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Syrie : que va faire la Russie ?

Entretien avec Alexandre Douguine

Manuel Ochsenreiter : Le monde est actuellement en Syrie face à la plus importante crise internationale depuis la fin du bloc soviétique en 1989/90. Washington et Moscou sont face à face sur le champ de bataille syrien. Est-ce une situation nouvelle ?

Alexandre Dougine : Nous devons analyser le combat actuel pour le pouvoir géopolitique comme une continuation de l’antique conflit des puissances continentales, représentées par la Russie, et des puissances maritimes représentées par les États-Unis et l’OTAN. Ce n’est pas un phénomène nouveau, c’est la continuation de la vieille lutte géopolitique et géostratégique. Les années 1990 furent une période de grande défaite pour les puissances terrestres représentées par l’URSS. Mikhaïl Gorbatchev refusa de continuer le combat. Ce fut une forme de trahison et de résignation face au monde unipolaire. Mais avec le président Vladimir Poutine, au début des années 2000, survint la réactivation de l’identité géopolitique de la Russie comme une puissance terrestre. Ce fut le début d’une nouvelle compétition entre les puissances terrestres et maritimes.

Quand est-ce que ce réveil a débuté ?

Lors de la deuxième guerre de Tchétchénie (1999-2009). La Russie à cette époque était en butte aux attaques des terroristes tchétchènes et craignait la sécession du Caucase du Nord. Poutine a compris que tout l’Occident, les États-Unis et l’Union européenne prenaient le parti des séparatistes tchétchènes et des terroristes islamistes qui combattaient l’armée russe. C’était le même schéma que ce que nous voyons aujourd’hui en Syrie et hier en Libye. L’Occident aidait la guérilla tchétchène et ce fut le moment où se révéla le nouveau conflit entre la tellurocratie et la thalassocratie. Avec Poutine, la puissance continentale s’est alors réaffirmée. La deuxième révélation eut lieu en août 2008, quand le régime géorgien pro-occidental de Sakashwili attaqua Zchinwali en Ossétie du Sud.

La crise syrienne est-elle la troisième révélation ?

Exactement. C’est peut-être même la dernière. Si Washington n’intervient pas et accepte la position de la Russie et de la Chine, il en sera fini des États-Unis comme candidat au poste de superpuissance unique. C’est la raison pour laquelle je pense qu’Obama va intervenir en Syrie. Mais si la Russie reste à l’écart et accepte l’intervention américaine et trahit, éventuellement, Bachar al-Assad, ce sera immédiatement un coup très dur pour la politique identitaire russe. Ce serait une grande défaite de la tellurocratie. Après cela, une attaque sur l’Iran deviendrait possible et aussi une autre dans le nord du Caucase. Parmi les forces séparatistes dans le nord du Caucase, il y a de nombreux individus qui reçoivent des aides des Anglo-américains, des Israéliens et des Saoudiens. Si la Syrie tombe, ils mèneront immédiatement la guerre en Russie, dans notre patrie. En conséquence, Poutine ne peut pas rester neutre et abandonner Assad, parce que cela signifierait le suicide géopolitique de la Russie. Il se peut que nous vivions actuellement la crise majeure de l’histoire de la géopolitique moderne.

Ainsi, pour vous, maintenant, les deux puissances qui dominent le monde, les États-Unis et la Russie, sont entrées en lutte pour leur existence future…

Tout à fait. Actuellement, il n’y a pas d’autre solution possible. Nous ne pouvons trouver aucun compromis. Dans cette situation, il n’existe pas de solution qui puisse satisfaire les deux parties. Nous savons cela de l’exemple des conflits Arméniens-Azéris ou Israéliens-Palestiniens. Il est impossible de trouver une solution acceptable pour les deux parties. Nous sommes dans la même situation actuellement en Syrie, mais sur une plus grande échelle. La guerre est la seule manière de changer la réalité.

Pourquoi ?

