Une école sans note, sans programme, sans leçon, peut-elle réussir ?
6 novembre 2016 12:09, par RobespierreLes élèves de l’Éducation nationale ont de toute façon déjà tout à fait le droit de ne rien faire. Ils passent de classe en classe. Cela permet d’économiser : un collégien coûte environ 8000 € l’année, un lycéen 11 000 €. Cela permet surtout de « démocratiser », bien entendu, au nom de l’« égalité » entre les bûcheurs et les spécialistes de l’excuse. Les hordes de dyslexiques ou dys- quelque chose, les charretées de précoces et les cohortes de phobiques scolaires pullulent.
Obtiendront-ils leur baccalauréat ces chers bambins ? Bien entendu. La hiérarchie des professeurs s’emploie à convaincre les jurys d’être « bienveillants » pour atteindre les objectifs fixés par le Gosplan. L’harmonisation nécessaire pour assurer aux candidats une égalité pour le coup due, celle de l’évaluation de la copie d’examen, est devenue un sûr levier d’embellissement des statistiques.
Puis un troupeau de petits ânes infatués, car diplômés, se dirige vers l’université. Les meilleurs ont déjà rejoint, pour la plupart, des filières sélectives. Ils savent qu’il faut bosser et qu’ils n’ont eu qu’un avant-goût de ce que travailler signifie. C’est d’abord une contrainte imposée à soi-même, par soi-même, qui est conquête d’une véritable liberté. Il n’y a aucun domaine qui fasse exception, de la musique au lancer du marteau en passant par la dissertation et la maçonnerie, si vous voulez progresser, il faut travailler. Tout le secret étant d’apprendre à aimer cela.
À l’université les enseignants sont plus libres dans l’évaluation des examens. Libres de dire franchement ce qu’il en est des copies des surdoués incompris. Et le couperet tombe. 46 % d’étudiants de première année ne passent pas. Il serait intéressant de connaître la part de redoublants chez ceux qui réussissent à franchir l’obstacle.
Néanmoins la mise à sac du système scolaire n’est pas perdue pour tout le monde, l’idéologie libertaire-libérale se révèle cohérente. Des instituts privés prospèrent en vendant les services que l’Éducation nationale offrait aux plus pauvres.
Le baccalauréat vaut-il encore quelque chose ? Oui, si vous avez compris qu’obtenu entre dix et douze points de moyenne il vaut autant qu’un torche-cul.