

    Nous jeune génération vont devoir faire leur devoir de redressement du pays,

    institution à revoir,

    pour un état à deux têtes dont la seconde est élu, partage des responsabilités gouvernementale (séparation du pouvoir entre peuple et élites dont les élites spirituel sans stopper l’innovation), referendum obligatoire pour tous changement, véto pour le non élu.

    suppression du sénat, le parlement rend compte des problèmes et ne légifère plus, au gouvernement de gouverner.
    faire un mixe entre modèle français/russe/iranien, là pour la stabilité sa vas le faire,
    bref ont remet le roi de droit divin avec un président du conseil premier représentant du peuple, suppression des parti politique.

    faut déjà penser à la suite si ont veux pas se faire voler.

     

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    • #163155
      Le Juin 2012 à 19:45 par MOMO
      La semaine où l’Europe a cessé de donner le change

      Tout à fait d’accord.
      Le problème est que vous vous heurterez aux stupides dogmes démocratiques.
      Je suis par impressionné par votre sens de l’analyse. Puissiez-vous convaincre beaucoup de monde.

       
    • #163191
      Le Juin 2012 à 20:35 par roro
      La semaine où l’Europe a cessé de donner le change

      Une diarchie (deux roi) théologiquo-démocratique, sa reste à développer .

      Il suffit de regarder quel système résiste le mieux à l’ Empire, tu mélange, tu secoue et voilà .

       
  • #163054
    Le 4 juin 2012 à 17:20 par Vindor
    La semaine où l’Europe a cessé de donner le change

    Le mec ose insinuer que l’europe est responsable de la mauvaise situation au USA ? Mais c’est pas croyable de lire des conneries pareilles.

     

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    • #163232
      Le Juin 2012 à 21:30 par Francotun’
      La semaine où l’Europe a cessé de donner le change

      C’est une des recettes du racket camarade : culpabiliser la victime ;)

       
    • #163563
      Le Juin 2012 à 13:48 par anonyme
      La semaine où l’Europe a cessé de donner le change

      Culpabiliser les victimes ça se fait beaucoup de nos jours, c’est un des piliers de la domination du Libéral-fascisme. Et c’est pourquoi non seulement on convainc par exemple les chomeurs que si ils sont au chomage ce n’est pas à cause des licenciemens boursiers, mais de leur faute, et individuellement. Et c’est pourquoi qu’on terrorise et précarise les parents, qu’on culpabilise à mort les gens sur leur santé (le tabac, le fait de ne pas être maigres comme un clou, les "raisons de sécurité" partout ! etc, etc). Et c’est pourquoi on persuade les automobilistes qu’ils sont des criminels, et ensuite ce sera même les cycliste si ils ne s’habillent pas en robot-cops, puis ce sera les piétons. Et les possesseurs d’animaux. Partout et dans tous les domaines vous êtes coupaâââbles ! vous êtes, comme du temps de la théocratie des "calotins", des pécheurs, d’horribles pécheurs.

       
    • #168817
      Le Juin 2012 à 20:19 par Jeff68
      La semaine où l’Europe a cessé de donner le change

      Je suis absolument d’accord avec toi vu que certains spécule sur la chute de la zone Euro pour s’en mettre plein les poches.Pas étonnant venant d’eux !!

       
  • #163207
    Le 4 juin 2012 à 20:58 par illusions
    La semaine où l’Europe a cessé de donner le change

    Angela Merke,l la patronne de l ’Europe sous les yeux de la troika aux dents longues.
    Préparer vous à apprendre l’ allemand et faire vos prières vers la mecque.

     

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  • #163259
    Le 4 juin 2012 à 22:16 par JoeGuilian
    La semaine où l’Europe a cessé de donner le change

    Si Merkel souhaite vraiment trouver une solution au problème, elle n’a qu’à démissioner. Cette grosse dinde n’a donc pas compris qu’elle était une partie du problème !

     

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  • #163444
    Le 5 juin 2012 à 08:55 par seber
    La semaine où l’Europe a cessé de donner le change

    Très étrange ce rôle donné à l’Allemagne.
    Je ne vois pas comment ce pays pourrait s’en sortir au milieu d’un effondrement mondial. Même la Chine accuse le coup.
    il y a quelque chose qui cloche dans tout ça. Future Europe= IVème Reich ?

     

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    • #163566
      Le Juin 2012 à 14:08 par Castor
      La semaine où l’Europe a cessé de donner le change

      L’Allemagne ne pourra certainement pas s’en sortir dans la mesure où étant pays exportateur net, sa bonne santé économique dépend de celle des autres...

      La logique veut que l’Allemagne plie sur la question des Eurobonds : si la dette n’est plus émise par les Etats mais directement par l’Europe, il n’y a plus aucun moyen démocratique de la contrôler (si tant est que les peuples avaient encore un brin de contrôle sur les dettes actuelles) puisqu’elles seront le résultat de décisions technocratiques.

      Cette situation combinée au projet de réaliser le + vite possible l’union fiscale, dernière composante d’une politique économique souveraine des Etats européens (dont les deux autres leviers sont le budget et la monnaie... déjà abandonnés), permettra d’interroger le concept même d’Etat-Nation qui, privés de tous ses pouvoirs régaliens et souverains (l’armée étant largement intégrée dans le commandement de l’OTAN, la police européenne devrait être le successeur de celles nationales, la Cour de Justice Européenne étant enfin déjà capable de condamner les Etats et casser leurs jugements), n’auront du coup plus vraiment de raison d’être.

      A l’instar de l’Euro dont il était annoncé qu’il serait créateur d’emplois et de richesses -certes, mais pour qui ?-, comment ne pas imaginer que demain l’idée filtrera que la Nation est un échelon inefficace au niveau économique, social, culturel, édicatif, etc., empêchant le marché de trouver les bons ajustements pour générer la croissance salvatrice ???

      Pour que cela devienne acceptable au niveau politique en Allemagne, il faut que l’idée fasse consensus, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Mais comment ne pas penser que les Allemands à qui les médias commencent à marteler qu’ils ont le devoir de sauver l’Europe ou seront responsables devant l’Histoire (le vieil anathème devrait bientôt revenir) devraient finir par fléchir leur position ?