Nous devons imaginer ce conflit comme un jeu de poker. Les joueurs ont la possibilité de dissimuler leurs capacités, de faire des entourloupes psychologiques, mais quand la guerre commence, toutes les cartes se retrouvent sur la table. Actuellement, nous sommes à la fin du jeu, au moment qui précède celui où les cartes seront étalées sur la table. C’est un moment fatidique, parce que l’enjeu est le pouvoir mondial. Si l’Amérique triomphe, cela lui donnera une position de domination absolue pour plusieurs années. Ce sera la perpétuation de l’unipolarité et du libéralisme mondialiste. Ce serait un fait très important, car jusqu’à aujourd’hui, les États-Unis n’ont jamais été capables d’avoir une domination stable, mais s’ils gagnent cette bataille, ils l’auront. Par contre, si l’Occident perd cette troisième bataille (la première étant la guerre en Tchétchénie et la seconde la guerre en Géorgie), ce sera la fin des États-Unis et de leur domination. C’est pour cela que ni les États-Unis ni la Russie ne peuvent accepter cette situation, il est tout simplement impossible pour eux de ne pas réagir.

Pourquoi Barack Obama hésite-t-il à agresser la Syrie ? Il a demandé l’avis du Congrès. Pourquoi a-t-il demandé une permission dont il n’a pas besoin pour attaquer ?

Nous ne devons pas faire l’erreur de faire une analyse psychologique d’Obama. La guerre est déjà en coulisse. Et la guerre fait rage autour de Vladimir Poutine. Il subit une forte pression des fonctionnaires libéraux, pro-américains et pro-israéliens, qui sont dans son entourage. Ils tentent de le convaincre de rester neutre. La situation en Russie est totalement différente de celle qui a cours aux États-Unis. Un homme, Vladimir Poutine, et une large majorité de la population russe qui le soutient sont d’un côté, et l’entourage de Poutine constitue une cinquième colonne de l’Occident. Cela signifie que Poutine est seul. Il a le peuple avec lui, mais pas l’élite politique. Ainsi, on peut analyser le recours au Congrès par l’administration Obama comme une solution d’attente utilisée pour avoir le temps d’accentuer la pression sur Poutine. L’Occident active tous ses réseaux au sein de l’élite politique russe pour peser sur la décision de Poutine. C’est une guerre invisible qui se déroule actuellement.

Est-ce un nouveau phénomène ?

Pas du tout ! Dans l’Antiquité, les tribus archaïques tentaient d’influencer les chefs des ennemis par des bruits forts, des cris et des tambours de guerre. Elles se frappaient la poitrine pour faire peur à l’ennemie. Les tentatives des États-Unis d’influencer Poutine sont une forme moderne de guerre psychologique avant que la bataille réelle débute. L’administration yankee tente de gagner cette guerre sans avoir d’opposition russe sur le terrain. Pour cela, elle tente de convaincre Poutine de rester à l’écart. Elle dispose de nombreux instruments pour le faire.

Que pensez-vous de la position de Barack Obama ?

Je pense que tous les aspects personnels sont moins importants du côté américain que du côté russe. En Russie, une personne seule décide de la guerre ou de la paix. Aux États-Unis, Obama est une sorte d’administrateur. Obama est plus prévisible. Il n’agit pas de lui-même, il suit simplement la ligne médiane de la politique étrangère des États-Unis. Nous devons réaliser qu’Obama ne décide rien du tout. Il est juste l’incarnation d’un système politique qui prend les décisions réellement importantes. L’élite politique prend les décisions, Obama suit le scénario qui a été écrit pour lui. Pour le dire clairement, Obama n’est rien. Poutine, lui, est tout.

Vous dites que Vladimir Poutine est soutenu par la majorité de la population russe. Mais actuellement nous sommes encore en temps de paix. Les citoyens russes le soutiendraient-ils de même si une guerre éclatait ?

C’est une très bonne question. Je crois que Poutine perdrait encore plus de soutien populaire s’il ne réagissait pas à l’intervention occidentale en Syrie. Sa position serait affaiblie s’il restait neutre. Ceux qui le supportent le font parce qu’ils veulent un pouvoir fort. S’il ne réagit pas et reste neutre du fait de la pression des États-Unis, la majorité de la population considèrera qu’il a connu une défaite personnelle. Ainsi, voyez-vous cette guerre est plus importante pour Poutine que pour Obama. Mais s’il intervient en Syrie, il devra faire face à deux problèmes. Tout d’abord, la société russe veut un pouvoir fort mais n’est pas prête à en payer le coût. Quand les coûts d’une intervention seront révélés, cela peut causer un choc à la population. Le deuxième problème, je l’ai déjà évoqué, c’est que la majeure partie de notre élite politique est pro-occidentale. Ses membres s’opposeront immédiatement à la guerre et ils critiqueront les décisions de Poutine. Cela peut entrainer une crise intérieure. Je pense que Poutine a conscience de ces deux problèmes.

