Neuf ans : l’âge moyen du premier contact avec la pornographie
7 octobre 2016 00:21, par BrennosD’une certaine façon je suis un gosse du web, j’ai un peu grandis avec sa démocratisation, et je me souviens qu’il y avait déjà une certaine terreur à l’affichage des grands panneaux d’avertissements avant l’accès des sites. Il y avait encore dans les années 2000, un léger sentiment d’interdit palpable et surtout, les sites étaient payant ce qui limitaient fortement l’accès au contenu. Auparavant, on se repliait donc sur les médias papiers et quelques vidéos/images volés avec des souvenirs enfantins plutôt drôle : les hentais de cul du grand frère, les magazines porno poilus du papa qui essayaient tant bien que mal de les planquer, les clubs pornos en classe où on se filait des images en maths pour déconner. Finalement, j’ai connu le porno assez tôt et je ne l’ai pas vécu comme une catastrophe parce que j’ai le sentiment que ce que j’avais vu ne relevait pas de l’hardcore.
Aujourd’hui, la question se pose autrement. Plus d’avertissements à l’entrée des sites, on tombe dans le cru directement, gratuitement, à volonté : gonzo, anal, hardcore. Certains mots clés anodins conduisent directement au cul. Avec les rappeurs qui se plaisent à parler des "beurettes" nul doute que les ados ont tapés le mot pour voir ce que ça donnait. Bonjour les dégâts. Un connard comme Booba qui se plaît à salir les "Beurettes" est à ce niveau là, clairement plus destructeur qu’une centaine de discours de zemmour pour le respect des "soeurs" (que les frères se complaisent à dégrader en écoutant ce "renoi"). Je ne parle pas ensuite de la racialisation physique intégrale de la pornographie. Une horreur... : les grosses bites de blancs/noirs, les gros culs des filles blacks, les petites jeunes blanches assoifées de sexe, les petites asiatiques soumises : bref, du dégueulasse qu’aucune association ne dénonce, mais qui formate la psyché des jeunes qui regardent.
Il y a un élément salutaire pour le manque adulte de la part de la pornographie : un monde du fantasme accessible. Mais sa démocratisation me semble être quelque chose d’inédit dans l’histoire humaine qui modifie bien des comportements avec l’existence d’une sexualité nerveuse : performance, taille, gabarit. Pasolini disait que l’individu bénéficiait des mystères du sexe opposé. Le "sceptre" masculin représentait un mystère pour la jeune fille ce qui n’en faisait pas un enjeu pour le jeune homme. Aujourd’hui on ne compte plus les gamins (voir des gamines) qui rêvent d’un 25 cm.