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Une dame Ciccone. Andy Warhol : “Madonna ? La bâtarde du vide !”

Que ne ferait Madonna pour faire parler d’elle et, surtout, reprendre la place désormais occupée par Lady Gaga… Eh bien à peu près tout !

Grotesque, idiot, crétin, un dictionnaire de synonymes ne suffirait pas à décrire sa prestation du 31 mai dernier à Tel-Aviv. Durant la chanson Nobody Knows Me (Personne ne me connaît ; mais si bibiche, un peu trop, justement !), Madonna a fait projeter un clip sur scène, mêlant les portraits d’une femme voilée, du Pape Benoît XVI, de Sarah Palin, de Marine Le Pen, affublée d’une croix gammée sur le front et d’une moustache indubitablement hitlérienne.

Cet amalgame aberrant n’a rien d’une première, sachant qu’en 2006 elle s’accompagnait d’une autre vidéo montrant les visages de Ben Laden, Saddam Hussein et… Jean-Marie Le Pen. On comprend mieux pourquoi l’artiste Andy Warhol l’avait surnommée « la bâtarde du vide ». D’un point de vue politique, déjà, mélanger Saddam Hussein et Ben Laden, c’est stupide. Faire de même de Sarah Palin et des Le Pen père et fille, c’est inepte. Et Sir Mick Jagger des Rolling Stones voyait juste à propos de la donzelle au QI de 95 C : « D’une manière très sophistiquée, sa musique et son image représentent bien la niaiserie qui plaît à tout le monde… » C’est vrai que taper sur l’islam et l’extrême droite, la prise de risque est minimale et la “résistance” toute relative.

Point de vue religieux, on s’interroge. Que lui a fait le Pape ? Rien. Pense-t-elle qu’il est responsable de l’épidémie de sida en Afrique ? Sûrement. Comme tous ces zozos persuadés que le chef de plusieurs milliards de catholiques aurait vocation à devenir expert en prophylaxie… Et la femme voilée, que vient-elle faire dans cette histoire ? Le Parisien du 4 juin dernier nous apprend que « la chanteuse veut faire passer un message : la haine et l’extrémisme conduisent toujours au pire. » Quelle originalité ! On rappellera que madame Ciccone – son patronyme est déjà une sorte d’aveu – a pris le nom de scène de “Madonna” en référence à la Vierge Marie ; l’une des femmes voilées les plus célèbres au monde, soit dit en passant, et femme la plus souvent citée dans le saint Coran. D’ailleurs, qu’est-ce qui est le plus « extrémiste » ? Qu’une femme porte le voile ou tourne dans des films érotiques pour lancer son début de carrière ? Pis, ce qui n’aurait pu être que péché de jeunesse est devenu marque de fabrique, avec la publication, en 1992, d’un livre “porno-chic”, Sex, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’honorait en rien la dignité des femmes.

En 1996, les Argentins ne s’y sont pas trompés. Ayant appris que Madonna était pressentie par Alan Parker pour incarner Evita Peron, un peu leur Jeanne d’Arc à eux, à la différence près que ses voix à elle venaient des urnes et non point du Ciel, l’accueil ne fut guère conforme à la légendaire hospitalité sud-américaine. Voir J. Randy Taraborrelli dans son très documenté Madonna, biographie intime : « Quand elle arriva à Buenos Aires, quelques jours avant le début du tournage de ses scènes, elle se rendit compte que la vie n’allait pas être si facile dans ce “maudit endroit”, ainsi qu’elle nomma la capitale argentine. Placardés dans toute la ville, affichettes sauvages et graffitis lui criaient “Madonna Go Home”. Il sauta aux yeux que certains Argentins n’appréciaient guère que leur bien-aimée Evita fût interprétée par une star de la pop aussi voyante qu’impudique… »

Le film fut un demi-succès doublé d’un échec critique. Justice divine… La religion, toujours, qui revient dans la carrière de la dame Ciccone, lorsqu’elle se convertit à la Kabbale, à l’aube du troisième millénaire. Attention, là, c’est du lourd. Parce qu’il ne s’agit pas de la traditionnelle Kabbale juive, mais d’un vague machin new age, inventé par un certain Philip Berg, ancien agent d’assurances qui, ne jugeant sûrement pas assez rentable d’arnaquer les stars hollywoodiennes en jouant au Séraphin Lampion, comme dans Tintin, préféra passer la surmultipliée en se lançant dans la religion. Ces mêmes stars adorèrent. La bouteille “d’eau kabbalistique” vendue au tarif du champagne millésimé, les petits bracelets rouges (0,000002 € fabriqués en Chine et revendus dans les 50 $ à l’unité), l’homme avait autant de flair que Ron Hubbard, ancien auteur de science-fiction et fondateur de l’Eglise de scientologie ayant vite compris qu’on gagnait plus à refourguer de l’espoir aux pigeons qu’avec des livres pleins de petits hommes verts.

Inutile de dire que les authentiques rabbins braillèrent, non sans raison, au-delà du raisonnable. Et l’autre dinde, devenue à son rabbin en peau de lapin ce que Tom Cruise était à la Scientologie, de se faire le VRP de cet invraisemblable piège à gogos : « J’étudie toutes sortes de spiritualités et prends ce qui peut m’être utile. Dégager ce que le christianisme, le judaïsme et le bouddhisme ont en commun, un résumé des grands principes humains. Mon disque [Ray Of Light] est inspiré par le judaïsme, la Kabbale, qui est l’interprétation mystique de l’Ancien Testament », assure-t-elle. Louanges à Dieu et les musulmans heureux que Madonna n’ait pas intégré l’islam dans sa centrifugeuse syncrétiste. Pour tout dire et pour une fois, ça nous fait des vacances !

Alors, Madonna ? Qui prône l’indifférenciation des religions et des sexes, au contraire de l’immémoriale tradition humaine de la diversité, la véritable diversité, précisons-le ? L’indifférenciation aussi des modes de vies : un jour prostituée et l’autre bonne sœur, sachant que l’on peut tout pardonner à la première, sauf lorsque, hypocrite, elle tente de se faire passer pour la seconde ?

Il y a plus de dix ans, le sociologue Jean Baudrillard répondait avec sa clairvoyance coutumière : « Madonna ou l’indifférence sexuelle. […] Le problème est que, faisant arme d’une espèce de différence sexuelle poussée au rouge, poussée à l’érotisme pur, Madonna incarne en fait les fragments de ce qui est éclaté aujourd’hui, de ce qui n’est plus disponible en termes de seule séduction, elle gère les déchets, parce que la différence sexuelle est en voie d’extinction. » Comme le disent nos frères catholiques à la fin de l’office : Ite missa est. La messe est dite et Madonna serait bien inspirée d’aller se rhabiller. Ne serait-ce que pour cesser de faire honte à ses enfants.

 






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