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Le malade imaginaire – Un vent de folie souffle sur la justice grenobloise

L’édito du directeur adjoint de la publication d’E&R

Photo : maître Bernard Ripert,
avocat au barreau de Grenoble

 

 

Pour un patient pas scientifique, mieux vaut un médecin patient, qu’un soi-disant médecin, impatient de servir une justice expéditive.

Maître Bernard Ripert, avocat, vient d’en faire la triste expérience.

À l’initiative du procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Grenoble, il a été interné de force à l’hôpital psychiatrique de Bassens, pendant deux jours et deux nuits, sur l’avis de l’expert psychiatre requis à cet effet, qui en a donc décidé au motif que, je cite :

« Monsieur Ripert est une personne présentant des troubles mentaux qui nécessitent son placement sous contrainte en hôpital psychiatrique. Je considère qu’il représente un danger pour lui-même et les autres. »

Il faut dire aussi qu’il l’avait bien cherché, le bougre. Bernard Ripert, c’est l’avocat d’Action directe, c’est l’avocat d’Antonio Ferrara, et c’est l’avocat d’Ilich Ramírez-Sánchez, dit « le terroriste Carlos », le témoin de mariage de mon conjoint, Alfredo Straniéri, dit « le tueur aux petites annonces », alias « l’escroc du Siècle », « Bichon » pour les intimes. Donc déjà, il y a un problème.

Et deuxièmement, ce vendredi 13 mai 2016, en plein palais de justice, et en pleine audience, Maître Bernard Ripert a dévisagé un juge ; « aurait » dévisagé un juge : on n’en est même pas sûr.

C’est ce regard, qui a été perçu par le procureur de la République comme « extrêmement menaçant », qui a justifié l’ouverture de la procédure, pour « intimidation envers un magistrat ».

Ah merde !

Bon, la Reine, en Angleterre, on n’a pas le droit de la toucher, ça je savais. Mais qu’en France, pays des droits de l’homme, le simple fait de regarder un juge peut nous valoir d’être poursuivi pour « intimidation envers un magistrat », ça, très sincèrement, je l’ignorais.

Et visiblement je ne suis pas le seul. Par exemple, pour Maître Gallo, l’avocat de Bernard Ripert :

« Accorder à un regard une valeur d’intimidation, c’est la démonstration d’un délire paranoïaque de l’institution judiciaire. »

Et alors pour Rose-Marie Ripert, son épouse, à Nanar, là clairement :

« C’est écœurant. Hallucinant. Ce sont des pratiques d’une autre époque. »

 

Attention ! Quelque part, je la comprends. Avant d’être interné de force en hôpital psychiatrique, son mari a d’abord été interpellé à leur domicile, à 6 heures du matin, puis c’est menotté qu’il a été conduit à l’hôtel de police, où il a été placé en garde-à-vue. Elle raconte :

« Une dizaine de policiers ont déboulé à notre domicile. Une voiture de la BAC bloquait la rue. C’était impressionnant. Ils sont entrés dans notre chambre et ils l’ont embarqué. »

En outre, la loi ne donne pas au procureur de la République le pouvoir d’ordonner un internement : seul le préfet peut le faire. Et attendez : ce n’est pas fini ! Pour que l’internement puisse être ordonné, il ne faut pas l’avis d’un seul expert psychiatre, comme le procureur de Grenoble s’en est contenté, il faut un avis concordant donné par deux experts psychiatres différents.

Dès lors, en ordonnant l’internement de force de Bernard Ripert, alors que la loi ne lui en donne pas la compétence, et ceci qui plus est sur l’avis d’un seul expert psychiatre, le procureur de Grenoble s’est rendu coupable, en tant que complice, par abus d’autorité et de pouvoir, du délit de privation illégale de liberté, et du délit de mesure mettant en échec de l’exécution de la loi, en tant qu’auteur, lui qui s’est octroyé, dans l’exercice de ses fonctions, une compétence (ordonner un internement) que la loi confère uniquement au Préfet, et non pas au procureur de la République.

