Egalité et Réconciliation
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Mise au point de Benoît Girard

Alors que les dissensions se multiplient autour des débris fumants de la petite Alliance-République-Éthique, et que mon nom y est associé sans que j’aie été consulté sur rien, je tiens à déplorer publiquement que les insultes et les procès d’intention se substituent, une fois de plus, au sens du bien commun.

Fonder une association, en démissionner sans préavis, puis se revendiquer de la figure de Jean-Marie Le Pen pour faire pression sur la personne de son successeur : alors que le sort du pays est en jeu, de tels procédés ne sont certes pas de nature à clarifier une situation déjà complexe.

Marine Le Pen, présidente du Front national, n’a pas besoin d’être bafouée, mais soutenue. Que ceux qui dénoncent l’emprise de tel ou tel lobby sur le camp national commencent par ne pas déserter le terrain au profit de leurs intérêts personnels.

Quoi qu’ait pu me coûter la défense, à temps et contretemps, de mon idéal de réconciliation nationale sur la base d’une éthique humaniste, je tiens à réaffirmer ma loyauté à l’endroit de tous ceux, intellectuels et politiques, dont l’antériorité au service de la cause nationale fonde la légitimité. L’engagement politique n’est pas un jeu mais un sacrifice.

Je publie de nouveau le texte que j’avais écrit à l’intention d’Omar Djellil et de Stéphane Durbec quand ce dernier apprit qu’il était convoqué devant le Bureau politique du Front national pour défendre sa position, le 1er septembre dernier. Elle résume la ligne politique qui a toujours été la mienne, et à laquelle j’entends me tenir sans varier.

Honneur et fidélité

Réflexions sur un rassemblement

1 – Du Front national à l’Alliance-République-Éthique

En quittant le Front national au mois de juin dernier, j’affirmai que ce dernier "demeur[ait] le seul parti qui propos[ait] d’édifier une digue nationale face au déferlement du totalitarisme libéral." [1] (déclaration reprise par L’Union-L’Ardennais du 27 juillet 2011). Par conséquent, loin des interprétations fantaisistes qui se sont multipliées ici et là, je ne reprochais pas au Front national d’être ce qu’il est, c’est-à-dire un parti de rassemblement populaire capable d’attirer dans ses rangs tous ceux, d’où qu’ils viennent, qui veulent barrer la route aux oligarchies mondialistes. Au contraire, à l’issue d’une campagne cantonale qui m’avait mis au contact direct de la réalité sociale, je m’impatientais qu’il ne le fût pas encore suffisamment devenu. De mon point de vue, cela impliquait que le Front ne se contente pas de cultiver une petite partie de son jardin électoral, mais qu’il adopte une posture politique offensive susceptible de dépasser les clivages incapacitants de la société française puis de susciter, après la conquête du pouvoir, une dynamique internationale dont la France prendrait la tête.

Contrairement à ce que j’ai entendu dire, je tiens à préciser que je n’ai jamais accusé le Front national ou ses dirigeants de racisme et de xénophobie. Le racisme et la xénophobie ne sont que des sous-produits du multiculturalisme immigrationniste et métisseur. Quoique d’apparence contraire, ils se rejoignent dans la négation, sournoise ou revendiquée, de toute altérité. En conséquence, il est bien évident que racisme et xénophobie n’ont jamais eu leur place dans le programme du Front national. Quant à ceux, dissimulés dans ses rangs, qui assimilent à de la lâcheté le refus d’endosser les infamies qu’engendre la déliquescence contemporaine, ils font preuve d’un aveuglement qui confine à la trahison.

Subir des avanies lorsqu’on fait le choix, radical, d’appartenir au seul parti d’opposition, c’est dans l’ordre des choses. Que certains, par réaction instinctive, tiennent des propos ou adoptent des comportements de nature à les justifier et à décourager des gens censés de nous rejoindre, voilà le piège auquel il faut à tout prix que nous nous soustrayions. Si nous traitons ce problème par le déni, nous serons confrontés de plus en plus souvent à des situations imprévues et médiatiquement retentissantes qui nous acculeront à la défensive (cf. Oslo et l’affaire Jacques Coutela). Si au contraire nous parvenions à déployer dans l’opinion une analyse autonome et intelligible de la crise actuelle, et que nous clarifions l’articulation des ses divers aspects (sociaux, économiques, culturels, politiques, intellectuels, spirituels...), nous démasquerions nos accusateurs comme responsables, ou complices, des maux dont ils veulent nous faire porter la responsabilité.

