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Taïwan lance un programme de construction de sous-marins

Avec le Hai Shih et le Hai Bao, la marine taïwanaise a la particularité de mettre en oeuvre des sous-marins qui sont très probablement les plus anciens du monde. Ces navires (classe Guppy II) ont en effet été conçus aux États-Unis au cours de la Seconde Guerre Mondiale avant d’être cédés à Taipeh dans les années 1970.

Aussi, l’acquisition de nouveaux sous-marin est une des priorités du ministère taïwanais de la Défense. Et cela depuis longtemps. En 2001, il était question de passer une commande de 8 bâtiments à propulsion classique auprès des États-Unis.

Mais ce projet est resté lettre morte. D’une part parce que l’industrie navale américaine ne construit que des sous-marins à propulsion nucléaire et d’autre part parce que Washington a souhaité ménager Pékin, pour qui voyait d’un mauvais oeil une telle vente à un pays considéré comme une « province rebelle ». Cette même prudence a aussi prévalu en Europe, où certains pays auraient pu satisfaire les demandes taïwanaises.

Du coup, les autorités taïwanaises ont décidé de lancer leur propre programme de construction de sous-marins. Un tel projet était dans l’air depuis quelques temps déjà. Et il a été confirmé le 29 décembre par Chiu Kuo-cheng, le vice-ministre de la Défense, qui en a informé les parlementaires de l’ancienne Formose.

Un premier contrat, d’une durée de 4 ans et d’un montant de plus de 94 millions de dollars a ainsi été attribué afin de commencer les travaux préparatoires dès cette année. Le premier submersible pourrait être terminé en 2024. Peu de détails ont été donnés sur ce projet, si ce n’est que le vice-amiral Hsiao Wei-min a indiqué que les besoins de la marine taïwanaise portaient sur des sous-marins de 1 200 à 3 000 tonnes (le Scorpène de DCNS aurait donc pu convenir…).

Les bénéficaires de ce contrat n’ont pas été précisés mais des sources militaires ont évoqué de Ship and Ocean Industries R&D Center et de CSBC Corporation Taiwan. Des conseillers techniques étrangers pourraient également sollicités. Seront-ils Américains ? Peut-être. Pour rappel, le Taïwan Relations Act oblige Washington à fournir à Taipeh de quoi assurer sa défense… Et, en septembre 2014, l’amiral Greenert, le chef des opérations de l’US Navy, a évoqué l’existence de discussions portant sur de possibles transferts de technologies, sans toutefois en précisé la teneur exacte.

Mais d’une manière générale, Taïwan cherche de plus en plus des solutions locales pour équiper ses forces armées, étant donné que ses fournisseurs potentiels ne veulent pas froisser la Chine. C’est ainsi que les ingénieurs taïwanais ont développé le missile antinavire Hsiung Feng III, le système sol-air Tien Kung III ou encore la corvette furtive de la classe Tuo Chiang. Pour cela, Taipeh s’appuie sur l’Institut national Chung-Shan pour les sciences et les technologies, dont certaines innovations servent à des applications civiles, au grand bénéfice de l’industrie locale.

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