Egalité et Réconciliation
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Le meilleur (ou le pire) du second débat de la primaire de gauche

Tous contre Valls... mais pour les migrants !

 

Le second débat de la primaire à gauche s’est déroulé de 18h à 20h45 ce dimanche 15 janvier 2017. Les 7 candidats y étaient interrogés par trois journalistes, Ruth Elkrief de BFM TV, Laurence Ferrari d’i>Télé (la chaîne qui a perdu plus de 50% de ses journalistes) et Laurent Neumann de RMC, la même maison que celle de Ferrari. Un Laurent Neumann qui proposait de mettre Dieudonné en prison il y a 3 ans, le 9 janvier 2014, lors de l’affaire du spectacle annulé par le Conseil d’État près de Nantes. Quant à Ruth Elkrief, on ne la présente plus.

 

 

Bref, ces trois journalistes-système, comme au foot avec un arbitre de champ et deux juges de touche, pilotaient le débat, qui n’en avait pas vraiment besoin : les 7 candidats font partie de la grande famille de la gauche socialiste ou pro-socialiste, et ils ont pour la plupart été ministres ensemble. Ils ont un peu attaqué Valls, mais pas trop, car si Manu gagne cette primaire, il saura se venger. C’est le lot de toutes les primaires qui, selon Jacques Séguéla, sont le plus sûr moyen de détruire les partis. Ce qui n’est pas faux, mais qui semble aujourd’hui inévitable, tant les électeurs se méfient de ces « appareils », qui produisent de l’apparatchik et du mensonge.

Pour analyser ce débat, nous avons pioché dans l’article de Paris Match diffusé en direct, dont nous avons commenté quelques parties.

 

18h03 - Première question sur Donald Trump

Jean-Luc Bennahmias est le premier à parler. « Il ne s’agit pas de savoir si nous aimons ou pas le président Trump (...) Ce n’est pas comme ça que se pose la question. (...) Notre pays doit discuter avec le président Trump et le président Poutine. » Vincent Peillon, lui, estime que « ce qui se passe peut légitimement inquiéter. Trump, c’est une incertitude ». Arnaud Montebourg lui « dira à Donald Trump que nous avons une politique indépendante (...) nous ne pouvons pas être suivistes ». Il refuse « d’être l’auxiliaire du moindre empire ». Pour Benoît Hamon aussi, « l’arrivée de Donald Trump » est synonyme d’« instabilité ». Manuel Valls, lui, rappelle qu’« il a une stratégie pour la France », selon deux principes : « l’indépendance » et « être à la hauteur d’un monde nouveau ». « Si Donald Trump revient sur la parole des États-Unis [sur le climat] », estime-t-il, il faudra mettra en place une taxe carbone aux frontières de l’Europe. S’il ne souhaite pas une guerre commerciale, l’ex-Premier ministre évoque volontiers un « rapport de force ». Pour l’écolo François de Rugy, « il faut que Donald Trump sache qu’il y aura des mesures de rétorsion » s’il revient sur les engagements climatiques de Washington. La radicale de gauche Sylvia Pinel prône un « renforcement du couple franco-allemand » face aux États-Unis.

Si Benhamias, quintessence de la pensée de gauche écolo-socialiste, nous étonne avec sa non-opposition au duo Trump-Poutine, Montebourg nous fait rire avec ses petits poings agités devant l’ogre américain. On note en passant qu’il utilise le terme empire, qui parle aux Français, car ces derniers ont été plus de 120 000 à acheter Comprendre l’Empire... Un gros clin d’œil vers les lecteurs d’Alain Soral ! Dans le genre comique, il y a évidemment François de Rugy, qui évoque des mesures de rétorsion contre les USA. Quant à Pinel, la seule femme du paquet, c’est elle qui propose l’idée la plus honnête dans le sens de l’indépendance vis-à-vis de l’Empire : un resserrement du couple franco-allemand. Mais elle n’ira pas jusqu’à un détricotage des 27 qui font l’Union européenne, une UE qui fonctionnait bien à 6, mais plus à 27...

