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PME, TPE : l’URSSAF m’a tu(er) !

Trop de charges tue les charges

Le discours politique ambiant encourage la création d’entreprise. Mais pour Bertrand Chokrane, la réalité pour une grande majorité des TPE et des travailleurs indépendants est éloignée du portrait radieux que l’on dresse.

Diplômé de l’Ecole normale supérieure et titulaire d’un post-doctorat au MIT, Bertrand Chokrane a été responsable du planning stratégique chez Renault-Nissan puis chez Dassault-Systèmes. Il est actuellement PDG d’une société d’analyse financière spécialisée dans le domaine de l’audit, du conseil et de la prévision de marché. Plus d’informations sur ce site.

Soyons réalistes, le salariat devient une rareté. Les évolutions technologiques (robotisation, digitalisation) permettent de produire davantage avec moins de salariés. Les plans sociaux se succèdent sans interruption et le chômage continue d’augmenter. La récente baisse des demandeurs d’emploi pour le mois de mars dernier étant due pour seulement 3,7% à des reprises en CDI (le restant étant principalement dû à des radiations, à des défauts d’actualisation et des stages). Il est donc naturel pour un grand nombre de se tourner vers l’entreprenariat d’autant que le discours politique dominant les y incite fortement.

Si la mutation actuelle du monde du travail nous conduit tous à devenir entrepreneurs, soyons prévenus de ce qui nous attend. Ils sont nombreux à rêver de créer leur entreprise, mais ceux qui passent à l’acte déchantent très vite. Les indépendants, artisans, professions libérales et commerçants accusent le coup. En 2014, les petits patrons représentaient 90% des dépôts de bilan. S’il est vrai que le ralentissement économique engendre une diminution de la demande qui met les petites entreprises en difficulté, force est de constater que rien n’est fait pour les aider à tenir bon, le rouleau compresseur s’abat sur elles, sans discernement.

La deuxième difficulté se trouve dans un taux exorbitant et déraisonnable de cotisations qui se rapproche des 50% du chiffre d’affaires déclaré, si bien que certains doivent souscrire à un emprunt pour pouvoir payer leurs URSSAF.

La première difficulté est le caractère aléatoire des paiements de cotisations sociales. Contrairement aux impôts (gérés par l’administration fiscale), les organismes de recouvrement comme la CIPAV (qui gère les retraites des professions libérales) ou le RSI (le Régime Social des Indépendants) proposent des modes de calcul incroyablement complexes pour un entrepreneur seul qui est à la fois et au four et au moulin. C’est d’autant plus inquiétant que les chefs d’entreprise mono salarial constituent la majorité du genre. En quelques mots, comme l’entrepreneur ne peut pas savoir à l’avance quel sera son chiffre d’affaires de l’année en cours et que les taux varient en fonction de ce montant, il arrive à un point où il ne peut pas savoir à l’avance ce qu’il doit payer. Cette situation est très difficile à gérer et lorsque les ventes baissent, c’est la double peine.

La deuxième difficulté se trouve dans un taux exorbitant et déraisonnable de cotisations qui se rapproche des 50% du chiffre d’affaires déclaré, si bien que certains doivent souscrire à un emprunt pour pouvoir payer leurs URSSAF. Et on ne mentionne pas les innombrables dysfonctionnements (problèmes informatiques entre autres), comme des appels de cotisations erronés ou du harcèlement juridique injustifié. Sans compter que, à peine les statuts déposés, les entreprises sont déjà ponctionnées, avant même d’avoir réalisé un quelconque chiffre d’affaires.

Lire la suite de l’article sur lefigaro.fr

 


 

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12 Commentaires

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  • #1454733
    Le 29 avril 2016 à 08:37 par Patriote syndiqué
    PME, TPE : l’URSSAF m’a tu(er) !

    Première phrase : le salariat devient une rareté.
    Pour info c’est 91% des actifs

     

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    • #1454825
      Le Avril 2016 à 11:21 par el vago
      PME, TPE : l’URSSAF m’a tu(er) !

      Toute la nuance est dans le "devient".
      Si on est bien conscient que cela était le cas jusqu’à actuellement,
      cela ne sera pas forcément le cas dans un futur plus proche qu’on ne le croit.

       
    • #1454930
      Le Avril 2016 à 14:12 par Patriote syndiqué
      PME, TPE : l’URSSAF m’a tu(er) !

      @el vago

      La nuance de la nuance c’est que devient c’est au présent, au futur (même proche) c’est deviendra.