Du coup, c’est bien gentil les copains, de vous offusquer avec véhémence, de réagir vigoureusement au traitement dont a bénéficié votre confrère (suite à son interpellation, les avocats du Barreau de Grenoble ont adressé à leur Bâtonnier une lettre commune de vive protestation), et pareillement pour le Conseil de l’Ordre, qui lui a exprimé sa « sidération devant les conditions d’arrestation », et qui a dénoncé de manière solennelle « les moyens disproportionnés qui ont été mis en œuvre » et « une volonté indéniable d’anéantissement personnel et professionnel d’un avocat ».

Et c’est vachement culotté, également, les gars, comme riposte, de vous être réunis, mardi, en robe, devant le tribunal, pour affirmer votre soutien à Bernard Ripert, et pour vous opposer sèchement à « un contexte de dégradation massive des relations entre l’institution judiciaire et les avocats ».

Mais, hé ! Maintenant que vous avez ainsi magnifiquement et courageusement obtenu, bravo, sa libération (le préfet a fait cesser son internement), et étant donné qu’à en croire le journal Le Dauphiné (« libéré » lui aussi), maître Ripert serait « plus remonté que jamais », faîtes plutôt délivrer contre le procureur de Grenoble, et immédiatement, une citation directe en correctionnelle, du chef des deux délits susdits, délits dont il s’est rendu coupable d’une façon autant manifestement incontestable, qu’il est absolument patent, que diable, que certains passages de Mein Kampf apparaissent quelque peu inamicaux envers le Peuple élu, voire carrément résolument antisémites.

Germain Gaiffe-Cohen, directeur adjoint de la publication d’E&R

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28 Commentaires

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  • #1484370

    Totalement ridicule. Le procureur de la Ripoublique est censé représenter la société dans toute sa force régalienne, imperturbable, stoïque et inflexible. C’est donc un non-sens total de poursuivre cet avocat pour intimidation. Tous les jours des procureurs font face aux regards glaçants des prévenus. Pas un ne bronche. Ils apprennent à rester de marbre à l’école de formation. Cela aurait été plus sensé s’il s’agissait d’un magistrat du siège mais un procureur...non, non et non.

     

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  • #1484414

    Ezra Pound a passé 13 ans en hôpital psychiatrique au USA pour avoir dénoncé à la radio italienne le rôle de l’hyper-classe financière dans la seconde guerre mondiale, soutenu le fascisme et dénoncé le rôle des élites juives dans l’hébraïsation de l’économie occidentale.
    « L’usure est le cancer du monde que seul le scalpel du fascisme peut extraire de la vie des nations. »

     

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  • #1484438

    C’est l’empereur du Japon qu’il était interdit de regarder, même de loin ; tout le monde devait baisser les yeux devant lui.
    Le gorille non plus n’aime pas qu’on le regarde dans les yeux, et il entre aussitôt en fureur.

    Question :
    auquel de ces 2 précédents faut-il rapprocher le cas de ce juge, pour soigner sa pathologie ?

    Tentative de réponse : l’anonymat maintenu autour du nom de ce juge me fait éliminer la 1ere solution.

     

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  • Décidement Dieudo a encore été prémonitoire avec son sketch sur le regard : "Trop tard...t’es flashé !"
    Hallucinant ! :-)

     

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  • #1484804

    En 2003, dans son livre "La vendetta française", Sophie Coignard a relaté un grand nombre d’affaires où l’internement psychiatrique est présenté comme la méthode ultime pour se débarrasser définitivement d’un gêneur, notamment dans la magistrature.

    En effet, qui mieux qu’un magistrat sait que même condamné et emprisonné, un individu conserve des droits qui lui permettent de clamer son innocence et d’exercer des recours. Alors qu’un homme interné en hôpital psychiatrique n’est plus considéré comme responsable et perd ainsi nombre des moyens de défense dont bénéficie normalement tout citoyen....

     

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  • #1484958

    Mais la justice on s’en fout !
    Ce qui compte c’est une apparence de justice !

     

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  • #1485023

    Il nous faudrait un nouveau La Fontaine, pour décrire en vers le ridicule de ces personnages bouffis d’orgueil et de suffisance. Être moqués est ce que les "puissants" du moment détestent le plus, ils adorent être pris au sérieux et avoir les sans-dents à leurs pieds, alors qu’ils sont juste vaniteux et méprisables, utilisant leur fonction pour nuire à autrui et faire le mal. Va savoir s’ils n’y prennent pas leur pied.

