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Les 4 armes de l’Iran dans le scénario d’une guerre contre les USA (et l’Arabie saoudite)

Dans Le Figaro du 7 mai 2019, Georges Malbrunot (en service commandé ?) évalue « les scénarios d’une guerre avec l’Iran ». Selon lui, Riad a préparé un plan d’invasion de l’Iran. Vu le niveau véritable de l’armée de Salmane, défaite au Yémen et remplacée par des mercenaires, on peut douter de la crédibilité du plan saoudien... sauf si les Israéliens se cachent derrière.

« Alors qu’en réaction, Téhéran devrait annoncer ce mercredi son retrait “partiel” de l’accord nucléaire, le renforcement de la présence militaire américaine est justifié par “une menace crédible” contre des cibles américaines en Irak et en Syrie, voire, selon la presse israélienne, après des informations transmises via le Mossad, sur un “plan” iranien de s’en prendre aux intérêts américains dans le Golfe. »

On sait ce que les « menaces crédibles » veulent dire du côté du Mossad, qui font dans la prévision auto-réalisatrice à travers des proxies, en l’occurrence les Américains et les Arabes. Malbrunot produit alors un témoignage qui va dans le sens des Israéliens, qui rêvent de voir les Américains atomiser le pays qui empêche leur mainmise totale sur le Proche-Orient (et sur l’Asie mineure pour les Américains) :

« Quelle que soit la réalité de cette “menace”, le risque d’un accrochage s’est accru. “Les différents éléments de ces derniers mois vont dans une seule direction : la confrontation, décrypte un analyste français, familier du Golfe. J’exclus une guerre avec l’Iran, mais pas un dérapage dans les eaux du Golfe.”

L’Iran répète “ne pas vouloir la guerre” mais ajoute que “si on nous attaque, nous riposterons”. En représailles à l’interdiction américaine à l’Iran de vendre son pétrole, Téhéran menace également de bloquer le détroit d’Ormuz, l’un des passages maritimes les plus stratégiques à l’échelle mondiale. Bref, chaque camp se tient prêt. »

 

Le nombre de bases militaires américaines, anglaises et françaises dans et autour du golfe Persique montre toute l’importance de la géopolitique du pétrole dans la région et dans le monde. C’est le nœud de toutes les tensions et pour l’instant, malgré l’opposition Iran/Arabie et la cruelle guerre du Yémen, ça tient.

« Il n’y a qu’un chenal en eaux profondes dans le Golfe pour faire passer les navires de guerre américains, constate l’analyste. Les Iraniens vont arriver avec leurs drones pour essayer de voir ce qui se passe. Si les Gardiens de la Révolution s’approchent trop près du navire américain, ça peut partir en sucette. »

Après les sous-marins, dont on voit le détail dans l’article de Parstoday ci-dessous, les mines :

« Les centaines de vedettes rapides sont également capables de mouiller entre deux et six mines. Destinées à entraver la circulation dans le détroit d’Ormuz, les mines sont le deuxième élément de la guérilla maritime iranienne. Leur pose doit être rapide et discrète dans les passages les plus étroits du détroit. Outre des reconstitutions de stocks provenant de Russie, de Chine et de Corée du Nord, l’Iran a créé sa propre industrie – mines à contact M-08 notamment – via des répliques de mines chinoises. Téhéran en posséderait plusieurs milliers, mais d’après des experts américains, 300 seulement suffiraient pour bloquer Ormuz. »

Le message est clair : vous pouvez nous faire du mal, mais on peut bloquer votre approvisionnement en pétrole.

« Un minage du détroit d’Ormuz entraînerait un arrêt probable du trafic, les compagnies d’assurances maritimes refusant alors de couvrir le risque. Sachant que la neutralisation d’une mine prend 200 fois plus de temps que son mouillage, et même si les supertankers sont capables de survivre à l’explosion d’une mine, le déminage du détroit serait long et périlleux. »

Quant au plan d’invasion de l’Iran par les Saoudiens (avec quelle armée ?), il finit en farce, de l’aveu même de la source de Malbrunot :

« Soutenu à bout de bras par Donald Trump, le jeune prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman a demandé à ses généraux de lui préparer un plan pour envahir l’Iran, révèle au Figaro une source militaire française. “Oui, c’est vrai”, confirme l’analyste qui rappelle le jeu vidéo, non-officiel bien sûr mais diffusé sur un média saoudien, d’une telle invasion.
Des généraux saoudiens nous ont parlé de ce plan, confie le militaire français. MBS leur a réclamé une doctrine amphibie. L’Arabie nous a demandé des embarcations pour débarquer sur les côtes iraniennes. Je leur ai répondu : “mais vous êtes sérieux ? Vous avez en face des centaines de milliers de gars qui savent faire la guerre”. »

Ni les Américains ni les Iraniens n’ont intérêt à une confrontation directe, ce qui n’est pas le cas des Saoudiens et encore moins des Israéliens. Comme le passé l’a montré à de nombreuses reprises, un attentat gigantesque sous faux drapeau est possible pour précipiter les Américains dans une guerre contre l’Iran, selon la séquence « attentats du 11 septembre 2001 → invasion de l’Irak du 20 mars 2003 ».

Voici maintenant l’article de Parstoday qui a traduit une étude américaine sur les armes de défenses iraniennes et les scénarios d’une confrontation.

 

 

Zachary Keck, assistant de recherche au Centre Belfer pour la science et les affaires internationales de la Harvard Kennedy School, a fait paraître, lundi 6 mai, un article sur le site web The National Interest dans lequel il se penche sur quatre moyens grâce auxquels l’Iran pourra faire reculer les États-Unis en cas d’une agression militaire.

L’article de Keck est ainsi écrit :

Aucun pays de l’après-guerre froide n’a cherché à défier les États-Unis autant que l’Iran ; du Moyen-Orient à l’Asie centrale ou encore l’Amérique latine. Téhéran n’a jamais manqué de contrarier les États-Unis et de limiter l’influence des Américains.

C’est une stratégie intrinsèquement risquée. Non seulement les États-Unis ont encerclé l’Iran avec des bases militaires de toutes parts mais les dépenses militaires américaines au cours des dernières années ont été deux fois plus importantes que le PIB iranien aussi.

