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Trump, une synthèse inédite entre nationalistes et non-interventionnistes

Le premier et principal élément qu’il convient de souligner au sujet de la politique étrangère de la future présidence Trump est avant tout l’incertitude sur ses orientations, sentiment dominant à Washington et conséquence logique du caractère du président-élu Donald Trump, de la campagne qu’il a menée et des positions floues voire contradictoires (ou tout simplement inexistantes) qu’il a prises sur les grands dossiers internationaux.

 

Il est cependant possible de proposer des pistes d’analyse, à partir de l’aspect dominant et constant de ses prises de position publique, et qui semble refléter les instincts de l’homme d’affaire new yorkais : la fusion qu’il a opérée entre les questions nationales et internationales. Pour Trump, le déclin américain est une conséquence de la politique étrangère des États-Unis, et l’internationalisme américain, s’il est bon pour le reste du monde, ne l’est pas pour les États-Unis (c’est un « bad deal », comme il aime à le répéter). En politique étrangère, ce postulat pourrait conduire à une redéfinition plus étroite des intérêts américains, remettant en cause le rôle des Etats-Unis comme gendarme du monde et garant de l’ordre international depuis 1945 (une première version de cette analyse a été publiée par le Conseil Européen des Affaires Internationales ici).

Parmi les autres fondamentaux de la « philosophie Trump », il convient par ailleurs de citer ses promesses sur le contrôle de l’immigration ; son admiration pour les leaders autoritaires, en particulier Poutine (il faut rappeler qu’outre la suppression de la référence à la solution des deux États au Proche-Orient, la seule intervention de l’équipe Trump dans le programme républicain en politique étrangère, en juillet dernier, a consisté à faire ôter le passage sur le soutien et la livraison d’armes à l’Ukraine et les sanctions russes) ; enfin Trump a rejeté une politique étrangère reposant sur des valeurs (illustration frappante, dans un entretien au New York Times peu après le coup d’État manqué en Turquie, il répondait au journaliste qui l’interrogeait sur les arrestations massives mises en œuvre par le présiden Erdogan : « qui sommes-nous pour donner des leçons au reste du monde ? »).

En attendant de connaître l’équipe de politique étrangère de Trump, qui précisera les orientations de la future administration, il est utile de situer Trump vis-à-vis des principaux courants de politique étrangère présents au sein du parti et des électeurs républicains. Ses positions et son élection montrent en effet l’avènement d’une nouvelle synthèse de politique étrangère, qui traduit l’avènement d’une alliance inédite depuis plusieurs décennies entre non-interventionnistes et nationalistes. Elle pourrait introduire une rupture dans la politique étrangère des États-Unis, rupture qu’il conviendra de nuancer à l’aune de deux éléments : le rôle des contre-pouvoirs, et en particulier du Congrès ; les priorités de la future administration, qui pourrait se concentrer sur les questions intérieures, et approfondir à l’international des tendances déjà mises en œuvre par l’administration Obama (empreinte légère, partenariats).

 

Trump, une synthèse inédite entre nationalistes et non-interventionnistes

Le politologue américain Colin Dueck, qui s’est spécialisé sur l’étude de la politique étrangère du parti républicain, rappelle dans son dernier ouvrage (The Obama Doctrine) qu’il y a trois grands courants de politique étrangère au sein du parti républicain.

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Sur la perte d’influence des néoconservateurs,
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