D’ailleurs que voulait les indépendantistes au début de la guerre ? Rien de plus que d’être considérés comme des Français. Puisque leur pays était une province à part entière de la France, pourquoi cette dernière les traitait comme des citoyens de seconde zone ? Le désir égalitariste issu de la Révolution française et dont étaient soi-disant porteurs tous les gouvernements républicains se trouva mis à mal devant cette évidence, et ils préférèrent laisser les Algériens se débrouiller entre eux plutôt que de les intégrer dans la communauté nationale. Et ensuite ? C’est là où ça commence à poser problème. Ils étaient déjà nombreux les travailleurs algériens à bosser en France pendant la guerre d’Algérie, et, n’étant pas spécialement politisés d’une part, et voulant d’autre part rester dans un pays prospère plutôt que de retourner au bled affronter la misère inhérente à la création de tout nouvel État, ils préférèrent rester sur place, en France donc, où ils avaient les mêmes droits civiques que les de souche, et où ils finirent par se marier avec une bledarde comme eux, fonder une famille et rêver d’une vie meilleure pour leurs enfants. Rien de répréhensible jusque là. Leurs enfants grandissent entre les écoles de la République et les bidonvilles ou cités d’où ils sont issus, et s’il y a quelque chose qui est enseigné dans ces écoles et qui constitue ce que j’appellerais l’âme du peuple français, c’est ce désir égalitariste déjà évoqué qui imprègne toutes les couches sociales, qui remonte à Rousseau, et avant lui au Christ, et qui constitue ce que la France, dans sa modeste contribution, a apporté de meilleur au monde. Cocorico !.. C’est con mais c’est ainsi. Et que font les jeunes Arabes une fois rentrés dans leurs cités la tête pleine de beaux idéaux ? Ils font comme tous les pauvres lettrés du monde et se révoltent, chacun à leur manière, contre le pouvoir qui les a fait grandir dans ces taudis que sont devenus les banlieues françaises. Arrivé là, il faut que je parle de la catastrophe qu’a été la reprise en main de toutes ces revendications populaires par l’association SOS racisme, inventée de toutes pièces par le pouvoir dans les années 80 pour contrer une illusoire menace nationaliste, et dont ont été exclues toutes les grandes gueules à la base de ces revendications.