 

 

Pour compenser, l’Iran applique une doctrine militaire dissuasive fondée sur trois types de capacités : un arsenal de missiles balistiques expansifs, une guerre navale asymétrique (en particulier la menace de fermer le détroit d’Ormuz) et des liens avec des groupes militants non étatiques. Bien que de nombreux systèmes d’armes soient utilisés pour appliquer cette doctrine, quatre atouts iraniens sont particulièrement à noter :

 

Missile Sejil

Le moyen le plus important en appui de la doctrine militaire iranienne est le large éventail de missiles balistiques iraniens, parmi lesquels, ceux de la famille Shahab sont les plus connus.

Le Sejil-1 (et son successeur, le Sejil-2) devrait toutefois être le plus redouté. Le Sejil-1 est un missile balistique sol-sol à deux étapes et de moyenne portée que l’Iran a testé pour la première fois en 2008. Contrairement aux missiles Shahab, le missile Sejil-1 est alimenté par un combustible solide ; ce qui réduit considérablement son temps de lancement et améliore sa mobilité.

Lors d’un témoignage devant le Congrès en novembre 2009, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates avait déclaré que le « missile [Sejil] a une portée d’environ 2 000 à 2 500 kilomètres ». Cela correspond aux distances données par des responsables iraniens. À cette distance, le Sejil-1 peut porter une charge explosive de 750 kg jusqu’à Israël [territoires occupés palestiniens, NDLR] et même à des parties du sud-est de l’Europe. Il est largement admis que cela pourrait un jour être une charge nucléaire.

Le Sejil-2 a été testé pour la première fois en 2009 et il est encore en phase de développement. Selon Global Security, « Le Sejil-2 a une portée de 2 510 kilomètres et une tête conique de 650 kg. Il peut également transporter une tête militaire de 1 000 kilogrammes sur 2 000 kilomètres ».

La caractéristique la plus importante du Sejil-2 est sa précision, une chose qui manquait traditionnellement aux missiles balistiques iraniens. Les responsables de la défense iraniens ont déclaré que, comparé au Sejil-1, le Sejil-2 est équipé d’un nouveau système de navigation ainsi que de capteurs précis et sophistiqués.

 

 

Sous-marins de poche de la classe Ghadir

Le plus grand facteur dissuasif de l’Iran est peut-être sa capacité à menacer les expéditions de pétrole dans le détroit d’Ormuz où passent en principe 20% des approvisionnements mondiaux en pétrole. Des rapports indiquent que les États-Unis ont dépensé environ 8 000 milliards de dollars pour assurer la sécurité du détroit d’Ormuz depuis 1976.

Les sous-marins seraient d’une aide inestimable pour l’Iran s’il essayait de fermer le détroit d’Ormuz. Comme l’explique l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), « Dans les eaux confinées et peu profondes du golfe Persique, la capacité de déployer des sous-marins menace efficacement les navires qui circulent dans des trajets maritimes étroits ».

Les navires militaires et commerciaux empruntent des itinéraires prévisibles ; ce qui les expose très facilement aux sous-marins.

L’Iran possède différents types de sous-marins, mais sa flotte grandissante de sous-marins de petite taille Ghadir serait particulièrement meurtrière en cas de conflit.

Une variante des sous-marins nord-coréens Yugo et Sango, la petite taille et la signature acoustique de la classe Ghadir rendent ces engins particulièrement difficiles à détecter et à suivre. Chaque sous-marin contient deux tubes de 533 mm destinés à tirer des torpilles et est capable de poser des mines. Ghadir peut également être utilisé pour transporter et insérer des forces spéciales en territoire ennemi.

Comme c’est souvent le cas avec les capacités navales iraniennes, la quantité est importante. L’Iran compte au moins vingt sous-marins de la classe Ghadir. Comme l’avait expliqué en 2013 Chris Harmer, un expert de l’armée iranienne à l’ISW :

« Le sous-marin le plus silencieux au monde est celui qui repose sur un fond de sable en mer. C’est ainsi que les Iraniens emploieraient le Ghadir : sortez-le du port, coulez le au fond du golfe Persique qui est peu profond et reposez-vous sur le fond sablonneux et attendez qu’un objectif s’approche ».

[...]

Hezbollah

Au début des années 80, des représentants du CGRI ont été envoyés au Liban pour aider à former le noyau de la résistance contre l’occupation israélienne. À l’époque, non seulement l’Iran n’exerçait pas beaucoup d’influence au Liban mais en plus il était plongé dans une guerre avec « l’Irak de Saddam Hussein ».

La décision d’infiltrer le Liban semble être un pur génie stratégique. Depuis, le Hezbollah a aidé l’Iran à plusieurs reprises. Le Hezbollah s’est révélé maintes et maintes fois « l’arme de guerre » la plus polyvalente et la plus utilisable de l’arsenal iranien.

En effet, la plus grande valeur du Hezbollah pour l’Iran est peut-être sa portée opérationnelle. À la suite de l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003, l’Iran a utilisé le Hezbollah pour former des groupes militants irakiens. Il a également été rapporté que des militants du Hezbollah auraient aidé à former des Houthis au Yémen.

Le Hezbollah est notamment indispensable pour soutenir le gouvernement de Bachar al-Assad en Syrie depuis 2011.

Lire l’article entier sur parstoday.com

 

Un historique rapide des relations entre les deux pays panislamiques :

L’Iran en tête de liste de l’Empire, sur E&R :

 






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  • Grande nation Perse et que dire des valeureux combattants du Hezbollah qui quant à eux sont bien souvent en première ligne contre l’Empire. Autant je déteste le wahhabisme, autant j’ai une profonde admiration pour le Hezbollah...

     

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    • C’est un peu faux ça. Devant c’est comme ça mais derriére c’est trés différent.
      Un peu comme les pays du Maghreb...
      Islamique dans les mots mais alcoolique dans les faits.
      C’est peut-être la raison pour laquelle les chiens U.S les laissent tranquille en ce moment.
      Parce que les Iraniens deviennent petit à petit de bons Arabes.

