Le Premier ministre du Qatar Hamad Ben Jassem Al-Thani a estimé qu’Israël ne devait pas rester dans l’impunité après ses raids meurtriers sur Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste Hamas.
« Cette agression abjecte ne doit pas rester dans l’impunité », a déclaré cheikh Hamad tard mercredi soir à Ryad où il a assisté à une réunion des monarchies du Golfe et de la Russie au sujet de la Syrie, selon l’agence officielle Qna.
« Le Conseil de sécurité doit assumer ses responsabilités pour préserver la paix et la sécurité dans le monde », a-t-il ajouté, soulignant que l’escalade de la violence à Gaza était de nature à « favoriser l’extrémisme ».
« Nous refusons le terrorisme et l’extrémisme, mais ce genre d’agressions irresponsables et injustifiées doivent être dénoncées par le monde » entier, a encore dit cheikh Hamad.
Le Qatar, un riche petit pays gazier du Golfe et fervent soutien des soulèvements dans les pays du Printemps arabe ayant porté au pouvoir des mouvements islamistes, vient de promettre des investissements de 400 millions de dollars pour la reconstruction de la bande de Gaza, dévastée par l’opération israélienne « Plomb durci » en décembre 2008-janvier 2009.
Ces investissements avaient été annoncés lors de la visite « historique » que l’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, avait effectuée le 23 octobre à Gaza, la première d’un chef d’État depuis que le mouvement islamiste Hamas a pris le contrôle du territoire en 2007.
La presse du Qatar rappelle jeudi que le Printemps arabe a changé la donne au Moyen-Orient.
« La rue arabe qui s’est soulevée contre la tyrannie et la corruption (...) ne peut plus accepter la poursuite de “la présumée paix” avec un gouvernement qui tue les gens à Gaza sous prétexte de préserver sa sécurité », écrit le quotidien Al-Raya de Doha.
Le journal appelle les pays arabes, notamment l’Égypte et la Jordanie liées par des accords de paix avec Israël, à adresser au gouvernement israélien "un message clair et sans équivoque, que la poursuite du bombardement de Gaza et l’assassinat de ses habitants menacent le sort de ces accords de paix".
« (La bande de) Gaza d’aujourd’hui n’est pas celle de 2008 », avertit pour sa part le quotidien qatari Al-Arab.
« Les peuples arabes et les régimes patriotiques portés au pouvoir par les révolutions du Printemps arabe ne permettront plus à Israël de rééditer ses offensives militaires à Gaza » de 2008, estime l’éditorialiste du journal.
Jeudi, trois militants palestiniens ont été tués par une frappe aérienne israélienne à Gaza, au deuxième jour d’une offensive d’Israël contre les groupes armés de ce territoire, qui a fait au total 11 tués et 100 blessés selon un bilan de sources médicales palestiniennes.
Trois Israéliens ont péri également jeudi matin, tués par une roquette tirée sur la ville de Kyriat Malachi, tout près de la bande de Gaza, dans le sud d’Israël, a indiqué la police.