Si je reconnais que mes diagnostics, ou du moins la relative brutalité de leur communication, ont pu heurter à bon droit, j’assure que ceux-ci ne découlent d’aucune animosité personnelle à l’endroit du Front ou de son équipe dirigeante. Je suis conscient que le Front est un grand navire, naviguant à vue par gros temps, et que si, grâce à Dieu, les marins qui veulent rejoindre son équipage sont de plus en plus nombreux, cela n’induit pas qu’il soit possible, ni souhaitable, de lui faire changer de cap au gré des humeurs exprimées par chacun.

C’est dans cet état d’esprit que j’ai rejoint l’Alliance-République-Éthique, une association née de la rencontre explosive entre une figure historique du Front national et le responsable d’une mosquée marseillaise, ancien militant de SOS-Racisme revenu du communautarisme victimaire. Tandis que le navire amiral naviguait à contre flots, il ne m’apparaissait pas vain qu’une flottille, ratissant large, se tînt prête pour venir l’épauler à l’instant décisif. Telle est ma conception de l’Alliance-République-Éthique : une structure forte, indépendante, originale, mais puissamment habitée par la volonté de participer de toutes ses forces à la prise du pouvoir en 2012.

2 - Identité et civilisation

Au delà des identités parfois antagonistes, et trop facilement instrumentalisées, dont les aléas de l’Histoire ont composé le camp national, il importe, au seuil de la tragédie qui s’annonce, que nous ne perdions pas de vue ce qui fonde l’unité de notre civilisation : non le sentiment d’appartenir à un même clan, mais la conscience, aujourd’hui ébranlée, d’avoir en dépôt un trésor inestimable sur lequel se sont construites les sociétés occidentales il y a plus d’un millénaire et demi : la raison grecque, le droit romain et l’amour chrétien. Aussi n’est-ce pas seulement la France que nous avons à sauver, ce n’est pas non plus l’Europe en tant qu’hypothétique puissance en gestation, c’est bien une civilisation, politiquement organisée comme un ensemble harmonieux d’entités souveraines dont aucune ne saurait prétendre constituer, à elle seule, une totalité. Ainsi a-t-il été mis fin à la politique mythologique qui asservissait l’homme en se proposant comme l’unique horizon de son espérance. Ainsi se sont rencontrés Dieu et César, l’Esprit et la Loi. De cette dualité, et non premièrement de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, procède notre liberté [2].

A l’oublier, nous risquons de devenir les jouets, sinon les instruments, des forces obscures qui préparent l’avènement d’une caricature d’unité : la dictature globale de la finance et des marchés. L’Histoire, qui avance masquée, est remplie de sinistres précédents. En 1789, alors que l’Ancien Régime croulait sous le poids de ses contradictions, le processus révolutionnaire est parvenu à enrôler le peuple à son service puis, une fois abattues les institutions qui le protégeaient encore un peu, l’a expédié au fond des mines, extraire ce dont on fit les canons de Verdun.

En conséquence, porté par une grande espérance, en même temps que par le sens des responsabilités, j’affirme que Marine Le Pen, régulièrement désignée à la succession de Jean-Marie Le Pen, demeure la seule légitime à incarner et à diriger, dans et hors du Front national, le grand mouvement de la résistance française.

C’est elle que l’Histoire a désignée à cette responsabilité surhumaine.

Pour elle, sans jamais renoncer à notre spécificité ni à notre liberté de parole, dépouillons- nous de nos étroitesses et de nos peurs.

Avec elle, voguons au large.

Benoît Girard, Avignon (Vaucluse) – Tournavaux (Ardennes), 4 août 2011

Notes

[1] http://www.benoitgirard.fr/article-...

[2] Cf. Cardinal Ratzinger, Église, œcuménisme et politique, Paris Fayard, 1987, pages 197 et suivantes.

 






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