       
    • @Ours et panda
      Non, c’est tout à fait vrai.
      On parle des Etats (ou assimilé pour le Hezbollah), et non d’individus.
      Et les seuls Etats, les seules puissances étatiques, qui résistent réellement à l’oppression physique et idéologique (en provenance des forces totalement corrompues et viciées de l’empire), sont shiites.
      Tous les autres sunnites, sont soit couchées soit aux pieds d’Israël, des éta$unis et ses "followers" boniches européistes.
      Ni le Hezbollah en tant que tel, ni l’Iran ni même la Syrie ne sont comparables à des pays du Maghreb où les pouvoirs étatiques (s’ils existent encore) sont des alliés honteux des corrupteurs et par ailleurs ennemis de l’Islam, que la chose soit dite.
      On peut en déduire toutes les conclusions, et faire toutes les déductions et constatations qui en découlent. Et dans ces pays, le sentiment national devient alors une sorte de national-sionisme qui s’ignore, faisant le chou gras d’un Israël qui ne s’est pas trompé en désignant comme son principal ennemi, l’Iran et le shiisme, puisque c’est quasiment exclusivement de là que vient toute résistance effective à ses manipulations sournoises et actions sordides.
      Tous les Etats "musulmans" et "amis" avec cet empire du mal qui sème le chaos, la misère et des souffrances et oeuvre en sous-main pour la destruction de l’humanité (tout en se prélassant dans son prétendue supériorité, qui est essentiellement celle de ses moyens d’oppression), tous ces Etats "musulmans" dis-je, sont des entités traitres à l’Islam. (On doit noter peut être la notable exception sur ce plan là de l’Algérie, en tout cas jusqu’à présent.)
      Et il est évident, que ces Etats, en agissant de la sorte, importent inévitablement des agents corrupteurs qui à leur tour oeuvreront à l’égarement de la population. Il s’agit notamment d’attiser une haïne atavique contre les shiites... d’où les enrolements d’une partie de leur jeunesse dans les "glorieux" faits et gestes de Daesh ou assimilé, à grand renfort de propagande saudo-wahhabite. Quelle honte, quelle déchéance et quel destin infernal, que ces "fidèles" retournés contre ce qu’il croient défendre. (Tout à fait shakespearien...)
      En conclusion : le mérite des shiites dans la résistence à l’oppresseur, est malheureusement dans le monde musulman un fait unique et incontestable.
      A côté de ça, on peut dire tout le mal qu’on veut (et qu’on peut dire par ailleurs à peu près de tous les autres peuples d’une façon ou d’une autre), ce ne sera que bagatelle...

       
    • Juste un point, "Ours et Panda", l’alcool et l’ivresse sont depuis toujours dans la civilisation perse, chantés même par leurs plus grands poètes. Les Iraniens boivent, mais ils ne se dépravent pas. Et il suffit d’aller sur place pour être frappé par le grand niveau de culture et d’intelligence de cette population.

       
  • Info urgente I24 news :
    Selon des informations obtenues par des agents du maussade à Washington, ils auraient déjoué un attentat en préparation contre le capitole. Un homme aux gros sourcils et à la barbe fournie aurait été aperçu, rodant sur les lieux et vendant des roses aux touristes, ce qui semble être sa couverture. Une camionnette blanche aurait aussi été retrouvé, elle serait bourrée de pistaches, de tapis persans et de prière. On a aussi retrouvé des joints de Chiite mal roulés et des restes de chawarma signe que des Libanais sont aussi dans le coup. Le maussade a aussi en sa possession une carte d’identité d’un suspect : Mahboub Ahbinjad, berger éleveur de Chèvre cachemire de profession et spécialiste artisanal en tissage de tapis persans.

     

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  • L’hypothèse qui n’est pas abordée, et qui est pourtant la plus vraisemblable en cas de conflit de haute intensité, est le bombardement massif du territoire et des infrastructures iraniennes aux moyens de missiles de croisières (dans un premier temps), puis de bombardiers et chasseurs bombardiers (dans un second). Soit le scénario à l’irakienne version première guerre d’Irak (1991), qui a vu en une quinzaine de jours pas plus l’ensemble des moyens militaires adverses (prétendue quatrième armée du monde à l’époque) purement et simplement annihilés.
    L’Iran n’a pas, ou plus, d’aviation. Des moyens anti-aériens faibles et datés en dehors des S-300 récemment livrés pr la Russie. Des S-300 dont on ne voit pas en quoi ils seraient plus efficaces face aux israélo-américains alors qu’ils ne l’ont pas été en Syrie, à l’égard des forces aériennes israéliennes.
    Une coalition avec à leur tête les Etats-Unis ont, à mon humble avis, tout à fait les moyens de provoquer une première frappe incapacitante contre les forces de missiles balistiques iraniennes, et ruiner leur volonté de représailles.

     

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    • #2195823

      Remember Vietnam ? Et l’Afghanistan ? Et la Syrie ?

       
    • Je suis persuadé que l’Iran a développé des armes efficaces et qu’elle ne fait que partiellement confiance à Poutine et à la Chine. La Corée du Nord a dû lui vendre pas mal de secrets de fabrication et les Iraniens sont une civilisation de scientifiques (Avicenne, le père de la chirurgie moderne et Al Khawarizmi, le père des logarithmes, par exemple). Ce que les USA feignent d’ignorer ...

       
    • #2195904

      En effet. Par conséquent, seule la méthode Kim est la bonne : Vous nous attaquez ? On vous balance immédiatement nos missiles nucléaires ! Et ça calme tout de suite les ordures d’en face !

       
    • L’hypothèse qui n’est pas abordée,

      Mais Saddam n’a eu que quelques semaines pour aborder cette hypothèse.
      Les Iraniens ont eu presque 30 ans.
      L’histoire semble montrer que l’infériorité technologique est un handicap auquel on peut préparer des remèdes. La démonstration de cela fut faite en 2006 par le Hezbollah, justement. Avec beaucoup de redondance, beaucoup de choses cachées et enterrées, il est possible d’encaisser des frappes aériennes intenses.

      Concernant l’inefficacité des S-300, on ne peut pas vraiment savoir. En réalité ceux basés en Syrie étaient toujours sous contrôle russe. Ils n’étaient pas utilisés.

      Quant aux missiles iraniens, ils ne sont probablement pas à la pointe de la technologie, mais ils sont bien suffisants pour taper les nombreuses bases américaines toutes proches de l’Iran, et les champs pétroliers saoudiens. Il y a certes les Patriot anti-missiles américains, mais ceux-ci ne sont pas 100% efficaces. (A ce propos, l’USS Arlington vient d’être dirigé vers l’Iran).
      Tout dépend de l’étendue des stocks de missiles iraniens. S’il y en a beaucoup, peu importe que 80% soient arrêtés par les anti-missiles US.