Quand vous dites que les Russes pourraient être choqués par le prix de la guerre, serait-il possible qu’ils ne soutiennent pas Poutine à cause de cela ?

Je ne le pense pas. Notre peuple est un peuple très héroïque. Penchez-vous sur notre histoire. Notre peuple n’a jamais été belliqueux, mais quand il a du faire la guerre, il l’a fait jusqu’à la victoire quels qu’en soit les coûts et les sacrifices. Regardez ce qui s’est passé lors des guerres napoléoniennes ou durant la Deuxième Guerre mondiale. Nous avons alors perdu de nombreuses batailles, mais nous avons gagné ces guerres. Nous ne sommes jamais prêts à faire la guerre, mais nous la gagnons toujours.

Source : manuelochsenreiter.com

Traduction : voxnr.com

Retrouvez Alexandre Douguine sur Kontre Kulture :

 






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75 Commentaires

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  • #520359
    Le 9 septembre 2013 à 12:22 par apop
    Syrie : que va faire la Russie ?

    Mais pourquoi la chine et la russie ne menace t-il pas les USA de faire s’écrouler le dollars si les ricains interviennent en Syrie. Ils pourraient décider d’arrêter de payer les échanges commerciaux en dollars ou de balancer toutes leurs réserves en dollars sur les marchés.

     

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    • #520507
      Le Septembre 2013 à 16:10 par frederoc
      Syrie : que va faire la Russie ?

      Bonjour,
      Question tout à fait pertinente. Si quelqu’un a une réponse même hypothétique, je suis preneur.

       
    • #520590
      Le Septembre 2013 à 17:31 par Boromir
      Syrie : que va faire la Russie ?

      Parce que la Chine a dans ses caisses toute la dette americaine en dollars...c’est le principe du banquier a qui l’on doit 10 000 euros et qui nous empeche de dormir, lorsque notre dette s’eleve a 1 million, c’est la banquier qui ne dors plus...
      La Chine est un empire commerciale, d’avantage sur le modele "carthage" decrit par Dougine, qu’une modele "romain" toujours selon les conceptions de l’auteur (role qui dans cette region revenais d’avantage au Japon avant sa defaite). La Chine a tout interet a ce que son creancier principale aille bien. Elle sait que sa grande force, c’est sa manufacture et sa capacité commerciale. Si elle se develloppe militairement pour faire le gros bras en mer de Chine, elle laisse le role de "flic du monde" au USA.
      Pour avoir vecu en Chine, j’ai pu constaté plusieurs choses
      - Les chinois savent que la Chine est immense et que même s’ils sont occupé comme ils l’ont été par les Japonais, ou les Mongols autrefois, ils ne seront jamais submbergé. Ils savent par ailleurs que c’est trop grand pour les americains.
      - Les chinois sentent que le pays "commencent a aller mieux", ils ont subis cinquante ans d’horreur . Beaucoup de chinois disent "nous ne voulons pas revivre la guerre et la misère l’heure et au develloppement". Malgres la frange nationaliste tres antijaponaise, la majorité des chinois veulent surtout entrer dans une nouvelle ere pacifique.
      - Les velleités militaires de la Chine sont tournés vers les autres asiatiques, en particuliers les japonais mais aussi les coréens et Singapour. Les Chinois voit les choses sur un tres tres tres long terme, la ou un americain pense "conquerir le monde en deux decennies", le chinois pense "avancer en deux siecles". A l’interrogation "que pensez de la revolution française de 89" , un penseur chinois a repondu "il est trop tot pour le dire".
      Quant à la WWIII en général, je pense que c’est souvent un fantasme, à l’heure des armes atomiques, aucune puisance nucleaire (cest le cas de la Russie) ne sera attaqué sur son propre sol par une autre puissance nucleaire. Sitot l’une verrait la defaite approcher qu’elle appuierait sur le bouton. Malheureusement Douguine nous precise que "Poutine et tout, Obama n’est rien". Certes cela prouve que Poutine est un chef d’Etat, un vrai, mais cela prouve aussi que si Poutine tombe, il n’y a plus rien...tandis que si Obama qui n’est "rien " tombe...un autre lui succedera sans mal.

