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Lucette Destouches, la veuve de Louis-Ferdinand Céline est morte

Depuis plus de 55 ans, on l’appelait « Madame Céline », preuve du respect, presque de la déférence que l’on accordait à cette ancienne professeur de danse au destin hors du commun. En 1935, elle n’a que 21 ans quand elle croise l’écrivain déjà auréolé du succès du Voyage au bout de la nuit et qui s’apprête à publier Mort à crédit. Coup de foudre ! Seule la mort les séparera, celle de Louis-Ferdinand en 1961. Elle est tellement pressée de le rejoindre que sur sa tombe, elle fait graver « Lucette Destouches, 1912-19… » Mais Dieu ne voulait pas d’elle ! Lucette Almanzor (son nom de scène, ou Almansor, son nom de jeune fille) s’est éteinte finalement à l’âge de 107 ans.

 

Gardienne du temple, elle habitait la maison de Meudon qui fut le dernier domicile de Céline. C’est ici, au premier étage de la villa Maïtou, 23 ter route des Gardes que l’écrivain décéda le samedi 1er juillet 1961. Dans l’ombre du géant, elle donnait des cours de danse. Et jusqu’à son dernier souffle, elle perpétua inlassablement son souvenir...

[...]

Souvent allongée sur une méridienne en face d’une cage où voletait Toto, un perroquet copie conforme du Toto de Céline mort dans les années 70, Lucette était curieuse de tout et friande des bruits de la ville. Elle ne ratait pas un journal télévisé, conservait une mémoire intacte au point de se souvenir d’une soirée donnée par Otto Abetz, l’ambassadeur d’Allemagne à Paris pendant la guerre.

Figure discrète des lettres et des arts de la seconde moitié du XXe siècle, Lucette Almanzor fut intime de figures aussi considérables que les écrivains Paul Morand, Antoine Blondin, Roger Nimier ou Marcel Aymé, des prestigieux comédiens Michel Simon et Arletty, du peintre Jean Dubuffet, du chanteur Mouloudji... Sa maison était devenu un lieu de pèlerinage où malgré deux incendies à la fin des années 60 puis en 1975 on conservait pieusement les reliques du maître.

 

Avec lui à Berlin, Sigmaringen et Copenhague

Lucette Destouches était également la dernière survivante de la petite colonie de Français qui à l’automne 1944 gagna Sigmaringen, cette ville du Bade-Wurtenberg où s’était replié le gouvernement en exil du régime de Vichy. Son mari y soigna avec dévotion et sans compter son temps les maux de ces milliers d’irréductibles repliés dans une ville trop petite pour leur offrir l’hygiène et le confort minimum. Le docteur Destouches en fit un livre, D’un château l’autre, sous le nom de Louis-Ferdinand Céline. Elle forma avec son mari, et leur chat Bebert qui ne les quittait jamais, le noyau dur de ces irréductibles soutiens du gouvernement de Vichy vivant en vase clos avec Pétain, Laval, Brinon, Otto Abetz.

[...]

L’oeuvre de Louis-Ferdinand Céline tombera en 2021 dans le domaine public. Il sera alors loisible à chaque éditeur de publier tous les textes – même les plus contestables – de l’auteur, mais c’est à Lucette de désigner par testament à qui reviendra le droit moral de l’écrivain. Une tache ô combien importante et délicate et qui sera disséquée.

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Lucette est la vedette de l’émission Seize millions de jeunes, diffusée à la télé française (chaîne unique) le 2 décembre 1965...

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