       
    • Si le but géostratégique - évidemment dans l’intérêt d’abord et avant tout d’Israël - est de renvoyer l’Iran à l’âge de pierre, sans mettre un soldat de la future coalition à terre, alors les américano-sionistes en ont tout à fait les moyens militaires, et l’Iran une faible (voire très faible) probabilité de pouvoir s’y opposer efficacement.

      Une salve de quelques milliers de missiles de croisière visant prioritairement les rampes de lancement de missiles balistiques et anti-aériens, les radars et les pistes de décollage des principales bases iraniennes, supprimant ainsi toute capacité de défense et de représailles, suivie comme il a été dit d’une campagne limitée dans le temps mais non moins massive de bombardement aériens, ciblant les infrastructures militaires et civiles, les capacités industrielles, les centres de pouvoir, et le programme nucléaire iranien, aurait tôt fait de remplir cet objectif.

      La Serbie ne se remet toujours pas des destructions qu’elle a subies il y a près de vingt ans maintenant. L’Iran est plus vaste certes, mais il suffit d’adapter l’ampleur des frappes.

       
    • Vous n’avez fait que reformuler une seconde fois votre credo dans la puissance théorique des frappes américaines, sans tenir aucun compté des objections factuelles que j’avais faites.
      Et, vous avez commis de nouvelles affirmations contestées par les faits :
      - vous prêtez aux US une puissance pratiquement illimitée.
      - en l’occurrence, vous imaginez des milliers de missile de croisière. En supposant qu’ils les aient (à 1 million$ pièce !), ils ne peuvent se permettre de vider ainsi leurs stocks ? Nous ne sommes plus en 1991, lorsque personne ne voulait et pouvait menacer les US.
      - vous ne tenez aucun compte du fait que les missiles iraniens et leurs radars peuvent être mis à l’abri, cachés et/ou mobiles, puisqu’ils sont bien plus petits que des missiles intercontinentaux.
      - vous faites semblant de n’avoir pas lu que le Hezbollah en 2006 a démontré que l’on pouvait ainsi soutenir des bombardements intenses. Ignoreriez vous que ceux du Hezbollah et ceux des forces Iraniennes, ils ont quelques liens ?

      Si c’était aussi facile que vous le prétendez, cela aurait déjà été exécuté depuis longtemps, par exemple lors des "printemps arabes". Et d’ailleurs pourquoi, rien que pour détruire la Libye, bien plus petite, les Us ont-ils sous-traité l’attaque aérienne à la France et la GB ? Et sous-traité la destruction de la Syrie à des mercenaires ?

      Accessoirement, pourquoi le staff concerné de la Maison Blanche s’est-il récemment transporté au quartier général de la CIA, afin d’y avoir une discussion entre quatre yeux ? Cela n’arrive presque jamais, à moins d’un profond désaccord. En réalité, tant le Pentagone que la CIA savent que votre projet, qui semble être aussi celui de Bolton, est voué à l’échec.
      "Trump’s top intelligence and military advisers held unusual meeting at CIA on Iran, officials say (NBC)"

       
    • Ce n’est pas "mon" projet, mais celui que je prête aux faucons américains. Et je pense qu’il est le bon, car le seul plausible en cas d’intervention de vive force. Vous posez une question intéressante : pourquoi ne l’ont-ils pas déjà fait ? Pour plusieurs raisons.
      Une tient à la politique intérieure US : si cette guerre doit se faire elle se fera dans l’intérêt exclusif d’Israël, or tout le monde (notamment les goyim) au sein de l’appareil d’Etat US le sait, et n’a pas vocation à la faire en prenant des risques inconsidérés, ainsi qu’à leur détriment.
      Une tient évidement à des raisons géopolitiques. Attaquer l’Iran qui un pivot géostratégique du Moyen-Orient, et qui dispose d’importantes ressources d’hydrocarbures, ne manquerait pas de déclencher une bronca justifiée de ses proches alliés russes mais aussi chinois (et d’autres non alignés), et qui serait susceptible de réactions. Ce serait une atteinte déstabilisatrice sans précédent à un ordre international déjà bien mal en point. Ce n’est donc pas une décision que l’on prend sans réfléchir au préalable.
      En réalité tant que les Iraniens ne commettent pas d’erreurs suffisantes pour déclencher une réaction des néoconservateurs américano-sionistes, il est très difficile pour ces derniers de l’entreprendre. Les iraniens (à mon humble avis) en commettent d’ailleurs une en affirmant désormais vouloir remettre en cause l’accord 5+1. On ne saurait mieux leur donner des raisons de passer à l’offensive.
      La raison militaire est selon moi définitivement la moins pertinente pour expliquer l’attentisme US. C’est précisément celle, vu la dissymétrie des forces en présence - encore une fois l’Iran N’A PAS d’aviation crédible à opposer à une armée moderne, ce qui est rédhibitoire - qui pourrait pousser les faucons dans la guerre.
      Quant aux milliers de missiles de croisière, les américains en disposent :
      http://www.navyrecognition.com/inde...
      S’agissant des missiles SAM iraniens type S-300 ou autre, et de leurs radars associés, ces derniers doivent bien être en état de marche et déployés pour intercepter une éventuelle première frappe ennemie. Je ne doute pas un instant que le territoire iranien est d’ors et déjà minutieusement cartographié par les forces spatiales US, et leurs moyens ELINT/SIGINT.

       
    • L’Iran n’a pas vraiment d’aviation, certes. Raison pour laquelle, plutôt que le redire encore, il fallait rester sur la question pertinente, celle des S-300. Pour info :
      - ils sont mobiles, montés sur des semi-remorques ; Donc il est plutôt hors-sujet de signaler que les us ont cartographié l’Iran
      - certes, ils doivent être déployés pour être utilisés. Ce qui les rendrait vulnérables à une première frappe, selon vous. Mais vous mélangez tout ! Ce sont les instruments de cette première frappe US (Tomahawk, F16, F22, peu importe) qui sont vulnérables en face du S-300, dont la vitesse est au minimum quatre fois supérieure.

      Pour les Tomahawk, votre référence permet de supposer au max un stock mondial de 1700 . De quoi en tirer quelques centaines sur l’Iran, mais pas les milliers que vous prétendiez.

      Quant aux missiles iraniens, la plupart survivront donc à cette première frappe, parce qu’ils sont en plus grand nombre, mobiles, et bien cachés. Et n’oubliez pas que l’Iran a placé ses frontières à proximité de nombreuses bases américaines, qui seront donc détruites (ainsi que les puits saoudiens).