      Salariat à défendre point barre. Ce genre d’article du système est juste là pour légitimer les attaques contre le code du travail. Dommage de les retrouver sur ER.

       
  • #1454749
    Le 29 avril 2016 à 09:15 par nico
    PME, TPE : l’URSSAF m’a tu(er) !

    On l’encourage aujourd hui pour mieux le traiter comme le pire des délinquants ensuite et le ponctionner jusqu’à l ’insupportable.. jusqu’au suicide parfois .

    La plupart des petits entrepreneurs se démènent uniquement pour continuer d’avoir une activité professionnel et ne pas se retrouver chômeur .
    C’est tout juste si parfois leur condition ne se résume pas qu’a être "esclave" de l’état en travaillant en priorité pour payer leurs charges.

     

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  • #1454760
    Le 29 avril 2016 à 09:43 par Bazile
    PME, TPE : l’URSSAF m’a tu(er) !

    Le fisc transforme les "indépendants" en esclaves d’Etat : les cotisations représentent 50% non pas du bénéfice mais du chiffre d’affaire ! Seuls les fraudeurs peuvent s’en sortir .

     

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  • #1454769
    Le 29 avril 2016 à 09:56 par JeSuisLePen
    PME, TPE : l’URSSAF m’a tu(er) !

    « Il est frappant de constater que ces réalités, bien que relayées dans les médias, sont constamment ignorées dans un débat public dominé par une confusion entre les entreprises du CAC 40 et les petites entreprises. »

    Seul le FN ne fait pas cette confusion et défend les petites entreprises. Les autres défendent les multinationales.

     

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  • #1454775
    Le 29 avril 2016 à 10:06 par ST
    PME, TPE : l’URSSAF m’a tu(er) !

    Les charges sociales représentent 40 à 45% du bénéfice. Mais les charges elles mêmes ne sont pas chargées, c’est à dire que même si un indépendant n’a aucun frais, ses charges sociales ne dépasseront pas 30% de son chiffre d’affaire (sachant que son bénéfice est égale à son CA moins les CS déjà payées).

    Le mode de calcul est complexe et on en vient à préférer le mode de calcul plus simple des AE (26% du CA), même si celui-ci est souvent moins intéressant dans les faits. Mais il n’est, en rien, lié au hasard.

    Bref, le Figaro, encore une fois, nous bidonne.

     

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    • #1455065
      Le Avril 2016 à 18:38 par Pascal
      PME, TPE : l’URSSAF m’a tu(er) !

      Merci pour votre message purement comptable mais vos chiffres sont faux ou biaisés.
      On est déjà à 48% brut, voire plus de 50 dans certaines filières. Csg crds, les gros machins qui viennent derrière, vous connaissez ? c’est pas de la cotisation sociale ?

      Bref, quand on additionne tous les petits "a cotés", taxes machin avant, cotisation truc après, je rajoute les frais de "comptable" qui me prend 2500€ (et qui devient indirectement un parasite de plus puisque qu’il ne me sert qu’à me rendre présentable pour la tonsure), on passe de 75k€ de chiffre à 25k€ de revenu... avant impôt sur le dit-revenu.

      L’artisan est de fait en premier lieu un collecteur d’impôt, "impôt" au sens large.

      Signé ; Un artisan qui constate chaque année la différence entre la première et la dernière ligne de son bilan. Ce qu’il y a entre ? C’est un bonneteau intellectuel qui empêche de se révolter...

       
  • #1454818
    Le 29 avril 2016 à 11:15 par sous
    PME, TPE : l’URSSAF m’a tu(er) !

    "La deuxième difficulté se trouve dans un taux exorbitant et déraisonnable de cotisations qui se rapproche des 50% du chiffre d’affaires déclaré,"...

    Dans la mesure où un employeur ne paie ce qui est nommé improprement ses ’charges patronales’ que sur ce que lui rapportent ses employés, que dire de ce qui pèse sur leur travail ? Entre les prélèvements, les taxes, l’impôt sur le revenu (ce qui en reste) on est tout simplement à 3 jours sur 10 de travail de l’esclavage pur et simple, 7 € sur 10 sortent de la poche du salarié et les 3 qui lui restent sont coonstamment mis sous pression via les charges bancaires. Ce qu’on appelle l’enfer fiscal. Quand on pense qu’en plus de cela ils ont déjà mangé 8 années à venir de rentrée fiscale on se rend bien compte que rien leur ne suffira jamais. C’est la mise en coupe réglée à outrance de la Nation. Une Nation autosuffisante, cultivée comme un jardin du Nord au Sud, où 90% des gens travaillent sans jamais sortir des difficultés est à l’évidence une Nation trahie.

