Egalité et Réconciliation
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Réédition Kontre Kulture :
La Bête sauvage, de Michel Clouscard

Dans ce second volet d’un triptyque comprenant par ailleurs Le Capitalisme de la séduction et Critique du libéralisme libertaire, Michel Clouscard se propose d’« étudier par quelle stratégie le capitalisme a produit la société civile, ce que Hegel appelait  la Bête sauvage   : une société qui n’est plus qu’un marché ».

Sous de Gaulle, le capitalisme d’État permet à la France de développer son infrastructure, et une politique de distribution des profits donne aux ménages la possibilité de s’équiper, créant « l’environnement qui permet aux vertus ménagères de se déchaîner, à l’enfant de bien travailler dans son coin, au père de se reposer ». Ceci fait, le capitalisme a besoin d’un nouveau marché. Le temps libéré par la mécanisation et par l’équipement des ménages deviendra sa cible : ce sera le tournant de la société des loisirs servie par l’idéologie du désir. Mais il faut pour cela passer du sérieux incarné par de Gaulle, au frivole : ce sera le rôle de Mai 68 qui mettra au pouvoir Pompidou le libéral et les idées de Cohn-Bendit, le libertaire.

Dès lors, l’appareil d’État n’est plus l’émanation de l’État – qui de répressif devient permissif – mais du grand capital. La liquidation des valeurs traditionnelles devient nécessaire ; le gauchisme sera « l’instrument privilégié de cette opération  : toute morale sera dite réactionnaire, ce qui permet de ridiculiser la résistance populaire, du travailleur chef de famille ». À ce stade, « la société civile tient les deux bouts  : le macrosocial et le microsocial, l’État et la famille, l’instance suprême de la morale sociale et la cellule de base de sa diffusion ». C’est l’avènement de la social-démocratie qui, bien plus qu’un courant de pensée ou un parti politique, est « un concept opératoire  : la gestion de la nouvelle société voulue par le capitalisme moderne ». La Bête Sauvage triomphe.

 

Michel Clouscard (1928-2009) est un sociologue et philosophe français, proche du parti communiste. Professeur de sociologie à l’université de Poitiers, marxiste, auteur de nombreux ouvrages, il a fait une critique radicale du libéralisme en prenant en compte les changements de processus de production d’abord, l’évolution de l’objet même de la production ensuite.

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16 Commentaires

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  • #918622

    Venant de finir le "Traité de l’Amour-fou" (haut niveau hein faut quand meme s’accrocher, mais c’est très rigoureux au niveau philosophique), j’ai très hâte de parcourir cet autre ouvrage du regretté Clouscard car tout ce qui démontre par A + B que le progrès tant véhiculé par nos élites n’est qu’un cadre philosophique pour l’épanouissement et l’extension du Marché. Cela permet de faire comprendre aux gens qui se disent de gauche, par la gauche, avec les concepts et la pensée des esprits les plus éclairés pour quelqu’un de gauche (Rousseau, Hegel, Marx...) que le progressisme n’est pas de gauche. Irréfutable.

     

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  • #918793
    Le 31 juillet 2014 à 15:56 par Oracle
    Réédition Kontre Kulture : La Bête sauvage, de Michel Clouscard

    Tout ça a tété théorisé dans un document "Pacte synarchique d’empire". On appelle ça la révolution sèche, c’est à dire par le haut et sans violence physique.

    Y.Moncomble dans un excellent livre "Le viol psychique des foules ou le complot permanent" a démonté les mécanismes sociaux de cette asservissement généralisé de la société humaine.

    Nietzsche, avait prédit ce que serait l’avenir des sociétés industrielles :"Le monde va au devant d’un esclavage spirituel tel que l’humanité n’en a jamais connu auparavant".

    Avec Clouscard, on est dans la pure sociologie du Capitalisme. C’est la référence absolue.

     

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  • #918820
    Le 31 juillet 2014 à 16:20 par Rousseau
    Réédition Kontre Kulture : La Bête sauvage, de Michel Clouscard

    Super réédition !! si cet ouvrage est aussi bon que les deux autres que j’ai, je vais prendre un leçon un fois de plus, Clouscard est l’un des meilleurs philosophe, fière et heureux qu’il est été un philosophe français.