      De votre coté, vous dites qu’il n’y a pas un obstacle militaire mais politique : ça ferait trop de grabuge international, car selon vous :
      - l’Iran est un pivot géostratégique. Certes, mais pas plus que la Syrie, par exemple, et cela n’avait pas freiné l’action US. On peut même supposer l’effet inverse.
      - l’Iran a beaucoup d’hydrocarbures. Certes, mais là aussi ce serait plutôt une incitation. En tout cas ce n’est pas un frein. Les US ne sont-ils pas en ce moment même en train de contrôler les exportations pétrolières iraniennes ?

      De plus, si la Chine ou la Russie avaient l’intention de voler à la défense de l’Iran en cas d’attaque, ils l’auraient annoncé clairement, justement pour diminuer le risque d’avoir à le faire.

       
    • Le stock de missile de croisière opérationnel est bien de plusieurs milliers, sachant que les Américains en avaient déjà 4000 en inventaire en 1996 (en plus des récents 4000 block IV donc), et que c’est principalement parmi ces premières générations que 2300 ont déjà été tirés au cours de différentes opérations. Ce qui nous amène à 8000-2300=5700 déployés.
      https://www.defenseone.com/business...
      Concernant le suppression des moyens anti-aériens ennemis visiblement vous vous méprenez : il n’y a nul besoin de détruire l’ensemble des vecteurs SAM et leurs porteurs pour annihiler sa capacité de représailles, il "suffit" de concentrer les tirs sur les seuls radars adverses, qui devront être actifs pour illuminer le cas échéant les cibles attaquantes, radars qui peuvent par ailleurs être brouillés. S’il ne le sont pas, actifs, ils ne servent à rien et ne peuvent contrer d’attaque. Dès lors qu’ils le seraient, ce qui est bien le but, ils deviennent vulnérables aux vecteurs anti-radars.
      Voilà comment je vois le scénario : lancement d’une offensive limitée de missiles de croisière dans un quasi but de diversion sur des éléments protégés, afin d’allumer les radars adverses composants les batteries SAM. Destruction simultanée et systématique desdits radars par des moyens furtifs (chasseurs et bombardiers). Une fois la suppression des moyens SAM atteinte, et la supériorité aérienne totalement obtenue (qui est déjà écrasante), mise en place d’une campagne massive de bombardements sur les cibles dont j’ai fait la liste dans mon message précédent.
      Je rajouterai pour appuyer ma démonstration que les S-300 n’ont nullement empêché les Israéliens d’atteindre leur but en Syrie. Et pour cause : les moyens furtifs dont dispose déjà Israël, et qui sont ceux que leur a fournis les USA, sont manifestement qualitativement supérieurs à ceux dont disposent en défense tant la Syrie que l’Iran. Les faits parlent pour eux :
      http://www.opex360.com/2019/01/21/l...
      https://defence-blog.com/news/sourc...

       
    • La Syrie est venu à bout des Racailles-Unis grâce à des S-200 améliorés, pas de S-300.

       
    • Je pense que vais cesser cette discussion inutile, car vous continuez dans la surdité entêtée, et en venez à la mauvaise foi.
      La plaisanterie classique - combien de fois a-t-on déjà tenté de me la faire ? - consiste à me faire perdre du temps avec des références qui en réalité ne corroborent pas ce que l’on veut prétendre.
      En l’occurrence, vos deux références finales montrent que la défense syrienne fut incapable d’arrêter les chasseurs/missiles israéliens. Vous l’aviez déjà dit, et j’avais déjà répondu que les S-300 syriens étaient toujours sous contrôle russe, (et donc, pas utilisés pour protéger les forces chiites tournées contre Israël.) Et justement, vos deux références me confirment, moi, et pas vous : il n’y est pas question de tirs de S-300, mais de coordination russo-israélienne.

      Concernant vos histoires de radars : vous raisonnez toujours selon le schéma qui fut utilisé contre Saddam Hussein. Je vous répète donc qu’il n’est plus valable. Les radars de Saddam Hussein étaient sans défense. Ceux des S-300 sont à quelques dizaines de mètres des lanceurs. Ils sont, par définition, défendus. Quant aux autres radars, ils sont repérables, certes, mais cela n’empêche pas de lancer une contre-mesure. D’autre part, quid des radars russes, irakiens, turques, qui observent en permanence tout ce qui vole, et peuvent transmettre l’info aux Iraniens ? Je rappelle que vers 2013, deux missiles US avaient été tirés de la Méditerranée Occidentale vers la Syrie. Ils furent instantanément détectés par des radars russes, et ils sont mystérieusement tombés en panne en cours de vol (version officielle des médias).

      Concernant les Tomahawks, ce n’est pas si clair. Votre référence indique, en début d’article, un stock actuel de 4000, et pas les 5700 que vous calculez.

      Dans tous les cas, cela fait assez de Tomahawk pour une stratégie d’attrition contre les S-300 ; Oui certes. Mais je vous re-redis que cela n’empêchera pas les missiles offensifs (150 000 selon l’Iran, donc disons entre 20 et 50 milliers, en vrai) de faire sans attendre un massacre dans les troupes US basées en Irak et Syrie, à la louche dans les 10 000. Car elles sont cernées par diverse forces chiites équipées . Sans parler de ce qui tombera sur Israël à partir de la Syrie et du Liban. Cette menace est également très réelle, sinon Israël ne s’acharnerait pas autant contre elle en Syrie.

