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La terre d’Argentine n’est plus à vendre

C’est le premier coup d’arrêt au phénomène de marchandisation du sol.

Seront-ils suivis par d’autres pays ? En tout cas, c’est une date. Bien tardivement par rapport à un phénomène, qui s’est emballé et a gagné d’autres continents, les députés argentins ont opté pour la préférence nationale. Ils viennent de donner un coup de frein à un phénomène inquiétant à tous égards, que nous avons déjà évoqué voici un an : celui de l’acquisition foncière gloutonne entreprise par des personnes physiques, des gouvernements et des sociétés étrangères.

Cristina Kirchner, qui avait mis cette mesure à son programme, a donc été jusqu’au bout ; elle a fait voter la loi. Les étrangers qui, globalement, possèdent plus de 15% du territoire -ce qui est déjà énorme- ne pourront pas acheter, désormais, plus de 1 000 hectares agricoles par transaction. Ils en détiendraient déjà 10%, soit 300 000km2, l’équivalent d’une 1/2 France. On saisit l’ordre de grandeur. La mesure n’est pas rétroactive.

Pour de multiples raisons, l’acquisition de terres a commencé dans les année 90 en Amérique du Sud. Vers le milieu des années 2000, le Chili et l’Argentine ont signé une autorisation d’exploiter les gisements de minerai de la Cordillère, qui les sépare, ainsi que des zones limitrophes. Cela autorisait, en pratique, la création d’un nouveau pays, puisque totale autonomie était donnée aux multinationales opérant dans la zone.

En parallèle, d’autres groupes ont cherché à s’approprier les territoires abritant les réserves d’eau douce les plus importantes du monde que constituent les glaciers de la Patagonie. Enfin des ONG, sur la transparence desquelles on peut s’interroger, se sont constitué des sortes de réserves à finalité écologique.

Au Chili, l’ONG yankee Wildlife Conservation Society (WCS) a récupéré, à perpétuité, la région de Karulinka, en Terre de Feu : une zone de tourbières de presque 100.000ha. La justification, dans ce cas, se limite à affirmer que ces tourbières pourraient fournir des revenus à l’occasion de la vente de titres carbone. La directrice de WBC pour le Chili, Barbara Saavedra, proclame toujours que Karukinka es le modèle parfait de développement soutenable. L’ONG a reçu ce don de Goldman Sachs qui en avait pris possession en 2002, suite à la faillite de l’entité propriétaire.

Spéculateurs, écologistes, sionistes

Toujours au Chili, la liste de ceux qui accaparent des terres grâce à la corruption des politiques ne cesse de s’allonger. L’un des plus connus est Douglas Tompkins, qui cherche à se justifier par un projet de parc appelé Pumalin, placé sous le magique vocable d’écologie profonde. Or Tompkins est en réalité un simple membre de l’écurie Rockefeller qui n’en fait pas un personnage tout à fait désinteressé. Le parc Pumalin est le plus grand du monde, avec 300.000ha. Mais son propriétaire possède aussi d’autres terrains, dans des zones situées en peu au-delà de la frontière, en territoire argentin.

Parmi les autres acheteurs on trouve : dans les régions chiliennes X et XI (les 12 régions du Chili sont classées du Nord au Sud), le milliardaire Rick Klein, qui dirige une pseudo organisation écologique à travers laquelle il s’empare de forêts ; Jan Mosse, président de la Fondation mondiale de l’arbre qui devint propriétaire de forêts près du parc de Pumalin. On trouve enfin la famille Goldsmith dont Teddy promeut l’écologie profonde, et qui a acheté, à travers sa fondation, des terrains en compagnie de Tompkins.

Quand, sur ces terres, vivent quelques groupes humains, la préoccupation principale est de les virer, parce qu’ils n’ont pas de titre de propriété, comme le firent les yankees en Amérique du Nord avec les Indiens. Dans le cas du clan Benetton, qui a acquis 340.000ha pour s’y livrer, là clairement, à une activité commerciale d’élevage de moutons, le contentieux court toujours avec les Mapuche. Ce "peuple premier" n’a pas la même conception (civilisée) de la propriété privée que les "occidentaux".

