Ce qui m’inquiète un peu ces temps-ci, c’est que la ré-migration, autrement dit le retour des Arabes au bled, en clair la déportation de couches entières de la population française, ait tant d’adeptes dans le pays qui a tout de même inventé la notion de droits de l’homme. C’est une hypothèse clairement envisagée aussi bien par les élites que par le populo, et qui, l’air de rien, me rappelle la fâcheuse sollicitude à l’émigration qu’avaient pris nos amis allemands dans les années 30 envers leurs compatriotes juifs, responsables selon eux de toute la misère dans laquelle se trouvait le Reich. Je ne connais rien de la responsabilité des Juifs dans la décadence du Reich, toutes les études de l’époque ayant été savamment censurées sous prétexte d’accointances avec le nazisme, mais je sais par contre que les bronzés fournissent le plus gros contingent dans les prisons françaises et que l’Islam est la première religion carcérale, et de loin. Et après ?.. Selon nos experts hexagonaux en matière de ré-migration, ça voudrait dire que l’Arabe est congénitalement mauvais et inapte à vivre dans la compagnie des Français de souche, même si lui et ses parents sont nés en France, qu’ils ont plus que largement contribué à la construction des infrastructures du pays, et qu’ils forment malgré tout la part la plus pauvre de la population, jamais représentés (ou très mal) dans les médias ou les partis politiques. Pour ma part, tous les Arabes que je connais sont honnêtes et travailleurs (plus que moi en tout cas), et même s’ils ont parfaitement conscience des manquements de la France à leurs égards, ils ne m’en veulent pas d’appartenir au peuple de souche, sauf en cas de blagues bien grasses qu’on se lance volontiers à la gueule sur la pré-supposée supériorité de telle ou telle race. Mais quels sont ces fameux manquements que la France a commis à leurs égards ? me demande le lecteur curieux. J’y viens... Il y eut pour commencer la colonisation que nos ancêtres ont fait subir aux leurs sous prétexte d’apporter les lumières qui manquaient à leurs esprits rustres et primitifs. Il y eut ensuite la promulgation du décret Crémieux, qui accordait la citoyenneté française pleine et entière aux Juifs d’Afrique du Nord, mais oubliait délibérément les Musulmans, pas assez éclairés aux yeux des ministres progressistes de la Troisième République. Après quoi la guerre d’Algérie vint parachever ce divorce.