       
    • Donc on avance, maintenant vous admettez que les USA disposent de quelques milliers de Tomahawk (4000 a minima), d’une portée de plusieurs milliers de kilomètres, auquel vous pouvez rajouter 2000 JASSM furtifs, d’une portée de plusieurs centaines, et emportés par des vecteurs qui ne le sont pas moins (B2, F35) :
      https://www.flightglobal.com/news/a...
      Vous affirmez également depuis le début de nos échanges que les S-300 syriens - puisqu’ils appartiennent bien à la Syrie - étaient sous contrôle russe à l’instant des frappes israéliennes du début d’année, mais vous n’apportez aucun élément de preuve en appui de cette affirmation.
      Le ministre russe de la défense a déclaré quant à lui le 2 octobre 2018 que tous les éléments constitutifs des batteries S-300 avaient été livrés aux syriens, et qu’il fallait trois mois pour les y former :
      https://fr.sputniknews.com/internat...
      Or les dernières frappes avérées des Israéliens en Syrie date de la mi-avril 2019, soit plus de 6 mois après que les Syriens les aient intégralement réceptionnés :
      http://www.rfi.fr/moyen-orient/2019...
      Votre affirmation est donc battue en brèche si je me fie aux déclarations des parties prenantes. D’autre part les Syriens disposent en propre d’autres systèmes russes parmi les plus modernes (type Pantsir et Buk), qui la encore ont été incapables d’opérer efficacement (un seul F16 abattu pour plus d’une centaine de frappes israéliennes).
      Aussi cette information est capitale, car si comme les FAITS m’amènent à le penser la réputation notamment des S-300 est surfaite (alors même que jusqu’à présent ils n’avaient jamais subi l’épreuve du feu) et qu’ils sont incapables d’intercepter des cibles furtives, tant des vecteurs (missiles de toute sorte) que leurs porteurs (chasseurs et bombardiers), alors l’Iran est sans défense pour parer une éventuelle première frappe incapacitante, qui mettrait en déroute son système de défense chargé de sanctuariser son territoire. Je le dis et le répète les premières cibles seront les radars, afin de rendre aveugle le dispositif iranien (qu’il l’est déjà manifestement à l’égard des furtifs) et inutilisable l’ensemble de ses moyens SAM. 

       
    • La Russie dispose en effet des plusieurs radars transhorizon type ABM, d’une portée de plusieurs milliers de kilomètres, qui ont été renouvelés récemment. Mais outre qu’aucun radar le plus puissant soit-il ne peut déceler de missile manoeuvrant à très basse altitude (quelques dizaines de mètres) que dans les dernières dizaines de kilomètres (phénomène du à la rotondité de la terre), et qui est le profil de vol privilégié de tout missile de croisière ; outre qu’il n’est pas démontré que les radars russes (même les plus récents type S-500) sont capables de déceler des cibles furtives, et qu’il est même fort probable que les S-300 en soient incapables ; je ne vois pas bien ce qu’une telle information serait en mesure d’aider les Iraniens à parer une attaque de leur système de défense. Déjà parce qu’il n’y a aucune coordination opérationnelle entre les systèmes de défenses antiaériens russes et iraniens, et qu’ensuite quand bien même un radar de détection lointaine situé en Russie capterait quelque chose et transmettrait l’information en temps utile aux Iraniens qu’elle ne le servirait à rien : un radar de détection n’est pas un radar de conduite de tir, qui combine poursuite et engagement. Or c’est ce dernier qui est seul en mesure de guider les missiles antimissiles. Dont acte.
      Vous parlez d’une anecdote concernant la détection par les Russes (par un de leur radar transhorizon précisément) d’un tir en Méditerranée il y a quelques années opéré par les USA. Mais ce tir concernait un ou plusieurs missiles non-furtifs tirés à plusieurs kilomètres d’altitude. Ce qui explique parfaitement leur détection précoce et a longue distance. Tel ne sera pas le cas dans l’hypothèse d’une frappe contre l’Iran.
      S’agissant des capacités de représailles iraniennes à partir de leur territoire en cas de frappe sur celui-ci, vous parlez de dizaines de milliers de missiles ou roquettes. Mais seul un très faible nombre, une grosse centaine tout au plus (principalement des Sahab3) sont en mesure de menacer le territoire israélien ou les bases avancées US au Qatar, en Jordanie ou aux Emirats. Rien de rédhibitoire pour des forces qui disposent dans leurs arsenaux de centaines de missiles antimissiles modernes et performants employables à partir du sol (Arrow israéliens, Patriot et THAAD US) ou des bâtiments croisant au large de l’Iran (SM3 US).

       
    • Votre affirmation est donc battue en brèche si je me fie aux déclarations des parties prenantes

      C’est bien ce qu’il me semblait, cette discussion est inutile. Vous vous fiez aux déclarations, autrement dit, vous êtes un débutant sur le dossier des S-300.

      Si vous connaissiez l’historique des S-300 syriens, c’est à dire, en remontant plusieurs années en arrière, vous sauriez que le plus probable était a priori que la promesse russe d’octobre dernier ne serait pas tenue.
      Parce que toutes les précédentes concernant les S-300 n’ont jamais été tenues.

      J’ai déjà fait, il y a un an, des commentaires sur E&R expliquant le pourquoi du comment de cette attitude russe, et j’avais alors pensé que la promesse russe faite vers le printemps 2018 ne serait pas plus tenue que la précédente, ce qui s’est avéré exact. Je n’ai donc pas besoin de preuve supplémentaire pour savoir que je maitrise la question.
      cf https://www.egaliteetreconciliation... avec mon com du 22 Avril 2018

      Par ailleurs, si la promesse russe d’Octobre avait été tenue, cette évolution importante du rapport de force entre Syrie et Israël aurait forcément été annoncée quelque part.
      Comment expliquez vous ce silence ?

      De plus, si les S-300 avaient été tirés, et ainsi révélés inefficaces (selon vous), ce scoop aurait forcément diffusé par tous les adversaires de la Russie.
      Comment expliquez vous ce silence ?

      Conclusion : c’est votre affirmation qui est a priori très peu probable, et c’est donc à vous de la prouver, ou d’expliquer cette malchance qui fait que vous n’avez aucune référence pour prouver le fait (une annonce de S-300, dont l’auteur a l’habitude ne pas s’y tenir, ce n’est pas un fait).

       
    • Vous postulez que l’arrivée des S-300 dans des mains syriennes était susceptible d’entrainer un bouleversement du rapport de force, et vous vous interrogez ensuite de savoir pourquoi personne n’en fait mention, mais peut-être parce que votre présupposé est erroné : cette arrivée n’entraine pas de bouleversement ! Et Israël continue de bombarder très tranquillement et à sa guise des cibles qu’il estime d’importance stratégique. C’est un constat.

      Je vous ai signalé que les S-300 ne font partie que d’un ensemble plus vaste de moyens SAM russes, parmi les plus moderne pour certains d’entre eux, dont dispose la Syrie, et dont l’efficacité a été mise à mal (quand ils ne furent pas détruits, comme les Pantsir par deux fois) lors des nombreuses frappes israéliennes.

