Une invention appelée « le peuple juif »
10 février 2012 18:53, par BrunoBref, l’antisémitisme n’a d’autre fonction que de souder les peuples juifs en provocant des excès de racisme chez leurs hôtes. C’est l’interaction entre les peuples juifs insoumis et les peuples locaux et dominateurs qui structure les croyances juives. Ces croyances sont nécessaires à la vie en diaspora. Si un peuple dominateur devient tolérant, la communauté a tendance à se dissoudre. Si la communauté se dissout, elle devient difficile à identifier. Le racisme habituel ne suffit donc plus à contenir la dissolution des moeurs traditionnelles. La provocation devient nécessaire. La plus simple des provocations est de s’affirmer en tant qu’exception culturelle.
Israël est une terre avant d’être un peuple. Dire qu’Israël est un peuple, c’est déjà faire de la propagande sioniste. Jérusalem fut un foyer culturel dans l’antiquité mais les peuple locaux n’ont bien sûr pas été déportés... Il y a eu des exodes sans doute, mais toute immigration s’explique de la même façon. En pillant Israël, les envahisseurs successifs ont poussé les gens à s’en aller. Tant que le culte vivait à Jérusalem, il n’y avait pas de raison d’amalgamer peuples, religion, foyer culturel. Mais la zone n’a jamais été sécurisée très longtemps, toutes les grandes civilisations voisines lui sont passées dessus. La gloire de Jérusalem se limite à deux noms, David et Salomon. Finalement la domination arabe dans la région a fini de détruire le foyer culturel hébraïque. En diaspora, des juifs épars et sans contact direct (le contact était maintenu par quelques juifs restés au Moyen-Orient mais non convertis à l’Islam) sont devenus "le peuple juif". L’attachement du peuple d’Israël à sa terre est somme toute fabriqué parce que, précisément, le royaume d’Israël n’est plus. L’attachement se veut le fondement de la religion et trouve son explication dans la diaspora.
Le sionisme, la volonté de faire revivre Israël, est la conséquence logique de ce processus. Bien sûr, le juif d’aujourd’hui n’a plus grand chose à voir avec le juif de l’antiquité. Les cultures catholiques et arabes ont modifiés l’interprétation des textes sacrés. Et même ethniquement parlant, rien n’autorise à croire qu’une filiation existe entre ashkénazes, séfarades et autochtones. Cependant, Israël étant, le sionisme n’a plus raison d’être. La vraie difficulté est de faire d’Israël un pays laïc intégrant aussi bien les juifs, les musulmans et même les chrétiens. La nouvelle Jérusalem est trois fois sainte.
Le judaïsme évolue.