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Manifestations anti-Kabila en RDC : la police ouvre le feu

Des milliers de manifestants hostiles à Kabila ont défilé lundi dans les rues de Kinshasa. La police a ouvert le feu.

La police congolaise a ouvert le feu lundi à Kinshasa pour disperser plusieurs milliers de manifestants hostiles à la nouvelle loi électorale en cours d’examen au parlement. Selon eux, le texte législatif a été voulu par le président Joseph Kabila pour se maintenir au pouvoir.

Trois personnes dont un policier ont été tués lors de ces violentes manifestations qui ont tourné par endroits à l’émeute, a indiqué à l’AFP un haut responsable gouvernemental. On décompte également deux morts parmi les pilleurs, selon lui.

Des pillages et des échauffourées entre groupes de centaines de jeunes et la police, à coups de pierres et de gaz lacrymogène, ont été signalés dans divers quartiers populaires de la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), dont plusieurs axes étaient coupés par des barrages de pneus enflammés.

Des coups de feu ont été entendus en plusieurs endroits de la capitale. Plusieurs véhicules ont été brûlés ou caillassés. Une journaliste de l’AFP a pu voir un troisième blessé, âgé de 22 ans, également touché par balle. Selon des opposants, il a été blessé tandis que la police cherchait à disperser un groupe de manifestants près du parlement.

Trois partis d’opposition

Un collectif formé autour de membres des trois principaux partis de l’opposition avait appelé "à occuper massivement" le parlement lundi et à manifester dans tout le pays pour faire obstacle au projet de révision de la loi électorale, adopté samedi par les députés et qui devait être examiné lundi après-midi au Sénat.

En liant la tenue des prochaines élections législatives et présidentielle aux résultats du recensement général devant commencer cette année, ce texte est susceptible d’entraîner un report de ces deux scrutins censés avoir lieu fin 2016. Ce qui signifierait de facto le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, à la tête de la RDC depuis 2001, au-delà du terme de son mandat.

Très tôt, des centaines de policiers et de soldats de la Garde républicaine (GR) ont bouclé le parlement, empêchant tout passage dans un large périmètre autour du palais du peuple, incluant les sièges de plusieurs partis politiques d’opposition. Les violences ont eu lieu alors que M. Kabila recevait son homologue angolais, José Edouardo dos Santos, pour la signature d’accords économiques.

Ville morte

Dans bien des endroits, la capitale ressemblait à une ville morte : rues désertes, écoles fermées, transports en commun perturbés. Nombre d’habitants et d’écoliers sont restés chez eux.

Sur les grands axes menant au riche quartier Gombe, où se trouvent administrations et ministères, on pouvait voir des policiers et soldats à chaque carrefour, alors qu’un hélicoptère militaire patrouillait dans le ciel. Le siège de la télévision publique était gardé par des postes de GR armés de mitrailleuses.

Ville morte, Lubumbashi, deuxième ville du pays, dans le sud-est, l’a été également pendant une bonne partie de la journée, selon plusieurs témoins. Un fort déploiement militaire et policier semble y avoir dissuadé toute velléité de manifester. À Goma, capitale du Nord-Kivu, l’AFP a vu 16 opposants arrêtés pour avoir bravé l’interdiction de manifester décrétée par le maire de la ville.

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