      Dans un des liens que je vous ai fournis il est dit qu’un radar d’origine chinoise spécifiquement conçu pour détecter des appareils furtifs aurait lui-même été détruit au cours d’une de ces frappes. Visiblement lui non plus n’a pas rempli son office... Ça commence à faire beaucoup.

      D’autre part je ne crois pas du tout à votre thèse consistant à soutenir que les Russes mentent ou bluffent à propos de qui à la mainmise sur les systèmes S-300 dont ils disent eux-mêmes publiquement les avoir livrés aux Syriens. Je rappelle que des systèmes S-300 et S-400 russes étaient déjà déployés en Syrie depuis quasi le début de leur intervention (un peu plus tardivement pour les S-400), et qui eux sont toujours restés sous leur contrôle. D’ailleurs pourquoi croire les Russes lorsqu’ils disent avoir livré des S-300 aux Iraniens, et/ou que ceux-ci en aient le contrôle, si l’on poursuit votre logique.

      Sur le fait que ces systèmes ait été livrés à contre-temps (pour l’Iran), ou avec réserve (pour la Syrie) s’explique par le fait que les Russes ont été empêchés d’honorer le contrat dans le premier cas à cause des sanctions internationales levées après l’accord 5+1 de 2017, et dans l’autre cas parce que Israël faisait le forcing pour que la Syrie n’en dispose pas, hypothèque qui a été levée elle-aussi après la destruction de l’IL-20 (par la Syrie je le rappelle) et qui a en partie rebattu les cartes régionales. Et étonnement, ce revirement russe n’a pas entrainé à l’époque de vives protestations de la partie israélienne... Il est vrai que dans l’intervalle elle avait reçu une douzaines de F-35, qu’elle n’a pas manqué d’employer dès leur livraison.

       
    • Ah oui, la rotondité de la terre empêche le radar du S-300 de voir de très loin un tomahawk volant très bas, cela n’empêche pas que la détection et poursuite sera possible dans les 20 ou 30 derniers kilomètres, et c’est suffisant, d’après la fiche wikipedia.

      De plus, tant que le tomahawk reste invisible, il reste aussi automatiquement aveugle, ce qui est quand même gênant s’il vise des S-300 qui ont eu largement le temps de bouger (environ une heure de vol pour un Tomahawk tiré de loin).

      D’autre part, il y a des versions de S-300 qui peuvent être tirées sur une localisation approximative, au delà de l’horizon, et qui réalisent le guidage terminal par infrarouge.

      Quant à la furtivité radar des autres missiles américains, que vous êtes obligé maintenant d’appeler à l’aide, elle reste à démontrer.
      Car vous remarquerez que si les russes n’ont pas de leur coté fait d’énormes investissements pour la furtivité, c’est qu’ils ont préféré investir pour être les meilleurs dans la détection de ces engins prétendus furtifs (souvenez vous du bombardier US "furtif" tombé en Serbie). En l’occurrence, certains radars de S-300 peuvent voir un objet aussi petit que 0,05 m2.

      Et à moins de sortir maintenant de votre chapeau un missile à moteur électrique et piles Duracell, ils sont encore visibles en infrarouge.

      D’autre part les Syriens disposent en propre d’autres systèmes russes parmi les plus modernes (type Pantsir et Buk), qui la encore ont été incapables d’opérer efficacement (un seul F16 abattu pour plus d’une centaine de frappes israéliennes).

      Le Buk n’a rien de moderne, il date de 1979.

      Quant au Pantsir, je cite wikipedia : "On April 14, 2018, American, British, and French forces launched a barrage of 103 air-to-surface and cruise missiles targeting eight sites in Syria. According to a Russian source, twenty-five Pantsir S-1 missiles launched in response destroyed twenty-three incoming missiles."

      La différence avec les résultats face aux frappes israéliennes, c’est que ces dernières sont très limitées, par surprise, sur des batteries inactives, avec des chasseurs qui restent prudemment au dessus du Liban la plupart du temps car leurs cibles sont proches. Rien à voir avec le genre d’attaque contre l’Iran que vous imaginez.

      Inversement, lors de l’attaque occidentale d’Avril 2018, massive et tirée de loin, comme dans votre plan, les radars russes avaient renseigné à l’avance la défense syrienne...

       
    • Merci pour vos échanges. C’est toujours agréable de discuter avec quelqu’un qui maitrise un tant soi peu son sujet. Pour ma part je reste convaincu que l’avance technologique des occidentaux est réelle et prégnante, que les Russes, bien qu’ils aient entrepris un sursaut considérable (qui a d’ailleurs plus visé à enrayer leur déclin) depuis l’arrivée au pouvoir de Poutine, sont encore loin derrière en terme surtout de cohérence d’ensemble. S’ils disposent d’atouts en certains domaines, ils ont aussi des failles majeures et rédhibitoires dans d’autres. La flotte de surface et de haute mer est obsolète et non remplacée. La flotte de ravitailleurs et d’appareils de guet aérien avancé est réduite à portion congrue. Celle concernant les satellites de détection et d’observation est infiniment plus faible que celles des USA. Surtout, l’électronique embarquée (radars, missiles, avions) et les algorithmes de traitement, qui sont les points forts des Occidentaux, sont les points faibles des Russes, tout le monde le sait dans les milieux intéressés. Sans compter le budget faramineux des américano-sionistes, généralement un facteur 10 supérieur à celui de leur adversaire et compétiteurs, et dont l’appareil et la structure de défense sont ultra-rationnels et encore une fois cohérents. Pas d’obsolescence, très peu de failles, une doctrine d’emploi réaliste et efficace et qui est corrélée aux moyens considérables dont ils disposent. D’autre part j’aurais tendance à vous mettre en garde contre une fâcheuse tendance observée chez tous les adversaires des USA, concernant généralement des nations victimes d’un complexe d’infériorité : les effets d’annonce qui se révèlent souvent pour ce qu’ils sont : des bluffent et des opérations d’intoxication qui ne trompent que les gogos mais certainement pas les analystes de la CIA (avions furtifs iraniens, missiles anti-porte-avions chinois, missiles hypersoniques russes etc...) !
      Un dernier aspect technique mais qui a son importance : il y a deux moyens de détruire un radar sans exposer la puissance attaquante. Par le biais d’un missile tiré à distance de sécurité (missile de croisière) et dont les coordonnées de la cible ont été préalablement enregistrées, ce qui pose en effet le problème de la mobilité de la cible. Par la frappe à moyenne distance d’un missile anti-radiation et/ou la frappe directe au moyen d’une bombe guidée, l’un et l’autre étant porté par un appareil furtif pénétrant le système antiaérien adverse.