En Argentine, le spéculateur-humanitaire Geoges Soros a acheté, à tour de bras, ce que la crise, déclenchée par Menem et son ministre de l’Economie au début de la décennie précédente, a rendu si accessible. Comme toujours, le trafiquant finance le purificateur, l’ONG Human Rights Watch.

Dans la Patagonie argentine, on trouve aussi des Sionistes puisque leur prophète, Théodore Herzl, avait à la fois proposé la Palestine et l’Argentine comme terres d’accueil et que, dès 1891, quelques richissimes, tels le baron Hirsch, ont investi des sommes importantes afin d’installer des coreligionnaires dans ce pays.

Tant en Argentine qu’au Chili, les terres achetées en Patagonie depuis des années par divers ploutocrates attendraient, selon les sources des deux pays, près de la superficie de l’Allemagne, soit 400.000km2. Comme toujours, l’achat est effectué en faveur du bien : la philanthropie écologique est le manteau le plus courant pour vider un pays de sa substance et s’emparer de ses richesses avec, en prime, la sécession possible d’une région sur laquelle toute autorité aura été perdue.

 






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9 Commentaires

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  • #120733
    Le 21 mars 2012 à 02:24 par boudouf
    La terre d’Argentine n’est plus à vendre

    J’avais lu un article, malheureusement j’ai perdu la référence, sur le blog d’un touriste qui n’en revenait pas de tomber sur autant d’Israéliens en Patagonie. Il trouvait surtout bizarre que certains étaient des militaires en camps d’entraînement, et que les gens en avaient marre de leur attitude arrogante et provocatrice. Que vont-ils faire là-bas ? cherchent-ils une nouvelle terre promise de replis au cas où leur terre actuelle tournerait à l’aigre ?

     

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    • #121085
      Le Mars 2012 à 14:43 par MG 42
      La terre d’Argentine n’est plus à vendre

      Que vont-ils faire là-bas ? cherchent-ils une nouvelle terre promise de replis au cas où leur terre actuelle tournerait à l’aigre ?



      pas nouveau, de becketch avait déjà évoqué ca vers 97 lors d’une émission sur la Patagonie.

       
    • #121261
      Le Mars 2012 à 21:19 par maxx
      La terre d’Argentine n’est plus à vendre

      je crois l’avoir lu dans le livre de Jean Raspail "Adios tierra del fuego" ou bien était-ce dans un numéro de "Reflechir et agir" a qui Raspail avait accordé un entretien.

       
  • #120855
    Le 21 mars 2012 à 08:47 par Viaticum
    La terre d’Argentine n’est plus à vendre

    Quand on fait le compte des nations de civilisation européenne qui n’ont pas complètement perdu la boussole, ne sont pas devenues des provinces de l’Empire, et qui jouissent d’un climat tempéré ... ben il ne reste plus guère que l’Argentine (vous en voyez une autre ?).
    Bref, les endroits où l’on peut espérer vivre décemment le reste de nos vies, et servir à quelque chose, si ça continue de se casser la gueule au même rythme chez nous ... C’est triste à dire, mais ça m’arrive d’y penser. Je vais me mettre à l’Espagnol au cas où ...

     

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  • #121028
    Le 21 mars 2012 à 12:44 par quamvis
    La terre d’Argentine n’est plus à vendre

    il faudrait ajouter les ravages de la mainmise criminelle de MONSANtO en Argentine sur l’agricuture Chavez a interdit Les OGM chez lui , qu’en est il avec Kirchner ?

     

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  • #121065
    Le 21 mars 2012 à 13:54 par MG 42
    La terre d’Argentine n’est plus à vendre

    a Madagascar il y avait eu des émeutes après que le président ai voulu louer en concession aux coréens de daewoo une zone du pays grande comme la Bretagne.

    daewoo fait de l’électronique, des voitures, des armes, la construction navale, l’immobilier, de l’electromenager, mais c’est aussi le plus gros de l’agroalimentaire coréen.

    les coréens comme les japonais et les chinois sont poussés a acheter ou louer des terres dans le tiers monde au détriment des populations locales afin de nourrir leur population sans cesse grandissante, leur propres terres se réduisant sur le mode exponentiel a cause de l’urbanisation.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_R...



