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Le « coeur » des capacités navales britanniques serait affecté par l’indépendance de l’Écosse

En règle générale, les militaires ne font pas de politique. Pourtant, outre-Manche, ils vont regarder de près la campagne électorale qui se terminera le 18 septembre prochain, avec la tenue d’un référendum sur l’indépendance de l’Écosse.

Selon de récents sondages, les indépendantistes semblent gagner du terrain sur les partisans d’un maintien au sein du Royaume-Uni. Et pour corser l’affaire, le nombre d’indécis est toujours important (15%).

Aussi, la perspective une victoire des indépendantistes préoccupe les responsables militaires britanniques. Sur le plan industriel, le secteur de l’armement compte, en Écosse, 50 entreprises et y emploie 15 000. L’avenir des chantiers navals pose question. Récemment, Philip Hammond, le ministre britannique de la Défense, a rappelé que l’importance stratégique de maintenir une savoir-faire « souverain » en matière de construction navale. Si Edimbourg se détache du Royaume-Uni, alors « clairement, cette capacité ne le serait plus », a-t-il prévenu.

Une Écosse indépendante poserait bien éviemment un énorme défi pour les forces armées britanniques, qui perdraient, selon un rapport de la comité de la défense des Communes, environ 1/12 de leurs moyens et 3,3 milliards de livres de bugdet.

En outre, près de 11 000 militaires répartis sur 50 sites sont actuellement affectés en Écosse. Et selon les plan de Londres, il est question d’y renforcer ces effectifs d’ici 2020, notamment à Faslane, où sont basés les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la Royal Navy. D’où la tribune que son chef d’état-major, l’amiral George Zambellas, a publié dans les colonnes du Daily Telegraph.

« Je pense que l’indépendance changerait fondamentalement la sécurité maritime pour nous tous au Royaume-Uni et endommagerait le coeur des capacités militaires constituées de la Royal Navy, des Royal Marines, de la flotte auxiliaire royale et de la Fleet Air Arm (ndlr, aéronavale) », a-t-il estimé.

« Si le Royaume-Uni (hors Écosse) finira par s’adapter, l’impact le plus profond se fera sentir en Écosse, qui n’aura plus accès de plein droit au soutien sécuritaire de l’une des marines les plus efficaces du monde », a encore estimé l’amiral Zambellas.

Le chef de la marine britannique a en outre fait quelques rappels historiques pour rappeler l’importance de l’apport de l’Écosse. « Lors de la bataille de Trafalgar en 1805, près du tiers des hommes de Nelson étaient écossais » et « 5 des 27 vaisseaux » engagés contre les Français étaient commandés par des Écossais, a-t-il souligné. L’amiral a aussi rappelé que la « Grande Flotte » était basé à Scapa Flow, au nord du Royaume-Uni, au moment de la bataille du Jutland.

« Pendant la guerre froide, a-t-il poursuivi, « les navires étaient déployés à partir de bases écossaises pour protéger le flanc nord de la Grande-Bretagne de la menace soviétique ». Et d’ajouter : « Dans un monde imprévisible, cette histoire nous rappelle la force que la Royal Navy (…) tire de son lien avec l’Écosse ».

Actuellement, 16 navires et sous-marins de la marine britannique sont basés sur le territoire écossais, ainsi que deux unités des Royal Marine. Ce qui représente 3 250 militaires soutenus par plus de 2 000 civils. « L’Écosse est aussi vital aujourd’hui pour la Royal Navy comme jamais elle ne l’a été », a fait valoir l’amiral Zambellas.

Mais l’inquiétude porte essentiellement sur l’avenir de la base de Faslane. Les indépendantistes écossais ont prévenu : en cas de victoire au prochain référendum, il ne sera pas question pour Edimbourg de tolérer la présence d’armes nucléaires. Pour le reste, il sera toujours possible de trouver des arrangements. Dans cette hypothèse, où iront les SNLE de la Royal Navy ? Seront-ils transférés vers une nouvelle base dont la construction exigerait des milliards de livres ainsi que plusieurs années ?

 

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17 Commentaires

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  • Tout ce qui peut foutre la perfide Albion dans la merde est bon à prendre...

    L’UE est condamnée, mais si elle peut emporter avec elle le Royaume-Uni dans la tombe, c’est toujours ça de pris.
    Nous leur devons cet élan de solidarité en mémoire de tous les coups de pute qu’ils nous ont fait depuis plus de 700 ans.

    Je souhaite personnellement aux écossais bon vent et bonne chance !

    ...Et j’espère que les irlandais profiteront aussi de cette opportunité pour enfin réunifier l’Irlande sur le dos des anglais.

     

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    • Bravo vous avez tout dit, je suis entièrement d’accord.

       
    • Voilà un raisonnement profond du subtile Tallion... je reste persuadé que dans l’Europe de 2013 nous avons plus à perdre qu’à gagner dans un éclatement de la Grande-Bretagne qui fournirait une jurisprudence à tous les régionalismes continentaux. Or, la Grande-Bretagne a moins besoin de son unité territoriale que nous, puisqu’une partie de son identité et de ses revenus proviennent du "grand large" comme Churchill le rappelait à de Gaulle. En France, les régionalismes sont plus nombreux et sans doute plus virulents...

