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Les Travaux Publics vont supprimer 6 000 emplois en 2012

Le secteur des travaux publics, qui a annoncé jeudi la suppression de 6.000 emplois permanents en 2012 après la révision à la baisse de son activité, réclame la création d’une banque publique dévolue au secteur pour ne pas connaître à nouveau la crise comme au début des années 90.

"Il existe un risque réel que le nombre de suppressions d’emplois permanents monte à 15.000 d’ici mi-2013", a déclaré Patrick Bernasconi, président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), lors d’une conférence de presse.

Au cours des cinq dernières années, le secteur (40 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011 avec 280.000 salariés employés) aura perdu 20.000 emplois, dont 6.000 sur la seule année 2012, selon la FNTP.

"Tous les indicateurs ont basculé dans le rouge depuis le début de l’année", a souligné M. Bernasconi pour expliquer ces suppressions d’emplois.

La FNTP a annoncé qu’elle revoyait à la baisse sa prévision d’activité pour l’ensemble de l’année 2012, tablant sur une baisse de 3% (contre -1% précédemment) par rapport à 2011, en raison de la dégradation de l’économie française et des difficultés financières des collectivités locales.

Comparé au record de l’année 2007, le volume d’activité sera en baisse de 20% en 2012 et reviendra au niveau d’il y a 10 ans.

Pour le seul premier semestre, les heures travaillées par les ouvriers permanents et intérimaires sont en baisse de 7,5% par rapport aux six premiers mois de 2011 et l’activité a reculé de 2,7% en volume.

Les marchés conclus sont quant à eux en baisse de 16% depuis le début 2012.

Des grands projets menacés

Mais la FNTP est surtout inquiète pour l’avenir. Notamment après les propos mercredi du ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac pour qui "le gouvernement n’aura pas d’autre choix que d’abandonner certains projets" d’infrastructures de transport.

Le Schéma national des infrastructures de transports (Snit), prévu par la loi Grenelle 1, établi sous le précédent gouvernement, fixait à 245 milliards d’euros sur 25 ans l’enveloppe nécessaire pour moderniser et entretenir les infrastructures existantes tout en développant de nouvelles installations.

Mais le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, a annoncé, après des critiques de la Cour des Comptes qui pointait l’absence de financement du Snit, qu’une commission va hiérarchiser les projets et juger de leur faisabilité financière.

"Il est nécessaire de choisir, hiérarchiser et programmer rapidement en septembre", affirme M. Bernasconi.

Aussi, après l’annulation de la concession pour la rocade autoroutière "Grand Contournement ouest" (GCO) de Strasbourg, attribué à Vinci, la FNTP affirme que "des interrogations majeures se posent sur le canal Seine-Nord, la ligne à grande vitesse (LGV) Lyon-Turin ou l’aéroport Notre-Dame-des-Landes", près de Nantes, la ville du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Mais, a cause "de l’assèchement préoccupant du crédit au collectivités locales et des difficultés à mettre en place la nouvelle banque devant remplacer Dexia", la principale priorité pour la FNTP concerne "la mise en place d’une banque publique d’investissessement local" dont l’actionnaire de référence serait la Caisse des Dépôts (CDC) avec des "équipes de terrain" de Dexia.

La banque franco-belge Dexia en faillite a engagé un processus de reprise des activités de financement des collectivités locales françaises par une banque des collectivités, fruit d’une coopération entre la Banque Postale et la CDC.

"Mais cette idée d’une banque à 2 têtes ne peut pas fonctionner. D’ailleurs la CDC et la Banque Postale ne veulent pas travailler ensemble", assure sans détour M. Bernasconi.

 






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