 

 

18h26 - Sylvia Pinel plaide pour « un droit d’asile européen »

« La France n’aurait pas connu la jungle de Calais si les conditions d’asile n’étaient pas différentes » en Europe, défend l’ex-ministre du Logement. François de Rugy, lui, réclame des moyens pour les ONG qui viennent au secours des migrants. Il accuse ensuite François Fillon de « ressortir l’immigration zéro », une idée « du Front national ». Mais elle fera moins fort que Hamon qui lui soutient qu’on peut accueillir davantage de migrants !

 

La même Pinel retombera dans les travers de la gauche hors-sol (ou hors-peuple) en proposant son droit d’asile européen. De Rugy, lui, restera fidèle à ses principes sorossiens anti-souverainistes. On ne va pas vous faire toute la soirée mais, en vrac, les adversaires du soir se sont légèrement écharpés sur le nucléaire.

 

 

Puis le débat a porté sur le cannabis, une préoccupation pas vraiment majeure des Français au milieu du chômage, de l’insécurité, et de la chute de notre indépendance en matière extérieure. Hamon veut légaliser, Valls est contre, tandis que Bennahmias révèle qu’il a déjà fumé du cannabis. Le fait notable du débat, c’est Montebourg qui se heurte à Ferrari quand il parle d’i>Télé et de Bolloré. La journaliste se fâche toute rouge, comme la couleur de sa superbe robe. On retombe là sur l’échange entre Bayrou et Chazal lors de la campagne 2007, quand Bayrou flirtait avec les 20% d’intentions de vote, et qu’il affrontait la présentatrice du JT du premier média européen à propos des puissances de l’Argent. En 10 ans, rien n’a changé.

 

 

C’est à 19h54 que Benoît Hamon en lâche une grosse : selon lui, l’éducation est « l’un des éléments positifs » du quinquennat. D’abord, on aimerait savoir quels sont les autres éléments positifs, puisque Benoît emploie le pluriel ; ensuite, on aimerait savoir ce qui a fonctionné dans l’éducation sauce Belkacem. Si Hamon veut parler de la densification de la propagande à l’encontre des enfants alors là oui, on confirme que les socialistes ont fait très fort. Entre le lobby LGBT et le le lobby sioniste, qui ont amplement pénétré les salles de classes, les élèves ne savent plus où donner de la tête !

 

 

Mais il y a mieux : Hamon, qui n’a pas peur des contradictions, propose dans la même tirade la création d’un « service public de l’aide aux devoirs ». On se pince le bras à la pince monseigneur pour savoir si on ne rêve pas : Hamon dit d’une main que l’école PS c’est super, et de l’autre qu’il faut réparer en urgence la chute de niveau. Un grand écart conceptuel qui laisse sans voix. Quant à ce pauvre Peillon, ex-ministre de l’Éducation (sexuelle), avec sa théorie du genre qui n’existe pas mais qui existe quand même, il défend son bilan catastrophique. Le reste est un échange d’amabilités entre futurs perdants.

« Je l’avais promis à Michel Drucker, depuis très longtemps, et donc je voulais être là pour la dernière »

Pendant ce temps-là, le président de la République déchu (ou déchue), qui est encore théoriquement socialiste, n’était pas dans les coulisses. Il était au théâtre des Bouffes Parisiens, car il avait promis à Michel Drucker d’assister à (la dernière de) sa pièce. Un one man show de Mimi en personne. Hollande, accompagné de la troublante Audrey Azoulay, ministre de la Culture. Voici ce que Drucker a confié au Parisien :

« Je l’avais invité par correction, j’étais sûr qu’il ne viendrait pas avec le débat de la primaire. Quand il m’a appelé ce matin en rentrant du Mali pour m’annoncer qu’il viendrait, j’étais scié. »

 

 

L’absence du président à ces primaires qui n’ont de citoyennes que le nom est analysé comme un soutien indirect à Emmanuel Macron, que toute la presse a un peu rapidement présenté comme le fils indigne qui trahit son père. Il semble qu’entre Hollande et Macron, il y ait coproduction politique. Sur ordre de qui ?

Sous les pavés, la réalité du pouvoir politique français
lire sur Kontre Kulture

 

Une primaire très… primaire, voir sur E&R :

 






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