     

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  • #918986

    Je me demandais ce que penserai Kontre Kulture de rééditer le Génie du Christianisme de Chateaubriand. J’ai été étonné, après en avoir entamé la lecture, de ne pas en avoir entendu parler plus tôt chez ER (il est par ailleurs possible que j’ai loupé un épisode), tant ce livre est fort, autant sur la forme qu’au niveau du contexte dans lequel il a été écrit, qui pourrai rappeler la période que nous vivons.

    Du reste merci à Kontre Kulture pour ces belles éditions !

     

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    • #919193

      "Quel serait aujourd’hui l’état de la société, si le christianisme n’eut point paru sur la Terre. Conjecture -conclusion". (Génie du Christianisme -Chapitre XIII). Rappelons que le Génie du Christianisme fut écrit par François René Chateaubriand alors qu’il avait moins de trente ans, c’est-à-dire vers 1797. Quatre ans plus tôt nous entrions dans la Terreur avec son génocide vendéen (1792-1794), où il ne faisait pas bon d’être, nous dirions aujouurd’hui un "catho intégriste". Ecrire un tel livre au lendemain de ce que fut un véritable crime contre l’humanité, bien que toujours non reconnu par la République, relève du défi. Je pense qu’il le serait encore plus aujourd’hui, avec ses éternels faiseurs d’Homme nouveau qui nous gouvernent.

       
  • #919541

    Déjà lu (2 fois).
    Probablement l’ouvrage de Clouscard le moins "philosophique" et le plus sociologique (au sens de technique). Indispensable. Cette ouvrage réconstitue le parcours macro-social de l’implantation de ce libéralisme-libertaire (et ses enjeux anthropologiques) ainsi que de son ascendance. Là ou "Le capitalisme de la séduction" reconstitue le même parcours mais du point de vue de l’individu, sa sensibilité et sa subjectivité (l’initiation mondaire et ses stades selon les ages).

     

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  • #919566

    Comme il m’a été pénible de regarder l’émission ou le sous-être seguela cherche à le ridiculiser.
    Un grand penseur ne doit pas passer à la télé. Même pour le diner en ville c’est limite, ils vont plus t’inviter ou alors pour rire grande bouche ouverte et prendre des idées gratuites qui se retourneront contre toi.
    Non, Clouscard c’est personnel, le plaisir de savoir et pas les autres. Et puis comme disait Céline, ça sert à rien de dire des choses extraordinaires à des gens qui sont pas prévus pour.

     

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    • #919626

      Clouscard était communiste ! Son but c’était quand même de faire passer son message au peuple.

       
    • #919689

      @PAS

      Ségala ou le sophisme exemplaire . Cet homme représente à lui tout seul ce qu’est le " solipsisme" dans toute son arrogance ; un narcissisme à détrôner Dieu et notre bonhomme mis à sa place . Une morgue insolente qu’envierait un hippopotame émergeant de son point d’eau !

      Note : Le solipsisme est une "attitude" générale pouvant être théorisée sous une forme philosophique et non métaphysique, « d’après laquelle il n’y aurait pour le sujet pensant d’autre réalité que lui-même ». ...
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Solipsisme

       
    • #924011

      @Orwell. D’un certain point de vue il y à quand même quelque chose de juste dans le solipsisme, c’est que la réalité extérieur quoique indépendante du sujet ne peut pas exister sans la conscience du sujet. Bon, je dit ça, mais peut-être n’ai-je pas très bien compris.

       
    • #926247
      Le Août 2014 à 01:16 par MagnaVeritas
      Réédition Kontre Kulture : La Bête sauvage, de Michel Clouscard

      Au contraire, au final c’est séguéla qui s’est fait ridiculiser. Clouscard l’a révélé en une seule phrase. C’est la meilleur technique. Il l’a foutu à poil !

      rappel : séguéla est le machin qui a dit "si à 50 ans t’as pas de rolex t’as raté ta vie". Moi, ça me fait penser à "t’es une meuf t’as pas de shampoing c’est comme si t’avais pas d’cheveux, non mais allo quoi".

       
  • #920363
    Le 1er août 2014 à 18:39 par augustus
    Réédition Kontre Kulture : La Bête sauvage, de Michel Clouscard

    "l’appareil d’État n’est plus l’émanation de l’État"
    c’est quoi ce charabia ? qu’est-ce que c’est sensé vouloir dire ?

     

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