       
    • Ouh là, vous lancez une rafale d’idées générales, dont le débat nous entrainerait à rédiger une encyclopédie. Donc voici juste mes points de vue, sans les étayer particulièrement.

      D’abord je ne nie pas la supériorité occidentale quant aux capacités d’attaque. Je dis que les russes ont privilégié la capacité de défense. D’où effectivement, par exemple, leur négligence des forces navales.

      D’autre part leurs choix techniques ne sont pas pervertis comme aux US par ce concubinage du Congrès et des industriels, qui oriente vers des engins qui épatent le contribuable, mais hors de prix et d’une fiabilité et utilité contestable (F35 furtif, V22 Osprey, pour les plus célèbres).

      Il ne faut pas sous-estimer leur capacité en électronique et informatique. Leurs cerveaux valent bien ceux des occidentaux. En électronique - héritage de l’URSS - ils ont fait l’impasse sur la production en masse à bas coût de circuits complexes. Pour autant, leur compétence en recherche fondamentale leur permet de développer et produire les petites séries nécessaires de composants très pointus.

      En ce qui concerne le bluff, je suis lucide : le bluff, c’est SunTzu-101, et tout le monde le fait. Donc le bluffeur n’est pas forcément un tigre de papier.
      Prenons le cas du drone sous-marin Poseidon. Sa vitesse annoncée fait douter de sa réalité. Sauf que les sous-marins porteurs sont réellement en construction. Donc il y a quelque chose d’autre (mon hypothèse : un silo de missile déposé au fond de la mer, indétectable).
      Quant aux hypersoniques russes, ils ont été testés, à la suite de quoi des responsables militaires US ont confirmé leur existence, et les crédits pour la mise à niveau des US ont été alloués.
      Notez que les Russes pourraient tester tous leurs missiles discrètement à l’intérieur de leur territoire, ou en mer d’Okhotsk, mais non, ils adorent faire des tests dans la Baltique. Comme je ne leur impute pas de tendances exhibitionnistes, je crois qu’ils prennent soin ainsi de prouver qu’ils ne bluffent pas tout le temps.

      Notez que le fond de mon intervention initiale n’était pas de nier la capacité de destruction des US en Iran. Je dis juste qu’ils ne peuvent rejouer le scenario irakien tel quel, car l’avantage technique des US est moindre et l’Iran est préparé. Sa destruction ne peut donc être ni immédiate, ni totale.
      Son potentiel de contre-attaque immédiate, sur les bases US, sur Israël et l’Arabie est donc dissuasif.

       
  • Le conflit qui oppose l’Iran aux Saoud n’a rien de religieux ; il est né le 14 février 1945, sur le croiseur USS Quincy ... Tout le reste est balivernes.

     

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  • Ni les Américains ni les Iraniens n’ont intérêt à une confrontation directe,......
    un attentat gigantesque sous faux drapeau est possible pour précipiter les Américains dans une guerre contre l’Iran,

    Que désigne-t-on par "les Américains" ? S’il s’agit du "deep state" qui n’aurait pas d’intérêt à une confrontation directe, il ne va pas organiser de faux drapeau.
    Si le faux drapeau est organisé par Israël ou l’Arabie, l’Etat US ne va pas se laisser berner.
    On m’objectera évidemment le cas du 11/09/01, mais c’était un coup "à deux étages", avec "complot dans le complot (Guyénot) qui n’a marché que parce que la présidence US, complice pour la première moitié du plan (visant l’Afghanistan), était trop mouillée pour s’opposer à la seconde moitié (l’Irak).

    Après bon, peut-être que le but des US c’est juste de touiller la marmite jusqu’à ce que le détroit d’Ormuz soit bloqué. Avec une bonne guerre des tarifs douaniers en parallèle, l’économie chinoise va se ratatiner.

     

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  • Cette obsession de faire la guerre... au lieu de faire les cakes avec vos Oakley derrière du blindage, faites du sport, de la pêche etc... ou du porno, ca vous ferait du bien, dépravés

     

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  • #2196168
    Le 11 mai 2019 à 16:39 par kim cherche me trouve
    Les 4 armes de l’Iran dans le scénario d’une guerre contre les USA (et (...)

    L’Iran devrait mettre en oeuvre la méthode Kim qui a fait ses preuves : si vous me faites chier, je vous balance mes missiles nucléaires sur la gueule !

     

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  • Au Yémen on dit que lorsqu’un avion "saoudien" tombe ,un pilote israelien meurt,lorsque l’armée saoudienne se retire ,plein de soudanais sont tués..ça m’étonnerai que les saoud gagnent la moindre guerre ....

     

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  • Un conte légendaire oriental dit : un chasseur d’autruches,extrêmement chanceux et adroit,revenait de chaque partie de chasse avec une étonnante récolte de gibiers de ce bel et impressionnant animal. Ces succès successifs ont fait tourner la tête à notre chasseur,au point qu’il a informé son entourage qu’il compte ramener les autruches,non pas mortes,mais bel et bien vivantes. L’aventurier-chasseur a enfilé une peau d’autruche et s’est glissé dans le troupeau de ces précieux oiseaux. Le malin,sous ses apparences aviaires,s’est fait piégé lui-même sans se rendre compte. Le mystère du destin a guidé les pas d’un autre chasseur qui lui,aussi,chercher à tirer profit de l’abondance du gibier dans cette brousse où rôdait le déguis,qui se faufilait,sans la moindre précaution parmi les oiseaux,a reçu Le premier coup de fusil,coup qui lui était fatal.
    Sophocle a dit : "il y a des lois ineffaçables même si elles ne sont pas écrites."
    L’une d’elles : Lorsque Dieu se prépare à châtier un homme,ou une nation,Il endommage d’abord sa faculté de discernement...

     

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  • La guerre avec l’Iran est inévitable, la tentative de déstabilisation du Venezuela est un fiasco, l’Iran est une étape cruciale dans la création du grand Israël. Alors ils ne lâcheront pas le Moyen-Orient aussi facilement.

    Bolton a déjà prévu de sortir sa boîte Buitoni et la faire passer pour une arme destruction massive.

     

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