XVI – Turgot ou l’avènement du libéralisme : la fin de l’Ancien Régime
27 janvier 2012 22:09, par TintinAdmettons un vaste désert dans lequel il n’y a qu’un seul oasis pour tout le peuple des bédouins.
Admettons que vous contrôliez le prix de l’eau issu de cet oasis.
Très rapidement, au moindre évènement imprévu (obligation de creuser un puis supplémentaire avec d’autres ressources, du bois, des pierres, du cordage... par exemple), dès qu’il faudra investir dans l’exploitation de l’oasis pour en sortir la même quantité d’eau ou plus d’eau, à la moindre sécheresse, au moindre changement, vous aurez une pénurie !
Là, en pleine pénurie, le prix étant contrôlé par le roi, il n’y en aura pas pour tout le monde et vous aurez des émeutes de la soif.
Si le prix avait été libre, les investissements nécessaire pour l’exploitation du puis auraient été faits car motivés par l’espérance de profit (elle-même contrainte par la concurrence), ils auraient gonflé automatiquement le prix de l’eau et il n’y aurait pas eu de pénurie...
Dans l’affaire qui nous occupe avec le roi et Turgot, c’est la même chose.
L’histoire que vous évoquez est certainement juste, mais vous omettez par stratégie marxisme de décrire les causes de la pénurie, à savoir justement, le contrôle des prix préalable.
Vous sous-entendez qu’il aurait suffit de rétablir le prix du pain à 2 sous pour que le problème soit résolu, en occultant le fait qu’à 2 sous, il n’y aurait pas eu suffisamment de pain pour tout le monde.
Voilà pourquoi il fallut libéraliser le marché, pour gérer la rareté et motiver de nouveaux investissements productifs qui allaient naturellement sur le long terme adapter le prix du pain à la capacité que nous avions d’en produire... et ainsi mettre un terme aux pénuries...
Vous présentez Turgot comme un fasciste qui opprime le peuple pour défendre la marge des marchands, alors qu’il gérait la pénurie de pain et la faim des peuples produite justement par la pénurie issue du contrôle des prix, qui une fois abolie allait sur le long terme assurer l’abondance.
De même, depuis la liberté des taux de change dans les années 70 et le libre échange mondial, la richesse mondiale fut multipliée par 3 !
Fin de l’Histoire, les libéraux ont raison, vous avez tord.