Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Le milliardaire Berezovski accusé d’être derrière la prière des Pussy Riot

L’homme d’affaires Boris Berezovski (photo ci-contre), opposant au Kremlin et exilé à Londres, serait « derrière » la prière anti-Poutine chantée par les Pussy Riot dans une cathédrale de Moscou, selon une télévision d’état russe, des allégations démenties et dénoncées mercredi par tous les intéressés.

Dans une émission diffusée par la chaîne Rossia 1, un certain Alexeï Vechniak, se présentant comme ex-conseiller du milliardaire russe, déclare que M. Berezovski lui a montré en 2011 des images de Nadejda Tolokonnikova (l’une des Pussy Riot aujourd’hui en prison) et de son mari Piotr Verzilov, annonçant qu’ils allaient bientôt « passer à l’action » contre l’Église.

« Regarde Verzilov, regarde Tolokonnikova, nous allons bientôt passer à l’action contre l’Église », aurait dit M. Berezovski lors d’un entretien en février 2011, en montrant sur son iPad des images de Tolokonnikova et de Verzilov, membre du groupe artistique contestataire Voïna, selon M. Vechniak.

« Qui se trouve derrière ces femmes coupables de sacrilège ? D’après moi une de ces personnes est Boris Berezovski », a ajouté M. Vechniak, en affirmant que le milliardaire russe voulait ébranler le pouvoir de l’Église orthodoxe russe et les forces de sécurité.

Interrogé par la radio Écho de Moscou, M. Berezovski a nié ces allégations.

« Je n’ai aucun lien avec les Pussy Riot et je n’ai discuté d’aucun projet avec lui », a-t-il déclaré, faisant référence à M. Vechniak.

L’homme d’affaires a cependant ajouté qu’il aurait été « fier, s’il avait imaginé » l’action des Pussy Riot, qu’il a qualifiée de « très créative ».

Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, ont été condamnées en août à deux ans de camp chacune pour « hooliganisme » et « incitation à la haine religieuse » après avoir chanté en février une « prière punk » dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de « chasser Poutine » du pouvoir.

Réagissant à la diffusion de cette émission, Piotr Verzilov a indiqué envisager de porter plainte contre son présentateur Arkadi Mamontov, dénonçant un sujet fondé sur des affirmations « fantasques ».

« Nous n’avons jamais discuté avec de telles personnes », a-t-il souligné sur les ondes de la radio Écho de Moscou.

Les avocats des Pussy Riot ont également qualifié cette émission « d’absurde ».

« Tout le studio est fou », a écrit sur son compte Twitter l’avocate Violetta Volkova.

L’émission, intitulée Provocateurs 2, a été diffusée alors que l’appel des trois jeunes femmes contre leur condamnation doit être examiné le 1er octobre. Elle n’incluait aucune interview de M. Berezovski ou de partisans des jeunes femmes.

Les critiques se sont multipliées mercredi contre l’émission. Le père Andreï Kouraïev, professeur à l’Académie de théologie et un des blogueurs orthodoxes les plus connus, a émis de nombreux doutes sur sa véracité.

« Il est peu probable que Berezovski se soit confié à une personne ayant de telles opinions », a-t-il écrit sur son blog. « Je ne soutiens pas les Pussy Riot ni Berezovski. Mais pourquoi mentir ? », a-t-il ajouté.

Une émission du même présentateur, diffusée en avril, avait déjà accusé M. Berezovski d’être impliqué dans l’affaire des Pussy Riot, en se basant sur le fait que l’opposant exilé avait envoyé une lettre au patriarche russe avant la présidentielle, l’appelant à soutenir un changement de régime.

M. Berezovski, 66 ans, éminence grise du Kremlin à l’époque du président Boris Eltsine et tombé en disgrâce peu après l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir en 2000, est visé par de nombreuses enquêtes en Russie.

Exilé depuis 2000 au Royaume-Uni, où il a obtenu l’asile politique trois ans plus tard, il reste très impopulaire en Russie.

 






Alerter

16 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article