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TSCG, Arcelor-Mittal : le changement, c’est du vent

Aujourd’hui, après un examen le plus rapide possible, les députés doivent se prononcer sur une des trois camisoles budgétaires européennes, le TSCG. Après Florange, c’est un nouvel épisode qui montre les points communs entre le PS et l’UMP.

Bonnet blanc et blanc bonnet

Bien sûr, il y a des différences entre la politique menée par Sarkozy et celle de Hollande mais faute est de constater que sur des sujets importants, il y a une continuité extrêmement forte. On l’a vu avec Arcelor Mittal. Nicolas Sarkozy avait promis de sauver Gandrange. Arcelor Mittal a fermé cette première aciérie. François Hollande était passé à Florange pendant la campagne présidentielle. Il y a de grandes chances que le site soit également en partie fermé.

Mais ce qui montre la proximité du PS et de l’UMP, c’est bien le TSCG, puisque les deux partis vont voter cette camisole budgétaire européenne. Bien sûr, François Hollande s’enorgueillit du plan de croissance européen qu’il a obtenu en juin. Mais, outre le fait qu’il comporte essentiellement des anciens crédits non dépensés, des économistes de renom, l’ont remis à sa place : « pistolet à eau contre un rhinocéros qui charge » pour Krugman, « dérisoire » pour Sapir.

Ce traité a l’avantage de montrer que sur des sujets aussi importants que l’intégration européenne ou des points clés de notre système économique, le PS et l’UMP sont très proches. Les deux principaux partis soutiennent en effet un transfert de la souveraineté de la France vers des instances européennes supranationales et technocratiques. De même, ils se soumettent à la doxa austéritaire allemande malgré les avertissements de Krugman et Stiglitz.

Le PS, ce n’est pas le changement

Mais ce qui est extrêmement troublant, c’est que le Parti Socialiste vote le traité signé par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Bien sûr, il y a l’additif de croissance, mais il est aussi symbolique que dérisoire comme le soulignent tous les économistes sérieux. Il est tout de même incroyable qu’un parti qui se dit « de gauche », « socialiste », accepte d’abandonner en partie la souveraineté budgétaire du pays et de graver dans le marbre les politiques austéritaires chères aux néolibéraux.

Bien sûr, les dirigeants socialistes nous servent comme toujours les mêmes fadaises selon lesquelles voter ce traité permettrait de renforcer François Hollande dans sa volonté de remettre en cause l’Europe de droite. Les hiérarques communistes de feu l’URSS auraient-ils osé répéter un tel mensonge ? Car le problème des socialistes, c’est qu’ils font à chaque fois le coup : il faut voter un traité antisocial parce que promis, juré, craché, le prochain, lui, sera vraiment social et progressiste.

C’est ce qui avait été dit en 1992 lors du débat sur le traité de Maastricht. Et quand la gauche a été au pouvoir en Europe à la fin des années 1990, elle a voté le démantèlement des services publics et leur privatisation ! Et ce n’est pas nouveau puisque Vincent Coussedière a déniché une déclaration de François Mitterrand de 1971, qui disait « s’il est interdit d’envisager une Europe socialiste à court terme, à partir d’une France socialiste, l’évolution s’accélerera ». On croirait entendre Guillaume Bachelay, sauf que ce dernier est beaucoup moins crédible 41 ans après.

Bref, le changement de président est en grande partie illusoire. Le PS ne remet pas plus en cause que l’UMP le système délétère (supranational et néolibéral) qui a mené à la crise. Certes, ses rustines ne sont pas les même, mais le vote du TSCG montre qu’il faut aller chercher l’alternance ailleurs.

 






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