       
    • #520591
      Le Septembre 2013 à 17:31 par dadi-mamadi
      Syrie : que va faire la Russie ?

      A mon avis, c’est exactement ce que la Russie a fait en menacant d’attaquer l’Arabie saoudite en cas d’agression en Syrie. Le dollar américain étant volontairement dans le coma (merci sheikh Imran Hosein), la Russie porterait le coup fatal au USD en attaquant les réserves pétrolières saoudiennes, portant ainsi le coup fatal à la seule raison d’être de la toute-puissance américaine

       
    • #520720
      Le Septembre 2013 à 19:08 par K
      Syrie : que va faire la Russie ?

      C’est relativement simple : le clan Poutine ainsi que la partie du gouvernement chinois qui est au pouvoir prennent leurs décisions politiques dans l’intérêt de leur pays, ils ont encore pour modèle l’organisation étatique du monde.

      Ce n’est pas du tout le cas des dirigeants des pays occidentaux et en particulier des États-Unis pour qui l’intérêt de leur pays ne vaut rien, ceux-là ont pour modèle l’organisation en castes internationales au sein desquelles la nationalité n’a aucune place (pour simplifier, c’est le modèle nomades/sédentaires d’Attali).

      Les dirigeants des pays occidentaux ne font qu’obéir à des ordres de personnes cherchant à tout prix un chaos mondial. Par conséquent, faire s’écrouler le dollar, c’est précisément leur donner ce qu’ils souhaitent. C’est toute la difficulté pour les dirigeants russes et chinois actuels, éviter le chaos, quelle que soit la forme qu’il puisse prendre (économique et financier, militaire, sanitaire, etc.)

       
    • #520747
      Le Septembre 2013 à 19:32 par fylyp82
      Syrie : que va faire la Russie ?

      @ Je n’ai pas la réponse exacte, mais je me risque :

      La Chine est actuellement dans une position assez délicate d’un point de vue économique (cf Delamarche) et sociale (cf : le boom de la classe moyenne), dans la mesure où elle est infiltrée, malgré elle, par le modèle américain. En outre, comme le rappelle Delamarche, les USA en tant qu’acheteur des produits chinois (même s’ils payent avec de l’argent qui ne vaut rien) font tourner la machine chinoise. Une menace dans ces conditions serait stérile d’une part, risquée, d’autre part. Je pense donc que la Chine ne fera rien de spectaculaire sans avoir un plan de remplacement, ce qui n’est aps encore le cas.

      Par ailleurs, Russe et Chinois semblent déterminés à porter un coup décisif aux USA. Plus décisif qu’une négociations qui sera peut-être caduque dans quelques mois. Le prolongement de la crise syrienne leur donne l’occasion de le faire, même si l’autre en face s’y attend et a dû se préparer à cette éventualité.

      Après, je maîtrise assez mal le cas chinois, donc si quelqu’un peut faire une demonstration plus solide...

       
    • #520864
      Le Septembre 2013 à 21:22 par charvet
      Syrie : que va faire la Russie ?

      les chinois pratique le jeu de GO,un jeu de strategie qui consiste a prendre les pions de son adversaire mais aussi et surtout encerclé la totalité des pions de son adversaire.
      Une fois qui les as encerclé,il ressere et comble les dernier espaces.
      L’adversaire ne peut plus faire de territoire...
      Aprés c’est la fin du jeu.

      En Afrique ils ont acheté les terres arable(cultivable) ils construisent et ce sont des chinois qui le font,pas les Africains.
      Il fabrique en chine l’artisanat africain qui est vendu en Afrique subsaharienne aux touristes...

      En France a Paris ils possedent une grande partie des bar-tabac,il y a un resto chinois dans chaque rue pratiquement.
      Meme le maire de Paris a été obligé de mettre le oh la.

      C’est le jeu de GO,ils placent leurs pions.
      Les chinois sont discret,nationaliste et travailleur.

       
  • #520403
    Le 9 septembre 2013 à 13:32 par hanane
    Syrie : que va faire la Russie ?

    Tout n’est pas blanc ou noir.

    Si l’entourage de Poutine est pro-occidental, il a également tout intérêt à oeuvrer pour une Russie forte.

    Si Poutine tient bon, les masques tomberont.