     

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  • #1485742

    Hmm, deux jours d’hopital psychiatrique pour un regard oblique... Et la gifle c’est combien Monsieur le Procureur ?

     

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    • #1485891

      D’ou l’intérêt d’apprendre à causer leur jargon, pour n’y rester que deux heures. Tu leur donnes à manger ce qu’ils ont envie d’entendre dans ton registre de langue et tu les laisses t’identifier à ce qu’ils veulent... Et t’es rentré pour le dîner.

      Au passage t’auras mesuré la hauteur de la bêtise de l’arrogance.

      La condescendance c’est juteux et ça donne une valeur sociale !

       
    • #1490261
      Le Juin 2016 à 19:21 par Pierre-Albert Espénel
      Le malade imaginaire – Un vent de folie souffle sur la justice (...)

      Ce qui peut être plus inquiétant ce sont les saloperies qu’ils ont pu lui injecter . Quelques gouttes suffit pour détruire un cerveau.

       
  • #1485921

    Pour Jerome Safar (ancien adjoint a la culture), le maire coupable d’avoir osé rompre avec la société JC Decaux, doit "assumer non seulement ses choix, mais également les conséquences de ceux-ci."
    https://www.francebleu.fr/infos/pol...

     

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  • #1490293

    Il est totalement impossible d’interner en France une personne pour un regard, qu’il soit douteux, enjoleur, defiant ou autre. D’autres elements cliniques probants issus d’un examen clinique complet et dont vous n’avez sans doute pas connaissance ont permis a l’Expert forcement inscrit près la Cour d’Appel de se prononcer et bien heureusement ! En garde a vue, un seul avis est demandé. Il faut relire le CPP et aussi la loi de juillet 2011 concernant les soins sous contrainte...

     

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    • #1491106

      Heliotrope78, Vous sous-entendez que l’expert psychiatre est neutre en matière de justice. C’est faux. Le psychiatre est d’abord un justicier qui utilise des "armes" chimiques dans son coin. J’ affirme sans réserve que l’institution psychiatrique est un piège fait pour réduire la volonté et détruire la santé.
      Cet homme à eu une grande chance d’être sortie au bout du deuxième jour.

      J’insiste le fait que les psychiatres hospitaliers ont les pleins pouvoirs, aussi malveillants soit-ils.
      C’est un très très gros problème ; regardez les quelques reportages sur internet pour vous faire une petite idée. Savez vous que Me Ripert aurait pu recevoir sans consentement une injection intramusculaire de fluor (Trevista) dont la durée d’action est de 3 mois !!

       
    • #1491322

      Et au dessus c’est le soleil Helliotrope ? Le but de l’internement est de porter irrémédiablement atteinte à sa réputation auprès des biens pensants, des charlies et des ignorants comme toi, et même étonnamment de certains qui suivent ER pour le cas ou tu serais de bonne foi.
      D’abord il ne faut pas qu’un médecin soit expert pour rédiger un certificat d’internement. Ensuite c’est la police, c’est à dire l’OPJ suivant les ordres du procureur qui réquisitionne le médecin de son choix, et enfin c’est le procureur de la République qui établit la liste des "experts", et dans les longues procédures de sortie judiciaires les juges doivent nommer un expert dans cette liste. Les canailles sont connues, et ainsi le résultat de l’"expertise" est connu d’avance.
      Vu les conditions d’arrestation, l’avocat choqué a probablement protesté énergiquement et, pour le cas où il se serait présenté à lui, ce qui n’est classiquement pas fait, a refusé de parler au médecin interneur du procureur après lui avoir dit ses 4 vérités et en menaçant de procès. Il n’en faut pas plus pour obtenir un certificat de placement, même non circonstancié car les sous secrétaires de préfecture de permanence signent mécaniquement les arrêtés de placement, et c’est parti. Si le préfet a dû lever ensuite l’internement, c’est parce que les psychiatres de l’hôpital ont déjugé le petit médecin du procureur. Il a eu de la chance, il aurait pu tomber sur pire.Théoriquement point final, mais visiblement pas pour tout le monde. Et donc le mal est fait, de manière indélébile, le monde étant plein d’ignorants comme toi sur le fonctionnement de l’internement administratif, scorie des régimes totalitaires.

       
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