Bal tragique à Charlie Hebdo : douze morts
9 janvier 2015 23:11, par listenerCharlie était d’un anticonformisme de façade et cela tout le monde l’avait bien compris. On s’aperçoit maintenant même de liens intimes avec des ministres de l’ancien gouvernement (exemple : Charb l’anar était l’ami d’une ex-secrétaire d’Etat !). Mais sa disparition est pour le pouvoir une catastrophe véritable car il était très important dans le dispositif.
Finir couverts d’hommages par les évêques et tous les corps constitués défendus par la police et par la gendarmerie et même proposé pour le ... Panthéon (Jeannette Bougrab !) est tout de même attristant pour des anarchistes proclamés. Le voile se déchire. Nous savons, nous, ce qu’est l’anticonformisme, le vrai ! Il conduit en prison et pas au Panthéon (pour l’instant).
Ce journal était en fait mauvais, pratiquement illisible et très incohérent et touffu, avec quelques individualités de talent (Cabu notamment qui faisait partie du paysage français). D’ailleurs, il était en faillite, et subissait un crise et ne se vendait plus.
Une analyse serait à faire : je pense que ce journal illustrait la décomposition de l’opinion publique française, devenue amorphe, et l’inculture effarante d’un certain public, tellement goinfré par de nullités médiatiques que ses capacités d’analyse se sont éteintes. Le dessin satirique, "arme à un seul coup" (Cabu) était en effet tout ce que ce lectorat peut encore absorber, comme les enfants aujourd’hui qui ne peuvent plus lire que des bandes dessinées, leurs cerveaux n’accrochant plus aux textes un peu longs. Le dessin est très efficace parce qu’il suffit d’une seconde pour l’analyser et le cerveau ne doit surtout pas se fatiguer. Tel était Charlie. Quelques analyses, mais sans imagination et esprit de création. Mais les talents de dessinateurs sont rarissimes et finalement tout cela ne va pas très loin. .Le cerveau est un muscle !
Quand on aura cité vingt fois "Bal tragique à Colombey 1 mort", on ne sera pas beaucoup avancé. Mais faire une critique historique et politique sérieuse de la période gaulliste serait une entreprise plus risquée, dans l’ambiance actuelle.
Car parler de "liberté d’expression" est une couillonnade. Cette affaire est surtout un assassinat et devait être traité comme tel car c’est déjà suffisamment grave ! Penser que les auteurs réfléchissaient à la politique et à la presse, c’est leur faire beaucoup d’honneur. On grandit ces terroristes en prenant ces postures aussi théâtrales que pharisiennes..
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