     

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  • #520415
    Le 9 septembre 2013 à 14:00 par Raskol
    Syrie : que va faire la Russie ?

    L’entourage de Poutine entièrement pro-occidental ? J’y crois moyen, les représentants de la grande bourgeoisie, qui ont toujours accès au pouvoir politique, oui, mais la diplomatie, l’armée, les dirigeants de grands groupes tenus directement par le Kremlin et les conseillers stratégiques doivent tous être poutiniens. C’est un mouvement que Vlad’ a amorcé depuis plusieurs années et qui a été assez daubé par les tocards atlanticolâtres pour qu’on ne l’oublie pas.

    Faut comprendre cette assertion de Douguine, pour qui toute présence pro-occidentale doit être perçue démesurément, mais pour nous Français qui sommes presque sous la loi américaine, si on regarde, on trouvera que les groupes de pression sont assez équilibrés.

     

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  • #520425
    Le 9 septembre 2013 à 14:26 par Le Baron
    Syrie : que va faire la Russie ?

    "L’élite politique prend les décisions, Obama suit le scénario qui a été écrit pour lui. Pour le dire clairement, Obama n’est rien. Poutine, lui, est tout".

    Absolument.
    Obwana s’occupe de la récolte du coton pour habiller ses maîtres.

     

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  • #520560
    Le 9 septembre 2013 à 17:13 par avatar
    Syrie : que va faire la Russie ?

    À mon humble avis,je trouve l’attitude de Poutine très courageuse. Au n’a bon le diabolisé par les occidentaux moi je le trouve sensé. Par contre l’attitude plus que belliqueuse de la (grande nation) comme disent les allemands d’une façon ironique pour designer la France me sidère. Faire le parallèle avec le Mali est un non sens,car là bas est vide militaire tandis que la Syrie se se trouve dans région poudrière. La France qui se croit grande puissance, doit savoir qu’elle n’a jamais gagné une geurre moderne depuis le 18 ème siècle. La Russie par le biais de Poutine doit impérativement soutenir la Syrie.

     

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  • #521163
    Le 10 septembre 2013 à 04:41 par Fabien
    Syrie : que va faire la Russie ?
    • #521217
      Le Septembre 2013 à 08:26 par charvet
      Syrie : que va faire la Russie ?

      Guerre psychologique.

      Une guerre nucléaire signifierait la disparition des belligerants en quelques heures,voir quelques dizaines de minutes.
      Infrastructure,populations ect...tout disparaitrais et le territoire des belligerants deviendrait alors invivable pour plusieurs dizaines de milliers d’années avant que la radioactivité ne redescende de moitié.

      Aucun interet pour personne.

       
  • #521342
    Le 10 septembre 2013 à 11:04 par Mimile
    Syrie : que va faire la Russie ?

    La troisième guerre mondiale débutera entre l’Inde et le Pakistan. Les Russes étant alliés à l’Inde. Si l’occident échoue en Syrie ou en Iran, elle poussera un peu plus loin l’avancée et ira jusqu’à soutenir talibans et autres barbus à la solde du salafisme.
    Nous verrons que dés que l’alerte sera passé en Syrie nous entendrons les sirènes dans le sous continent indien.
    La tactique des Américains est donc de reculer pour mieux sauter, un peu comme le cavalier aux échecs.

     

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  • #521522
    Le 10 septembre 2013 à 13:46 par Yves
    Syrie : que va faire la Russie ?

