Bizarrement, la plupart des leaders et soutiens médiatiques de cette association étaient juifs, et la plus grosse manifestation qu’ils organisèrent n’était pas due à une énième bavure policière contre un Arabe mais à la profanation d’un cimetière juif dans le sud de la France. Le stratagème fonctionna si bien que le pouvoir socialiste réussit à diviser suffisamment son opposition de droite afin qu’elle n’obtienne jamais (ou presque) la majorité parlementaire. Résultat : les jeunes Arabes, privés de relais politiques, se détournèrent de la révolte socialement admise et prirent d’autres chemins pour exprimer leur malaise : rap, drogue, délinquance (quoique ces formes de révolte soient largement promues par les médias dominants), islamisme, ou, pour les plus malins, études supérieures dans le but de dynamiter, ou en tout cas de changer le système de l’intérieur, comme l’avaient déjà fait tant de Français, et non des moindres, avant eux. Si on ajoute à ça le regroupement familial voté dans les années 70 dans un pays en pleine récession, et qui permit aux travailleurs immigrés de ramener leurs familles en France, et dont on ne sait si c’est une idée humaniste qui servit de prétexte au grand capital, ou l’inverse, on arrive un peu mieux à comprendre, selon moi, le gigantesque merdier dans lequel se trouve la population française, tiraillée entre repli identitaire (saucisson et pinard contre hallal et burqini) et l’universalisme prôné par Robespierre (tous les humains sont égaux en droits et on ne déclenche aucune guerre d’agression). Il semble cependant que le repli identitaire ait tendance à gagner du terrain ces temps-ci.