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Les véritables raisons de l’éviction du général McChrystal par le président Obama

Le président américain Barack Obama a annoncé aujourd’hui avoir révoqué le général Stanley McChrystal, en invoquant ses propos désobligeants sur l’exécutif.

En réalité, l’éviction du chef militaire en Afghanistan serait due a son incapacité à reconquérir le district Marjah, lors de « l’opération moshtarak » il y a quelques semaine, et plus encore suite à l’annulation de l’offensive dans la province de Kandahar, fief de la résistance afghane.

Le général McChrystal ne manque pas d’humour. Dans entretien accordé au bimensuel Rolling Stone daté du 22 juin, il a répondu au journaliste, qui l’interrogeait sur le vice-président américain Joe Biden, « Qui est-ce ? ». « Biden », reprend un de ses conseillers. Le général s’appuie alors sur le nom du vice-président américain pour se fendre d’un jeu de mot, demandant : « vous avez dit : Bite Me ? » (va te faire voir). Il faudrait néanmoins être naïf pour voir là la vrai raison de l’éviction du chef militaire de l’OTAN en Afghanistan.

La France pas dupe

Les responsable militaires français ne se montrent guère surpris par la franchise de leur collègue américain, qui décide seul, comme c’est la tradition à l’OTAN, des stratégies à employer sur le terrain.

D’ailleurs, selon le Canard Enchainé (1), la direction du renseignement militaire, on affirme d’ailleurs que l’état-majors a reçu de Sarkozy de ne pas revendiquer un quelconque partage des responsabilités. Motifs : il vaut mieux évite que Washington ne demande encore à la France d’engager plus de troupes dans cette guerre interminable.

Même réaction au centre de planification et de conduite des opérations, dont celle du continent français en Afghanistan, Certains officiers rappellent que Jean-Louis Georgelin, l’ancien patron des armées, avait conseillé au Président de ne pas s’impliquer davantage dans ce « merdier ».

Le moral des troupes au plus bas

Le patron du Pentagone, Roberts Gates, admet implicitement l’existence d’un tel « merdier ». Dimanche 20 avril, interrogé par la chaîne Fox N, il a déclaré : « Il est beaucoup trop tôt pour évaluer si la mission en Afghanistan est en train de réussir ou non. » Puis il a laissé entendre que l’objectif fixé par Obama – un retrait partiel de l’Afghanistan en juillet 2011 – ne pourra être obtenu. Confirmation quelques heures après l’émission de Fox News : 10 soldats (américains, britanniques et australiens) trouvaient la mort sous les coups de la résistance afghane. Soit un quarantaine de tués pour l’OTAN en seulement deux semaines, sans compter les blessés et amputés.

Un guerre perdue pour les États-Unis et l’OTAN

L’opération de la reconquête du district de Marjah, menée récemment au sud de l’Afghanistan a été, de l’aveu même du général MacChrystal, un échec. La résistance afghane a regagné la région et n’a pas hésité a exécuter les traitres qui avaient collaboré avec l’ennemi américain.

Échec également de l’installation d’une autorité gouvernementale et de ses policiers affiliés à la marionnette Karzaï, et aucun ralliement de la résistance, malgré les tentatives de corruption faite par l’occupant étranger.

Ce constat a conduit McChrytal à annuler l’offensive qu’il envisageait de mener dans la province de Kandahar, ce qui a contrarié les plans de l’administration américaine, et a finalement décidé, aujourd’hui, le président Obama à limoger McChrystal au bénéfice du général Petareus.

Comme le relève un article de l’hebdomadaire américain « Times » du 14 juin dernier (2), les États-Unis ont déjà dépensé 26 milliards de dollars uniquement pour former l’armée afghane du traitre Karazaï. Une « farce » aux frais des contribuables américains, selon l’hebdomadaire.

La nomination de Petraeus ne changera rien à la donne, pour les États-Unis et l’OTAN, cette guerre est définitivement perdue.

Agata Kovacs, pour Mecanopolis

Notes :

1. Livraison du 23 juin 2010

2. Egalement cité dans le Canard du 23 juin 2010