      C’est en 1760 et en 1815 qu’il fallait foutre la branlée aux Anglais, c’est mauvais d’entretenir cette mentalité de revanchard un peu mesquin qui empêche de réfléchir aux enjeux contemporains et immédiats, regardez un peu les Algériens comme cela leur a fait du bien depuis la décolonisation...

       
    • 100 % d’accord. À tous égards, l’indépendance de l’Ecosse serait une divine surprise...

       
    • "C’est en 1760 et en 1815 qu’il fallait foutre la branlée aux Anglais, c’est mauvais d’entretenir cette mentalité de revanchard un peu mesquin qui empêche de réfléchir aux enjeux contemporains et immédiats, regardez un peu les Algériens comme cela leur a fait du bien depuis la décolonisation..."

      Désolé, mais je suis un patriote français, doublé d’un breton et triplé d’un catholique... Ce qui me fait donc trois bonnes raisons de détester l’Angleterre.

      On ne se refait pas.

       
    • #791650

      @ Talion

      Il y a peu, j’aurai dit la même chose que vous.
      Mais en définitive, je ne suis pas certain que ce soit une bonne chose.
      L’Angleterre n’est plus vraiment l’empire menaçant qu’il fut au XIXème siècle (remercions les Japonais, les Indiens & les Allemands pour avoir contribué à l’abattre), mais là, on parle d’un état-nation comme la France ou l’Espagne. La fragmentation de l’Angleterre serait une aubaine pour les entreprises américaines qui vont arriver bientôt avec le marché transatlantique. Faire main-basse sur les réserves écossaises serait une bénédiction pour l’oncle Sam chez qui la reprise économique n’est toujours pas présente (j’ai des amis américains qui m’expliquent que pour 3 USD investis dans General Motors qui était censée symboliser la reprise économique américaine : cela n’en rapporte qu’un seul) et dont l’exploitation du gaz de schiste, en plus de provoquer le mécontentement grandissant des gens du middle-west (voir l’affaire Bundy Ranch...qui ne sera pas un nouveau Waco), cette solution n’arrivera pas à remplacer l’extraction habituelle du pétrole à moyen et à long terme.
      Donc, capter les richesses de l’Europe (et notamment de zones riches comme l’Écosse, la Bretagne ou les Asturies) n’est pas juste une question de domination & d’humiliation (sans parler de ce qu’il se passe en Afrique), c’est une question de vie ou de mort pour l’homme malade que sont devenus les états-unis.

      Voter Euro-sceptique, ce n’est pas juste glisser une quenelle : c’est véritablement un acte de résistance majeure qui permettrait (si les nationalistes sont majoritaires au parlement européen) de salement compliquer les plans US en Europe (et par ricochet en Afrique).

      Concernant l’article, je ne sais pas si l’indépendance écossaise (si indépendance il y a...ce qui n’est pas sûr ! Ce sont avant tous les européistes & les LGBT d’Édimbourg qui souhaitent l’indépendance) affectera l’économie militaire anglaise...je pense que pour le moment, ce sont surtout les coupes budgétaires dues à l’austérité qui portent les coups les plus profonds à la Royal Navy (tout comme à notre Marine Nationale...ou à l’US Army).

       
    • #793989

      @tremah

      Comparer l’Ecosse à une région...Mon dieu...

       
  • #791554

    Mon Dieu, mais si les anglais perdent l’Ecosse alors ils vont regardé vers la France pour récupérer la Normandie, la Guyenne et ... Calais.

    Alors espérons que nous avons bien entretenu les murs fortifiés d’Orléans.

     

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  • #791704

    Aux Armées d’en prendre acte et de nous sortir de cette immondialisation

     

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  • Le problème c’est que ce régionalisme grandissant peut sembler être positif car émancipation des régions de leurs pouvoirs centrales mais si vous faites une enquête plus poussé et que vous regardez au fond des choses, ceux qui soutiennent ce régionalisme, ce sont justement les bureaucrates de l’UE car si l’Écosse est indépendante, elle va faire affaire directement avec Bruxelles et non plus avec Londres... bref le démantèlement des États-Nations se poursuis et le plus drôle c’est que la majorité des anti-UE ne voit rien aller... dommage vraiment dommage que les gens ne voit pas plus loin que ce que les médias principaux leurs montrent !!
    Pierre Hillard a clairement démasquée le jeu des bureaucrates de L’UE et ainsi il montre qu’il est clairement a l’avance dans son enquête sur le nouvel ordre mondial !

     

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  • Meme si l’Ecosse devenait indépendante, elle serait dirigée par Alex SALMONd, aussi sioniste que DAVID Cameron . Ca ne ferait qu’une Province de plus dans "l’empire sioniste", comme on parle de "l’empire romain" .

     

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  • #792200

    Ne pas mettre le peuple Anglais dans le même sac que leurs dirigeants SVP

     

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  • #793992

    L’Ecosse est une grande nation et l’a toujours été. Merci de ne pas parler de "régionalisation" comme si toute nation soumise était forcément une région.

    La France de Vichy était aussi une région de l’Allemagne qui ne devait pas se battre pour son indépendance et rester allemande selon vos dires ?

     

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