    Un projet encore en étude d’une location de 1,3 million d’hectares à l’entreprise sud coréenne Daewoo Logistics en novembre 2008 10 participe au début de la contestation de l’autorité de Marc Ravalomanana 11. S’ajoutant à cela une grande incompréhension de la décision prise par Marc Ravalomanana d’acquérir un jet présidentiel à 60.000.000 USD, qui n’en valait que la moitié.





    http://www.peuples-solidaires.org/l...

    http://www.peuples-solidaires.org/3...




    Appel Urgent n°326 « Madagascar : Daewoo fait main basse sur la terre »

    En novembre 2008, l’entreprise sud-coréenne Daewoo annonçait avoir signé dès juillet 2008 avec le gouvernement malgache un accord portant sur l’exploitation d’1,3 millions d’hectares de terres, pour la production de maïs et d’huile de palme à destination de la Corée du Sud. Dans un pays où 35%[5] de la population souffre de la faim, le cas de Daewoo est particulièrement révélateur du phénomène d’accaparement de terres. En février 2009, Peuples Solidaires et le Collectif TANY pour la défense des terres malgaches lancent un Appel Urgent et participent ainsi à la mobilisation internationale exhortant l’entreprise à suspendre le projet. Mais si Daewoo fini par abandonner son projet, les organisations de défense des droits des populations malgaches, dont le Collectif TANY, restent toutefois vigilantes.


     

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  • #121147
    Le 21 mars 2012 à 16:36 par Joel
    La terre d’Argentine n’est plus à vendre

    Je vous propose de lire :Les veines ouvertes de l’Amérique latine [Poche] de l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano, paru en 1971.

    Dans cet ouvrage, difficile à classifier par ailleurs, Galeano raconte l’histoire du pillage des ressources naturelles de l’Amérique latine depuis le début de la Colonisation européenne des Amériques jusqu’à l’époque contemporaine, par les Empires coloniaux d’abord (entre le xvie siècle et le xixe siècle), puis par les Etats impérialistes (entre le xixe siècle et le xxe siècle).

    La parution du livre (en 1971), coincide avec une époque de forts affrontements idéologiques, politiques et sociaux partout en Amérique latine. A ce moment-là, Galeano est en même temps journaliste, éditeur et employé au Département de publications de l’Université de la République (à Montevideo). Selon ses propres dires, le travail de recherche pour "Les veines ouvertes" (tel qu’on appelle souvent l’ouvrage en Amérique latine), lui prit quatre ans, tandis que pour sa rédaction il n’eu besoin que de quatre-vingt-dix nuits .
    En 1973, peu après la parution de l’ouvrage, eu lieu un coup d’Etat en Uruguay qui aboutit à l’instauration d’une dictature militaire qui força Galeano à l’exil. "Les veines ouvertes" fut aussitôt censuré, de même que pendant les gouvernements militaires d’Augusto Pinochet au Chili et du Processus de réorganisation nationale argentin. Nombreux sont ceux qui considèrent cet ouvrage comme un évènement marquant de la pensée latino-américaine et émancipatrice contemporaines.
    Certains ont qualifié "Les veines ouvertes" de "Bible latino-américaine"

     

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  • #121333
    Le 21 mars 2012 à 23:38 par V
    La terre d’Argentine n’est plus à vendre

    Israël est classé n ° 2 dans le monde pour les fonds de capital-risque, juste derrière les États-Unis . Z’ont tellement de pognon, ça fait seulement 2000 ans qu’ils pillent les nations. Maintenant, faut bien qu’ils en fassent quelque-chose ...
    La ou les communistes ont partiellement échoué, les libéraux ont fini le boulot.

     

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  • #121365
    Le 22 mars 2012 à 00:29 par Freeman
    La terre d’Argentine n’est plus à vendre

    Ce rockfeller et ce soros ne savent-ils pas que dans moins de dix ans au plus tard quinze,ils seront entre quatre planches,mesures:1m80sur 50cm,quelle superficie !A force de croire qu on peut tout posséder,on finit avec rien !

     

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