    En rapport avec l’article d’Alexandre Douguine, quelques précisions. « Le peuple Russe n’a jamais été belliqueux ». Faux. Pour commencer, Poutine, dont le naturel de son régime fleure bon l’autocratie. Personnage violent, ses réponses le sont toujours quant il s’agit de maintenir les frontières de son empire. Son accession, douteuse, agressive, montre un homme craint qui n’a pas hésité à se débarrasser de tous les anciens apparatchiks. Je t’invite à te renseigner sur la guerre en Afghanistan. Guerre perdue par l’URSS, n’en déplaise à Monsieur Alexandre Douguine. Quant à la guerre de Tchéchènie, elle fût une véritable insanité et les soit-disant « terroristes » Tchétchènes ne furent qu’une réponse sanglante, contre coup de l’hyper violence de l’armée Russe. Le rêve de Poutine de la grande Russie rénovée va être difficile à réaliser au vu du désir d’indépendance qui existe dans ses différentes républiques (entre autres, Géorgie). Donc, Alexandre est un peu comme Alain Soral, ce sont deux nationalistes sur le retour. Deux nationalistes qui ne nous présentent qu’une partie de l’histoire. Mais moi, je suis contre les Empires. Que se soit l’empire américain ou celui de Popof. Même l’union européenne me fait chier. Voilà pourquoi je prône la tribu, le clan, le village fédéré et fonctionnant sur le mode de la coopérative auto gérée. Des unités localisables et productrices de denrées de première nécessité et non pas une société de bureaux à la merci des crises et des soubresauts de l’économie. Les deux principales mafias, l’une Américaine, l’autre Russe, se battent pour le leadership mondial. La Suisse quant à elle, et ce n’est un secret pour personne, vit du pillage mondial exercée par ses banques, défendant ses propres intérêts, comme chacun. Et toi et moi on se bat pour bouffer et payer des loyers, enrichir des assureurs, médecins et dentistes. Donc, en conclusion, ne nous plaignons pas de ce qui arrive et ne nous érigeons pas en justiciers car tant que nous choisirons de marcher avec les « grands de ce monde », nous ne pourrons prétendre à un surcroît d’intégrité.

     

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    • #521754
      Le Septembre 2013 à 16:55 par Acte patriote
      Syrie : que va faire la Russie ?

      Bonjour Yves ! Intéressant !!! Je remarque seulement que, pour ou contre, les empires existent et je préfère qu’il y en ait 2 qu’un seul (surtout si c’est celui qu’Alain Soral nous invite à comprendre).
      L’équilibre ne se conçoit qu’entre forces. Sans poids, une balance perd sa raison d’être et s’oxyde.
      Il est certes possible d’envisager des groupes autonomes ou des coopératives locales mais difficile de penser que ce serait une avancée humaine animée et inspirée que par l’évolution et le progrès.
      Si on peut faire confiance dans ton approche à toi du projet, je te souhaite des voisins de la même mentalité !
      La loi et l’ordre seront toujours nécessaires et la loi et l’ordre doivent être justes ! Et le seul échelon capable d’y parvenir, c’est la nation qui rassemble tous les groupements pour leur garantir la paix, la liberté et la sécurité.
      Les empires, tu as raison, ne s’attachent qu’à déséquilibrer la balance et dans ce cas, il faut aider au contre-poids donc participer d’une force contraire !
      C’est tout ce nationalisme qu’il faut défendre et si çà ne marche pas aujourd’hui, c’est que les nations se laissent détruire par les suppôts des empires ! Il vaut mieux donc se rapprocher et soutenir le contre-empire qui se bat pour le maintien des nations !

       
    • #521960
      Le Septembre 2013 à 19:55 par Saroumane38
      Syrie : que va faire la Russie ?

      Oui oui, ne soutenons personne, car ils sont tous aussi pourris les uns que les autres. C’est bien comme position, on ne se mouille pas, on ne prend aucun risque, mais le problème, c’est que c’est au mieux complètement stérile, au pire, ça fait le jeu de l’ennemi qui souhaite voir disparaître toute structure collective d’envergure, au premier rang desquels les états.
      Et puis, revenir à la tribu, c’est encore un poil trop violent, tu préfères pas revenir au modèle familial néanderthalien ?

       
    • #522122
      Le Septembre 2013 à 22:01 par jedisplusrien
      Syrie : que va faire la Russie ?

      Est-ce la terre qui est improductive ou le jardinier qui est mauvais ?

      Ne pas laisser Empires aux minorités, est le travail de chacun et à chaque instant dans ses réflexions, c’est tout le temps !

      Comme c’est dur et qu’on préfère la paresse intellectuelle, alors même dans une petite communauté il y aura tyrans, ou élite comme tu préfères...

       
    • #522166
      Le Septembre 2013 à 22:28 par Estoc
      Syrie : que va faire la Russie ?