     

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  • #1454829
    Le 29 avril 2016 à 11:25 par paras
    PME, TPE : l’URSSAF m’a tu(er) !

    "Le discours politique ambiant encourage la création d’entreprise"...

    Lol, évidemment ; ils/elles ne vont pas encourager l’inverse de ce sur quoi ils/elles vivent en parasites hypervirulents. Ils/elles se nourrissent de chacun de vos gestes, à l’affût de ce qu’ils/elles peuvent prendre dans vos poches, entretenant un racket perpétuel par tous les moyens. On ne leur échappe qu’en cessant de bouger, en bougeant hors de leur champ de vision, ou en les surplombant du haut de tout ce qu’on a pu accumuler pour pouvoir échapper à leur voracité insatiable. Hommes et femmes poux, ténias mâles et femelles, toujours en quête de la partie du doublet qui leur manque pour perdurer.

     

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  • #1455005
    Le 29 avril 2016 à 16:50 par PAT
    PME, TPE : l’URSSAF m’a tu(er) !

    Faudrait arrêter de parler de "charges" pour les "cotisations sociales"
    qui a été utiliser a tord et a travers par le medef pour ancrer dans
    l’esprit des gens le coté négatif de l’action de l’état dans la répartition sociale.
    Ceci dit on dirait que l’état fait tout pour dégouter les pmes/pmis avec un système
    ( urssaf,rsi...) complètement aberrant pendant que les "gros" font de "l’optimisation" !

     

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  • #1455181
    Le 29 avril 2016 à 21:39 par bofpwr
    PME, TPE : l’URSSAF m’a tu(er) !

    Déjà, le fait de prétendre anticiper l’avenir en extrapolant sur les tendances immédiates et par nature fluides est parfaitement stérile, j’ai des tonnes d’ouvrages de prospective dans ma bibliothèque dont la lecture fait franchement sourire ne serait-ce que 10 ans après la date de leur rédaction. Autant lire les BD de scifi des années 50 (voitures volantes ! énergie illimitée !).

    Ensuite, les charges sociales ne sont pas calculées sur le chiffre d’affaire mais sur les traitements (aussi bien pour les salariés que pour les non salariés), et quand on vous dit x% de charges sociales c’est à calculer de la même façon que la TVA : 20% en plus de la valeur HT : 100 € HT font 120 € TTC, mais dans 120 € il n’y a pas 20% de TVA (seulement 16,66%).

    Exemples :

    Charges salariales en France : 82%, ça ne veut pas dire que 82% du montant du coût salarial est constitué de charges sociales (sinon je vous dis pas vos horaires de travail, les gars), mais que les charges sociales ajoutées au salaire NET constituent 82% en plus.

    Donc :

    Salaire net : 1000 €
    Charges sociales : 820 €
    Coût pour la société : 1820 €

    Même principe pour les TNS dans les sociétés à l’IS (imaginons que les charges soient 50% ce qui n’est pas le cas même si on n’en est plus trés loin) :

    Salaire net : 2000 €
    Charges sociales : 1000 €
    Coût pour la société : 3000 €

    Alors oui, ça fait 50% de charges sociales en plus, mais pas "50% de charges sociales sur le total", seulement 33%.

    Il me semble que le principal danger ce ne sont pas les charges du moment qu’elles restent stables, mais :

    - La terrible instabilité fiscale qui est en cours depuis quelques années : impossible de planifier quoi que ce soit alors qu’une partie des règles changent tous les ans et qu’une grande partie des nouveaux règlements sont rétroactifs (oui moi aussi j’ai appris en cours d’éducation civique que la loi n’est pas rétroactive, mais apparemment les lois fiscales vivent en dehors de la constitution).

    - L’incapacité des employés du RSI et des services fiscaux à suivre le mouvement (si vous n’êtes pas d’accord avec eux sur l’interprétation de la loi, c’est vous qui avez tord jusqu’à ce qu’un tribunal administratif ou civil produise une jurisprudence, et à vous de vous débrouiller pour gérer l’avis à tiers détenteur et à expliquer à vos fournisseur qu’ils ne seront pas payés ce mois-ci).

    Bref, encore un article démagogique à la Sarkozy "on va baisser les charges sociales et vous serez sauvés !"

     

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