      (Message en deux parties)
      1/2
      En ce qui concerne l’Afghanistan :

      1) l’intervention soviétique n’est en aucun cas une guerre d’agression. Les causes de cette intervention sont complexes, je vais tâcher de les résumer aussi fidèlement que possible dans les grandes lignes. Le coup d’avril 1978 pour renverser Daoud a été opéré par la branche Khalqi du PDPA, le Parti Communiste afghan. Le Khalq ("Nation") en était la branche pachtoune (l’ethnie majoritaire : 42% de la population), et son soutien constitué essentiellement de populations pauvres et rurales. Les chefs Khalqi s’appelaient Amin et Taraki. L’autre branche, appelée Parcham ("Bannière"), plus petite, parlait le darsi (persan), et s’appuyait sur une base de classes moyennes et parfois même royalistes (ie fidèles au Shah que Daoud, son cousin, avait déposé et gardait en exil). Les deux branches étaient en opposition parfois très vives.
      Le renversement de Daoud eut lieu à la suite de manifestations pour protester contre l’assassinat mystérieux d’un cacique très populaire du parti, Mir Akbar Khyber (personne ne sait à ce jour qui l’a tué). Daoud mit en place une politique brutale de répression de l’opposition. C’est craignant pour leurs vies (officiellement), qu’Amin et Taraki orchestrèrent l’opération. Bien que l’URSS fût prise par surprise, cela arrangeait ses affaires : Daoud s’était disputé violemment avec Brejnev en 1977, et les Soviets craignaient que l’Afghanistan ne tombât aux mains des Américains.
      Cependant, une fois au pouvoir, le diumvirat Amin/Taraki éloigna le Parcham et appliqua un programme de réformes (redistribution agraire, alphabétisation, interdiction de marier les petites filles) beaucoup trop ambitieux et rapide, ce qui déclencha une insurrection des chefs de guerre locaux, soutenus par les paysans que l’athéisme du PDPA inquiétait. Voyant cela, l’URSS enjoignit Amin et Taraki de ralentir le rythme. Mais ceux-ci formulèrent en moins de 2 ans 13 (!) demandes d’intervention des Soviets à grande échelle - refusées à chaque fois, notamment par le premier ministre Kosygin. Taraki fit en septembre 1979 une escale à Moscou (qui le préférait à Amin, trop radical), où il lui fut instamment demandé de lever le pied sur les réformes. A son retour, il fut assassiné par Amin.Or ce dernier, ayant fait ses études aux Etats-Unis, était sérieusement soupçonné d’appartenir à la CIA. (la suite ci-dessous).

       
    • #522169
      Le Septembre 2013 à 22:30 par Estoc
      Syrie : que va faire la Russie ?

      (Suite du précédent message)

      2/2

      Ses collègues l’en accusèrent en 1977, et le KGB prit d’autant plus au sérieux cette hypothèse qu’Amin ne niait pas ses contacts, mais se vantait au contraire de mener la CIA en bateau.
      Fou furieux de l’assassinat de Taraki, un Politburo convoqué d’urgence décida le 12 décembre 1979 de lancer une offensive contre Amin. Le 25 décembre, la 14ème armée pénétrait en Afghanistan, et les forces spéciales assassinaient Amin. L’idée de départ était de partir au plus vite.

      2) le retrait des troupes soviétiques d’Afghanistan est le résultat de la décision de Gorbatchev, pas d’une défaite militaire. En aucun cas les Soviets n’ont été forcés de partir. Les moudjahidins ont remporté de belles victoires dans la vallée du Panshir, mais se sont pris de grosses ailleurs (par exemple en avril 1986 dans les caves de Zhawar dans la province de Paktiya). La preuve qu’ils n’étaient pas d’aussi bons guerriers que cela est qu’ils n’ont pas pu battre les milices de Najibullah après le retrait des troupes soviétiques.

       
  • #522111
    Le 10 septembre 2013 à 21:53 par David
    Syrie : que va faire la Russie ?

    WW1 Allemagne - USA
    WW2 Allemagne - USA

     

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  • #522151
    Le 10 septembre 2013 à 22:18 par esperanza
    Syrie : que va faire la Russie ?

    A publier !!!

    http://www.les-crises.fr/memorandum...

    "Nous sommes au regret de vous informer que certains anciens collègues nous disent avec certitude que, contrairement aux déclarations de votre administration, les sources les plus fiables attestent que Bashar al-Assad n’est pas responsable de l’incident chimique du 21 août qui a tué et blessé des civils syriens, et les services secrets Britanniques le savent également. En écrivant ce bref rapport, nous préférons penser que vous n’avez pas été totalement informé car vos conseillers ont préféré vous ménager la possibilité future de nier – couramment désignée comme “le déni plausible”.[... ]

     

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